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bayard

  • Revue de presse BD (101)

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    + Cette scène de plage dramatique signée Picasso (Le Sauvetage) s'est vendue à un prix astronomique la semaine dernière. Au grand dam de l'héritier du peintre, les travaux du musée Picasso ont pris du retard et il ne rouvrira ses portes qu'au mois de septembre prochain.

    + L'académicien fraîchement élu Alain Finkielkraut a repris son antienne contre la bande-dessinée ; selon lui, elle est un art mineur ; or notre philosophe déplore la disparition de la hiérarchie et des classements artistiques. Le hic, c'est que Finkielkraut n'a pas lui-même les idées très claires sur le sujet. Il ne condamne pas l'art moderne au bénéfice de l'antique, comme Nietzsche, sous prétexte que la culture moderne serait macabre et infectée d'idées chrétiennes ; pas plus Finkielkraut ne méprise comme Marx l'opéra ou le théâtre de Racine, divertissements typiquement bourgeois. Bref, Finkielkraut a le goût du critère pour le critère, tel un maniaque. Son mépris pour l'art populaire est un simple réflexe de parvenu. Puisque Finkielkraut appelle au retour de saines discriminations, rappelons une fameuse discrimination de Voltaire : "Il y a une fatalité sur les académies : aucun ouvrage qu'on appelle académique n'a été en aucun genre un ouvrage de génie. Donnez-moi un artiste tout occupé de la crainte de ne pas saisir la manière de ses confrères, ses productions seront compassées et contraintes. Presque tous les artistes ont fleuri avant l'établissement des académies ou ont travaillé dans un goût différent de celui qui régnait dans ces sociétés (...)".

    + Dans cette vidéo, Gérard Depardieu fait partager son goût pour l'art moderne et commente sa collection d'objets d'art pour les lecteurs de "Télérama" (à jeun, hélas) ; comme quoi il n'y a pas que les parvenus de droite qui éprouvent le besoin d'exhiber leurs trophées, les esthètes de gauche aussi.

    + Après avoir longtemps eu une image lisse, de dessinateur attitré du bien-pensant quotidien "Le Monde", Plantu est en passe de devenir le caricaturiste le plus censuré du moment. Après la censure des éditions Bayard d'un dessin représentant le pape Benoît XVI dans une position sexuelle scabreuse, c'est carrément cette fois-ci la rédaction du "Monde" qui a caviardé un dessin où le président était montré copulant avec Marianne. Ce n'est quand même pas la faute de Plantu si on a choisi comme symboles, avec Marianne et Europe, des marie-couche-toi-là plutôt que des vierges féministes farouches.

    + La "technique du périnée" est une méthode appliquée par certains hommes pour retenir leur éjaculation le plus longtemps possible et satisfaire ainsi les partenaires les plus exigeantes ; c'est aussi le titre de la dernière BD de Ruppert et Mulot, actuellement prépubliée dans "Le Monde". Mais les amateurs de porno risquent d'être déçus : le propos de Ruppert et Mulot se situe plutôt au niveau de la philosophie du sexe, et donc des préliminaires et titillements divers autour du nombril. Il faut dire que BD et coït ont en commun d'être des arts "séquentiels". Peut-être un tel raffinement de concepts pourra-t-il enfin réconcilier l'auguste Finkiekraut avec le "9e art" ?

    + Le dessin de la semaine est un autoportrait du duo minimaliste Ruppert et Mulot, véritables apologistes de la théorie du genre, puisque on ne sait pas vraiment s'ils font de l'art ou de la bande-dessinée, s'ils sont gais ou pessimistes, s'ils sont mûrs ou obsédés sexuels comme des nourrissons, etc.

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  • Revue de presse BD (100)

    Spéciale "diable, humour et censure"

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    + A l'occasion de la centième édition de cette revue de presse, petit clin d'oeil à René Wischinski, jeune humoriste allemand exposé actuellement à Vienne à "L'Espace 66", qui doit son nom au fait que c'est la galerie la plus étroite du monde (66 cm de large) ; la sélection de dessins est d'ailleurs sur le thème de la... claustrophobie. Quelques-uns des dessins exposés sur le site du Spiegel (pour les germanophones).

    + Un dessin de Plantu, représentant le pape Benoît XVI en train de sodomiser un petit garçon, a conduit l'éditeur (distrait) Bayard, pour ne pas mécontenter sa clientèle, à envoyer au pilon les 3.000 ex. du livre reproduisant ce dessin. Peu de temps après s'être mis les représentants de la communauté juive à dos en prenant la défense de Dieudonné, Plantu doit affronter cette fois les représentants officiels du nouveau testament. On note que ce dessin est aussi blasphématoire à l'égard de la démocratie, puisque Plantu fait dire au petit garçon : "Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche."

    + Une bande-dessinée pourrait bientôt être la cible de la censure, "Yacht people", produite par le petit lobby pro-iranien d'Alain Soral, "Egalité et Réconciliation". Décidément le duo Dieudonné-Alain Soral a le don de taper sur les nerfs des nostalgiques des aventures de "Bibi et Fricotin" ou de "Blondin et Cirage".

    + Friands d'humour noir multicolore, vous ne manquerez pas les dernières mises à jour du blog-bd de Joan Cornella.

    + Au mois de juin sera diffusé un documentaire de Paul Cox inédit en France, éclairant l'aspect mystique de l'oeuvre de Van Gogh, sans lequel celle-ci est difficilement compréhensible, ou bien réductible aux crises de folie du peintre et à la cote mirobolante de ses oeuvres.

    + Le dessin de la semaine est un gag de Mix et Remix intitulé "Le Psy" :

     

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  • Tomi Ungerer - Un point c'est tout***

    Dans une interview-fleuve de près de deux-cent pages accordée à Stephan Muller, webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,tomi ungerer,stephan muller,interview,un point c'est tout,bayard,alsacien,illustrateur,terroriste,libertin,sade,canular,william cole,new york,max ernst,jack lang,orwell,france,jazz,irlande,parisl’Alsacien Tomi Ungerer, qui se définit lui-même comme un «terroriste de l’humour», multiplie les anecdotes tirée d’une vie d’artiste (il est désormais octogénaire), dont le but semble avoir été de ne jamais se faire tout à fait accepter dans le monde des adultes.

    Les démêlés de cet auteur de livres pour enfants, affichiste et dessinateur de presse, avec différentes sortes de moralistes, féministes ou pédagogues, notamment américains, viennent d’ailleurs sans doute de là : l’enfant ne prend pas toujours les adultes au sérieux, et sans doute d’autant moins qu’il a été confronté, comme Ungerer, aux atrocités absurdes de la guerre, où les masques tombent et les grands discours sur la liberté, l’égalité et la fraternité font « pschittt ».

    Le hasard a fait naître Ungerer dans une famille protestante plutôt bourgeoise, mais que le décès prématuré de son chef, père de Tomi, plaça dans une situation aussi précaire et inconfortable qu’une famille d’ouvriers. Ungerer revient sur les circonstances et le cadre plutôt exceptionnels de son enfance afin de tenter d’élucider les paramètres psychologiques prédéterminés de son existence ; en particulier son goût pour les jeux sexuels libertins, qui lui ont valu les foudres des ligues de vertu féministes (U. ne dissimule pas en effet son goût pour les femmes soumises, bien qu’il ne fasse pas l’apologie de la strangulation ou du viol, comme Sade, mais critique plutôt la mécanisation des rapports sexuels dans la société moderne).

    Ungerer ne rechigne pas à raconter plusieurs canulars qu’il mit en œuvre aux dépends de la bonne société new-yorkaise, où il parvint à faire son trou dans ses jeunes années, louant un grand appartement dans un quartier chaud ; aux dépends de la bonne société, voire de ses amis :

    « L’un de mes meilleurs amis, le poète et génial touche-à-tout William Cole, qui avait partagé ma maison tout un été, compte parmi mes plus belles victimes. Dans le New York des années 1960, nous étions deux effrayants érotomanes dévorés par une passion commune pour les femmes, concoctant des orgies avec un luxe de minutie. Une seule chose me mettait mal à l’aise chez lui : sa haine viscérale des Allemands. Lors de mes voyages en Europe, j’avais, à dessein, emporté dans mes bagages un brassard nazi récupéré à la Libération. Pas un simple brassard de militant, non, un brassard destiné aux dignitaires du régime. L’amener à New York s’avérait stupide, irraisonné. J’allais lui trouver une utilité inattendue. Un soir que Bill était passé dîner chez moi, je me suis amusé à glisser à son insu le brassard à la manche de son imperméable. A son départ, je l’ai aidé à enfiler son manteau, si bien qu’il ne s’est rendu compte de rien. Je ne peux qu’imaginer les regards assassins qui l’ont transpercé lorsqu’il a traversé New York en métro, cette ville où le souvenir de la guerre était si présent et la communauté juive si importante. Il m’en a voulu terriblement. Et il ne m’a jamais rendu mon brassard. » (...)

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