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critique - Page 20

  • Bonbons atomiques

    Il n’y a rien de pire que la culture américaine, sauf les tentatives françaises de l'imiter. Par exemple :webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,bonbons atomiques,anthony pastor,polar,sociologique,sally salinger,frédéric beigbeder,jean-patrick manchette,rainbow warrior,actes sud quand les séries policières US parviennent à faire oublier quelque peu l'incompétence légendaire des services de police (le faible taux de crimes élucidés) en ressassant l'argument scientifique, leurs imitations françaises auraient plutôt l'effet inverse.

    Citons encore les romans de Frédéric Beigbeder, meilleur critique que romancier franco-américain. Et les sagas de science-fiction mystique imbitables façon Maurice G. Dantec. Les romans d'espionnage de Jean-Patrick Manchette n'ont pas très bien vieilli non plus, dépassés par l’affaire du "Rainbow Warrior", bien plus riche en rebondissements comiques.

    La tentative simultanée d'imiter les Etats-Unis sur le plan économique s'est elle aussi avérée peu concluante, si ce n’est catastrophique, et l’Europe un « machin » technocratique pire que les Etats-Unis, mieux armés pour la guerre économique. La dernière chose qu'on peut reprocher à Eric Zemmour dans son récent "best-seller", c’est de souligner le fossé qui sépare la culture française de la culture américaine (le fait d’établir un lien de cause à effet entre Mai 68 et l’américanisation forcée de la culture française est plus contestable, sachant comment est produite et diffusée la culture de masse américaine).

    Plutôt que lire Zemmour, on ferait mieux de relire Tocqueville ; l'espoir que cet aristocrate catholique plaçait dans la démocratie américaine n'était qu'à moitié naïf, car soumis au progrès de la culture américaine, que Tocqueville juge très sévèrement dans « De la Démocratie en Amérique » (notamment à cause du génocide des Amérindiens dû à la cupidité des premiers colons). De même Tocqueville était conscient de la différence entre la science utilitaire et la vraie science « consciente », différence gommée dans les régimes totalitaires.

     

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  • Carnation**

    Critique et romancier en vue, Frédéric Beigbeder avance que l’autodérision est l’ingrédientwebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,xavier mussat,carnation,casterman,autobiographie,autofiction,michel ocelot,kirikou,frédéric beigbeder indispensable d’une bonne autobiographie. On évite ainsi d’infliger au lecteur une sorte d’examen de conscience à la fois pénible et plus obscène que l’exhibition de la chair.

    De fait, la force d’ouvrages tels que les « Confessions » de Rousseau, le « Candide » de Voltaire, ou encore « Mort à crédit » de Louis-Ferdinand Céline, tient largement à la capacité d’autodérision de leurs auteurs. On  fait plus souvent référence au style de Rousseau ou à ses idées morales, mais il suffit de lire ou de relire les premiers chapitres des « Confessions » pour s’apercevoir qu’il est aussi un auteur plein d’humour.

    « Carnation » est le récit des illusions et désillusions sentimentales d’un jeune dessinateur, Xavier Mussat, demeurant à Angoulême après y avoir fait ses études, puis entamant une carrière dans le dessin-animé (sous la houlette de Michel Ocelot/Kirikou). Pas ou peu d’autodérision dans ce récit autobiographique, cependant l’auteur évite l’écueil de l’auto-complaisance. Il a le mérite de suggérer que la conjugaison de deux âmes un peu paumées est sans issue qui ne soit fatale ; et de rappeler aussi cette vieille analogie qui remonte à l’Antiquité, entre les amours humains et la prédation ou la chasse (indiquée par l’arc et les flèches d’Eros), en se représentant d’emblée, dès les premières pages de ce récit qui en compte 250, sous l’apparence d’un vautour. Le lecteur est ainsi incité à se poser la question : - Quel sorte de prédateur sexuel suis-je ?de façon utile en des temps où, pour le besoin de la consommation, les publicitaires martèlent et forgent du matin au soir une idée de la liberté comme la satisfaction de l’instinct ou de la passion, afin d’augmenter les recettes.

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  • Orientalisme****

    Nicolas Presl a le don avec ses albums muets de plonger le lecteur dans une ambiancewebzine,bd,gratuit,zébra,bande-dessinée,fanzine,critique,kritik,orientalisme,nicolas presl,atrabile,jérôme bosch,enfer,chrétien,riad sattouf,arabe du futur,turquie,kouchner,hydrie,heureux qui comme oppressante. Non seulement le parti-pris de chasser le texte pour laisser toute la place au dessin, ce qui oblige à en renforcer l’expressivité, mais encore le style composite de Presl -étrange comme celui de Picasso-, produisent ensemble cette sensation d’oppression.

    Les BD de N. Presl fascinent comme un Jérôme Bosch, bien que celui-là ne cherche peut-être pas à délivrer le même message chrétien que Bosch : la société, c’est l’enfer, catastrophe sans remède humain. Une philosophe juive parle aussi de la société comme d’un « gros animal » ; en temps de guerre, quand le dragon crache le feu, cette métaphore est compréhensible par tous, mais « en temps de paix », quand le gros animal ronronne, tel un chat digérant ses proies ou des lions qui rotent dans la savane après leur dîner, seuls des artistes comme Bosch ou Presl devinent le danger derrière la publicité, l’imagerie complaisante, et savent faire ressortir que le gros animal est seulement assoupi, prêt à dévorer de nouveau dès que le besoin s’en fera sentir.

    Pour ainsi dire, la bête ne fait qu’enfler. Nicolas Presl parle en effet d’une société mondialisée, ultime ; dans son dernier album comme dans le précédent (« Heureux qui comme »), voire peut-être le premier (« L’Hydrie »), bien qu’il soit situé dans la Grèce antique ; la société ne forme pas seulement un tout dans l’espace géographique, mais aussi dans le temps, l’homme semblant répéter à l’infini les mêmes erreurs.

    « Orientalisme » traite comme le récent « Arabe du Futur » de Riad Sattouf de la confrontation du Nord et du Sud, que ces deux auteurs présentent comme un dialogue de sourds. Les scènes d'« Orientalisme » se déroulent en Turquie, une Turquie rurale qui peut passer dans le meilleur des cas pour pittoresque du point de vue occidental -au pire pour un moyen-âge arriéré. Riad Sattouf décrit même ce phénomène, à l’intérieur des pays arabes, d’élites occidentalisées qui n’hésitent pas à conduire à coups de trique et de bottes les populations rurales musulmanes sur la voie du progrès social.

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que la décolonisation n’a pas dissipé le malentendu entre les peuples. Le laconisme de Presl, par comparaison avec Sattouf, souligne plus encore la tension. On se situe à l’opposé de Hergé, apôtre de la colonisation, et donc de l’amitié entre les peuples du monde, sans doute d’une manière que l’on peut trouver démodée, mais qui n’est guère plus condescendante que les méthodes nouvelles (B. Kouchner sera peut-être démodé avant Tintin). Avec N. Presl le vernis des bonnes intentions, dont l’enfer est pavé, craque. « Orientalisme » est un titre ironique.

     

    « Orientalisme », Nicolas Presl, eds Atrabile, 2014.

  • Réduction de tête

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  • Egon Schiele***

    Art bâtard, la bande-dessinée permet d'approcher les peintres et le secret de leur art plus près que lewebzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,egon schiele,casterman,xavier coste cinéma. En effet les "biopics" (biographies filmées) de peintres sont le plus souvent ratés ; je pense en particulier au "Van Gogh" de M. Pialat, qui insiste lourdement sur cette tarte à la crème de la folie de Van Gogh.

    Le succès de la récente biographie de Picasso en BD (J. Birmant et C. Oubrerie), qui a le mérite de débarrasser Picasso de sa légende dorée de saint communiste, a inspiré aux éditeurs d'autres sujets, comme ce "Egon Schiele", par Xavier Coste, itinéraire d'un peintre autrichien fauché jeune par la maladie (28 ans).

    X. Coste s'avance prudemment derrière l'étiquette de la "biographie romancée", car la personnalité d'Egon Schiele, jeune peintre attiré par les sujets à caractère pornographique, reste assez énigmatique, contrairement à Van Gogh, dont les lettres éclairent beaucoup mieux le questionnement religieux et le déchirement.

    On sait de Schiele qu'il n'admira guère que son père, décédé de la syphilis, et le peintre Gustave Klimt son modèle (de réussite). La BD nous le montre encourageant Schiele à "peindre pour soi, non pour un public", suivant une détermination très moderne, donc, bien que Klimt peignit des oeuvres érotiques beaucoup moins macabres que son jeune confrère. En faisant ressortir les squelettes sous la peau et les muscles, Schiele donne à la sexualité un caractère morbide et repoussant.

    Cette manière de peindre souligner les creux et les cernes donne l'impression que le peintre a hâte d'en finir avec la vie. X. Coste reprend cette idée à son compte dans le sous-titre : "Egon Schiele, vivre et mourir." Etait-ce sincère de la part de Schiele, ou en partie une posture, une manière de se démarquer ? De même ses liaisons multiples avec des modèles, qu'il jette comme des kleenex, donnent l'impression d'un mépris du sexe féminin peut-être exagéré ? L'auteur de la BD veut-il suggérer une tendance de Schiele à l'homosexualité ?

    Quand la maladie emporte Schiele, peu après son épouse, porteuse de son premier enfant, l'artiste semble s'être "rangé" et sa carrière débuter sous les meilleurs auspices. Difficile de dire si son avenir était tout tracé.

    A défaut d'être véridique, X. Coste esquisse le portrait plausible d'un artiste moderne, dont l'art est difficile à dissocier de la personnalité, ainsi que d'un questionnement sur la condition humaine.

    "Egon Schiele, Vivre et mourir", par Xavier Coste, Casterman, 2012.

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