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  • Caran d'Ache au Chat noir

    Je donne ici quelques "chutes" d'une prochaine chronique dédiée à l'influence du "Chat noir" sur la bande-dessinée (à paraître dans le prochain Zébra). Je précise : une chronique un peu plus longue que d'habitude, mais abondamment illustrée.

    - Après Henry Somm et Adolphe Willette la semaine dernière, disons quelques mots d'Emmanuel Poiré, dit "Caran d'Ache" (pseudo inspiré du mot russe pour dire "crayon"). Parmi les collaborateurs du "Chat Noir", c'est celui dont le style se rapproche le plus de la BD franco-belge moderne.

    Caran d'Ache (1858-1909) est plus souvent imité que cité en référence, eu égard à son antidreyfusisme, opinion qu'il partagea avec le caricaturiste Forain ou le peintre Degas, et beaucoup d'autres dans le milieu anarchiste ou libertaire de l'époque ("La Libre Parole") (j'ajoute, à l'attention des moralistes, qui ne sont souvent que des tartufes, qu'il est plus facile de faire le procès posthume de Caran d'Ache, que d'écrire l'histoire véritable de cette époque). Le dessin le plus fameux de Caran d'Ache est justement un dessin humoristique consacré à l'affaire Dreyfus, que l'on peut regarder sans crainte d'aller brûler en enfer.

    Comme on peut voir ci-dessous, il ne manque pas grand-chose pour parler de "bande-dessinée" :

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  • Revue de presse BD (27)

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    + Je mentionnais la semaine dernière le blog-bd français choisi aux "Golden Blog awards" (Macadam Valley) ; mais le meilleur blogueur-bd du monde, qui est-ce ? Pour certain, le Brésilien Joao Montanaro, qui n'a pas encore 16 ans et publie déjà dans la presse brésilienne.

    + Certains Wallons n'hésitent pas à diviniser Franquin, exposé en ce moment au centre Wallonie-Bruxelles (en face le musée Pompidou) jusqu'en février. Pour moi, c'est Hergé le génie de la BD et non Franquin ; indépendamment de mon goût personnel : au sens où nul n'a mieux exploité que Hergé les possibilités offertes par cette technique. Le talent de Franquin a au contraire tendance à se diluer dans la bande-dessinée. Sur le plan du dessin, il en fait trop ; on dirait même qu'il y passe sa rage.

    + Le site d'actus autour de Gus Bofa signale une exposition de caricatures sur les grilles du palais du Luxembourg où siègent les sénateurs, jusqu'au 1er mars. Je m'éloigne complètement de l'opinion de l'auteur de cette annonce selon laquelle certains humoristes ont pu jouer un rôle dans la haine entre les peuples et leurs rivalités nationalistes catastrophiques. C'est un vieux truc éculé : la bourgeoisie industrielle est la première responsable d'un régime de concurrence effroyable, et elle fait porter le chapeau à tel ou tel caricaturiste ou pamphlétaire.

    Un exemple récent : aussi islamophobes soient les caricaturistes de "Charlie-Hebdo", ils ne sont pas responsables de l'extraordinaire écart de revenus entre certaines nations islamiques, notamment africaines, et l'Occident ; or cet écart est la première cause de la haine de l'Occident, canalisée par certains groupes islamiques d'une part, et des manipulateurs d'opinion de l'autre. En ce qui me concerne je trouve Luz, Charb ou Sfar idiots, mais pas directement responsables de tensions internationales meurtrières.

    + Je prends prétexte de cette notule de Maël Rannou, consacrée à Nine Antico ("girly" tendance mélancolique), pour causer librairie et BD, puisque la faillite de la librairie "L'Alphagraph" à Rennes est annoncée dans ce billet. Etonnamment Michel-Edouard Leclerc passe pour un mécène de la BD, alors que les "espaces culturels" de ses hypermarchés ont ruiné à peu près tous les petits libraires bretons, parachevant le travail commencé par la Fnac (réputée aussi pour son mécénat). La seule consolation qui reste aux libraires, c'est que la grande distribution est à son tour en train de se faire bouffer par internet à son tour.

    + Le dessin de la semaine est un graffiti de Banksy :

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  • Somm au Chat noir

    Y a-t-il un lien entre les humoristes du "Chat noir" et les auteurs de BD plus récents ? Il y en a plusieurs, aussi bien sur la forme que sur le fond. Je citais l'exemple, dans une précédente note, de l'influence du style de Caran d'Ache sur l'illustrateur Gus Bofa, ainsi que sur Maurice de Bevère, alias Morris, père de Lucky Luke. Il ne manque aux personnages de Caran d'Ache que la manière de s'exprimer dans des bulles.

    De même le dessin d'humour n'entre dans aucune nomenclature officielle, et déroute le législateur, qui voudrait tous les arts au garde-à-vous en rang d'oignon, bien définis, comme les corps de métier. Ainsi de la bande-dessinée, qui mêle aussi le dessin et le texte.

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    François Clément Sommier, alias Henry Somm (1844-1907) est aussi peintre de formation, comme Willette. Il a exposé avec les impressionnistes. Mais Somm sait mieux adapter son style au format de la presse et de la caricature, se montrant en noir et blanc bien plus expressionniste.

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  • Au Chat noir

    Je m'en voudrais de ne pas signaler, au musée de Montmartre actuellement, une expo. dédiée au "Chat noir", célèbre cabaret parisien (doublé d'un journal satirique), fondé par le peintre Rodolphe Salis (1881). Le cabaret draina jusqu'à la Butte tout ce que le Quartier latin comptait alors d'artistes ou d'anarchistes, anciens membres du club des "Hydropathes" ou des "Hirsutes".

    Je m'en voudrais, à cause de l'admiration sans bornes que j'ai pour Alphonse Allais (que je situe au-dessus de ce que tout le XXe siècle a donné ensuite comme poètes ou philosophes, même L.-F. Céline ; je dispose de quelques arguments solides, mais pas assez de place pour les étaler ici...)

    D'ailleurs l'influence du "Chat noir" sur l'art français est, aussi, largement sous-estimée. Pourtant, la rupture de Céline avec le style académique a été préparée par les auteurs de ce cabaret ; la rupture de Picasso lui doit plus encore. Ce qui a nui à la réputation publique de la clique de Salis et Allais n'est autre que leur modeste fantaisie ; le surréalisme d'Alphonse Allais ne se prend pas au sérieux : il est donc inutilisable par les instituteurs ou les conservateurs (de musée), qui réclament l'onction.

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    - Adolphe Willette (1857-1926), présenté aujourd'hui, avant d'aborder Henry Somm et Caran d'Ache une autre fois, est un peintre converti à la caricature de moeurs/politique. Willette ne révolutionne pas le dessin, comme on peut le constater, contrairement à Daumier auparavant. Willette se contente d'en perpétuer l'humour. Celui-ci va de la plus légère gaudriole aux sujets les plus graves, voire tragiques ; et il n'épargne aucun milieu, même si le bourgeois constitue une cible de choix. Cette palette, la plus large, est une des marques de fabrique du "Chat Noir".

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  • Paris-Paris

    Pas de strip cette semaine mais une petite vue contemplative de Paname. Possible bannière d'un blog perso... (à venir)

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  • Revue de presse BD (26)

     

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    Ill. E. Hopper

    + Au peintre américain Edward Hopper (1882-1967) s'applique la formule d'Apollinaire : "la publicité, c'est la poésie moderne !" Non seulement à cause du battage autour de l'exposition des oeuvres de Hopper au Grand Palais, mais parce qu'elles ont le charme d'une vieille réclame ou d'un décors de cinéma. L'expo montre que Hopper commença d'ailleurs une carrière d'illustrateur publicitaire (médiocre), avant d'apprendre la peinture impressionniste en France. Tout le talent de Hopper est de rendre la langueur ou la monotonie du "rêve américain", dont il savait mieux qu'un autre l'artifice ; en un mot, Hopper est un publicitaire raté, et c'est ce qui donne à son art un supplément d'âme (A. Warhol tint lui aussi un discours légèrement décalé par rapport au discours publicitaire dominant.)

    En dépit que quelques remarques absurdes, comme l'affirmation d'une volonté réaliste (?) dans l'art américain, on pourra suivre avec intérêt le commentaire par Didier Ottinger de trois toiles exposées.

    + Dans une précédente revue de presse, je faisais mention des obstacles quasiment insurmontables à la création de titres de presse indépendants (notamment en raison du coût prohibitif de la distribution en kiosques), et saluai l'audace de "Zélium"/"Z-Minus" pour se lancer dans l'aventure sans parachute. Quelques mois plus tard, cette association accuse plusieurs milliers d'euros de pertes, comme on peut lire dans le communiqué de presse de "Zélium". Le moins qu'on puisse dire, c'est que la liberté d'expression subit, elle aussi, les effets des méthodes industrielles de production.

    + De l'engouement extraordinaire des Français pour les blogs vient la cérémonie des "Golden blog awards" qui décerne depuis quelques années des récompenses (aussi virtuelles que les blogs, précisent les organisateurs) aux meilleurs blogs français dans différentes catégories. C'est le blog "Macadam Valley" qui a reçu cette année le "golden blog award" dans la catégorie BD, parrainée par les éditions du Chêne.

    + Le dessin de la semaine est une linogravure du Britannique Alan Rogerson, parmi celles montrées sur son site "Baggelboy", et intitulée "Faire partie de la masse". 

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