Caricature par LAOUBER
mort - Page 3
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Caricature Karl Lagerfeld
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Revue de presse BD (305)
Gilets jaunes à l'oeil, par KROKUS (aussi dans "Siné-mensuel")
+ Caméra au poing, le député F. Ruffin est allé à la rencontre des Gilets jaunes sur les ronds-points dans le but de faire un film et de comprendre ce mouvement qui a surpris plus d'un militant politique.
Il raconte dans "Les Cahiers du Cinéma" (février) avoir reçu un accueil mitigé : - Les syndicats, les politiques, on veut pas vous voir.
Et F. Ruffin de préciser : - J'ai négocié pour commencer le tournage sur un rond-point à Amiens-Nord où il y avait une situation super. Mais nul n'est prophète en son pays : ils ont voté et dit : "Non, il n'y aura pas d'images, s'il veut filmer les gens, il peut, mais seulement chez eux..." J'étais bienvenu à titre personnel mais en tant que député avec une caméra, c'était niet !
Si ce n'est sur les ronds-points, Ruffin a pu filmer certains Gilets jaunes à leur domicile.
- Dans notre film, on arrive sur une rond-point où on voit un immense portrait d'un gilet jaune. C'est le rôle de l'art : une intervention artistique qui donne une fierté aux gens, un espèce de totem qui les symbolise et qu'ils vont défendre. Mais la police a cassé cette oeuvre, c'est un autodafé artistique.
Qu'est-ce qui se passerait si j'allais à la fondation Louis Vuitton de Bernard Arnault pour casser ses oeuvres ? (...)
+ Le couple de sociologues, M. & Mme Pinçon-Charlot, auteurs d'un ouvrage sur la "violence des riches" (2013), a récemment été accusé de "richophobie" par le quotidien "Les Echos".
"Le Monde" à son tour reproche aux Pinçon-Charlot leur manque de "scientificité" (sic). A en croire l'auteur de l'article, Florent Georgesco, leurs ouvrages bafoueraient la méthode sociologique.
A propos de la richesse, Molière a produit une description psychologique d'une grande finesse puisque elle comprend la dimension métaphysique ou fantasmatique de la richesse. L'avare Harpagon ne possède pas seulement une cassette pleine d'or, il est aussi possédé par elle au point de ne plus s'appartenir, comme on disait autrefois des personnes aliénées.
Il y a là une clef importante pour comprendre la violence de la culture bourgeoise. Quelques trissotins du CNRS peuvent bien contester la scientificité de Molière, cela n'enlève rien à la justesse de sa psychologie ni à la fortune critique de Molière.
"Psikopat" d'octobre 2018 et sa couverture prémonitoire (par Carali).
+ Le magazine "Les Inrockuptibles" a demandé à Mélaka de s'expliquer sur la disparition du magazine de BD "Psikopat" qu'elle dirigeait. Il lui a demandé aussi si elle voyait des éléments positifs dans la situation actuelle de la presse écrite.
- Les éléments positifs de la disparition de la presse ? Euh, toute la pollution en moins ? Les routes débarrassées d'un certain nombre de camions ? La possibilité d'avoir les mêmes plaisirs de lecture, mais en dématérialisé ? Par sa tablette, son portable ? Consultable partout, tout le temps ? Non contingenté par aucune contrainte physique ? (...)
- Pour moi, c'est clair, la presse papier n'a pas d'avenir.
Les propos de Mélaka trahissent une forme de dégoût de la chose imprimée. Internet est placé au banc des accusés comme à chaque fois que l'on évoque la faillite de la presse écrite. En réalité la presse écrite était déjà morte avant la naissance d'Internet. Comment reprocher le désintérêt pour "la vie démocratique" aux Français quand il n'y a plus qu'un cadavre agité par des poulies et des courroies de transmission en fait de "vie démocratique" ?
(Hommage par Fred Sochard)
+ Le grand Tomi Ungerer est mort cette semaine dans son sommeil à l'âge de 87 ans. Grand, Ungerer l'était par la taille, mais surtout par la renommée puisqu'il était considéré comme l'un des deux ou trois meilleurs illustrateurs de livres pour enfants en activité. Les catholiques, les protestants, les Français, les Irlandais, les européistes et les érotomanes revendiquent déjà son héritage.
Ce qui n'est pas donné à tous les dessinateurs en vieillissant, Ungerer a pu s'adonner à son art jusqu'à la fin. Il venait juste de s'épancher dans une longue interview donnée à "Libération".
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Revue de presse BD (286)
+ Un cancer a emporté René Pétillon à l'âge de 72 ans. Caricaturiste au "Canard Enchaîné" depuis 1992, Pétillon avait brièvement prêté main-forte à la rédaction de "Charlie-Hebdo" décimée.
Le carton de "L'Enquête corse" (2009), BD adaptée-édulcorée au cinéma, mettant en scène un enquêteur de police plus vrai que nature -Jack Palmer-, l'avait fait connaître d'un public plus large.
Les premières caricatures de Pétillon furent publiées dans "L'Enragé" de Siné : une façon pour le jeune dessinateur de jeter aux orties son éducation religieuse et les convictions gaullistes de ses parents. Néanmoins Pétillon représentait, comme "Le Canard", une satire plus républicaine et moins anarchiste que "Charlie-Hebdo". A l'instar de Cabu, Pétillon était conscient de l'embourgeoisement du "Canard".
On note que les dernières recrues du "Canard enchaîné", qui vient de perdre un deuxième pilier après Cabu, dessinent comme Pétillon et font preuve d'un humour basé sur les traits d'esprit plutôt que sur le dessin. A suivre de trop près les péripéties de la vie politique française, de plus en plus anecdotiques, la satire perd en force.
+ "Nous avons besoin de rire de la mort." Les fondateurs britanniques du site "The Reaper" (La Faucheuse), Gary Mead, Jérémy Banx et Rory Pickering rappellent ici que l'humour est le propre de l'homme.
- Rappel d'autant plus utile que la société totalitaire, qui repose sur l'intelligence artificielle, tend à exclure l'humour et la satire, dans lesquels elle dénonce une dérive individualiste.
Le dessin ci-dessous est issu d'une sélection de dessins de Victor Bogorad sur le thème de la mort, publiée par "The Reaper".
+ Les CROUS, organismes publics d'aide matérielle aux étudiants, organisent un concours de BD doté de 3500 euros sur le thème de la "révolution".
On peut voir les travaux primés l'année dernière (sur le thème aussi "bateau" de "la rue") sur le site des CROUS, dont la planche ci-dessous d'Adrien Yeung.
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Caricature Serge Dassault
La Semaine de Zombi. Vendredi.
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Revue de presse BD (279)
Catherine Sinet caricaturée par Jiho.
+ Une partie de la presse satirique française vit sous perfusion de dons (des abonnés). Ironie du sort, le massacre des plus talentueux dessinateurs de "Charlie-Hebdo" a relancé ce titre à l'agonie, placé sous la protection du ministère de l'Intérieur.
On apprend grâce à cette interview de sa directrice Catherine Sinet dans "L'Humanité", que "Siné Mensuel" survit aussi grâce aux dons des lecteurs (et quelques bonnes ventes au numéro) ; la directrice de "Siné Mensuel" estime à 70.000 euros le coût de fabrication de son mensuel. On regrette que les frais ne soient pas détaillés, pour connaître le coût de la distribution.
La presse gratuite publicitaire, financée par des groupes industriels, reflète certainement mieux notre époque que les derniers titres de presse satirique, vestiges de l'âge d'or de la presse écrite.
Autre fait significatif : la presse et les journalistes français furent systématiquement pris pour cible par les rénovateurs de la presse satirique et/ou indépendante dans les années 60 (Siné, Choron, Cavanna...) ; la culture libérale au contraire fait du journaliste un véritable héros, aux côtés du médecin ou du policier (Tintin, bien sûr, mais aussi Superman).
+ La récente disparition de Serge Dassault (né en 1925) n'est pas seulement celle d'un industriel de l'aéronautique militaire, mais aussi d'un patron de presse engagé. On imagine que les abonnés du "Figaro" et les nombreux journalistes employés par Dassault sont plongés dans l'affliction, à l'instar des pilotes de chasse.
A la suite de son père Marcel, Serge comprenait la nécessité pour le président d'une multinationale d'entretenir quelques danseuses : "Le Figaro", mais aussi "Valeurs actuelles" (si l'on peut se permettre de parler ainsi des journaux et des journalistes). Sans le devoir de désinformation, l'histoire du capitalisme ne serait certes pas tout à fait la même.
Sans sa légendaire franchise, Serge Dassault aurait été "de gauche", car l'argument de la paix est le dernier cri pour vendre des avions de chasse à des puissances étrangères ; c'est bien plus efficace que les vieilles techniques marketing de droite. Mais on ne peut pas avoir toutes les qualités, et Serge Dassault en avait déjà pas mal comme ça.
+ Face à l'accusation d'antisémitisme, le "Süddeutsche Zeitung", gros quotidien bavarois, n'a pas tardé à renvoyer son caricaturiste Dieter Hanitzsch (85 ans), auteur d'un dessin (ci-contre) montrant le Premier ministre B. Netanyahou dans la tenue de la gagnante israélienne du très médiatisé concours de l'Eurovision ; le Premier ministre tient un missile dans la main et déclamant le slogan nationaliste israélien : - L'année prochaine à Jérusalem !
Contrairement à son rédacteur en chef, D. Hanitzsch a refusé de faire des excuses. Il a reçu le soutien du dessinateur Chappatte dans "Le Temps" (29 mai), qui invoque l'affront fait à la liberté d'expression et a interdit au "Süddeutsche Zeitung" de reproduire à l'avenir ses dessins.
Comme l'intellectuel juif Hajo Meyer le déplorait, la définition de l'antisémite n'est plus désormais "celui qui hait les Juifs", mais "celui que les Juifs haïssent".
+ A quoi bon la critique d'art ? Baudelaire lui assigna la plus haute fonction de guide, tout en ayant l'intelligence de se positionner en admirateur face à Delacroix (un peu moins face à Manet, dont le caractère moins affirmé l'agaçait).
Jamais la critique d'art n'a eu un statut aussi élevé, au point que l'on ne peut concevoir l'art moderne sans cette dimension critique (rien n'est moins juste que d'associer l'art moderne à la "spontanéité") ; la critique d'art devient même oeuvre d'art à part entière, comme certains fameux poèmes de Baudelaire, bien entendu, mais aussi la prose critique de Sainte-Beuve, qui éclipse bien des littérateurs de son temps, ainsi que Proust dans le sillage de Baudelaire.
Il ne faut pas oublier le genre parodique, dont Baudelaire fait la promotion à travers Daumier ou Hogarth. L'effort contemporain stérile pour encenser le "9e Art" (expression initialement parodique), répond en grande partie à ce besoin critique, bien que d'une façon qui frise parfois le ridicule. Devenue un art, la critique s'expose aussi à l'académisme.
Notons que la publication de critiques de bandes dessinées sur des blogs permet aux auteurs critiqués de défendre leur travail, comme Thierry Murat, auteur d'"Etunwan" (Futuropolis), ne se prive pas ici.
(Ci-contre : silhouette de Baudelaire par Manet).
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Caricature Serge Dassault
La Semaine de Zombi. Mercredi : Dassault est mort, vive la guerre !
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Caricature Renaud Séchan
La Semaine de Zombi. Mercredi : Un chanteur qui picole, c'est comme un dealer qui consomme.