Caricature par ZOMBI
FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE
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Caricature Donald Trump
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Revue de presse BD (383)
Caricature par Willem, ironisant sur les conséquences de l'attentat à "Charlie-Hebdo".
+ Le quotidien "Libé" du 4 janvier consacre trois pleines pages à Willem, son caricaturiste vedette depuis 40 ans. Mais Willem fait rarement la Une de "Libé" qui préfère publier des photos nulles à la place. Il est vrai qu'une bonne Une incite à acheter le journal et que "Libé" est financé "à fonds perdus" par un oligarque-mécène.
On apprend dans l'article signé Quentin Girard que Willem et son épouse norvégienne sont des protestants-athées ; l'un est calviniste, l'autre luthérienne. L'origine batave de Willem explique pas mal de choses ; ainsi son goût pour tout ce qui est bizarre, tant sur le plan artistique que sexuel ou social ; ainsi Willem a choisi de s'installer et de vivre à l'année sur l'île de Groix : même un Breton ne ferait pas un truc aussi bizarre - il faut être Batave.
Etranger, Willem l'est aussi aux petites guéguerres politiciennes qui passionnent les lecteurs de la presse quotidienne, ce qui lui permet de les résumer plus facilement, tandis que les dessinateurs français ont tendance à se perdre dans les détails.
Son éditeur ne s'explique pas que la notoriété de Willem ne dépasse guère le cercle des lecteurs de "Libé" : "Je n'explique pas complètement sa relative confidentialité auprès du grand public, alors que des Plantu, à l'opposé du travail de Willem, sont malheureusement plus connus."
+ Historia-BD n°2 illustre l'Histoire assez méconnue du Far-West avec les albums de "Lucky-Luke", série plus proche de la caricature que du western grâce à R. Goscinny, chargé après quelques albums par le dessinateur Morris d'élever le niveau des scénarios.
La violence marque dès le début le destin de la colonisation de l'Amérique du Nord par des émigrés majoritairement partis d'Europe du Nord et de l'Est ; au point de faire douter A. de Tocqueville de l'avènement d'une démocratie en Amérique dont il rêvait.
Tempérée par la censure du régime gaulliste qui veillait à la fadeur des publications pour la jeunesse, mais aussi par le caractère humoristique de la BD, cette violence est cependant omniprésente dans "Lucky-Luke". Quelques profs d'Histoire retracent l'histoire vraie des personnages pittoresques qui inspirèrent Goscinny, sans qu'il ait eu besoin d'en rajouter beaucoup. On comprend mieux que, si le style policé d'un J.-F. Kennedy ou d'un B. Obama est plus au goût des Européens, le style rugueux de Donald Trump est plus proche du terrain.
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Comic-strip by Reyn (23)
Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM
- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.
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Caricature Vaccination
Caricature par ZOMBI
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Les Jardins de Babylone***
Babylone est dans la mythologie des Hébreux le symbole de la civilisation hostile à Dieu (Jéhovah). Un autre symbole, utilisé par Nicolas Presl tout du long de cette longue BD muette, est le symbole de l'eau. Le besoin de cette ressource vitale pour l'homme est encore accru dans le désert où s'étendait Babylone, non loin de l'actuelle Bagdad. Le pétrole ne remplace pas l'eau et l'Irak est tributaire des nations voisines pour l'approvisionnement en eau.
On assassine pour des choses bien moins importantes que l'eau. Tuer pour de l'eau, c'est tuer pour vivre, en somme. Et Nicolas Presl de dérouler le fil de la violence humaine, qui fait de l'homme un animal comme les autres, de montrer à quel point la violence est "universelle", comme on dit désormais pour à peu près toute chose, contrairement à la "paix" qui, elle, est exceptionnelle, réservée à une petite élite.
Le récit muet de Nicolas Presl contraste avec la logorrhée des chaînes d'information, logorrhée parfaitement nihiliste. L'auteur porte un regard d'entomologiste sur l'espèce humaine.
Il n'y a rien de plus humain que la violence et la mort - sans oublier la cacophonie des chaînes d'info, qui empêche de réfléchir.
"Les Jardins de Babylone", par Nicolas Presl, ed. Atrabile, 2020.
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Revue de presse BD (382)
Julian Assange (croquis d'audience)
+ "En 2020, Georges Orwell ne manquerait pas d'inspiration." confiait récemment le romancier et essayiste Julian Barnes à la "Revue des deux Mondes" (déc.-janv.).
Le cas Julian Assange est un cas inspirant. La demande d'extradition des Etats-Unis, examinée le 6 janvier par un tribunal londonien, a été rejetée au motif hypocrite que la mauvaise santé du prévenu empêche cette extradition ; dans le même temps, le tribunal a condamné les méthodes d'investigation d'Assange. A travers Wikileaks, celui-ci révéla les méthodes peu reluisantes du Pacte atlantique lors des guerres d'invasion de l'Irak (2004-2009) et de l'Afghanistan. La demande d'extradition des USA vise avant tout à faire du cas Assange un exemple dissuasif.
Julian Assange croupit dans une prison britannique depuis plus d'un an, où il subit des sévices (privation de soins appropriés) ; il est désormais seul ou presque, comme Winston Smith dans "1984" après avoir osé affronter un monstre froid portant le masque de la démocratie. Assange a péché comme Winston Smith par naïveté. C'est un des points les plus satiriques de "1984" que la mise en cause par Orwell de sa propre naïveté, sa foi dans une "Fraternité" représentant un idéal révolutionnaire. Big Brother capture ainsi Winston Smith par où celui-ci croyait pouvoir s'opposer à Big Brother ; de même la foi de Julian Assange dans une démocratie transparente et honnête a fini par le jeter dans les bras de Poutine (exactement comme Soljénitsyne s'était donné aux Américains).
Caricature par Chappatte parue dans "Le Temps" de Genève (avril 2019)
- A noter que le caricaturiste international Chappatte préfère souligner la collusion d'Assange avec Poutine. Cependant les titres qui emploient le caricaturiste installé aux Etats-Unis sont tous "atlantistes".
+ Plutôt incongru de voir la série "XIII", par W. Vance et J. Van Hamme, en Une d'une revue d'Histoire ("Historia-BD" n°5). Cette BD, dont le scénario est recopié sur un film de série B américain n'est pas plus "historique" que le dernier "Lucky-Luke" par Jul.
La série "XIII" baigne dans une ambiance "complotiste", comme une bonne partie du cinéma et des jeux vidéos américains, ce qui s'explique en grande partie parce que la police secrète est très développée aux Etats-Unis, comme dans le bloc soviétique ennemi. Concurrents, les Etats-Unis et l'URSS ne constituent pas moins des cultures analogues, faisant notamment un usage immodéré de la propagande et de la désinformation.
Le chapitre : "La presse, un quatrième pouvoir au service de la Démocratie." claque comme un slogan. Certes la presse est un peu plus indépendante aux Etats-Unis qu'elle n'est en France, mais elle opère pour le compte des deux grands partis qui se succèdent au pouvoir, l'alternance créant l'illusion de la démocratie.
Caricature par Reno & Melaka
+ Peu de journalistes ou "d'experts de la politique des Etats-Unis" ont fait le rapprochement entre la manifestation des partisans de Donald Trump à Washington, incapables de digérer leur défaite dans les urnes, et les manifestations de Gilets jaunes qui avaient mis le président Macron en posture difficile, le poussant à se retrancher dans le palais de l'Elysée, entouré des forces de police, prêt à décoller.
Pourtant l'électorat de D. Trump est largement composé d'Américains écoeurés par la classe politique et les médias, ulcérés par le krach de 2008 et ses conséquences.
Comme ou pouvait s'y attendre, D. Trump s'est vite désolidarisé de ses partisans les plus téméraires, dont la répression par les forces de l'ordre a fait plusieurs morts.
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Caricature Pape François
Caricature par ZOMBI