(par David Roche)
FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE
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Voeux des Cavernes
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Strip Lola
Bonne Année!
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23 Prostituées*
Je suis un peu surpris que la philosophie du Canadien Chester Brown, qui suggère plus ou moins la réouverture des maisons closes (encore le modèle allemand), ait autant d'écho, et que les éditions Cornélius aient jugé bon d'importer d'Outre-Atlantique "23 Prostituées", réouvrant un débat un peu éculé dans la communauté bédéphile.
Peut-être s'agit-il de la part de Chester Brown d'une provocation visant la culture américaine hyper-féministe ? A tout prendre, le bouquin de M. Houellebecq traitant de l'organisation du tourisme sexuel en Thaïlande par les "tour-operators" m'avait paru plus provocateur et contemporain, tenant mieux compte de l'internationalisation du commerce ("Plateforme")...
Tout au plus le mérite de Chester Brown est de rappeler que le commerce moderne, contrairement aux slogans publicitaires, ne repose pas sur la satisfaction du plaisir, mais sur l'entretien de la frustration.
"23 Prostituées" se présente aussi comme un reportage. Qu'y apprend-on ? D'abord, que le titre de l'ouvrage a été censuré par l'éditeur canadien. Ensuite que la fréquentation des hôtels de passe est un sport de riches, puisque notre essayiste prévoit d'y consacrer plusieurs milliers de dollars par an, à raison d'une passe tous les quinze jours (la bédéphilie est une perversion qui coûte beaucoup moins cher), c'est-à-dire, ajoute M. Brown, à peu près le même tarif que pour sortir sa "régulière" (au Canada) ; + quelques conseils sur la manière d'aborder une prostituée quand on est timide. M. Brown voudrait nous dégoûter des Canadiennes en plein hiver, il ne s'y prendrait pas autrement !
Allez, puisque le conseil nous est donné de "positiver" en période de crise, je propose l'alternative de "No Sex in Manhattan", par Riad Sattouf. Celui-ci y décrit des rapports amoureux dans le monde moderne le plus avancé, alignés sur les rapports professionnels (rencards galants = entretiens d'embauche ; chômage = chasteté, etc.). Cela nous rappelle que la division du travail est fondée sur la division entre les sexes, et que les sociétés n'évoluent pas.
Sur ce, je vous souhaite bien du plaisir quand même en 2013.
"23 Prostituées", éd. Cornélius, 2012.
Zombi
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Revue de presse BD (33)
Dessin tiré du blog-bd de Gally
+ Gally est une des mères fondatrices de la blogosphère ; je propose de découvrir un nouveau blog-BD, Zinocircus, en compétition pour le prix de la Révélation Blog 2013 ; autant que les amateurs du genre "girly" soient prévenus, Zinocircus est plutôt un émule du "play-boy" Bastien Vivès ; maintenant l'avantage de Zinocircus, c'est qu'il est gratuit. Résultat de la compète mi-janvier.
+ Et encore un autre blog-bd, déniché aussi grâce au "Rapide du Web". Ce site d'info est un vrai TGV de l'info-BD !... C'est tout juste si j'arrive à suivre.
+ Alternative heureuse aux illuminations de Noël et au sapin, le tampographe Sardon (un peu le même genre que Ben, en plus drôle) propose un assortiment de tampons qui permettent de fabriquer une ramure agrémentée de petits macchabées qui pendouillement drôlement, le tout plus esthétique que la neige artificielle et les guirlandes.
+ Pour finir sur une note numérique, l'annonce du lancement d'un magazine de reportage-bd canadien (anglophone), "Symbolia", auquel il est possible de s'abonner en ligne, version tablette ou pdf.
+ Le dessin de la semaine est une fausse couverture du "New Yorker" tirée du blog-bd Helkarava :
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La Conversion***
Une consoeur critique a imaginé pour ranger son blog une sous-rubrique facétieuse : "BD-qu'elle-est-bien-pour-se-suicider". Sans hésiter, je place "La Conversion" de Matthias Gnehm sur cette étagère, tant l'atmosphère peinte par celui-ci renverse les clichés sur la Suisse, ses chalets mignons et ses paturages verdoyants. En Suisse, le mélodrame-BD de M. Gnehm se déroule et s'achève - mal, comme les histoires d'amour en général... ou de religion.
Cette étiquette macabre est, bien sûr, pour plaisanter, là où on discerne plutôt l'effort pour faire de la BD avec d'autres ingrédients que les bons sentiments, après des lustres de pralines franco-belges.
"C'était dans le village qui, autrefois, il y a vingt-cinq ans, était considéré par beaucoup comme le plus laid de tout le pays. (...) Seul celui qui avait grandi ici pouvait voir des choses qui demeuraient invisibles au reste du monde. (...) Quand il n'y avait pas de brouillard. Car lorsqu'il y avait du brouillard, il était alors si épais et si persistant, que les autochtones se retiraient dans leurs mondes intérieurs. Et certains se rendaient alors dans cette église étonnamment élégante construite dans les années trente."
Le propos n'est pas ici contre ou pour la religion : c'est tellement facile de dénoncer le fanatisme de son voisin ! Plus subtilement, M. Gnehm montre le lien étroit entre le sentiment amoureux et la religion. Kurt, l'ado. au centre de cette intrigue mi-sentimentale, mi-religieuse, sorte de Roméo prépubère, va se détacher des opinions athées maternelles pour se rapprocher des convictions religieuses bizarres de Patrizia, dont il est tombé amoureux. Seule la folie de cette dernière mettra un terme à la "conversion" de Kurt.
Le rapprochement du désir, de la folie et de la religion n'est, certes, pas franchement nouveau en littérature, mais il est assez bien amené dans cette BD, peu moralisatrice. D'ailleurs, comme c'est le truc de base des sociétés mercantiles de stimuler le désir du citoyen lambda, si l'observation n'est pas franchement nouvelle, il n'est pas non plus démodé ou inutile de rappeler que la foi ou les convictions éthiques - non seulement l'érotisme -, ont un caractère "oedipien" ou incestueux.
Ed. Atrabile, 2011.
NB : Et toujours cette présentation chic et puritaine des éds. Atrabile (sans pagination), que je n'aime pas.
Zombi
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Le Lion magnifique
Croquis extrait du carnet de Louise Asherson :
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La semaine de Zombi
Mardi : avec 50.000 chômeurs de plus par mois prévus au premier semestre 2013, on va savoir si le Ayrault a de l'étoffe... Bonne année à tous les Jean-Marc !