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FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE

  • 23 Prostituées*

    Je suis un peu surpris que la philosophie du Canadien Chester Brown, qui suggère plus ou moins la fanzine,bd,zébra,critique,chester brown,23 prostituées,canada,cornélius,michel houellebecq,plateforme,riad sattouf,no sex in manhattanréouverture des maisons closes (encore le modèle allemand), ait autant d'écho, et que les éditions Cornélius aient jugé bon d'importer d'Outre-Atlantique "23 Prostituées", réouvrant un débat un peu éculé dans la communauté bédéphile.

    Peut-être s'agit-il de la part de Chester Brown d'une provocation visant la culture américaine hyper-féministe ? A tout prendre, le bouquin de M. Houellebecq traitant de l'organisation du tourisme sexuel en Thaïlande par les "tour-operators" m'avait paru plus provocateur et contemporain, tenant mieux compte de l'internationalisation du commerce ("Plateforme")...

    Tout au plus le mérite de Chester Brown est de rappeler que le commerce moderne, contrairement aux slogans publicitaires, ne repose pas sur la satisfaction du plaisir, mais sur l'entretien de la frustration.

    "23 Prostituées" se présente aussi comme un reportage. Qu'y apprend-on ? D'abord, que le titre de l'ouvrage a été censuré par l'éditeur canadien. Ensuite que la fréquentation des hôtels de passe est un sport de riches, puisque notre essayiste prévoit d'y consacrer plusieurs milliers de dollars par an, à raison d'une passe tous les quinze jours (la bédéphilie est une perversion qui coûte beaucoup moins cher), c'est-à-dire, ajoute M. Brown, à peu près le même tarif que pour sortir sa "régulière" (au Canada) ; + quelques conseils sur la manière d'aborder une prostituée quand on est timide. M. Brown voudrait nous dégoûter des Canadiennes en plein hiver, il ne s'y prendrait pas autrement !

     Allez, puisque le conseil nous est donné de "positiver" en période de crise, je propose l'alternative de "No Sex in Manhattan", par Riad Sattouf. Celui-ci y décrit des rapports amoureux dans le monde moderne le plus avancé, alignés sur les rapports professionnels (rencards galants = entretiens d'embauche ; chômage = chasteté, etc.). Cela nous rappelle que la division du travail est fondée sur la division entre les sexes, et que les sociétés n'évoluent pas.

    Sur ce, je vous souhaite bien du plaisir quand même en 2013.

    "23 Prostituées", éd. Cornélius, 2012.

    Zombi

  • Revue de presse BD (33)

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    Dessin tiré du blog-bd de Gally

    + Gally est une des mères fondatrices de la blogosphère ; je propose de découvrir un nouveau blog-BD, Zinocircus, en compétition pour le prix de la Révélation Blog 2013 ; autant que les amateurs du genre "girly" soient prévenus, Zinocircus est plutôt un émule du "play-boy" Bastien Vivès ; maintenant l'avantage de Zinocircus, c'est qu'il est gratuit. Résultat de la compète mi-janvier.

    + Et encore un autre blog-bd, déniché aussi grâce au "Rapide du Web". Ce site d'info est un vrai TGV de l'info-BD !... C'est tout juste si j'arrive à suivre.

    + Alternative heureuse aux illuminations de Noël et au sapin, le tampographe Sardon (un peu le même genre que Ben, en plus drôle) propose un assortiment de tampons qui permettent de fabriquer une ramure agrémentée de petits macchabées qui pendouillement drôlement, le tout plus esthétique que la neige artificielle et les guirlandes. 

    + Pour finir sur une note numérique, l'annonce du lancement d'un magazine de reportage-bd canadien (anglophone), "Symbolia", auquel il est possible de s'abonner en ligne, version tablette ou pdf.

    + Le dessin de la semaine est une fausse couverture du "New Yorker" tirée du blog-bd Helkarava :

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  • La Conversion***

    Une consoeur critique a imaginé pour ranger son blog une sous-rubrique facétieuse : "BD-qu'elle-est-bien-fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,critique,kritik,matthias gnehm,conversion,suisse,atrabilepour-se-suicider". Sans hésiter, je place "La Conversion" de Matthias Gnehm sur cette étagère, tant l'atmosphère peinte par celui-ci renverse les clichés sur la Suisse, ses chalets mignons et ses paturages verdoyants. En Suisse, le mélodrame-BD de M. Gnehm se déroule et s'achève - mal, comme les histoires d'amour en général... ou de religion.

    Cette étiquette macabre est, bien sûr, pour plaisanter, là où on discerne plutôt l'effort pour faire de la BD avec d'autres ingrédients que les bons sentiments, après des lustres de pralines franco-belges.

    "C'était dans le village qui, autrefois, il y a vingt-cinq ans, était considéré par beaucoup comme le plus laid de tout le pays. (...) Seul celui qui avait grandi ici pouvait voir des choses qui demeuraient invisibles au reste du monde. (...) Quand il n'y avait pas de brouillard. Car lorsqu'il y avait du brouillard, il était alors si épais et si persistant, que les autochtones se retiraient dans leurs mondes intérieurs. Et certains se rendaient alors dans cette église étonnamment élégante construite dans les années trente."

    Le propos n'est pas ici contre ou pour la religion : c'est tellement facile de dénoncer le fanatisme de son voisin ! Plus subtilement, M. Gnehm montre le lien étroit entre le sentiment amoureux et la religion. Kurt, l'ado. au centre de cette intrigue mi-sentimentale, mi-religieuse, sorte de Roméo prépubère, va se détacher des opinions athées maternelles pour se rapprocher des convictions religieuses bizarres de Patrizia, dont il est tombé amoureux. Seule la folie de cette dernière mettra un terme à la "conversion" de Kurt.

    Le rapprochement du désir, de la folie et de la religion n'est, certes, pas franchement nouveau en littérature, mais il est assez bien amené dans cette BD, peu moralisatrice. D'ailleurs, comme c'est le truc de base des sociétés mercantiles de stimuler le désir du citoyen lambda, si l'observation n'est pas franchement nouvelle, il n'est pas non plus démodé ou inutile de rappeler que la foi ou les convictions éthiques - non seulement l'érotisme -, ont un caractère "oedipien" ou incestueux.

    Ed. Atrabile, 2011.

    NB : Et toujours cette présentation chic et puritaine des éds. Atrabile (sans pagination), que je n'aime pas.

    Zombi

     

  • Le Lion magnifique

    Croquis extrait du carnet de Louise Asherson :

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  • La semaine de Zombi

    Mardi : avec 50.000 chômeurs de plus par mois prévus au premier semestre 2013, on va savoir si le Ayrault a de l'étoffe... Bonne année à tous les Jean-Marc !

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  • A la manière de...

    Nouveau malheur de Sophie

    (pastiche par Paul Reboux)

    Mirza


    La petite Sophie se laissait souvent emporter par la colère. C’est un vilain défaut que sa maman s’efforçait de corriger.
    Un jour Mme de Réan l’appela et lui désigna une chienne levrette, dont les yeux brillaient du plus beau noir, et dont les pattes étaient minces comme du verre filé.

    MADAME DE RÉAN

    « Sophie ! Le postillon de la diligence vient d’apporter une caisse à ton adresse. Voilà ce qu’elle contenait. C’est un présent que ton parrain t’envoie de Paris. Vois, la jolie levrette !

    SOPHIE, sautant de joie.

    C’est pour moi ? Quel bonheur !

    MADAME DE RÉAN

    Tu la soigneras bien ?

    SOPHIE, serrant la levrette dans ses bras.

    Elle sera la plus heureuse des petites chiennes !
    Viens, mon bijou, mon trésor, que je t’embrasse !

    MADAME DE RÉAN

    Voyons mon enfant, ne la baise pas ainsi qu’une personne, mais de la façon qui convient pour une levrette.

    SOPHIE

    Comment faire, Maman ?

    MADAME DE RÉAN

    Il suffit de flatter cette petite bête de la main en l’appelant par son nom.

    SOPHIE

    Et quel est-il ?

    MADAME DE RÉAN

    Elle répond au nom de Mirza.»


    Sophie, toute joyeuse, emmena Mirza. Elle lui prépara un lit formé d’un panier garni de coussins. Elle demanda même à sa bonne de coudre pour la levrette un paletot de drap bleu ciel, bordé de grenat, du plus charmant effet.
    Quand Paul, venu pour goûter avec sa cousine Sophie, vit Mirza, il se réjouit d’autant plus que sa maman, Mme d’Aubert, avait reçu en cadeau un petit chien de même race, nommé Patapon.

    MADAME DE RÉAN

    « À merveille ! Au printemps prochain, Mirza et Patapon pourront avoir ensemble des petits que vous élèverez, mes enfants.

    SOPHIE

    Bravo ! Quelle bonne idée !

    PAUL, taquin.

    Tu seras grand-mère, Sophie.

    SOPHIE, vexée.

    Et pourquoi donc ?

    PAUL, avec esprit.

    Puisque ta fille aura des enfants !

    SOPHIE, lui tirant les cheveux.

    Tu es un méchant ! Va-t’en ! Je ne t’aime plus du tout !

    MADAME DE RÉAN, sévèrement

    Sophie ! Je vous défends de parler ainsi à votre cousin. Si vous êtes aussi susceptible, je confisquerai Mirza et ne vous la rendrai que dans sept ans !

    SOPHIE

    Pardonnez-moi, maman, je ne le ferai plus.

    MADAME DE RÉAN

    C’est bon. J’enregistre ta promesse. Et maintenant allez jouer, et soyez sages. »


    Sophie et Paul, conduisant Mirza en laisse, se mirent à courir autour de la pelouse.
    Bientôt le bruit d’une calèche qui arrivait attira leur attention. C’était Camille et Madeleine que Mme de Fleurville amenait en visite.
    Tandis que cette dernière allait rejoindre Mme de Réan qui brodait des pantoufles sur la terrasse du château, les enfants demeurèrent ensemble. Ils s’aperçurent alors que Mirza avait disparu.

    SOPHIE, pleurant.

    « Ah, mon Dieu ! Elle est perdue !

    PAUL

    Ne te désole pas, ma bonne Sophie ! Je la retrouverai, dussé-je sauter pour cela dans les épines. »


    Camille et Madeleine partirent vers les serres, Paul s’en alla du côté des écuries, et Sophie du côté de la ferme, en appelant tous quatre à tue-tête : « Mirza ! Mirza ! »

    SOPHIE

    « Camille ! Madeleine ! La voilà ! Venez la voir ! Elle est avec Rustaud, le chien de la ferme.

    CAMILLE, accourant.

    Oh ! Comme elle est jolie !

    MADELEINE

    Dis-moi, Sophie, tu n’as pas peur que Rustaud lui fasse du mal ? Regarde…

    SOPHIE

    Pourquoi donc ? Ils jouent au cheval. Ce doit être leur façon de s’amuser entre chiens.

    CAMILLE

    Elle n’a pas l’air heureuse. Vois comme ses oreilles sont en arrière !

    MADELEINE

    Ce gros Rustaud s’appuie sur cette petite bête de tout son poids. Je t’assure, Sophie, qu’il va la fatiguer.

    SOPHIE

    Mais non. Je te dis qu’ils jouent. (À Paul, qui apparaît au loin.) Paul ! Paul ! Viens donc vite ! C’est très joli ! Viens voir !

    PAUL, accourant.

    Hou ! Hou ! Vilain chien ! Va-t’en !

    SOPHIE

    Pourquoi parles-tu ainsi à ce bon Rustaud ?

    PAUL

    Tu ne comprends donc pas ? Il va la rendre mère de bâtards !»


    Sophie était moins savante qu son cousin en histoire naturelle. Mais ce vilain mot de «bâtards» la mit hors d’elle. Elle ramassa une badine et se mit à frapper très fort sur le dos du pauvre Rustaud. Les deux animaux tentèrent de se séparer. Mais une involontaire fidélité les maintenait associés sous les coups.
    Les mamans accoururent et, de loin, virent Sophie s’escrimant à poursuivre Rustaud, enfin libéré. Indignée par la cruauté de Sophie, Mme de Réan lui tira fortement l’oreille et l’obligea à lâcher la baguette. Puis elle demanda, d’un air sévère :
    - Pourquoi martyrisiez-vous ainsi le chien de la fermière, Mademoiselle ?

    SOPHIE, rougissant.

    Mais non, maman, je ne le martyrisais pas !

    MADAME DE RÉAN

    Je vous ai déjà défendu de répondre :
    «Non» aux grandes personnes.

    SOPHIE, les larmes aux yeux.

    Je ne faisais rien…

    MADAME DE RÉAN

    Vous êtes une petite menteuse ! Je vais vous mettre au pain sec et à l’eau !

    PAUL

    Ne la punissez pas, Madame. Vous n’avez pas vu sans doute que Rustaud et Mirza…

    SOPHIE, pleurant

    Hi ! Hi ! Mirza va avoir des bâtards ! Paul l’a dit !

    MADAME DE RÉAN

    Ah ! Je comprends !… Mais n’importe… Sachez, Mademoiselle, qu’il ne faut jamais être méchante ni avec les pauvres ni avec les animaux privés de discernement. C’est le Bon Dieu qui a fait la Nature. Respectons l’œuvre du créateur.»


    La petite troupe reprit alors le chemin du château, tandis que Sophie se promettait d’être désormais douce et indulgente.
    Nous allons voir comment elle tint parole…

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    (Ill. par Gotlib des "Malheurs de Sophie")

  • This Being Human is a Guesthouse

    Croquis tiré du carnet de Louise Asherson :

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