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thoreau

  • Revue de presse BD (83)

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    + Si le caricaturiste Marc Large ("Siné Hebdo", "Sud-Ouest"), ici, s'en sort bien, les dessinateurs de presse vont néanmoins devoir redoubler d'imagination en 2014 pour tourner en ridicule François Hollande, dont le style paraît aussi figé, désormais, que celui de son prédécesseur, la placidité alternant avec la nervosité (il n'y a pas qu'au lit qu'on aime bien varier les positions).

    La caricature est, rappelons-le, un art plus durable que la politique, puisque les politiques passent, tandis que les caricatures restent. De la politique de Louis-Philippe, on a tout oublié, sauf son faciès en forme de poire par Daumier. Non seulement l'humour est le propre de l'homme, le moins facile à expliquer par la théorie de l'évolution (comme dirait Alphonse Allais), mais il marque plus profondément la mémoire collective que l'action politique et, a fortiori, les velléités d'action politique.

    + S'il faut reconnaître que le blog de François Forcadell dédié à la caricature a le mérite d'exister, quasi seul sur ce terrain, je dois dire que je suis rarement d'accord avec ses critiques et les explications qu'il fournit à la crise du dessin de presse.

    Ainsi, ce blogueur vient de reprocher au "Nouvel Obs" de faire usage, pour illustrer un article, d'un dessin issu d'un logiciel automatique (Bitstrips), et non d'un dessin "fait main". Pourquoi pas ? Le "Nouvel Obs" est un magazine qui use habituellement, comme beaucoup d'autres, de la photographie ; c'est aussi un procédé largement mécanique. Ce qui frappe dans l'illustration en cause, c'est sa nullité. Elle est parfaitement redondante, comme le sont souvent les photos, qui font office de bouche-trou. Il n'est pas nécessaire d'être un virtuose du dessin pour être un excellent dessinateur de presse. Ce qui compte, c'est d'être le meilleur observateur possible, car l'humour et la caricature sont les arts les moins abstraits. Cabu est aussi bon dessinateur qu'on peut l'être, mais s'il perdait les deux bras dans un attentat terroriste, il n'en demeurerait pas moins un bon dessinateur de presse de droite (car Cabu n'a pas son pareil pour caricaturer les militants de gauche, qu'il connaît beaucoup mieux, et du coup on sent que c'est du vécu).

    Globalement, la presse française en général et le dessin de presse en particulier, ont souffert et souffrent de l'intellectualisme, et ce d'autant plus que la France, contrairement aux Etats-Unis ou à l'Allemagne, est un pays qui manifeste peu d'intérêt pour les choses intellectuelles. Quand c'est chiant, le Français est peu client, même si la pression scolaire est forte. La France a même tendance a exporter sa phraséologie et ses intellectuels à l'étranger, où ils sont mieux accueillis, et je crois émettre un avis typiquement français en disant qu'un éboueur d'origine africaine (hélas ils le sont presque tous), a une utilité sociale beaucoup plus probable qu'un professeur d'université.

    + J'en veux pour preuve le groupe de recherche universitaire de Benoît Berthou pour une approche stylistique de la bande-dessinée. Merdre, j'ai envie de dire, laissons ça aux tintinologues bataves. Que les amoureux du style s'occupent des pâtisseries de chez Fauchon ou des petites robes séquentielles de Karl Lagerfeld, plutôt que de BD. "(...) L'ensemble des participants s'est en effet réuni autour d'un constat que je présenterai comme suit (...) : parmi l'ensemble des questions que pose la bande-dessinée, les moins développées et étudiées concernent certainement ses moyens d'expression. Ou plus précisément : l'organisation des formes verbales, scripturales et spatiales (liste close ?) qu'elle mobilise afin de construire des narrations." De périphrase en périphrase, notre auguste finit par conclure gravement que "le dessin est un impensé". Dame, forcément, comme les intellectuels se font un devoir de fermer les yeux sur tout, vu sous cet angle le dessin est forcément impensable.

    + Preuve que le blog est devenu un moyen artistique incontournable, la sélection de la prochaine édition du FIBD d'Angoulême se distingue par le soin apporté par les candidats à la présentation de leurs travaux. Les votes pour le prix "Révélation blog" sont ouverts jusqu'au 16 janvier. Zébra s'abstient de donner une consigne de vote, mais rappelle que les cas de scrutins où l'on sait à peu près pourquoi on vote sont plus rares que ce que prétendent les réclames. Pour ma part j'ai déjà voté pour un blog corrosif à souhait, avant de repérer le blog d'Ima, qui dans le style de Joann Sfar n'est pas mal non plus.

    + Marion Fayolle, jeune illustratrice ardéchoise, est une récidiviste, puisqu'elle a raflé plusieurs années de suite des prix à Angoulême, avant de passer "pro". Cette année le fibd consacre une exposition à cette ancienne élève des arts déco. de Strasbourg, dont le style est représentatif d'une tendance appréciée de la presse magazine sérieuse. En effet, à côté d'ouvrages personnels centrés sur son père (il semble que les jeunes illustratrices-teurs ont beaucoup à dire sur ce sujet), Marion Fayolle se montre particulièrement apte à illustrer des thèmes psychologiques ou sociologiques. Le problème des artistes n'est pas seulement celui de l'indépendance financière, mais aussi de l'indépendance vis-à-vis de leurs commanditaires, qui les incitent trop souvent à se répéter.

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    + Les amateurs de dessin de presse anglophones vont se précipiter pour télécharger gratuitement les anciennes éditions du "Punch" mises à la disposition du public par le kiosque en ligne "Scopalto".

    + Le taux de mortalité des fanzines et des publications amateurs est tellement élevé que l'on ne peut s'empêcher, au passage d'un specimen adulte, de siffler d'admiration, ou plutôt d'ululer, s'agissant de La Hulotte. J'étais morveux, voire carrément gélatineux, quand un de mes oncles me présenta ce petit fanzine écologiste, rempli de dessins d'animaux, et loin de me douter qu'il serait un jour diffusé dans toute l'Europe. Certains doutent qu'on peut vivre d'amour et d'eau fraîche, "La Hulotte" prouve le contraire, mieux que le philosophe païen Thoreau qui ne résista pas très longtemps, lui, au contact avec la nature.

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    + L'association Altata-Comics, qui édite le fanzine "Pâté Lorrain" ne pouvait pas tomber mieux en me demandant de faire un peu de pub pour leur fanzine ; en effet, ils proposent à leurs lecteurs un florilège de contes lorrains, qu'ils revisitent. Or il se trouve que contes et fables sont mon genre préféré. Soit dit en passant, les contes sont souvent beaucoup plus difficiles à revisiter que le pâté lorrain.

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  • Culturisme 2013

    « L’essentiel pour une cervelle moderne, c’est de paraître musclée. »

    Le peintre américain John Currin (1962-), natif du Colorado, est un des rares artistes contemporains de webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,culturisme,john currin,colorado,américain,liseuse,boticelli,degas,picasso,hegel,romantique,edgar poe,ezra pound,bukowski,thoreau,musée pompidourenom à se réclamer d’une démarche artistique guidée par l’histoire. Ce motif diverge du motif moral ou religieux habituel. J’ai d’ailleurs été longtemps persuadé que Currin était britannique, tant la culture américaine ignore systématiquement l’histoire. Il y a bien quelques poètes réactionnaires, foncièrement hostiles à la modernité ou la démocratie tels Edgar Poe, Ezra Pound, H.D. Thoreau, voire C. Bukowski sur le mode comique; mais des artistes américains inspirés par l’histoire, je ne n’en vois aucun…

    L’art américain peut se résumer à un panneau indicateur : le voyage dans le temps. Tout tourne pratiquement dans l’art américain autour de cette notion religieuse. Au contraire, les artistes européens s'efforcent souvent de détruire l’office religieux ou social de l’art, son incitation au sacrifice.

    John Currin fait aussi exception dans la mesure où il a n’a pas négligé d’apprendre à dessiner. Ses compatriotes confondent souvent le dessin avec la photographie*.

    Bien des artistes se mettent en quête de l’Idée, sans paraître se douter que toutes les idées sont contenues dans la nature, à qui reviennent tous les droits d'auteur. La faculté d’observation d’un excellent dessinateur comme Michel-Ange lui permet ainsi d’être aussi idéal que possible ; on pourrait dire autrement que Michel-Ange recèle à lui seul tous les produits dérivés de l’art abstrait ; ces derniers ne font que se déterminer en creux ou en négatif par rapport à lui. Peu d’hommes s’enorgueillissent, en vieillissant, de s’approcher plus de la mort que leurs contemporains moins âgés. Beaucoup d’artistes se contentent, par leur art, de faire résonner ce son de cloche mélancolique, comme si l'art moderne était fait pour sonner le glas de la civilisation.

    La «liseuse» de Currin exposée ici n’est pas dans la manière habituelle du peintre, qui préfère le pastiche, notamment de Cranac’h, Botticelli, voire Degas, qu’il admire. La notion de pastiche évoque directement l’esthétique du philosophe romantique allemand G.W.F. Hegel, inventeur d'une idée du progrès artistique (qui, bien qu'elle soit simpliste, a beaucoup servi de critérium de jugement au XXe siècle).

    Currin ne peut pas se contenter d’imiter l’art des artistes qu’il admire; il doit y ajouter la touche personnelle du pastiche, qui le fait paraître de son temps. Il s'approprie ainsi ce qu'il imite. Il contribue aussi à la démonstration selon laquelle il appartient à une époque plus avancée. A la manière de Picasso, bon dessinateur lui aussi, qui éprouve le besoin de recomposer les œuvres primitives ou antiques qu’il imite - Picasso sans doute plus vivant par sa manière de recomposer, et non d’altérer, de diviser ou de pasticher.

    On reconnaît dans le pastiche la même détermination macabre, c’est-à-dire la présentation de l’altération de l’art le plus vital comme le sens de l’évolution. La mort est ce que l’artiste possède en propre, bien plus que la vitalité qui émane de la nature.

    C’est en réalité à l’histoire de l’art que Currin est attaché, ce qui revient à peu près au motif religieux ou anthropologique. Pratiquement, la thèse hégélienne de "la fin de l'histoire" est une théorie du mouvement artistique. L’histoire de l’art est moderne, au sens où elle démontre le progrès. L’histoire tout court n’est pas moderne, qui prouve que cette démonstration est purement rhétorique.

    Se prévaloir de ses erreurs et de ses tares pour définir un style, n’entraîne pour l’homme aucun progrès, mais une illusion et un artifice grandissants.

    FLR

    *Le musée d'art moderne Pompidou détient une toile de J. Currin.

  • D'Air pur et d'Eau fraîche****

    Voici un petit "western de pionniers" brutal et sauvage comme je les aime, non par goût de la brutalité fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,critique,kritik,d'air pur et d'eau fraiche,pero,boîte à bulles,western,nietzsche,bernanos,thoreau,fourier,tocqueville,pionnier,trappeur,charybde,scylla,ulysse,homèreet de la sauvagerie, mais par goût du réalisme.

    Le malaise social moderne, imputable à l’esclavage industriel et à la mécanisation des rapports sociaux, a suscité en réaction tout un art et une philosophie pour tenter de contrecarrer les effets de l’oppression. Ces réactions sont aussi variées que contradictoires entre elles, puisqu’on peut regrouper sous ce motif aussi bien Nietzsche que Bernanos, mais encore Tocqueville, Fourier, Thoreau, l’écologisme, etc.

    Chacun a une idée différente des causes de l’oppression moderne et des remèdes à y apporter. Si Nietzsche et Bernanos s’accordent sur le mépris du libéralisme et de la démocratie, en revanche ils s’opposent sur le christianisme ; Nietzsche l'accuse d'être responsable du libéralisme et de la démocratie, tandis que Bernanos voit le système technocratique moderne comme un mouvement néo-païen, tel que le nazisme se vanta d'être.

    Plus rares sont les penseurs ou les artistes qui, également préoccupés par l’oppression ou la décadence,  observent que la société, du coït le plus primitif jusqu’aux œuvres d’art les plus sophistiquées ou grandiloquentes, ne fait somme toute que refléter la nature ou l’imiter. Sur ce point, les nostalgiques du bonheur antique – citons Nietzsche encore une fois – n’ont sans doute pas tort d’observer que l’imitation était plus consciente dans l’Antiquité, et par conséquent plus respectueuse et mieux maîtrisée. La démocratie est un exemple concret d’abstraction juridique ou d’invention pure, sans rapport avec le déterminisme des choses naturelles, le rapport de force biologique permanent. A cet égard, la concurrence économique libérale est, certes, une formule plus bestiale, mais moins artificieuse. On devine que la démocratie répond surtout au besoin de l’élite de promettre aux opprimés de la terre des lendemains meilleurs.

     Et c’est là où je voulais en venir, après une parenthèse dont on me pardonnera, je l’espère, la longueur et les références un peu pompeuses. Car sous le titre de cette BD, «D’air pur et d’eau fraîche», dont on comprend l’ironie après quelques pages seulement, se cache le petit récit bien rythmé, sans paroles, de l’existence d’un jeune trappeur dans le Grand Ouest américain ; trappeur, donc prédateur, mais en fait lui-même en proie à toutes les sortes de dangers naturels ou mystiques, balloté de Charybde en Scylla, s’écorchant sur l’une, avant, à peine cautérisé, de se faire dévorer un membre par l’autre. Victime de bout en bout, de la nature sauvage qui le consume à petit feu d’une part, et de la société d'autre part, qui ne fait que rajouter un peu d’huile sur le feu. Notre trappeur se démmerde comme il peut ; il ignore le chenal, contrairement à Ulysse, doté par Homère du super-pouvoir de la sagesse.

    Les imprudents qui se nourrissent d’espoir risquent de bouder ce western en noir et blanc de Pero, entièrement dépourvu de cet ingrédient (celui qu’on retrouve au fond, tout au fond du vase de Pandore) ; ou bien encore, séduits par le dessin, simple et proche du croquis, ils le prendront pour un récit réaliste, du temps révolu de la fondation de l’Amérique, où les hommes se dévoraient entre eux, dans un cadre naturel aussi somptueux que terrible. Ils auraient tort. Le désespoir est essentiel à l’homme. La preuve, sans le désespoir, l’humour n’existerait pas : il n’y aurait que la morale ou la politique. Sans le désespoir, il n’y a qu’à se branler sur une toile et c’est de l’art.

    Pero, éds. Boîte à Bulles, 2012, 14€

    (par Zombi - leloublan@gmx.fr)

  • Thoreau ou la vie sublime***

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    (Gravure d'après un bas-relief de Walton Riketson - critique BD à paraître dans Zébra n°4 - octobre 2012)

    Henry David Thoreau (prononcer « soro ») est un précurseur des hippies, à la veille de la guerre de sécession des Etats-Unis. Injustement méconnu au profit de moralistes parfois tout à fait creux.

    L’esclavagisme fonde le dégoût de la société et de la politique de cet anarchiste qui trouva refuge dans la forêt (mais s’abstînt en raison de son pacifisme de lutter physiquement contre l’esclavage). Comme il n’y a pas d’esclavage sans argent, ni d’argent sans esclavage, celui-là révulsait Thoreau autant que celui-ci, et il l’a exprimé dans de nombreux aphorismes : « Si je n’avais qu’à lever le petit doigt pour posséder toutes les richesses du monde, je trouverais encore que c’est trop cher payé. » Thoreau considère l’argent comme la peste ou le choléra, un agent infectieux qui finit nécessairement par avoir raison du corps social.

    (Un autre anarchiste, Marx, aurait répliqué qu’il n’y a rien de plus naturel que l’argent, ou bien encore que la violence est dans la nature, à l’état pur ; où Thoreau voit une solution ou bien une parade à la corruption sociale (dans la nature vierge), Marx voit plutôt la cause du problème.

    *

    Pas facile d’adapter en bande-dessinée la vie d’un tel type, qui a fait l’effort toute sa vie pour penser autrement, au lieu de chercher à conquérir quelque partie du monde.

    La biographie de M. Leroy et A. Dan fait penser à ces vies de saints catholiques illustrées ou en BD, produites en grand nombre dans les années 50-60, dans le but d’édifier la jeunesse, genre auquel le Belge Jijé prêta son savoir-faire, lui évitant de rester entièrement au niveau de l’imagerie d’Epinal ou « sulpicienne ».

    Saint laïc, Thoreau ? La BD nous apprend qu’il n’était pas tant fâché avec dieu qu’avec la façon dont les hommes en parlent, au point d’en faire souvent une arme de destruction massive… comme l’argent.

    Maximilien Leroy n’a sans doute pas le talent de Jijé, et il est trop jeune pour ça, mais l’absence de virtuosité s’accorde bien avec le sujet choisi, puisque Thoreau est tout sauf élégant.

    « Thoreau » ou « La Vie sublime », par A. Dan et M. Leroy, 2012, éd. Le Lombard, 20 euros.