Dimanche : Quand le représentant de l'ancienne religion et de la nouvelle se rencontrent, que peuvent-ils bien se dire ? "Carpe diem", sans doute...
FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE
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La semaine de Zombi
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Histoire de dessiner
LE DON
Faire don de son corps à l'art est un peu moins cruel que d'en faire don à la science.
par Antistyle
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La semaine de Zombi
Vendredi : Dis-moi quelle drogue tu prends, je te dirai quelle sorte d'homme tu es.
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Revue de presse BD (86)
(Autoportrait de Tanxxx en preux chevalier de la BD)
+ "Sinon le Festival International de la Bouffe Dégueulasse, Festival Interminable de la Bedaine Déflagrante, Festival Ignoble de Baveux Démoniaques, bref, le FIBD approche donc. (...)": ainsi Tanxxx, linograveuse et auteur de BD de son état, dénigre-t-elle son gagne-pain. Comme la limite entre le travail et la prostitution est assez subjective, on ne peut pas lui en vouloir. Tanxxx a rédigé en outre sur son blog une note émouvante, où elle dit vouloir tout envoyer promener : la BD, la linogravure, son dessin de style américain qui finit par l'écoeurer: "(...) Ben ouais : comment passer à autre chose maintenant que je suis bien coincée dans Tanxxx ? Le dessin léché m'emmerde désormais assez prodigieusement. Je crois que c'est Benasayag qui, parlant de progrès dans une de ses conférences, expliquait qu'avec la technique on sait ce qu'on gagne mais on ne sait pas ce qu'on perd (...)"
+ A propos du FIBD, un différend ténébreux oppose l'académie des jurés d'Angoulême aux organisateurs du festival à propos du mode de scrutin. Mais, pour l'instant, aucun académicien n'a été pris en flagrant-délit par un paparazzi, se faufilant hors de sa garçonnière.
+ C'est l'Américain Bill Watterson ("Calvin & Hobbes"), le Japonais Katsuhiro Otomo ("Akira") ou le Britannique Alan Moore ("Watchmen") qui succèdera au caricaturiste Willem pour présider le FIBD et en dessiner l'affiche. Le trio a été élu par 1600 auteurs professionnels. Le festival d'Angoulême cherche ainsi à se donner une dimension internationale.
+ Le Jury Révélation blog 2014 a rendu son verdict et sélectionné Duanra, Shyle et Tarmasz pour la finale. Le prix sera remis au cours du festival.
+ Li-An, "auteur de BD et bavard impénitent", a lu le volumineux ouvrage d'E. Pollaud-Dulian consacré à Gus Bofa (éd. Cornélius) et le commente sur son blog.
+ Le concours "dessinateurs de demain" du prochain festival "BD-fil" de Lausanne, présidé par Lewis Trondheim, est ouvert jusqu'au 30 juin et doté de trois prix d'une valeur totale de 3600 euros.
+ Les éditions Dargaud ouvrent leurs archives (situées dans le XVIIIe arr. de Paris), montrant comment on maquettait un "Blueberry" dans les années 70.
+ Petit détour par la musique et la littérature : on trouve dans le magazine américain "Sheamagazine" (Los Angeles) cette comparaison entre Johnny Rotten (John Robert Lydon), des "Sex Pistols", et Louis-Ferdinand Céline (Louis Destouche) : "(...) Céline et Rotten ont pas mal de points communs, dont la colère n'est pas le moindre, c'est-à-dire l'indignation et le mépris à l'égard d'un monde qu'ils estiment en proie à la bêtise et à l'hypocrisie - un monde gouverné par des politiciens boursouflés qui exigent de nous qu'on se fasse tuer pour dieu et la patrie, au nom de la paix et du bien commun ; c'est pour notre bien si on se fait bousiller à la guerre, ou bien exploiter à mort en trimant dans une fabrique de chaussures. Rotten était un jeune type en colère, Céline était un vieux type en colère, mais tous les deux étaient bel et bien colère, aimaient tous les deux jouer les méchants ; chacun s'est choisi "un masque de Guy Fawkes [Anonymous]", pour ainsi dire, changeant son nom afin de mieux coller à sa personnalité, et mener ainsi sa vendetta satirique contre le système. Ils furent courageux dans leurs manifestations de dégoût, et non deux merdes comme on est censé dire. (...) Tony Shea détaille ensuite sa comparaison. Si ces deux artistes sont en effet diabolisés (la récente réédition de "Féérie" a été partiellement censurée), précisons quand même que Céline est cependant éloigné de l'idée niaise ou cynique de libération par le sexe, la drogue et le rockn'roll, plus proche du consentement à l'esclavage que de l'anarchisme.
+ Le dessin de la semaine est une aquarelle de Renaud de Heyn (Rif marocain) :
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Strip Lola
Le strip hebdomadaire de Lola dans Zébra (par Aurélie Dekeyser) :
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Blaise (opus 2)****
Le comique cht’i Dany Boon prônait récemment lors d’une conférence de presse un humour proche de l’amour. Ah, l’amour : des alcôves présidentielles jusqu’au Restau du cœur, en passant par les conférences internationales de paix, il est partout ! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas sans l’amour…
Et si l’humour n’était pas plutôt diabolique ? La démonstration de Baudelaire en ce sens est non seulement plus convaincante, mais plus intéressante. Surtout quand on la rapproche de l’adage selon lequel « le rire est le propre de l’homme ». On peut ainsi en déduire une création de l’homme par Satan, déduction somme toute assez logique pour qui étudie attentivement le comportement humain.
« Diabolique » peut se traduire par « irréligieux », voire « athée ». Et c’est là où je voulais en venir : l’humour de Dimitri Planchon est irréligieux à souhait, il ne ménage pas la morale dominante. Vous avez des valeurs ? Pas seulement des valeurs en banque, mais des valeurs éthiques ? Le sens du travail administratif bien fait, du devoir scolaire, de la fraternité ; vous admirez les dernières créations du génie humain, ou encore le progrès de la politesse vis-à-vis des noirs, des femmes, des handicapés, et de tous les opprimés de la terre, sans oublier les juifs ? Oui ? Eh bien il y a des chances pour que vous soyez délicieusement choqués par l’humour de Planchon, qui n’a même pas pitié des adolescents, dont la complicité avec toute cette religion d’amour à toutes les sauces (c’est le cas de le dire) remonte pourtant à moins loin.
«Délicieusement», car souvent lorsque le diable paraît, le dévot ou la dévote se pâme. Il y a en nous, dans ce petit tas de culpabilité servile que chacun de nous trimballe et que les philosophes baptisent pompeusement « éthique », en même temps le désir que ce petit tas soit violé ou bousculé, dérangé par l’humour ; ça se traduit en général par le fait que, du point de vue social, le plus religieux, les assassins, les dictateurs, les artistes, les aventuriers, bref tous ceux qui n’hésitent pas à transgresser la loi, sont beaucoup plus fascinants que les gens normaux. A force d’être normal, François Hollande finissait par être suspect dans son palais de l’Elysée ; en changeant de femme chaque année, il devient une sorte de super-héros.
C’est grâce à des humoristes comme Planchon que les peuples germaniques, qui ne connaissent que les dures lois de la rhétorique ou de l’algèbre, nous envient. Voilà pourquoi la France est la mieux ou la moins mal parée pour affronter la crise : parce qu'elle a des humoristes, tandis que les pays étrangers n'ont que des solutions allemandes à la crise.
C’est du moins toujours ce que je dis à des étrangers ou des provinciaux qui veulent comprendre la France : lisez « Fluide Glacial » (où Planchon publie).
Blaise, opus 2, Dimitri Planchon, Glénat, 2010.
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Réduction de tête
...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque). Cette semaine, deux à qui on ne la fait pas.
par Antistyle