Fresque éphémère anonyme - quartier des Abbesses, Paris - peut-être la prochaine couverture de Zébra ?
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Street-art
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La semaine de Zombi
Vendredi : Officiellement l'extrême-droite est détestée par les grosses légumes politiques, mais on peut observer qu'ils ont toujours deux ou trois types d'extrême-droite auprès d'eux, chargés de leur protection rapprochée et à qui ils confient tous leurs secrets.
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TOP-BLOGS BD (hiver)
Pintade par Miroco Machiko reproduite sur le blog Lezinfo (Yacine).
Pas forcément les plus fréquentés, ni favoris pour le prix "Jeune Talent" qui sera décerné par le fibd d'Angoulême, les blogs du "Top-blogs Zébra hiver 2014" sont sans conteste les plus talentueux du moment (en cas d'injustice criante, prière de s'adresser à la rédaction qui transmettra la plainte au ministre de l'Intérieur).
- Entrée dans le TOP-10 du blog "Lezinfo", d'où Yacine tient une chronique dédiée à l'illustration et à la BD, qui brille par son éclectisme, puisque Yacine fait aussi bien découvrir de jeunes talents méconnus que des stars du système. Arrivée aussi de "Badayleaks", le site d'info-bd le mieux informé, à la limite du délit d'initié.
- Joan Cornellà, Mister Hyde, Macadam Valley, Route du non-sens, continuent de faire flotter bien haut le drapeau du désespoir (sans lequel il n'y a pas d'humour possible), évitant ainsi à leurs lecteurs de se faire prendre par surprise.
- Ne manquez pas de visiter la galerie de monstres de Philgref - ultra-contemporaine.
- Après une période difficile où il posta sur son blog-BD 365 autoportraits, Helkarava réintègre le TOP-10.
Pour arrêter la drogue en douceur.
Le guerre de 14-18 est un art séquentiel.
Le monde est une farce de mauvais goût.
L'info illustration-bd éclectique, par Yacine.
En tournée...
Rabelaisien.
L'enfer, c'est le couple.
Vous conseille le menu 200, 203, et le 204.
Plein la vue.
Dans les coulisses de l'empire de la BD.
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Revue de presse BD (84)
+ Le comique Dieudonné et le ministre Manuel Valls ont concocté, entre le sapin et la bûche, un hénaurme scandale franco-français. En effet, on ne sait pas forcément à l'étranger ce qu'est une "quenelle", et la traduction ne doit pas être facile pour les journalistes. Je n'ai pas aperçu pour l'instant de dessin humoristique qui traite de l'affaire des quenelles avec autant de talent que Caran d'Ache traita de l'affaire Dreyfus dans son fameux dessin (Surtout ne parlons pas de l'affaire Dreyfus/Ils en ont parlé) ; il faut dire que la haine nuit à l'humour, et qu'il y a beaucoup trop de dessinateurs "engagés".
J'ai tout de même bien ri en lisant cette planche du blogueur Maadiar, qui raconte que sa copine lui défend de parler de Dieudonné ; or, non seulement il en parle, mais il dessine sa copine de façon assez peu flatteuse. Bien sûr la vie ne serait pas la même si on obéissait toujours à notre mère ou à notre femme.
+ L'émission radio "Mauvais genres" sur France-Culture (François Angelier) recevait le 4 janvier dernier Emmanuel Pollaud-Dulian en compagnie de son éditeur Jean-Louis Gauthey (Cornélius) pour évoquer l'artiste désenchanté Gus Bofa.
+ Les paris sont ouverts chez Lerapideduweb sur celui des nominés au festival d'Angoulême qui se verra remettre le Grand prix cette année. Lerapide, lui, mise tout sur Alan Moore.
+ Michel-Edouard Leclerc organise à Landerneau une expo. sur les revues "Métal Hurlant" et "A Suivre" qui firent fureur (surtout la première) dans les années 70. L'expo. est installée dans l'ancien couvent des capucins (moines à capuches) de cette petite ville bretonne. Certains trouveront le rapprochement étonnant entre "Métal hurlant" et les moines capucins ; cependant les moines furent parfois, au moyen-âge, de savants alchimistes, férus d'expériences "interdites" (c'est un moine anglais qui réinventa la poudre à canon). Les amateurs de BD rockn'roll doivent donc dépêcher d'aller voir l'expo., avant que la Bretagne ne soit engloutie sous les eaux du déluge.
+ La Fnac décerne chaque année un prix en BD ; nous avons dit dans Zébra le peu de bien que nous pensons de la plupart des six finalistes (sans savoir qu'ils seraient finalistes) ; ce n'est pas pour les dénigrer de nouveau que je mets le sujet sur le tapis, mais parce que la récompense m'a surpris : il s'agit en effet d'une "mise en avant commerciale de l'ouvrage" et d'une... tournée de dédicaces dans le réseau des Fnac de France... Les pauvres types doivent croiser les doigts pour ne pas être élus.
+ Nous en parlions la semaine dernière, et il encore temps de voter pour votre blog-bd préféré parmi la sélection du jury d'Angoulême, concourant au prix Jeune talent. Il vous reste sept jours.
+ Le dessin de la semaine est signé Helkarava ; il s'agit d'une illustration pour les "Aventures du romancier atonal" que l'auteur publie sur son blog pour la faire connaître plus largement.
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Strip Lola
Le nouveau strip de Lola dans Zébra (par Aurélie Dekeyser) :
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Humbug
Retrouvez chaque semaine un gag/strip de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra :
...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), en duo avec son pote Sebastian Weissborn, un polar intitulé G-1759 (à suivre).
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Tomi Ungerer - Un point c'est tout***
Dans une interview-fleuve de près de deux-cent pages accordée à Stephan Muller, l’Alsacien Tomi Ungerer, qui se définit lui-même comme un «terroriste de l’humour», multiplie les anecdotes tirée d’une vie d’artiste (il est désormais octogénaire), dont le but semble avoir été de ne jamais se faire tout à fait accepter dans le monde des adultes.
Les démêlés de cet auteur de livres pour enfants, affichiste et dessinateur de presse, avec différentes sortes de moralistes, féministes ou pédagogues, notamment américains, viennent d’ailleurs sans doute de là : l’enfant ne prend pas toujours les adultes au sérieux, et sans doute d’autant moins qu’il a été confronté, comme Ungerer, aux atrocités absurdes de la guerre, où les masques tombent et les grands discours sur la liberté, l’égalité et la fraternité font « pschittt ».
Le hasard a fait naître Ungerer dans une famille protestante plutôt bourgeoise, mais que le décès prématuré de son chef, père de Tomi, plaça dans une situation aussi précaire et inconfortable qu’une famille d’ouvriers. Ungerer revient sur les circonstances et le cadre plutôt exceptionnels de son enfance afin de tenter d’élucider les paramètres psychologiques prédéterminés de son existence ; en particulier son goût pour les jeux sexuels libertins, qui lui ont valu les foudres des ligues de vertu féministes (U. ne dissimule pas en effet son goût pour les femmes soumises, bien qu’il ne fasse pas l’apologie de la strangulation ou du viol, comme Sade, mais critique plutôt la mécanisation des rapports sexuels dans la société moderne).
Ungerer ne rechigne pas à raconter plusieurs canulars qu’il mit en œuvre aux dépends de la bonne société new-yorkaise, où il parvint à faire son trou dans ses jeunes années, louant un grand appartement dans un quartier chaud ; aux dépends de la bonne société, voire de ses amis :
« L’un de mes meilleurs amis, le poète et génial touche-à-tout William Cole, qui avait partagé ma maison tout un été, compte parmi mes plus belles victimes. Dans le New York des années 1960, nous étions deux effrayants érotomanes dévorés par une passion commune pour les femmes, concoctant des orgies avec un luxe de minutie. Une seule chose me mettait mal à l’aise chez lui : sa haine viscérale des Allemands. Lors de mes voyages en Europe, j’avais, à dessein, emporté dans mes bagages un brassard nazi récupéré à la Libération. Pas un simple brassard de militant, non, un brassard destiné aux dignitaires du régime. L’amener à New York s’avérait stupide, irraisonné. J’allais lui trouver une utilité inattendue. Un soir que Bill était passé dîner chez moi, je me suis amusé à glisser à son insu le brassard à la manche de son imperméable. A son départ, je l’ai aidé à enfiler son manteau, si bien qu’il ne s’est rendu compte de rien. Je ne peux qu’imaginer les regards assassins qui l’ont transpercé lorsqu’il a traversé New York en métro, cette ville où le souvenir de la guerre était si présent et la communauté juive si importante. Il m’en a voulu terriblement. Et il ne m’a jamais rendu mon brassard. » (...)