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critique - Page 29

  • Réduction de tête

    ...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque). Cette semaine, deux à qui on ne la fait pas.

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    par Antistyle

     

  • Réduction de tête

    ...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque).

     

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    par Antistyle

     

  • Soraïa***

    La trêve des éditeurs de BD, qui mettent un peu moins de nouveautés sur le marché en ce moment,webzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,critique,critik,soraia,maroc,renaud de heyn,islam,forain,belge,rif,cannabis,théologie de la libération,athéisme,croquis,carnet de voyage,grandpapier permet de découvrir des albums qui ne sont plus au rayon « primeurs » des libraires.

    Le Belge Renaud de Heyn, auteur de Soraïa, est versé dans les carnets de voyages qu’il a rapportés des quatre coins du monde et qu’il publie sur le site Grandpapier. Son style, plus proche du croquis, nous éloigne du style académique de la bande-dessinée, parfois un peu trop rhétorique et asservi à la démonstration que la bande-dessinée est « un art comme les autres ». R. de Heyn parvient à accommoder sa technique au récit, qui n’est pas ici de fiction, mais plutôt une sorte de portrait-charge de la société marocaine. Soraïa est en effet une jeune paysanne marocaine vendue comme bonne à une famille bourgeoise citadine, et que son frère veut sauver des griffes de ses nouveaux maîtres. Cette démarche aventureuse pour un jeune paysan qui ne connaît pas les règles s’appliquant au-delà de son village du Rif, où la culture du cannabis est un moyen d’enrichissement plus efficace que l’élevage des chèvres, instruit le lecteur des aspects les moins reluisants de la société marocaine.

    Les représentants d’un islam « intègre » croisés par le jeune paysan au cours de son périple, tirent de cette traite de jeunes filles paysannes (plusieurs dizaines de milliers seraient concernées) un argument de mobilisation contre la corruption des élites marocaines citadines « occidentalisées ». C’est ici un aperçu sur un islam activiste proche des méthodes et arguments de la théologie de la libération marxiste en Amérique du Sud. L’athéisme, qui revêtait dans les mouvements révolutionnaires ouvriers en Europe un aspect contestataire des valeurs bourgeoises, n’a pas de prise sur des consciences paysannes pour qui l’athéisme est au contraire une valeur bourgeoise.

    Cette BD n’est pas sans rappeler la charge plus violente encore de certains artistes contre la traite similaire que subirent de jeunes paysannes issues des provinces françaises au XIXe siècle du fait de la bourgeoisie industrielle (en particulier Forain).

    Le cas des jeunes Africains sans ressources ni emplois qui franchissent la Méditerranée pour vendre leur force de travail à l’étranger n’est pas abordé ici, mais on ne peut s’empêcher de penser que, décidément, l’ère industrielle rime avec esclavage.

    R. de Heyn se contente de rapporter des faits et de les mettre en scène, sans militer dans un sens ou un autre. Sa BD est plus neutre que d’autres, sur le sujet des « révolutions arabes », qui traduisaient une vision occidentale assez manichéenne de ces révolutions, masquant le lien entre les politiques économiques occidentales et maghrébines.

     Il ne faut pas s’étonner du caractère utopique ou religieux des mouvements révolutionnaires, dans la mesure où le plan social, dès qu’on l’étudie de près, apparaît limité à des rapports de domination ou de soumission, plus ou moins consentis par tous.

    Soraïa, Renaud de Heyn, Casterman, 2012.

  • Paris, le Retour**

    Je dois dire que je ne gobe pas beaucoup la culture japonaise, un peu trop pédophile àfanzine,gratuit,zébra,webzine,bande-dessinée,critique,kritik,jean-paul nishi,paris,québec,manga,sushi,one piece,nippon,japon,france,anglais,culture,roman graphique mon goût. Je lis donc rarement des mangas, juste un coup d’œil sur certains phénomènes de société comme l’inévitable «One Piece», déjà écoulé à plusieurs centaines de millions d’exemplaires rien qu’au Japon. D’ailleurs le libraire spécialisé de mon quartier ne désemplit pas, et même les bibliothèques municipales s’y sont mises.

    Le roman graphique de Jean-Paul Nishi, « Paris, le retour », échappe quelque peu à la loi du genre nippon, puisqu’il s’agit pour cet auteur de mangas ayant séjourné à Paris de rapporter à ses compatriotes quelques détails croustillants sur les mœurs françaises, en soulignant bien sûr les différences. Sa BD a ensuite été traduite en français.

    Ce type de témoignage sur la France par des étrangers est régulièrement publié. Le point de vue extérieur permet aux étrangers de voir des choses que nous ne voyons pas, ou de dire des choses qu’il n’est pas permis de dire par chez nous. Je me souviens d’un couple de Québécois, ayant séjourné pendant un an ou deux en France, avant de rédiger un tel rapport, confirmant ou infirmant tel ou tel préjugé. Infirmant par exemple l’idée que les Français se mettent plus souvent en grèves que d’autres peuples, cette impression fausse venant du fait que les grévistes vont se montrer à la capitale la plupart du temps, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays moins centralisés. Mais, dans l’ensemble, ces Québécois étaient un peu trop gentils. Ils étaient sans doute tombés amoureux de la France, à moins qu’ils n’aient cédé aux consignes de modération de leur éditeur (les éditeurs sont aujourd’hui les principaux acteurs de la censure).

    Plus récemment, une citoyenne britannique ayant épousé un Français a rédigé aussi ce type d’ouvrage, un peu plus pointu. On y apprend, par exemple, que les mœurs sexuelles de la bourgeoisie parisienne ont de quoi choquer une bourgeoise anglaise ; mais pas seulement, puisque le bouquin contient aussi quelques critiques pertinentes sur notre système scolaire de « bêtes à concours » et son bourrage de crâne intellectuel, qui laisse notre Anglaise un peu interloquée. Celle-ci est en particulier stupéfaite qu’on puisse avoir atteint le sommet de la hiérarchie intellectuelle en France autour de vingt-deux, vingt-trois ans, sous prétexte d’une agrégation quelconque. C’est un phénomène typiquement républicain, qui consiste à calquer les écoles et études prestigieuses, quel que soit leur objet, sur le modèle de Saint-Cyr. Pour ma part j’ai même fréquenté des étrangers issus de l’ancien bloc soviétique qui jugeaient le système français un peu trop austère.

    Bien que son dessin soit d’une froideur numérique assez glaciale, Jean-Paul Nishi parvient en quelques anecdotes assez linéaires et pas trop pesantes à exhiber ce qu’il y a de surprenant, de choquant ou d’amusant dans les mœurs françaises vues du Japon. Au passage on apprend bien sûr des tas de choses sur les Japonais, mais pour la plupart assez connues : redoutables hygiénistes, d’une politesse assimilable en France à l’hypocrisie, un sens du devoir plus développé que les Allemands, etc. (...)

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  • Kongo***

    Kongo relate l’aventure coloniale de Jozef Korzeniowski, plus connu sous le nom de plume de Joseph webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,kongo,tom tirabosco,christian perrissin,futuropolis,joseph conrad,korzeniowski,zaïre,afrique,kinshasa,congo,belge,léopold,bruxelles,anvers,pizarro,cortez,cameroun,mississippi,mark twain,céline,éthiopie,voyage,civilisation,colonieConrad, au Congo fraîchement acquis par le roi Léopold de Belgique. Cette expérience fut pour Conrad l’occasion d’une cruelle désillusion, puisque parti pratiquement « la fleur au fusil » se mettre au service, comme pilotin, d’une compagnie spécialisée dans le trafic officieux du commerce de l’ivoire d’éléphant, ce marin rentrera bientôt épuisé physiquement et moralement. Ayant pas mal bourlingué auparavant à travers le monde, et traversé plusieurs océans, Conrad ne s’attendait pas un à un tel choc.

    Dans une lettre adressée à un ami (le scénariste fournit quelques pages de précisions à la fin de la BD), Conrad fait cette description : « Léopold est leur Pizarro et Thys leur Cortez. Ils recrutent leurs « lanciers » sur les trottoirs de Bruxelles et d’Anvers, parmi les souteneurs, les sous-off, les maquereaux, les petites frappes et les ratés de tout bord ! »

    Les conditions très dures de la vie coloniale en Afrique en limitent l’accès à des sortes d’aventuriers sans foi ni loi, décidés à tirer le plus grand parti, dans le minimum de temps, des comptoirs qu’ils ouvrent sur les berges du fleuve Zaïre, desservis par des barges à aube du même type que ceux conduits par Mark Twain sur le fleuve Mississippi. Plus gravement encore que la « sélection naturelle » des hommes opérée par ce type de conquête, l’improvisation complète et la négligence des commanditaires sautera aux yeux de Conrad, qui la blâmera ultérieurement au premier chef. Le chiffre de six millions d’indigènes sacrifiés à cette cause lucrative, en une vingtaine d’années, est avancé, c’est-à-dire environ l’équivalent de la population de la Belgique à cette époque. En termes de rendement, le caoutchouc allait devenir quelques années après le départ de Conrad, une source bien plus grande que les défenses d’éléphant.

    L’intrigue montre bien comment les écailles, petit à petit, tombent des yeux de Conrad, à mesure qu’il se rapproche du cœur de l’activité du comptoir de Kinshasa. Le futur écrivain avait beau être, en ce temps, fort éloigné des précautions de langage en usage quand on évoque la colonisation aujourd’hui, encore moins du militantisme antiraciste, il n’en regardait pas moins la colonisation de l’Afrique par l’homme blanc comme une mission civilisatrice et noble. De ce piédestal romantique, la réalité le fit chuter brutalement. C’est donc surtout le rapport de Conrad à ses semblables qui s’est trouvé bouleversé, par conséquent à lui-même.

    Evidemment on ne peut s’empêcher de penser au « Voyage » de Céline, dont la noirceur emprunte aussi à sa propre tentative d’implantation au Cameroun ; ou encore au diabolique roman d’humour noir de l’écrivain britannique E. Waugh, « Magie noire », situé lui aussi en Afrique (Ethiopie), bien qu’à une période ultérieure ; ces ouvrages écrits d’une plume trempée dans le vitriol font paraître l’anthropologie une discipline annexe de l’anthropophagie.

     

    Kongo, Tom Tirabosco et Christian Perrissin, Futuropolis, mars 2013.

  • Réduction de tête

    ...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque). Cette semaine, deux yankees.

     

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    par Antistyle


  • Réduction de tête

    ...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque).

     

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    par Antistyle