...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque). Cette semaine, deux parias collabos.
par Antistyle
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...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque). Cette semaine, deux parias collabos.
par Antistyle
Princesse comme le jeu
Reine des casinos à roulette
Pansement - plaie aux blessures ouvertes
Régime ducal ou princier des anciens jours heureux
Voilà comment ils m'ont appelée
Et aujourd'hui je n'ai plus le cœur qui bat la campagne
Aussi refroidie
Que la cendre des cigarettes de mon amoureux
Joueur qu'il était
Batteur de cartes
Tricheur sous table
Devineur de dés contre - courant au hasard
Les jours ouvrables
C'est moi qui ai tout perdu
Ma seule fortune était bâtie
Sur le mauvais terrain
Sentimental
Terrain du cœur
Qu'il ne faut jamais jouer au jeu
Où l'on sait qu'on ne gagnera pas
Ô la mise infinie
Sur laquelle il n'aurait pas dû compter
Qu'on joue avec les objets
Usables maniables consommables
Des murs des briques yatch goélette ou manoir
Mais ne jouez pas avec les châteaux qu'on fait en Espagne
Ne jetez pas sur le tapis
L'appât vivant d'une existence
Poème de Bertrand Demagny, illustration d'Aurélie Dekeyser
Zébra propose une revue de presse des meilleurs dessins de la semaine (editorial cartoons) repris de la presse internationale ; pour le meilleur et le pire, le genre connaît un regain grâce à internet, qui permet aux non-professionnels de s'exprimer et aux professionnels de publier des dessins qui n'ont pas été retenus par leur rédaction.
Ce dessin a déjà quelques semaines, mais il illustre bien la situation du dissident Julian Assange, réfugié dans l'ambassade d'Equateur, ainsi que l'état des libertés individuelles au Royaume-Uni, dont le déclin semble amorcé depuis plusieurs décennies. Scotland Yard disposerait d'un budget d'environ dix millions de dollars rien que pour surveiller Assange. Dessin d'Allan MacDonald, du Honduras.
Ce dessin de l'Allemand Rainer Ehrt élève le débat sur la guerre froide et les problèmes d'immigration, rarement traités autrement que d'un point de vue électoraliste franco-français, aussi bien par la gauche que par la droite, et d'une façon encore plus contestable dans le cadre scolaire. Le journaliste Eric Zemmour, représentant à travers "Le Figaro" de l'industrie de l'armement française a parfaitement raison de dire qu'il est malsain d'envisager le colonialisme sous un angle moral culpabilisant ; ce qu'il oublie de dire, c'est que cette manière de traiter le colonialisme est le meilleur moyen de ne pas le traiter, ainsi que Rainer Ehrt le fait, comme une question d'actualité ou une question d'histoire. Par conséquent la moraline fait le jeu des industriels qui emploient Eric Zemmour.
(...)
La semaine de Zombi. Vendredi : Bachar El Assad me fait penser irrésistiblement à de Gaulle : même dégaine, même respect des formes démocratiques. D'ailleurs Eric Zemmour, spécialiste des questions gaullistes et coloniales pour "Le Figaro" et "RTL", est le premier à dire qu'Al Qaïda et l'islam jouent le même rôle d'idéologie révolutionnaire que le marxisme-léninisme au début de la guerre froide.
...sans doute l'un des animaux les plus longs qui puissent exister !
par Naumasq
Retrouvez chaque semaine un gag/strip de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra !
...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), en duo avec son pote Sebastian Weissborn, un polar intitulé G-1759 (à suivre).
+ Cette scène de plage dramatique signée Picasso (Le Sauvetage) s'est vendue à un prix astronomique la semaine dernière. Au grand dam de l'héritier du peintre, les travaux du musée Picasso ont pris du retard et il ne rouvrira ses portes qu'au mois de septembre prochain.
+ L'académicien fraîchement élu Alain Finkielkraut a repris son antienne contre la bande-dessinée ; selon lui, elle est un art mineur ; or notre philosophe déplore la disparition de la hiérarchie et des classements artistiques. Le hic, c'est que Finkielkraut n'a pas lui-même les idées très claires sur le sujet. Il ne condamne pas l'art moderne au bénéfice de l'antique, comme Nietzsche, sous prétexte que la culture moderne serait macabre et infectée d'idées chrétiennes ; pas plus Finkielkraut ne méprise comme Marx l'opéra ou le théâtre de Racine, divertissements typiquement bourgeois. Bref, Finkielkraut a le goût du critère pour le critère, tel un maniaque. Son mépris pour l'art populaire est un simple réflexe de parvenu. Puisque Finkielkraut appelle au retour de saines discriminations, rappelons une fameuse discrimination de Voltaire : "Il y a une fatalité sur les académies : aucun ouvrage qu'on appelle académique n'a été en aucun genre un ouvrage de génie. Donnez-moi un artiste tout occupé de la crainte de ne pas saisir la manière de ses confrères, ses productions seront compassées et contraintes. Presque tous les artistes ont fleuri avant l'établissement des académies ou ont travaillé dans un goût différent de celui qui régnait dans ces sociétés (...)".
+ Dans cette vidéo, Gérard Depardieu fait partager son goût pour l'art moderne et commente sa collection d'objets d'art pour les lecteurs de "Télérama" (à jeun, hélas) ; comme quoi il n'y a pas que les parvenus de droite qui éprouvent le besoin d'exhiber leurs trophées, les esthètes de gauche aussi.
+ Après avoir longtemps eu une image lisse, de dessinateur attitré du bien-pensant quotidien "Le Monde", Plantu est en passe de devenir le caricaturiste le plus censuré du moment. Après la censure des éditions Bayard d'un dessin représentant le pape Benoît XVI dans une position sexuelle scabreuse, c'est carrément cette fois-ci la rédaction du "Monde" qui a caviardé un dessin où le président était montré copulant avec Marianne. Ce n'est quand même pas la faute de Plantu si on a choisi comme symboles, avec Marianne et Europe, des marie-couche-toi-là plutôt que des vierges féministes farouches.
+ La "technique du périnée" est une méthode appliquée par certains hommes pour retenir leur éjaculation le plus longtemps possible et satisfaire ainsi les partenaires les plus exigeantes ; c'est aussi le titre de la dernière BD de Ruppert et Mulot, actuellement prépubliée dans "Le Monde". Mais les amateurs de porno risquent d'être déçus : le propos de Ruppert et Mulot se situe plutôt au niveau de la philosophie du sexe, et donc des préliminaires et titillements divers autour du nombril. Il faut dire que BD et coït ont en commun d'être des arts "séquentiels". Peut-être un tel raffinement de concepts pourra-t-il enfin réconcilier l'auguste Finkiekraut avec le "9e art" ?
+ Le dessin de la semaine est un autoportrait du duo minimaliste Ruppert et Mulot, véritables apologistes de la théorie du genre, puisque on ne sait pas vraiment s'ils font de l'art ou de la bande-dessinée, s'ils sont gais ou pessimistes, s'ils sont mûrs ou obsédés sexuels comme des nourrissons, etc.