Ill. E. Hopper
+ Au peintre américain Edward Hopper (1882-1967) s'applique la formule d'Apollinaire : "la publicité, c'est la poésie moderne !" Non seulement à cause du battage autour de l'exposition des oeuvres de Hopper au Grand Palais, mais parce qu'elles ont le charme d'une vieille réclame ou d'un décors de cinéma. L'expo montre que Hopper commença d'ailleurs une carrière d'illustrateur publicitaire (médiocre), avant d'apprendre la peinture impressionniste en France. Tout le talent de Hopper est de rendre la langueur ou la monotonie du "rêve américain", dont il savait mieux qu'un autre l'artifice ; en un mot, Hopper est un publicitaire raté, et c'est ce qui donne à son art un supplément d'âme (A. Warhol tint lui aussi un discours légèrement décalé par rapport au discours publicitaire dominant.)
En dépit que quelques remarques absurdes, comme l'affirmation d'une volonté réaliste (?) dans l'art américain, on pourra suivre avec intérêt le commentaire par Didier Ottinger de trois toiles exposées.
+ Dans une précédente revue de presse, je faisais mention des obstacles quasiment insurmontables à la création de titres de presse indépendants (notamment en raison du coût prohibitif de la distribution en kiosques), et saluai l'audace de "Zélium"/"Z-Minus" pour se lancer dans l'aventure sans parachute. Quelques mois plus tard, cette association accuse plusieurs milliers d'euros de pertes, comme on peut lire dans le communiqué de presse de "Zélium". Le moins qu'on puisse dire, c'est que la liberté d'expression subit, elle aussi, les effets des méthodes industrielles de production.
+ De l'engouement extraordinaire des Français pour les blogs vient la cérémonie des "Golden blog awards" qui décerne depuis quelques années des récompenses (aussi virtuelles que les blogs, précisent les organisateurs) aux meilleurs blogs français dans différentes catégories. C'est le blog "Macadam Valley" qui a reçu cette année le "golden blog award" dans la catégorie BD, parrainée par les éditions du Chêne.
+ Le dessin de la semaine est une linogravure du Britannique Alan Rogerson, parmi celles montrées sur son site "Baggelboy", et intitulée "Faire partie de la masse".