ça risque de farter au conseil des ministres en 2017 !
par Naumasq
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ça risque de farter au conseil des ministres en 2017 !
par Naumasq
Portrait G. Brassens par Zombi
- Le magazine "L'Eléphant", dédié à la "culture générale", propose dans son dernier numéro un dossier sur Georges Brassens (1921-1981) ; sa biographe Clémentine Deroudille, auteur en 2011 de "Brassens, le libertaire de la chanson", y est interviewée :
- Brassens entretient aussi un rapport très ambigu à la religion et à la foi catholique... - Un rapport plus qu'ambigu, même ! Il n'en parlait jamais, sauf qu'on a retrouvé des notes, des crucifix, la Bible, dont il connaissait des passages par coeur. Il se disait anticlérical, mais il avait les Evangiles sous l'oreiller. Il y a plein de choses très contradictoires.
Contradictoire ? Voire... L'anticléricalisme du Christ ne le conduisit-il pas à être jugé et condamné à mort par le clergé de son temps ? Le philosophe réac Nietzsche vitupérait d'ailleurs l'anarchie et le christianisme en même temps : "L'anarchiste et le chrétien ont une seule et même origine."
- A l'occasion d'une expo autour de Dali (à l'Espace Dali), le magazine "Beaux-Arts" (novembre 2016) a interviewé Joann Sfar, qualifié de "très prolifique auteur de bande-dessinée".
J. Sfar est aussi très bavard ; on apprend pêle-mêle dans cette interview que cet auteur de BD fut "réac" à ses débuts, préférant le dessin figuratif à la peinture abstraite (la peinture de Dali prouve que cette opposition n'a pas beaucoup de sens) ; Sfar raconte qu'il aime non seulement Dali, mais aussi Chagall et Wim Delvoye ; en revanche, il trouve Bonnard morbide ; il écoute Franck Zappa en dessinant ; il vient d'accepter d'être prof aux Beaux-Arts de Paris (Ensba).
Le même numéro de "Beaux-Arts" s'interroge sur l'opportunité de réhabiliter le peintre Bernard Buffet (1928-1999), actuellement exposé au Musée d'art moderne. Parfois qualifié de "kitsch" ou d'artiste mondain, Bernard Buffet était moins apprécié en France qu'au Japon. Salvador Dali le surnomma surnommé "Bernard Buffet froid" ; comme Dali lui-même a souhaité que son corps soit congelé après sa mort, on peut se demander si l'art contemporain n'est pas un cortège de cadavres exquis ?
+ Le musée Jacquemart-André propose une exposition intitulée "Rembrandt intime" (jusqu'au mois de janvier), autour de trois tableaux de la collection de ce musée parisien (VIIIe), augmentée de nombreux prêts. Ce titre est un poncif, car la peinture des peintres du Nord de l'Europe est la plupart du temps plus "intimiste" que celle des peintres méridionaux (soumis à des contraintes climatiques différentes). Les commissaires de l'expo ont souhaité mettre en lumière les différents procédés techniques du peintre.
La peinture de Rembrandt est exemplaire de l'idéal moderne dans la mesure où le peintre, sa biographie, son itinéraire personnel, passent avant son art. Ainsi, le critère ancien de la beauté ne compte guère dans l'oeuvre de Rembrandt, agité par des préoccupations plus littéraires. C'est peut-être parce que Rembrandt pose un regard clinique sur les corps de ses modèles que Baudelaire a comparé son art à "un triste hôpital rempli de murmures" ?
L'historien d'art Jan Blanc a rédigé il y a quelques années un ouvrage didactique très clair ("Dans l'atelier de Rembrandt", Citadelles & Mazenod) qui permet de comprendre la technique de Rembrandt et de se familiariser avec les méthodes en vigueur dans sa petite académie (source de revenus non négligeable).
+ Le chanteur-compositeur américain Bob Dylan s'est vu décerner le prix Nobel de littérature en Suède, ce qui a déclenché des concerts d'approbation, quelques sifflets, et l'indifférence du principal intéressé. Ce prix littéraire est surtout connu en France pour avoir été refusé par Jean-Paul Sartre.
(Dessin de Micaël)
par l'Enigmatique LB
par Naumasq
Par Armando Genco
par Naumasq
+ L'actualité et ses drames inspirent parfois les auteurs de BD. Le jeune dessinateur italien Armando Genco nous a demandé de publier dans "Zébra" la traduction d'une BD qui dépeint le sort des migrants qui tentent de s'introduire en Europe dans des conditions dantesques.
+ Même si certains soulignent son côté industriel, la bande-dessinée conserve un côté artisanal démodé (l'art moderne ne doit pas sentir l'huile de coude, mais le parfum de la philosophie). Ainsi le dessinateur de la série à succès "Thorgal", Rosinski, travaille depuis quelques années avec son fils Piotr, dont le rôle consiste à faire tampon entre son père et le scénariste avec qui il travaille.
Artisan accompli, Rosinski est en mesure de poser des conditions et de refuser des scénarios qui lui déplaisent : "Je n'aime pas dessiner la violence et les scènes de sexe. Dans l'album précédent, j'ai refusé les scènes érotiques. C'est mieux quand ce n'est pas montré. Concernant la violence, je déteste quand on place des ralentis dans un film... je n'arrive pas à comprendre qu'un spectateur puisse se délecte de telles scènes (...)" (interview "dBD" novembre 2016)
+ François Forcadell cite une interview de l'éditeur Frédéric Pajak ("Les Cahiers dessinés"), qui déclare à propos des dessinateurs de presse : « Aujourd’hui, la plupart d’entre eux se contentent de faire des petites blagues, en caricaturant à la va-vite tel ou tel homme politique. Ils ne dessinent plus : ils font des crobards. Ils sont souvent incultes, comme leurs rédacteurs en chef, et n’ont plus aucun sens de l’histoire : ils réagissent à l’actualité, ne s’émeuvent que dans l’urgence. Le dessin de presse devrait s’inspirer de Goya, de George Grosz ou de Saul Steinberg. »
Baudelaire, en son temps, se plaignait déjà de l'inculture des peintres contemporains exposés aux Salons. Cela dit, Baudelaire savait un peu dessiner et caricaturer, lui. En parlant de Goya, c'est plutôt le dessinateur espagnol qui s'est inspiré des dessinateurs de presse anglais, non l'inverse.
Plus précisément que Pajak, dont on aimerait bien savoir ce qu'il entend par "sens de l'histoire" (Pajak se réclame par ailleurs de Nietzsche, qui nie farouchement que l'histoire ait un quelconque sens), mentionnons deux fléaux convergents : le militantisme croissant des dessinateurs de presse, c'est-à-dire leur obéissance à la ligne politique d'un parti. L'originalité de "Charlie-Hebdo" fut de n'être pas un "journal engagé", quand toute la presse française était mise au service des partis et des industriels les soutenant.
Deuxièmement, l'américanisation du dessin de presse ; aux Etats-Unis, les "editorial cartoonists" illustrent, expliquent la vie des partis politiques à l'aide de dessins auxquels seuls ceux qui suivent l'actualité politique de près trouvent de l'intérêt. Tandis que la caricature est plus artistique en France, elle est plus (trop) journalistique aux Etats-Unis.
+ "La Terre promise", dernier album de "Lucky-Luke", paraîtra bientôt. Après Daniel Pennac et Laurent Gerra, c'est le caricaturiste Jul qui a été choisi pour remplacer Goscinny. Dans cet album, Lucky-Luke rencontre une famille de colons juifs venus de Pologne ; Jul s'étonne que Goscinny n'y ait pas pensé, étant lui-même d'origine juive. Mais les minorités religieuses ou ethniques sont souvent, dans les albums de Lucky-Luke, prétexte à des blagues jugées parfois douteuses ; les Chinois exercent ainsi systématiquement le métier de blanchisseur.
Par ailleurs Jul oublie que se revendiquer Juif n'a pas toujours été à la mode parmi les Juifs (non pratiquants), et que beaucoup de Juifs, pour des raisons qui n'ont pas forcément trait aux persécutions subies par cette communauté, rejetèrent leur "identité juive". N'est Juif, écrivait à juste titre Sigmund Freud, que celui qui suit Moïse et sa Loi (ce médecin allemand s'excluait ainsi lui-même de la communauté juive, estimant que Moïse et ses adeptes n'étaient qu'une bande de voyous anarchistes).