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FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE

  • Les Couloirs de l'Entretemps

    Des plus poétiques à celles, argotiques, qui scandalisent les institutrices, ce ne sont pas 
    fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,illustration,kritik,critique,françois bourgeon,les couloirs de l'entretemps,science-fiction,jodorowski,raëlles manières de dire l’entre-jambe féminin qui manquent dans le lexique, croyez-moi… ou si vous ne me croyez pas, rendez-vous à la Bibliothèque nationale.

    Mais là, je dois dire… il fallait au moins s’appeler François Bourgeon pour en trouver une pareille : «Les Couloirs de L’Entretemps».

    En voyant ce titre, j’ai failli m’étrangler (de rire); dans le domaine de la pédanterie science-fictionnesque, voilà les mages Jodorowski + Raël battus! Imaginez un peu: «Madame, serait-ce un effet de votre bonté de me montrer votre... couloir de l'entretemps ? Ou bien serait-ce porter atteinte à votre analogie avec la Vierge Marie ??» Non mais, enfin, avec des bites pareilles, la BD n'est pas sortie de son trou!

    Je ne l’ai reprise (ma respiration) qu’en parcourant cette BD de culs féminins, dessinés avec un amour à peine croyable… celui qu’un nourrisson n'éprouve pas pour les roberts –pardon, les «astéroïdes jumeaux»-, de sa mère.

    fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,illustration,kritik,critique,françois bourgeon,les couloirs de l'entretemps,science-fiction,jodorowski,raëlQuand j’étais gamin, ayant déjà cessé de téter mon pouce vers treize ans, François Bourgeon était connu pour un roman historique en BD, campé dans le genre de XVIIIe siècle que les gens aiment regarder par-dessus leur épaule pour se donner un air avant-gardiste. Moins critique qu’aujourd’hui, je ne savais alors qu’en penser...

    Et si toute la science-fiction se résumait à ce trou noir, en définitive ? Dans ce cas, au lieu de tourner autour du pot, la BD de genre pourrait se résumer à une case unique : une couverture primo-avrilesque de François Bourgeon.

    (par Zombi - leloublan@gmx.fr)

    Les Couloirs de l'Entretemps, François Bourgeon & Lacroix, éd. 12BIS.

     

  • Vie des Cavernes (13)

    Revoilà la Vie des Cavernes, par David Roche (pour lire les épisodes précédents, cliquez sur l'onglet "Vie des Cavernes" du menu).

    Pour ceux qui se demandent s'il y a une vie après les cavernes, rendez-vous la semaine prochaine...

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  • Kritik 2012

    Petit bilan des bouquins lus en 2012 (et non forcément parus cette année) et critiqués par Zombi pour Zébra (réclamations et insultes de fans à adresser à leloublan@gmx.fr) :

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    L'Hydrie - Nicolas Presl (5/5) (pour ceux qui aiment Picasso et l'Antiquité)
     

     

     

     

     

     

     

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    Passage afghan - Ted Rall (5/5) (pour ceux qui veulent savoir ce que les médias ne disent pas)

     

     

     

     

     

     

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    Gus Bofa - Emmanuel Pollaud-Dulian (4/5) (pour ceux qui croient que les illustrateurs ne travaillent que sur commande)

     

     

     

     

     

     

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    La Famille - Bastien Vivès (4/5) (Pour ceux qui croient que la famille est un long fleuve tranquille) 

     

     

     

     

     

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    Une Scène dans l'Ombre - Nicolas Auffray (3/5) (pour ceux qui se demandent comment on peut bosser pour pas d'argent)

     

     

     

     

     

     

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    La Guerre - Bastien Vivès (3/5) (pour les poilus et les épilées qui croient que c'était "la der des ders") 

     

     

     

     

     

     

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    En route pour le Goncourt - Kierzkowski & Ephrem (3/5) (pour ceux qui aiment se moquer des prix)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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    La Conversion - Matthias Gnehm (3/5) (pour ceux qui croient seulement dans la vie, et les autres)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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     Alexandre Pompidou - Cornette, Frissen & Witko (3/5) (pour ceux que l'art pompidolien laisse sur leur faim)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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    Thoreau, La Vie sublime - Dan & Leroy (3/5) (pour ceux qui voient l'homme comme la pire des ordures)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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    L'Exilé du Kalevala - Ville Ranta (3/5) (pour ceux qui n'ont pas les moyens de voyager)

     

     

     

     

     

     

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    Pablo Picasso - Clément Oubrerie (3/5) (pour ceux pour qui Pablo Picasso est un monstre sacré)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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    L'Histoire de Sayo - Masi & Wanatabé (3/5) (pour ceux qui croient que les mangas ne causent que d'histoires de touche-pipi)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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     La Guerre d'Alan - Xavier Guibert (3/5) (pour ceux qui ont été dispensés de service militaire)

     

     

     

     

     

     

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    Blast 3 - Manu Larcenet - (2/5) (pour ceux qui n'ont pas lu "Le Chat Noir" d'Edgar Poe)

     

     

     

     





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    Gringos Locos - Schwartz & Yann (1/5) (pour les inconditionnels de l'école de BD franco-belge - et encore...)
     
     
     
     
     
     






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    Vingt-Trois Prostituées - Chester Brown (1/5) (pour ceux qui ont une copine canadienne)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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    Pour en finir avec le cinéma - Blutch (2/5) (pour ceux qui hésitent encore entre le cinéma et la BD)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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  • Caricature Bastien Vivès

    La guerre, par Bastien Vivès...

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  • Conte de Noël

    Qu’ils sont dissemblables, en apparence, Arthur Rimbaud et Alphonse Allais, pourtant nés le même jour de la même année (20 octobre 1854) - l’adolescent génial et l’armoire normande sarcastique. Ils n’eurent que la bohême en commun, et ne la quittèrent jamais sauf pour mourir - le génie dans la douleur, l’armoire plus paisiblement.

    Pas facile aujourd'hui de faire comprendre comment la poésie d’Alphonse peut émouvoir plus que celle d’Arthur (on peut même trouver ce dernier un peu «Fanfan-la Tulipe» - première des fauchées par la rafale).

    Quoi qu’il en soit, amis de la bohême, nous vous offrons, le bon Alphonse et moi, ce conte de Noël merveilleux… à quelques jours près...

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    Il y a maintenant trois ans, c'est-à-dire à l'époque de Noël, je me trouvais détenu dans une petite prison du Yorkshire, en prévention de vol, escroquerie, chantage, le tout doublé d'une assez vilaine histoire de moeurs sur laquelle il me serait pénible d'insister ici.

    Ce qui me vexait le plus en cette occurrence, c'était moins la détention elle-même que l'époque à laquelle elle se produisait.

    J'ai toujours adoré Christmas, cette fête des babies et du foyer, Christmas, le bon Christmas.

    Du gui, du gui, encore du gui !

    En Angleterre plus que partout, et particulièrement dans le Yorkshire, la fête de Noël a un caractère d'intimité dont le boudin parisien ne donne qu'une lointaine idée... si lointaine.

    Pour l'intimité, je n'avais rien à dire. Ma cellule était intime, un peu trop peut-être.

    Mon geôlier m'avait... Oh ! l'étrange geôlier ! C'était un ancien horse-guard qui avait perdu une jambe dans la guerre contre les Ashantees.

    Comme il s'était engagé jadis aux horse-guards pour l'uniforme, il avait tenu, malgré son amputation et sa nouvelle fonction, à conserver son ancien costume.

    Et c'est vraiment une très comique chose, de voir d'un côté une jambe de bois et de l'autre une culotte de peau, une botte et un éperon.

    Très comique et très touchante chose !

    Cependant, malgré tous ces détails, la nuit de Noël arrivait.

    Et moi qui étais invité à un réveillon aux îles Féroé, dans la sainte famille d'un pasteur évangéliste !

    Vous tous qui me lisez, ou presque tous, vous avez été en prison ; mais, étant en prison, avez-vous vu tomber la neige ?

    Ah ! Quelle horreur, la neige qui tombe quand on est en prison !

    La seule sensation qui vous rattache au monde extérieur, le bruit, le délicieux bruit (sweet noise) disparaît.

    On ne voit plus rien, on n'entend plus rien !

    Et elle tombait sans relâche, oblique, drue, serrée, si bien que ma pauvre petite cellule en était obscurcie et comme étouffée.

    Un bruit surtout me manquait, parmi ceux que j'avais remarqués et que j'aimais depuis ma captivité ; c'était celui de la promenade de mon geôlier dans la grande cour de la prison.

    D'abord, pan !... le coup mat de la jambe de bois sur le pavé, et puis le toc !... triomphant et vainqueur du talon de la botte, métallisé par la vibration de l'éperon, et puis ainsi de suite.

    Mon vieux horse-guard ne se promenait-il plus, ou bien le bruit de sa marche était-il étouffé par la neige ?

    Je me posais ces questions avec l'inquiétude vaine que crée l'oisiveté de la vie cellulaire.

    La nuit de Noël était venue, et je n'avais pas pu me décider à me coucher.

    Les cloches sonnèrent dans la ville d'abord, et dans les petites paroisses voisines.

    Ces dernières, étouffées par la neige, voilées par le lointain et si attendrissantes que je sentis se mouiller mes yeux.

    J'ai toujours pleuré en écoutant, dans le loin, les cloches de campagne.

    - Go in ! fis-je en m'éveillant de mon rêve bleu.

    On venait de frapper à la porte de la cellule.

    C'était une toute blanche et rose fillette d'une quinzaine d'années, portant à son bras gauche un petit panier et tenant à la main droite une grosse touffe de gui.

    - Good night, sir, dit-elle.

    - Good night, miss, répondis-je.

    Et elle continua, toujours en anglais :

    - Vous ne me reconnaissez pas ?

    - Mais si, répondis-je dans la même langue, je crois vous avoir déjà rencontrée dans un album de Kate Greenaway.

    - Non, pas là.

    - Alors, dans ma belle image de Randolph Caldecott.

    - Non plus.

    Un silence.

    - Comment ! dit-elle d'un air mutin, vous ne vous rappelez pas ? L'année dernière, vous m'avez sauvée d'une mort certaine. Je traversais Trafalgar Square, lorsque soudain et en proie à une rage subite, l'un des lions en bronze de cette place se précipita sur moi. Je n'eus que le temps de fuir. Un omnibus passait, vous ayant sur l'impériale. Vous vous penchâtes, et d'un bras vigoureux m'enlevâtes à la voracité du fauve. Toute penaude, cette bête reprit sa place immuable et le rôle décoratif que lui avait assigné l'artiste.

    J'avais beau rassembler mes souvenirs, je ne me rappelais rien d'analogue. Mais elle insista tellement :

    - Même que c'était l'omnibus de Bull and Gate. Vous alliez à la Villa Chiavenna, chez votre ami Lombardi.

    Devant un fait aussi précis, je m'inclinai.

    Elle sortit de son panier le plum-pudding de la reconnaissance, quelques bouteilles d'ale, et nous soupâmes joyeusement.

    A l'aube, elle s'enfuit emportant mon coeur et les bouteilles vides.

    Depuis, j'ai cherché à me rappeler ce curieux incident de Trafalgar Square.

    Je n'ai jamais pu.

    Il est vrai que je ne me rappelle pas davantage la prison du Yorkshire, le geôlier à jambe de bois, sa fille blanche et rose, le plum-pudding et les bouteilles d'ale.

    C'est drôle, dans l'existence, comme on oublie tout.

     

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    by Alphonse Allais & Zombi

  • L'Art du dessin

    Si vous êtes comme moi (un peu romantique), et que vous aimez le dessin avec des hachures, alors j'ai fanzine,bd,bande-dessinée,zébra,illustration,dessin,michel tamer,amsterdam,art,gravuretrouvé un bouquin fabuleux (ou presque) intitulé "L'Art du dessin" (réédition de Lumen picturae et delineationis, publié à Amsterdam vers 1660). Les planches sont énormes et assez bien imprimées. Ce sont des gravures. Ceux qui ont envie de s'essayer au rendu du volume et de la lumière par les hachures y trouveront une multitude d'exemples illustrant la technique du tracé des hachures suivant les formes.

    Le prix, je n'en revenais pas : 9,95 €. Un grand beau livre. Alors si vous êtes comme moi (c'est-à-dire romantique), n'hésitez pas, ça vaut la peine.

    (Michel Tamer)

  • La Guerre***

    Comme on sait, rien de tel qu’une bonne guerre pour sortir de la crise et remettre l’économie sur les fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,illustration,kritik,critique,guerre,shampoing,bastien vivès,chat noir,girly,adam,eve,hecrails. La recette a maintes fois fait ses preuves. Si on n’enseigne pas ça à HEC, bien sûr, c’est pour pas flanquer les pétoches aux jeunes officiers.

    Eh, admettez au moins que si personne ne veut faire le job salissant de soldat, il profite à tout le monde, comme celui de croque-mort, de boueux, de maton, de pute ou de dealer, que personne veut faire, mais sans lesquels le monde ne tournerait pas rond.

     Sur le plan social, comme dans la fourmilière, personne n’est innocent, mais chacun est utile, à sa place et en son temps. Même Andres Breivik ! Bon, le mec en a fait un peu des tonnes, il faut admettre, mais il a semé la terreur comme pas deux, et ça, la terreur, c’est un ingrédient in-dis-pen-sable à la vie sociale, autant que le ciment pour le maçon, ou la pierre d’angle pour l’architecte. C’est pour ça que dans la fable, Adam et Eve, juste après avoir fondé la société, ils se mettent à flipper ; Adam, alors qu’il aurait dû larguer Eve, après le coup qu’elle lui a fait, il reste quand même avec elle pour se réchauffer…

     Donc la frousse pousse autant à faire la guerre qu’elle en dissuade ; un vrai traquenard ! Exactement sur le même modèle que tous les autres pièges à c. : la famille, l’amour, les jeux vidéos, etc. «La Guerre» est la suite logique des précédentes satires de Vivès. Je dis «logique», bien que Vivès donne plutôt l’impression de pondre ses bouquins en dilettante, par-dessus la jambe ; un peu comme un démineur qui doit se mettre dans la tête qu’il manipule une boîte de chocolat et non un vieil obus, pour ne pas sucrer les fraises.

     Un gag que j’aime bien, c’est celui où deux gonzesses «girly» boivent un pot en terrasse, bavassant de tout et de rien –d’amour-, et tout d’un coup les Ruskovs rappliquent, sans crier gare ils buttent tout le monde. Bon, moi je crois les Ricains ou les Casques Bleus encore plus dangereux que les Ruskovs, mais peu importe, c’est toujours comme ça que ça se passe : la guerre rapplique toujours sans prévenir, et c’est toujours ceux qui causent de tout et de rien en terrasse – d’amour-, qui sont les plus étonnés par le «blitz».

    D’ailleurs la guerre, c’est plus fort que l’amour, comme dirait le vieil Homère. Même l’argent ne procure pas autant d’émotions que la guerre. Et quand Achille paraît, avec tous ses super-pouvoirs, même les gonzesses qui jusque-là en tenaient pour l’amour, elles sont au diapason.

    Zombi (leloublan@gmx.fr)

    La Guerre, par B. Vivès, éd. Shampooing-Delcourt, 2012.

    NB : Dans le dernier n° de Zébra, je tente de montrer l’importance du «Chat Noir» dans la genèse de la BD; ce n’est que par un de ces reculs de l’histoire, dont les politiciens sont coutumiers, que les Belges ont fait de la BD un outil de propagande institutionnelle ou personnellle (autrement dit «roman graphique»). Précisément, l’art de Vivès en témoigne ; pratiquement on pourrait dire que Vivès fait de la BD, comme si l’école belge n’avait jamais existé.