Edwy Plenel, caricaturée par Coco, qui lui reproche notamment sa défense du port du "burkini".
+ Le torchon brûle entre "Charlie-Hebdo" (Riss) et "Médiapart" (Edwy Plenel), deux titres de presse relativement indépendants. On peut voir là une répercussion de la récente déroute du parti socialiste aux élections présidentielles ; on sait en effet à quel point la presse française est tributaire du mobile électoral - E. Plenel le sait sans doute mieux que quiconque, puisqu'il fit carrière au "Monde", dirigeant sa rédaction de 1996 à 2004. Le manque d'indépendance du "quotidien de référence" a été mis à jour à l'occasion de plusieurs scandales successifs.
Pourquoi parler de "Le Monde" quand "Charlie-Hebdo" et "Médiapart" sont sous le feu des projecteurs ? Parce que ces derniers sont des "idiots utiles" : ils servent à démontrer que la presse est libre en France; en réalité, c'est "Le Monde" (ou "TF1") qui est exemplaire, si on peut dire, de l'état de cette liberté. Ici l'exception ne justifie pas la règle, elle la dissimule.
Une caractéristique "orwellienne", qui saute aux yeux à l'occasion de cette querelle, c'est la superficialité du débat qui oppose E. Plenel à Riss, propice au battage médiatique, analogue à la rumeur dans ses causes et conséquences.
La censure n'est plus dans l'interdiction ; elle s'est adaptée à l'évolution technique, qui rend impossible la censure pure et simple (la censure était faible sous Louis XV, au temps des Lumières, car elle était inadaptée à certaines évolutions techniques) ; la censure est désormais dans la réduction du débat ou de la pensée à des slogans.
Il y a désormais deux "Charlie-Hebdo" en un ; d'une part "Charlie-Hebdo" reste un journal satirique traditionnel, destiné à un public restreint d'amateurs du genre ; d'autre part le titre de presse est presque intégré aux institutions républicaines, sans que sa place soit clairement définie encore, et la violence de ses pamphlets s'en trouve décuplée - les rédacteurs de "Charlie-Hebdo" ne peuvent plus invoquer l'humour et la satire à la française, comme ils pouvaient le faire auparavant.
+ Comme chaque année, Philippe Morin organise à l'occasion du festival d'Angoulême un concours de fanzines (candidatures closes mi-décembre); pour la première fois, ce concours sera doté (500 euros).
L'année dernière, le "fauve" fut décerné au fanzine "Biscoto" ; ses fondatrices, les soeurs Julie et Catherine Staebler, ont été interviewées à cette occasion. Elles se réclament notamment de "Grodada", lancé par le Pr Choron - dont une grève de "La Poste" entraîna la faillite (dixit Choron). Elles évoquent par ailleurs "la grande diversité de la presse pour adultes", mais "quantité" n'est pas synonyme de diversité.
De même la célébration d'un "Second âge d'or de la BD" par les éditeurs et certains journalistes est -au moins- à relativiser. En ce qui concerne la BD "grand public", on ne voit pas bien quel scénariste soutient la comparaison avec R. Goscinny ? Le changement tient plutôt à l'émergence de petits éditeurs, dont l'activité n'est quasiment pas commerciale (faibles tirages, auteurs pas ou peu rémunérés, qui gagneraient mieux leur vie en faisant des ménages).
+ "Le Sauveur du Monde" a été vendu cette semaine 450 millions de dollars par la maison Christie's. L'info brute résonne parfois de façon... surprenante.
+ La prochaine exposition-vente de dessins de Burlingue à la Galerie des Patriarches (Paris 5e) est l'occasion de découvrir un dessinateur méconnu, ayant peu publié dans la presse ("L'Express", "L'Arche").
On peut voir dans Zébra n°9 quelques reproductions des caricatures de Burlingue, qui aime varier les styles.