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FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE

  • A la folie***

    Cet album de Sylvain Ricard et James n’est pas précisément une nouveauté, puisqu’il remonte à 2009. fanzine,bd,zébra,webzine,gratuit,bande-dessinée,critique,kritik,à la folie,étienne ricard,sylvain ricard,james,terreur graphique,hypocondrie,nietzsche,pascal bruckner,amour courtois,éthique,violence conjugale,amour,courtois

    Traitons de cet album en parallèle avec le dernier opus de Terreur graphique (Hypocondrie(s)), qui cause de la peur et de la maladie d'amour, d’une manière plus subtile que bien des philosophes modernes, puisqu'il introduit l’humour, puissant dissolvant de la morale.

    En effet, on ne plaisante pas avec le couple aujourd’hui, bien que ce soit une des plus grandes sources du ridicule humain. Le couple est devenu une religion cent fois plus contraignante que l’Eglise catholique romaine. Et, bien que cette institution nouvelle soit le produit dérivé du droit canonique de l'Eglise romaine, nul ne songe à s’en émanciper. La philosophie moderne vise le plus souvent la domestication de l’homme et l’encadrement de sa sexualité par l’Etat (comme la volonté de marier les gays l’indique).

    On peut dire que la révolution sexuelle des années 70, qui coïncide avec la désindustrialisation, a été faite par des hommes égoïstes, pour des hommes égoïstes, avant d’être récupérée immédiatement par les femmes, tirant la couverture à elles. Une chose est sûre, et doublement illustrée par l’album de Terreur graphique et celui de Sylvain Ricard & James : l’homme et la femme ont de la liberté sexuelle une conception différente. J’en veux pour preuve la morale de F. Nietzsche, qui comporte un aspect de «libération sexuelle» virile et misogyne. Ce n’est certainement pas un hasard si on donne de la morale de Nietzsche une traduction émasculée aujourd'hui, en particulier dans les milieux populaires. M. Onfray appelle ça "gauchir Nietzsche": cela revient à vider complètement Nietzsche de son sens pour en faire une peau de lapin, adaptée aux mœurs libérales modernes, c’est-à-dire à l'un des trucs que Nietzsche vomit le plus.

    Sylvain Ricard, comme Terreur graphique, souligne intelligemment le paradoxe du couple moderne, à savoir que c’est ce qui le provoque et le justifie qui le détruit. Exactement comme le couple traditionnel auparavant. Tout se transforme, rien ne change, au niveau du coït, et de toute la poésie mystique qui va avec.

    Quand Terreur graphique traite de la «maladie d’amour», et de la position de faiblesse qui est celle de l’homme amoureux au sein du couple, étreint par sa femme comme l'enfant par sa mère, ainsi que de la manière d’exorciser cette passion, Ricard et James, eux, évoquent le tableau clinique inverse du couple où la femme pâtit, du fait de la violence de son conjoint et de l'étalage de sa puissance physique.

    La situation de violence conjugale, a contrario de la maladie d’amour précédente, mobilise les autorités morales de ce pays, dont on peut déduire qu’elles agissent de façon désordonnée et inefficace (c’est la caractéristique des autorités morales), car la maladie d’amour n’est pas moins grave et explosive, bien que totalement négligée, voire excitée à travers la littérature la plus débile ou la circonstance atténuante du "crime passionnel". C’est typique de la société moderne de négliger la violence psychologique, de faire comme si elle n’existait pas, et de ponctuer d’un point d’interrogation hypocrite les tueries sur les campus américains. On n'a pas vu venir ces violences, précisément parce qu’elles signifient l’éclatement au grand jour d'une oppression occultée ; il n’y sera pas remédié, en raison de l’usage de cette violence psychologique pour faire régner l’ordre social.

    On pouvait craindre, sur le sujet de la violence conjugale, la moraline habituelle des grandes prêtresses du féminisme (parfois de sexe masculin), dont on apprend ensuite qu’elles écrivent des romans porno-chics pour payer leurs loyers (quand elles ne sont pas entretenues directement par leur père ou leur conjoint). "A la Folie" se situe sur un plan supérieur à celui de la morale ou de la religion ; le plan de l'observation.

    C’est une bonne idée de la part de Ricard, à la manière d’Esope, de peindre les protaganistes du couple qu’il décrit comme des animaux (des chiens). C’est l'inquiétude pour la cellule familiale qui explique que l'épouse retarde le moment de porter plainte pour coups, blessures et viols. Et tout l’amour pour son conjoint brutal se résume, de son point de vue, le seul valable, à lui trouver des excuses et lui pardonner facilement. Si elle ne lui trouvait pas d'excuses, cela impliquerait aussi qu’elle ne l’aime pas. Nul ne comprend que la femme battue aime son mari, alors que c'est pour elle une des preuves de son amour.

    Le cercle est parfait, comportant sa part de douleur et sa part de plaisir égales. En exergue, un poème d’Etienne Ricard : (…) Les coups à la volée/Ensemble font hurler/Nos désirs – A la volée/La gifle nuptiale/Frappe de son battoir/Le destin des amants. Le cercle est bel et bien érotique ou vital. Des couples plus chics ou plus âgés, afin de mieux se préserver, prennent parfois la voie de la simulation érotique sado-masochiste... mais cela revient au même, le rapport de force est conservé. Les adultes peuvent jouer au sexe, comme les enfants jouent à la guerre, avec le même sérieux.

    Si l’on redescend au niveau de la santé ou de la morale publique (que cette BD évite soigneusement d'aborder), on verra d’ailleurs qu’il n’y a rien de pire que l’enseignement de l’amour courtois, c’est-à-dire la croyance dans la possibilité d’un couple égalitaire ou d’un amour unisexe, satisfaisant la femme et l’homme de la même façon. C’est l’assurance de transformer les gosses qui gobent cette utopie en tyrans domestiques, ou bien en hypocondriaques, voire en pervers manipulateurs hypocrites, sans doute la pire espèce des trois, car celle qui impose la violence psychologique.

    Personne n'est innocent, pas même les femmes, pourrait-on conclure à la lecture de cet album. La folie sociale et ses débordements résultent d'une complicité entre l'homme et la femme : s'il y a un point où les sexes opposés s'accordent, c'est sur l'idée de s'affronter. Ce constat peut paraître banal : il ne l'est qu'à condition de reconnaître que toutes les utopies socialistes impliquent de nier cette évidence que l'homme et la femme sont nés pour s'entretuer, et non pour s'entraider comme les apôtres du mariage nous disent. Le mariage gay est beaucoup moins explosif... en même temps qu'il est totalement inutile sur le plan social, en principe. Cela permet de comprendre pourquoi, à défaut d'être parfaitement heureux dans l'antiquité, on n'y faisait pas tout pour être malheureux, comme dans le monde moderne, qui marche sur la tête.

    (Zombi - leloublan@gmx.fr)

    "A la folie", Futuropolis, Sylvain Ricard et James, 2009.

  • La semaine de Zombi

    Jeudi : Mieux vaut se moquer des moeurs des élites, plutôt que de leur couper la tête. Robespierre lui-même devrait bien admettre que ça n'a servi à rien.

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  • Revue de presse BD (42)

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    Dessin d'humour tiré du blog de Philippe Greffard.

    + Pour respecter l'égalité des sexes, la ministre de la Culture A. Filippetti a décerné la médaille (en chocolat) de chevalier des arts et lettres à Manu Larcenet après Pénélope Bagieu. Le shopping pour les filles, les assassins ambigüs pour les garçons : la révolution culturelle est en marche !

    + Après les goûts de la ministre en BD, ceux des libraires des quais de Seine, par le Tampographe Sardon.

    + Le dialogue entre l'art contemporain (officiel), et la BD (populaire) est "tendance". Extrait d'une conversation entre le calligraphe Ben et l'auteur de BD Baudoin (in: "dBD 69") :

    - Ben : Cette fille qui marche nous roule dans la farine, c'est elle qui contrôle nos egos.

    - Baudoin : ça me plaît que mon ego soit contrôlé par une fille.

    - Ben : Oui mais tu verras à la fin de cette histoire on finira par être en guerre à cause d'elle. Toi ton truc pour avoir la femme, c'est de nous faire croire que tu es un gentil, c'est malin mais c'est ta stratégie pour me brûler l'herbe sous les pieds. Tu veux le pouvoir, mais le pouvoir depuis des siècles c'est elle qui l'a. Les guerres, les millions de morts c'est la survie, et la survie - c'est baiser ; et c'est la femme qui nous baise.

    - Baudoin : Je pense qu'on peut sortir de la guerre en laissant le contrôle aux femmes. La femme, c'est de l'art. Sauf Margaret Thatcher.

    - Ben : Erik Satie disait : "l'art m'emmerde". (...)

    - Baudoin : La beauté, tu ne crois pas à cette vérité ?

    - Ben : La seule vérité c'est l'ego - je le répète, il faut survivre, et pour survivre il faut se reproduire, donc baiser.

    - Baudoin : Comment t'as fait pour avoir la gloire et l'argent en dessinant des filles aussi moches ?

    - Ben : Mon truc c'est d'écrire la vérité, entre autre que je dessine moins bien que toi, et ça marche.(...)

    Pratiquement, et Delacroix le dit de façon plus lapidaire et misogyne que Ben, le rapport qu'un artiste entretient avec sa propre production artistique est déterminé par son rapport avec les femmes. Le vase de Pandore résume bien tout l'art abstrait.

    + Le scénariste de BD pour ados ("Jerry Spring", "Tif et Tondu", etc.) Maurice Rosy, est décédé à l'âge de 85 ans. La rumeur veut que le vieil homme ait visionné "Boule et Bill" -le film-, peu de temps avant de rendre l'âme. Un type plus sensible qu'Uderzo, donc, qui résiste encore malgré les nombreuses adaptations de son oeuvre au cinéma.

    + Petitformat.fr est un agrégateur de blogs-BD qui permet de créer sa propre liste de blogs à suivre.

    + Le dessin de la semaine est un pastiche de Tintin par l'illustrateur satirique Dran.

    (par Zombi, leloublan@gmx.fr)

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  • La semaine de Zombi

    Mercredi : le spectacle de la politique italienne devrait dissuader les derniers qui s'obstinent à prendre la politique au sérieux. Tous les politiciens transalpins sont des personnages de la commedia dell'arte.

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  • Humbug

    - Retrouvez les gags ("humbug") de Wschinski traduits de l'allemand dans Zébra.

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