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christianisme

  • Le Chant du Cygne (8)

    Petit feuilleton historique estival

    La grande aventure

    A travers son Journal, le peintre belge Henry de Groux (1866-1930) est un témoin de premier plan, quoique méconnu, de l'art de son temps.

    Praticien exigeant, admirateur d'Eugène Delacroix comme Baudelaire, de Groux se montre souvent sévère avec ses contemporains. Son engagement total dans l'art et son amitié avec le pamphlétaire Léon Bloy le tiendront à l'écart des circuits officiels de l'art ; l'artiste belge, à demi-marginal, parviendra non sans difficultés à vivre de sa peinture.

    Extrait de son Journal (Eds Kimé) :

    23 janvier 1899 : C'est une idée qui semble de plus en plus se répandre parmi les jeunes artistes les mieuxwebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,henry de groux,journal,léon bloy,kimé,delacroix,wagner,christianisme,villiers de l'isle-adam doués de notre génération, que la préoccupation contemporaine, même dans ce qui en constitue plus ou moins l'élite, est absolument étrangère à l'Art. C'est peut-être après tout une vue assez superficielle et au demeurant assez vaine. Il n'y aurait plus qu'un artiste obscur et passionné de son art sur la terre que l'art demeurerait avec son prestige immortel, aussi bien que le Christianisme serait inébranlable et intact s'il n'y avait plus qu'un chrétien fidèle aux enseignements du sermon sur la Montagne et aux Sacrements de l'Eglise.

    Et puis n'y a-t-il pas le prodigieux exemple, l'événement vraiment phénoménal dans l'histoire de l'art que sont Richard Wagner et son oeuvre formidable ?... C'est en effet, comme l'a dit Villiers [de l'Isle-Adam], la Légende moderne.

    Et, en somme, n'est-ce pas rassurant, en définitive, pour ceux qui voudraient encore tenter la grande aventure ?

    - Le plus moderne chez Henry de Groux est ce rapprochement, qui ne va pas de soi, entre l'art et l'aventure. Un autre trait significatif est le parallèle que ce peintre trace entre l'art et la foi. Loin de se tenir à distance l'un de l'autre, l'art et la foi se télescopèrent chez de Groux tout au long de son existence ; on peut même rattacher les épisodes de "folie" qui ont émaillé sa vie à cet effort pour être fidèle à deux idéaux contradictoires, qui provoqua plusieurs fois le déchirement intérieur. De Groux ne parvient pas complètement à être un homme de foi, de même qu'il est un artiste inachevé.

    Ce n'est pas un hasard si, à la suite de Delacroix, de Groux fait grand cas de la musique, le plus mystique des arts.

    - Buste de Richard Wagner par de Groux, qui peignit aussi plusieurs portraits à l'huile et au pastel de ce compositeur dont la musique le bouleversait.

  • Les bourgeoisies en France**

    Du XVIe au milieu du XIXe sièclewebzine,bd,fanzine,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,bourgeoisie,laurent coste,armand colin,art,guizot,marx,marxisme,nietzsche,histoire,christianisme,malthusianisme,évolution

    Cette thèse universitaire, présentée comme un essai, aborde une question essentielle pour comprendre l’art occidental : celle de la bourgeoisie. Si c’est surtout la « culture de masse » la plus récente qui arbore les signes distinctifs de la bourgeoisie (l’aspect industriel est significatif), comme on peut le supposer le processus y conduisant fut progressif.

    De plus, tout en imprimant de plus en plus sa marque sur la production artistique à mesure de sa montée en puissance au cours des derniers siècles, la bourgeoisie est tenue en opprobre par les artistes, de façon presque systématique, leur attitude allant de la franche hostilité au mépris. A tel point que, dans la recherche d’une définition ou d’une élucidation de la notion complexe de bourgeoisie, objet principal de la recherche de Laurent Coste, on pourrait qualifier la bourgeoisie de façon lapidaire comme « l’ennemie des artistes ». Y compris lorsqu’un artiste présente tous les attributs de la bourgeoisie, il n’est pas rare qu’il se défende d’être un bourgeois.

    On peut citer l’exemple de la presse anarchiste ou libertaire du XIXe siècle, qui abrita de nombreux dessinateurs satiriques (précurseurs de la bande-dessinée), auteurs de charges contre la bourgeoisie – ses mœurs, son tempérament industrieux, son pouvoir de domination – d’une véhémence comparable au marxisme. L. Coste se contente de citer quelques critiques, comme celle de Victor Hugo : «On a voulu, à tort, faire de la bourgeoisie une classe. La bourgeoisie est tout simplement la portion contentée du peuple. (…) La bourgeoisie est l’intérêt arrivé à satisfaction.» Cette remarque de V. Hugo sur la «satisfaction» de la bourgeoisie indique que c’est, au minimum, l’absence d’idéal qui lui est reproché.

    En préambule de son ouvrage, Laurent Coste souligne la difficulté du sujet ; non seulement sur le plan méthodologique (les statistiques sont un outil dont la portée scientifique est assez limitée), mais aussi en raison des nombreuses polémiques autour de la question de la bourgeoisie, dont celle de la Révolution française de 1789 et son héritage, revendiqué par les historiens bourgeois libéraux (Guizot). (...)

     

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  • Revue de presse BD (66)

    Spéciale "liberté d'expression"

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    + Ce qui me plaît chez le Tampographe Sardon, c'est que c'est un des rares auteurs publiés par "L'Association" à se moquer des moeurs sexuelles de la bourgeoisie parisienne.

    En outre sur son blog on peut lire : "On me propose des ateliers pour la jeunesse. Je me demande ce que j'ai pu faire d'assez crapuleux, répugnant et indigne pour qu'on me demande d'animer des stages de tampons pour les petits bourgeois parisiens."

    Je conseille au Tampographe S. quelques tampons misogynes pour s'éviter à l'avenir ce genre de proposition insultante.

    + "Albert Camus va massivement investir les rayons des libraires en cet automne du centenaire de sa naissance", dixit Jérôme Dupuis dans "L'Express". A. Camus n'est pas tout à fait ma came ; je lui préfère des romanciers qui savent extraire le comique de l'existence, y compris dans les temps modernes les plus durs et ennuyeux ; mais, de là à accuser Camus "d'investissement massif" ! "...

    + Le premier n° de la "Revue dessinée" (qui avait recueilli 36.000 euros de dons sur le site de crowdfunding Ulule.com) vient tout juste de paraître. Il est devenu plus difficile désormais de dire du mal de la grosse presse et son canon de 420 mm que de la pègre. L'ancien résistant Raymond Aubrac a reconnu il y a quelques années que les actes de censure des partis gaulliste et communiste à la Libération avaient involontairement contribué à la mainmise ultérieure des groupes industriels et bancaires sur la presse et les médias. Et, dans une autre interview archivée par l'Acrimed"Nous disposons de moins de moyens pour décrédibiliser la presse qu'il n'en existait dans la société française en 1943 ou 44... c'est évident." confirme Aubrac.

    Cela explique l'engouement actuel pour les médias alternatifs, auprès des jeunes générations notamment, qui se demandent de plus en plus si "la vérité n'est pas ailleurs" que dans les journaux. N'ayant pas encore eu l'occasion de lire la "Revue dessinée", j'ignore donc à quel point cette revue répond à cette attente d'alternance.

    + Le feuilleton-BD est désormais tellement à la mode que même "Le Monde" a le sien. Si le monde ne suivait pas la mode, il ne serait pas le monde.

    + Face au mécontentement de sa fille, l'écrivain Jean-Louis Fournier et son éditeur (Stock) ont dû insérer un droit de réponse à la fin de "La Servante du Seigneur". Convertie au christianisme, Marie Fournier trouvait que son père poussait le bouchon un peu loin en la décrivant comme une bigote pour soigner ses aigreurs d'estomac. Ainsi toutes les filles ne font pas UN avec leur père comme Ophélie et Polonius, pendants d'Oedipe et sa mère Jocaste.

    Auteur et éditeur évitent ainsi une condamnation à des dommages et intérêts substantiels, telle que les tribunaux ont déjà prononcée dans ce cas, même si la BD n'est pas encore concernée.

    Certains voient dans ce type de condamnation une atteinte à la liberté d'expression. Encore faut-il prouver que la fiction est un art libre (ce que Shakespeare infirma bien avant Freud) ; du reste, on doit accorder en matière de fiction la primauté à la fiction juridique sur la vendetta personnelle.

    + Le dessin-peinture du jour est de Laurent Impeduglia (exposé à Paris ces jours-ci) :

     

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