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georges bernier

  • Revue de presse BD (227)

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    + Marin Martinie (Arts déco. Paris) succède à l'Enigmatique LB au palmarès du trophée "Presse-Citron", organisé par les étudiants de l'Ecole Estienne (Paris 13e) et décerné par un jury de dessinateurs de presse professionnels. Cette année encore le jury s'est prononcé pour un dessin en rapport avec la vie politique française, bien que les nombreux dessins envoyés abordassent des thèmes très variés.

    Tous ces dessins sont exposés à la bibliothèque Mitterrand (Bnf), accessible à tous (à condition de se soumettre aux contrôles de sécurité à l'entrée).

    + La bibliothèque nationale de France n'est pas la Sorbonne, mais quand même, le moins que l'on puisse dire c'est que ce cadre institutionnel jurait avec "Hara-Kiri", le thème choisi par l'Equipe interdisciplinaire de recherche sur l'image satirique (Eiris) pour une série d'allocutions, proposées le 15 mars à une assemblée clairsemée (une vingtaine de personnes).

    Il est vrai que la culture officielle se trempe régulièrement dans le courant de la contre-culture, auparavant ignorée voire méprisée, où elle trouve à se renouveler. Ainsi le musée Pompidou est devenu le temple de la culture bourgeoise, où les couples branchés trouvent une alternative à la messe dominicale, alors que ce musée recèle bon nombre d'oeuvres d'abord subversives.

    Ce phénomène est d'autant plus important à signaler en ce qui concerne "Hara-Kiri" ; en effet ce titre est associé au mouvement de révolte de "Mai 68", qui a fait l'objet d'une récupération politicienne intensive depuis. F. Cavanna et ses comparses ont témoigné au contraire d'un sentiment de défaite de l'esprit de "Mai 68" face au gaullisme, sentiment dont le pouvoir actuel, non moins appuyé sur l'armée et la police que le pouvoir gaulliste, nous rappelle qu'il est proche de la réalité historique.

    - Yves Frémion ("Papiers Nickelés") a exposé clairement les circonstances qui amenèrent François Cavanna (dessinateur médiocre) et Georges Bernier (alias Pr Choron, pas dessinateur du tout) à fonder LE journal satirique dessiné de référence du XXe siècle. "Charles Philipon (1800-1862) ["Le Charivari"], c'était Choron et Cavanna dans le même homme", a déclaré Y. Frémion en guise de comparaison.

    Cavanna et Choron, issus de milieux très modestes, ont été initiés au fonctionnement de la presse après-guerre par Jean Novi, promoteur avec sa femme de jeunes dessinateurs par le biais de différenteswebzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,mars,2017,actualité,marin martinie,arts déco,trophée,presse-citron,dessin,école estienne,énigmatique lb,eiris,satirique,hara-kiri,yves frémion,charles philipon,cavanna,georges bernier,pr choron,jean novi,zéro,première chance,cordées,jean-claude gardes,ridiculosa,virginie vernay,topor,mric,pascal gros,dorthe landschulz,stern,titanic,eulenspiegel,siné-hebdo,marianne,mai 68,alain soral,polémiste,crif,juif publications à forts tirages ("Zéro", "Première Chance", "Cordées"), publiant des dessins d'humour et vendues par des colporteurs (dont Bernier le meilleur). Le décès de J. Novi et le tempérament entreprenant de Bernier et Cavanna les poussèrent par la suite à lancer leur propre journal, repoussant les limites de la censure (ci-contre, couverture du n°7 de "Zéro", illustrée par F. Cavanna, alias Sépia).

    Le Pr Choron expliquait par une comparaison avec le judo la ligne "bête et méchante" de "Hara-Kiri" ; il s'agissait de s'appuyer sur la bêtise et la méchanceté de la bourgeoisie et ses institutions pour les combattre.

    Y. Frémion a tenu a rappeler que le mensuel "Hara-Kiri" n'était pas un journal engagé politiquement ; de ce fait l'hebdomadaire "Charlie-Hebdo" ne découle pas directement de "Hara-Kiri", mais dérive plutôt de la "Grosse Bertha" de Ph. Val.

    Autre précision utile, celle de J.-C. Gardes (fac. de Brest), qui a indiqué que "Hara-Kiri" s'inscrivait déjà dans un contexte de déclin de la caricature dessinée. "Hara-Kiri" comblait en effet un vide creusé par la guerre.

    Outre l'influence sur "Hara-Kiri" des journaux satiriques français d'avant-guerre, tel "L'Assiette au Beurre", Frémion indique aussi l'influence du magazine américain "MAD" et son sens de l'humour absurde. R. Topor fut le représentant le plus emblématique au sein de "Hara-Kiri" de cette forme d'humour vague.

    - Ancienne collaboratrice de F. Cavanna et gardienne de sa mémoire à travers différents ouvrages, Virginie Vernay a, de son côté, insisté sur l'amitié entre F. Cavanna et le Pr Choron, qui suppléa au manque de moyens et d'expérience de ces deux aventuriers.

    Cavanna avait le flair pour dénicher de jeunes talents, à commencer par Reiser. Il eût parfois sur ses jeunes recrues une influence décisive : G. Wolinski, surnommé "petite culotte au vent" par Cavanna, abandonna ainsi son style méticuleux sur le conseil de son rédac' chef.

    On a souvent tendance à confondre le mensuel "Hara-Kiri" (-1960), et l'hebdomadaire plus politique (-1969), qui renaîtra après la censure sous le nom de "Charlie-Hebdo" ; en effet Cavanna et Choron publiaient un mensuel de BD, "Charlie", dont Wolinski était le rédac-chef. Pour tromper la censure, une fois devenu "Charlie-Hebdo", des planches de Charles Schulz ("Snoopy") seront encore publiées.

    - Jean-Claude Gardes, président de l'Eiris, avaient invité trois dessinateurs de presse : MRic ("Siné-Mensuel"), Pascal Gros ("Marianne"), dont une jeune dessinatrice allemande installée en Bretagne, Dorthe Landschultz ("Titanic", "Eulenspiegel" et le magazine "Stern").

    Ces dessinateurs de presse étaient invités à témoigner de leur formation, de leur expérience et de leurs influences. D. Landschulz a émis l'hypothèse que la satire vigoureuse, voire violente, telle qu'elle est pratiquée en France, est peut-être taboue en Allemagne à cause du souvenir du régime nazi ? Plutôt que "dessinateurs de presse", les dessinateurs allemands préfèrent se dire "Witzzeichner" (dessinateurs de gags).

    - Ces conférences feront l'objet d'une publication ultérieurement dans la revue "Ridiculosa" (organe de l'Eiris).

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    Dessin de Dorthe Landschulz (- Ma pétition en ligne contre le brocoli a atteint plus de 100.000 signataires ; - M'en fous, tu manges ce qui est dans ton assiette !)

    + Jean-Yves Brouard consacre une enquête dans le mensuel dBD (févrierwebzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,mars,2017,actualité,arts déco,trophée,presse-citron,dessin,école estienne,énigmatique lb,marin martinie,eiris,satirique,hara-kiri,yves frémion,cavanna,georges bernier,pr choron,jean-claude gardes,virginie vernay,topor,mric,pascal gros,dorthe landschulz,stern,titanic,eulenspiegel,siné-hebdo,marianne,mai 68,dbd,jean-yves brouard,bled,cabu,martial,tam,malouines,censure,alain soral,crif,juif,charles philipon 2017) à l'utilisation de la BD par le service de propagande de l'armée française, au travers de ses publications "Bled" (hebdo), puis "TAM" (pour Terre, Air, Mer). Comme on peut s'y attendre, rien de très satirique là-dedans, ces publications souvent rédigées et conçues par des appelés du contingent ne publiant que des BD "édifiantes" ou des enquêtes policières menées par la gendarmerie. Pour l'anecdote, J.-Y. Brouard rappelle que Cabu dessina des gags pour "Bled" pendant son service militaire en Algérie, même si l'on sait que la guerre d'Algérie détermina le caricaturiste dans le choix d'une carrière de dessinateur satirique.

    Autre contribution humoristique, celle du dessinateur... Martial (ci-contre).

    J.-Y. Brouard mentionne deux cas de censure : - l'un touchant un projet de BD sur la guerre des Malouines et l'utilisation d'avions "Super-Etendard" français par l'armée argentine. L'armée française formant discrètement les Argentins à l'usage de nos missiles, on craignait sans doute de provoquer ainsi une réaction anglaise. Autre cas plus intéressant, la censure d'une BD relatant un crime de guerre commis par l'armée américaine pendant la 2nde guerre mondiale contre la marine militaire allemande et les marins italiens et anglais au secours desquels les Allemands s'étaient portés. Ronald Reagan étant en tournée diplomatique en France, le service de propagande de l'armée française craignit de provoquer ainsi un incident diplomatique. 

    + Le polémiste Alain Soral vient d'être condamné à trois mois de prison ferme pour "contestation de crime contre l'humanité" et "injure raciale" par un tribunal correctionnel de Paris, saisi d'une plainte de l'Union des étudiants Juifs de France et de la Licra ; en cause, un dessin publié par Alain Soral sur son site "Egalité et Réconciliation", qui fait non seulement allusion à la shoah, mais aussi à la Une de "Charlie-Hebdo" représentant le chanteur Stromae, dessin faisant suite à un attentat à l'aéroport de Bruxelles.

    Il y a sans doute un côté ubuesque ou bipolaire chez Alain Soral, qui a récemment molesté publiquement... un partisan xénophobe de l'expulsion de tous les immigrés d'origine africaine. On peut également trouver absurde tout ou partie de ses propos complotistes ; mais il est sans doute plus absurde encore de déléguer à une poignée de magistrats le pouvoir de décréter ce qui est couvert par la "liberté d'expression" et ce qui ne l'est pas.

    Aussi violent soit-il, A. Soral est un type assez isolé : il convient de rappeler que la déportation massive des Juifs est le fait d'un appareil d'Etat tout entier et, ainsi que le diagnostiqua H. Arendt, d'un esprit de soumission généralisé à cet appareil d'Etat, qui conduisit la plupart des fonctionnaires à exécuter les ordres qu'ils avaient reçus sans se poser de questions.

  • Revue de presse BD (184)

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    + La bibliothèque nationale de France (BNF) publie trois fois par an une petite revue luxueuse distribuée gratuitement, "Chroniques", où le détail de l'activité de cette copieuse institution est exposé. Sous une couverture reproduisant un dessin de Willem, le n°76 de "Chroniques" annonce que la grande bibliothèque abritera bientôt une exposition dédiée à la franc-maçonnerie, pour tenter d'élucider le mystère de cette institution mystérieuse (presque autant que l'Eglise catholique).

    Comme le laisse entendre Pierre Mollier, conservateur du musée de la franc-maçonnerie, on ne peut définir nettement l'idéologie ou la philosophie maçonnique ; ainsi de tous ceux qui opèrent dans les coulisses du pouvoir : ils s'adaptent à ses règles changeantes. Une planche de Hugo Pratt ("Corto Maltese") figure parmi les objets exposés (du 12 avril au 24 juillet), mais il n'y a sans doute dans la référence d'Hugo Pratt à la franc-maçonnerie guère plus que la volonté de faire planer un parfum de mystère.

    + Encore dans le dernier n° de "Chroniques", Inès Villela-Petit consacre un article à une forme originale de propagande satirique : la frappe de médailles en bronze. De fabrication allemande, ces médailles visent la politique française à travers les caricatures par Karl Goetz de Clemenceau et Poincaré. Clemenceau est représenté comme un tigre effarouché pendant le bombardement de Paris ; dénoncée aussi par ce biais l'occupation brutale de la Ruhr par les troupes françaises après la victoire de 14-18.

    La médaille en Une de cette revue de presse représente une femme attachée à un phallus, surmonté d'un casque français. A travers l'inscription en allemand, "La honte noire", K. Goetz stigmatise le viol de femmes allemandes imputées du côté allemand aux troupes françaises issues des colonies, comme la propagande française imputa aux troupes allemandes diverses atrocités allant du viol au cannibalisme.

    + A Pâques, on ne récolte pas que des oeufs, mais aussi des médailles. L'auteur de BD Joann Sfar figure ainsi sur une liste de personnalités issues de la société civile qui viennent d'être décorées de la Légion d'honneur. L'actrice Sophie Marceau a, pour sa part, refusé cette médaille afin de protester contre la récente distinction du prince saoudien et ministre de l'Intérieur Mohammed Ben Nayef par ce moyen. Apparemment le chef de l'Etat n'a pas trop mal pris les dessins légèrement moqueurs de Joann Sfar, publiés dans le "Huffington Post", à propos des rendez-vous galants du président de la République.

    La réponse de Napoléon Bonaparte à ceux qui lui reprochaient de perpétuer la monarchie à travers la Légion d'honneur, est fameuse : - Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui savait se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c’est avec des hochets que l’on mène les hommes.

    + Disponible sur Youtube, le documentaire "Choron dernière" (Pierre Carles et Martin, 1h38, 2008) regroupe des bribes d'archives où l'on peut voir le truculent Georges Bernier, alias Pr Choron, cofondateur de "Hara-Kiri" et "Charlie-Hebdo" : participations à des shows télés, témoignages, chroniques provocatrices délirantes, interviews... où Choron avoue par exemple avec délectation ses pratiques sodomites avec un sergent-chef des parachutistes ; ou bien improvise un concours de bites fraternel avec le dessinateur Charlie Schlingo.

    Au tempérament burlesque de cet humoriste, issu d'un milieu très modeste et qui s'imposa comme le premier bouffon de France, le documentaire oppose la figure plus conventionnelle de Philippe Val, qui traîna le documentaire en justice (avec Cabu et Wolinski) pour cette raison. L'aspect polémique est secondaire, bien qu'éclairant sur l'évolution de la presse au cours du demi-siècle écoulé.

    + Le concours Libé Apaj de carnets de voyage (réservé au moins de 30 ans) est doté de 6.000 euros. On peut concourir dans plusieurs catégories : dessin, audio, texte, photo. Le thème de cette année : "Regards sur le travail".

    + "Lucky Luke" est au programme du festival "Pulp" organisé à la Ferme du Buisson (Marne-la-Vallée) (8-10 avril) ; il sera le thème d'une conversation entre l'actrice Stéphanie Cléau, Blutch et l'acteur Denis Podalydès. Un album-hommage signé Mathieu Bonhomme, "L'Homme qui tua Lucky-Luke", paraîtra en outre bientôt chez Dargaud. Les meilleurs albums de la série - cinq ou six - reposent sur le mélange de l'humour de Goscinny et Morris, d'une part, et l'inspiration de faits réels tirés de la chronique du Far West.

    + "Le Secret des Cailloux qui brillent" est une websérie en BD, qui tente de se financer grâce à ses lecteurs en ligne, à travers un site qui permet de faire un don. Deux épisodes ont d'ores et déjà été mis publiés, dessinés par Tarmasz et Emmanuel Espinasse. Il est trop tôt pour se prononcer sur l'intrigue, mais elle évoque les jeux vidéos ou les mangas en vogue chez les ados.

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    Illustration de Tarmasz pour la websérie "Le Secret des Cailloux qui brillent"

     

  • Revue de presse BD (143)

     Extraits de la revue de presse illustrée publiée chaque semaine en intégralité dans l'hebdo Zébra.

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    Couverture de "Grodada" n°9, mensuel pour les enfants imaginé par le Professeur Choron et Charlie Schlingo pour rebondir après la faillite de "Charlie-Hebdo".

    + Sylvia Lebègue, dernière femme de Georges Bernier, "alias Pr Choron", a récemment publié les mémoires de ses années de « mouise » aux côtés du génial inventeur de « Hara-Kiri » et « Charlie-Hebdo » ("L'Archipel"). Sylvia sut remonter le moral du « Prof », qui venait de perdre sa précédente femme, suicidée, et que le succès et la fortune avaient également fui, après quelques années florissantes à la tête de "Hara-Kiri". Les talents de provocateur du "Prof", dont le titre imaginé lors du décès de de Gaulle est resté dans les annales : « Bal tragique à Colombey : 1 mort. » (un accident dans une boîte de nuit quelques temps auparavant avait provoqué une hécatombe de jeunes gens), avaient en effet attiré des lecteurs et des admirateurs en nombre. Puis, le tranchant de « Charlie-Hebdo » avait fini par s’émousser, ou le public par se lasser. Très rares sont les journaux capables de se réinventer. Mais Choron, lui, persuadé de n’avoir pas dit son dernier mot, s’acharnait, tentant de lancer de nouveaux titres sans tenir compte du marasme. La fortune est une bonne mère, jusque au jour où elle vous flanque à la rue sans préavis ni explication… Sylvia faisait tout : la putain, la confidente, le ménage, la comptabilité, et n’avait en échange que le plaisir de côtoyer un génie déchu, et ses potes (...). Le témoignage de Sylvia Lebègue est plutôt d’ordre intime ; il parle de la difficulté pour une femme de partager la vie d’un artiste, « has been » de surcroît. Certains artistes "usent" parfois plusieurs femmes au cours de leur existence. D'autres encore préfèrent la compagnie des prostituées. Quand Sylvia Lebègue commença de se prostituer, le "Prof" se réjouit de cette manne providentielle, permettant au couple de vivre, et n'hésita pas à l'encourager. Choron était de ceux qui pensent qu'"il n'y a pas de sot métier".

    La muflerie et la brutalité de Choron avec sa femme choqueront certains lecteurs "sensibles". Celle-là fut la conséquence de son alcoolisme, manie attrapée à l’armée ; le jeune Bernier, après divers jobs alimentaires, s’était en effet engagé pour l’Indochine, avant d’en revenir sans doute amputé de pas mal d’illusions sur le genre humain. Au-delà du jugement moral, on remarquera que le couple trouvait là son équilibre, et surtout que la jeune femme, apparemment masochiste et paumée, n’était pas forcément le maillon faible. La réussite, Sylvia Lebègue ne l'a connue que très brièvement, avec "Grodada", reconversion inattendue du "Prof" dans la presse pour enfants, avec l'aide notamment de l'illustrateur Charlie Schlingo. Mais l'entreprise jouera de malchance, et sera coulée par une grève prolongée en 1995. Bref, on est assez loin des mémoires de l'ex-première dame de France. Sylvia Lebègue témoigne que le "Prof" prit comme une claque que "Charlie-Hebdo" renaisse sans lui. Un site d'archives Choron, très bien fait et abondamment illustré, permet de découvrir ou de redécouvrir les différentes collaborations du "Prof", de "Hara-Kiri" à "La Mouise", en passant par "Grodada".

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