- Les Belges hyper-narcissiques de «L’Employé du Moi» ont conçu récemment un site qui permet de fabriquer des mini-fanzines automatiquement. On peut y imprimer et lire, notamment, un «Gladiateur» par Gilles Rochier. Question : à quoi ça sert que «Zébra» se décarcasse ?
- «V pour Vendetta» d’Alan Moore est une BD présentée par le forum belge ActuaBD comme «le bréviaire de l’anarchie», parce que le mouvement de hackers «Anonymous» a pris le masque d’Alan Moore pour emblème. A. Moore se réclame de Georges Orwell, mais on pense aussi à Hamlet, qui se sert du théâtre pour dénoncer le système et retourner le jeu de masques contre lui.
- «La production artistique de Robert Crumb témoigne d’une misanthropie et d’une misogynie finalement peu compatibles avec l’esprit hippie.» Ce verdict est signé Julien Foussereau, dans un article du dernier n° du mensuel de BD gratuit «Zoo» (p. 72). Au fait, « Zoo », rempli à ras bord de pubs, est compatible avec quoi au juste ?
- Jean-Marc Thévenet, expert pour le compte de Sotheby’s, présente les planches du tâcheron qui fait de la BD de l’artiste italien Lorenzo Mattotti. Hélas, trop occupé à soigner la cote de son poulain, notre expert en oublie de donner la recette : pour être moderne, une œuvre d’art doit impérativement être spéculative. C’est toute la difficulté de l’art moderne ; il s’apparente au funambulisme puisque l’artiste moderne doit être capable d’inclure sa propre cote dans son œuvre (c’est-à-dire la marge qui permettra à ses admirateurs futurs de spéculer sur son compte). Ah, il y a quand même un truc assez efficace pour être moderne, c’est de partir du principe qu’on est déjà mort, exactement comme fait Dante dans sa «Divine Comédie», qui était vachement en avance sur notre époque, quand on y songe.
- Comme la vie moderne a tendance à se réduire à une SUCCESSION D’ACTES ADMINISTRATIFS, le Tampographe Sardon, rigolo fonctionnaire de lui-même afin d’éviter d’asservir autrui, tente d’introduire dans la statistique sèche un peu de causticité, histoire de faire passer la pilule. Cependant, le tampographe en a parfois ras la casquette, et sa conscience professionnelle vacille : il préfère alors se raconter ses rêves à lui-même : «Je fais des rêves amusants, en pleine journée (par exemple : je passe enfin le permis à 42 ans. J’ai une super bagnole de connard, rouge, décapotable. Je pars en vacances pied au plancher, je conduis comme un con, je rate un virage, ma voiture fait plusieurs tonneaux, je suis éjecté de l’habitacle, projeté en l’air…
(Par la présente, nous informons M. V. Sardon qu'il a, dans un excès de zèle, inventé le permis de conduire les autos-tamponneuses.)
Ouf, c'est tout pour cette fois !