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bande-dessinee - Page 123

  • Caricature Confinement

    Caricature par l'Enigmatique LB (à lire aussi dans "Marianne")

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  • Revue de presse BD (352)

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    Les Animaux malades de la Peste, illustration par Jean Effel.

    + "Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur, Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom), Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
    Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n'en voyait point d'occupés, A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie.
    Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. (...)"

    - La morale de la deuxième fable du livre VII du second recueil de fables publié en 1676 par Jean de La Fontaine est célèbre : "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."

    Hélas on constatera au cours de cette crise du coronavirus -économique, avant d'être sanitaire- que la démocratie n'a pas rendu La Fontaine ni les "jugements de cour" caducs. Les plus démunis et les moins responsables de cette nouvelle crise économique pourraient bien être désignés coupables par les médias (qui jouent le rôle du renard dans la fable).

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    Le duel entre Tybalt et Mercutio, duel entre la passion et la satire.

    + Le mot "guerre", prononcé avec gourmandise par le chef de l'Etat lors d'une allocution télévisée en forme de sermon dominical (la démocratie n'a pas aboli les jésuites non plus) rime avec "censure". Celle-ci, que la compétition économique maintient à un niveau assez élevé en temps de paix, devrait s'aggraver.

    Les élites bourgeoises ont nettement perfectionné la censure qui, sous l'Ancien régime, ne parvînt pas à contenir les critiques des philosophes des Lumières.

    L'abrutissement des foules, soigneusement entretenu par la télévision, contribue à la censure. "La Société du Spectacle" par Guy Debord (1967) s'efforce d'élucider ce phénomène de sidération qui, s'il ne date pas d'aujourd'hui, n'a cessé de s'amplifier au cours des siècles.

    Une autre pièce de Shakespeare, "Roméo & Juliette", évoque le rôle de la satire. Le personnage de Mercutio l'incarne en effet, seul à garder son sang-froid dans la ville de Vérone en proie à l'amour, mal non moins universel que le coronavirus et dont les dommages dépassent ceux causés par une épidémie. Shakespeare montre que l'amour ravage non seulement les corps, mais aussi les esprits, semant la désolation autour de lui.

    L'ironie de Mercutio ne trouve aucun écho, et sa mort est une défaite de la raison face à la passion, la pulsion de mort qu'elle recèle, en quoi Shakespeare se montre visionnaire.

  • Mécanique du Sage***

    Le trait de Gabrielle Piquet évoque celui de Chaval, qui est une sorte de ligne claire appliquée à la caricature,webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,caricature,gabrielle piquet,atrabile,charles hamilton,critique,mécanique,sage plus elliptique que la BD. Son humour aussi, teinté de "nonsense" britannique, ressemble à l'humour de Chaval.

    Dans la capitale de l'Ecosse recréée par l'auteure, Charles Hamilton se démène pour être heureux, et ce but dérisoire -en même temps qu'il est très humain-, le rend ridicule.

    Il y a dans les régimes totalitaires (de droite ou de gauche), non seulement quelque chose d'effrayant ou d'inquiétant, mais aussi de ridicule et drôle, que Jarry a su saisir dans son personnage d'Ubu. Ces régimes sont en effet tendus comme des ressorts vers le bonheur ; leur science, leur sagesse elle-même est entièrement subordonnée à ce but. Par chance le Dalaï-Lama ne dispose pas d'une armée puissante pour faire respecter ses préceptes à mourir d'ennui !

    Qui dit "mécanique", dit forcément "grain de sable" : l'organisation du persévérant Charles Hamilton finit par se gripper, et son bonheur être menacé indéfiniment par un nouvel épisode de dépression.

    Mais qui peut se moquer franchement de la quête éperdue de bonheur de Charles Hamilton, sans se sentir concerné ? Seul les morts peuvent, qui jouissent d'un bonheur sans faille.

    Mécanique du Sage, par Gabrielle Piquet. Ed. Atrabile, janvier 2020.

  • Caricature Coronavirus

    Caricature par ZOMBI

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  • Petites annonces (10)

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    par M.-F. Ochsenbein, auteure de ("Parlez-moi de vos petits tracas")

     

  • Revue de presse BD (351)

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    + En proclamant l'année 2020 "année de la bande dessinée", le ministre de la Culture Franck Riester ne se doutait pas qu'elle serait aussi celle de l'épidémie de coronavirus.

    Cette épidémie n'est pas tant une menace sanitaire qu'une menace pour la cohésion sociale, dont l'effondrement du système bancaire en 2008 a mis en lumière la fragilité.

    Le conseiller du Président de la République, Jacques Attali, a appelé aujourd'hui à un véritable effort de guerre, nécessaire selon lui pour enrayer la progression de l'épidémie.

    Volontiers philosophe, ce philanthrope ajoute sur son blog : "La pandémie permettra peut-être de comprendre que seul vaut le temps."

    Réflexion étonnante puisque la société capitaliste et technocratique, mise en défaut ici, voue au temps un véritable culte, tandis qu'il est perçu comme une condition ou une contrainte dans des cultures plus scientifiques.

    L'épidémie de bouddhisme en Occident (J. Attali, mais aussi "Tintin") s'explique parce qu'il est la religion la plus adaptée à un Etat technocratique. L'hypothèse de la mondialisation heureuse, non moins totalitaire et démentie par les faits que le "rêve américain", est servie dans les magazines accompagnée du préchi précha bouddhiste.

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    La religion du beauf de Cabu.

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    + On attend la diffusion en "replay" du documentaire consacré à Chaval par Madeleine Debras et Marc Large (caricaturiste à "Sud-Ouest").

    Chaval était tout sauf "bouddhiste" puisqu'il a été vaincu par l'ennui.

    Dans cette présentation, Marc Large répète le poncif des caricaturistes ou des auteurs satiriques "dépressifs et alcooliques". Van Gogh n'avait rien de satirique ; ni Hergé, dépressif chronique. La bande d'"Hara-Kiri" n'était pas spécialement une bande de "dépressifs". Si Choron picolait beaucoup, c'était surtout pour oublier ses déboires financiers et à cause d'une mauvaise habitude contractée à l'armée.

    On prête ici aux auteurs satiriques et aux caricaturistes un trait de caractère répandu chez les clowns ou les "amuseurs publics", contraints de porter le masque du sourire, ce qui revient à confondre Louis de Funès ou Cyril Hanouna avec Molière.

    + Extraits d'un entretien accordé par C. Bretécher à Gabriella Bosco (1990) :

    - Et le féminisme ? Qu’en reste-t-il dans vos BD ?”, lui dis-je, moi qui, née dans le post-féminisme n’avais qu’une connaissance livresque du mouvement.

    - Il ne faut pas généraliser, me répondit-elle. - Le féminisme est passé par mes BD à un moment. Aujourd’hui il n’y a plus personne qui s’en occupe, ni moi. Ç’était en 1972, à peu près, quand j’ai commencé à travailler pour le "Nouvel Observateur". C’était l’époque du gauchisme, on vivait plongés dans des comportements sociaux hystériques. C’était la folie intellectuelle. Je ne pouvais pas éviter d’en faire état dans mes BD. Et puis bien sûr moi aussi j’étais féministe. Mais j’ai toujours été anti-militante, parce que le fait d’être militant, dans n’importe quel domaine, comporte un manque absolu de sens de la mesure, fait ignorer les nuances (...).

    - Une BD doit toujours faire rire ? demandai-je encore.

    - Pour que je l’apprécie, oui. Il y a aussi les BD réalistes, qui ne font pas rire. Moi, je ne les lis pas. Il y a beaucoup de BD américaines qui sont de ce genre là. Histoires d’hommes, d’aviateurs, de pilotes… Ou alors de filles pulpeuses. Je les déteste. Pour moi, la BD n’a de sens que si elle est humoristique et le dessin en est amusant.

    - Et tirez-vous inspiration de l’actualité, pour vos histoires ?

    - Non. Sur la Guerre du Golfe par exemple je n’ai fait aucun dessin. Nous étions submergés pas ceux des autres. Et de toute manière, tout ce qui a à voir avec le quotidien, j’ai tendance à l’éliminer, quand je travaille. La rude épreuve du quotidien, je la fuis dès que je peux.

  • Pas de panique !

    Caricature par ZOMBI

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