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humour - Page 45

  • Portrait de Saki

    "L'imagination a été donnée à l'homme pour compenser ce qu'il n'est pas. L'humour pour le consoler de ce qu'il est."

    Saki

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    Portrait de l'écrivain britannique H.H. Munro, alias Saki (1870-1916), par Aurélie Dekeyser, pour illustrer un conte sarcastique dans le n° spécial été de Zébra.


  • Cow-Boy Henk**

    L’humour de Kamagurka ne résiste pas au format long qu’il s’est imposé dans ce «Cow-Boy Henk», webzine,bd,gratuit,fanzine,bande-dessinée,zébra,critique,cow-boy henk,kritik,kamagurka,herr seele,fremok,camus,meursault,absurde,molière,étranger,comique,humour,aryen,football,flamand,poker,scapin,avareluxueusement édité chez Frémok. Ses vignettes  ou ses strips publiés ici ou là sont des clins-d’œil qui pointent légèrement l’absurdité de l’existence, tandis que j’ai les paupières lourdes après trois pages du «Cow-Boy», en dépit de ses couleurs vives, ou à cause d’elles.

    De la même façon, le court roman de Camus récemment adapté par Ferrandez, «L’Etranger», qui tire de l’absurdité de la condition humaine une humeur froide, à la limite du suicide, aurait versé s’il s’était étiré sur des centaines de pages, dans le récit mélancolique ennuyeux.

    Les pédagogues ou les enseignants prétendent parfois que non, non, Camus n’incite pas au suicide, mais c’est probablement pour pouvoir se justifier de l’enseigner aux jeunes lycéens. Le héros de Camus, Meursault, fait bien l’expérience du meurtre, un peu par hasard, mais aussi parce que, privée de sens à ses yeux, la vie humaine perd le prix que lui accorde la morale publique : celle d’autrui, la sienne. Le principal mérite de Camus est de mettre en lumière le relais de la religion traditionnelle par l’idéologie socialiste, dont la principale fonction est de donner un sens à peu près crédible à l’existence.

    La mort ou le coma (éthylique) dans lequel sont plongées les idéologies socialistes à leur tour, après les religions traditionnelles, nous vaut peut-être d’ailleurs ce regain de littérature ou d’art plus ou moins cocasse, fondé sur l’absurde. Les grands auteurs comiques puisent déjà leur faculté de faire rire des paradoxes et des conséquences auxquels s’exposent les hommes qui s’efforcent de vivre sans penser à rien d’autre : les hommes à qui la volonté seule fait office de colonne vertébrale. Si l’on veut bien relire Molière, on verra que les portraits qu’il brosse sont tous de types sociaux dans ce cas, non seulement l’Avare ou Scapin. On peut songer aussi au parti que Molière aurait tiré de l’affaire Strauss-Kahn : certainement une comédie plutôt qu’un drame.

    Mais l’absurdité peut aussi prendre la forme du divertissement, en particulier dans les sociétés oisives, et il me semble que c’est le travers dans lequel, par la répétition des gags, Kamagurka tombe. Ainsi, rien de plus absurde qu’un match de football, ou un tournoi de poker, avec ses gagnants et ses perdants, parfaitement conformes en cela à l’existence, et compensant par la multiplication des règles l’absence de sens.

    Il est vrai que Kamagurka ne dissimule rien, dans sa BD, de la contention sexuelle explosive qui pousse le grand supporter blond aryen à s’adonner à ce type de spectacle, faute de pouvoir déployer autrement (en temps de paix) son énergie. J’aurais préféré qu’il brocardât plutôt les intellectuels qui se masturbent sur le football ou le rubgy.

    Zombi (leloublan@gmx.fr)

     Cow-Boy Henk, Kamagurka et Herr Seele, Fremok, 2013 (pour l’édition française traduite du flamand)

  • Les Jouets pacifiques

    Le blog Zébra vous propose un conte de Saki, illustré par A. Dekeyser (trad. F. Le Roux).

    H.H. Munro (1870-1916), alias Saki, fait partie avec P.G. Wodehouse et E. Waugh des maîtres d’un genre où les Britanniques excellent : l’humour noir.

            -Harvey, dit Eleanor Bope, en tendant à son frère une coupure d’un journal londonien du matin daté du webzine,bd,zébra,bande-dessinée,fanzine,conte,illustration,saki,h.h. munroe,aurélie dekeyser,wodehouse,evelyn waugh,britannique,humour,noir,jouets pacifiques19 mars ; «Lis-donc cet article sur les jouets d’enfants. Il promeut précisément certaines de nos idées sur la place des jouets dans l’éducation.»

    « En vue du Comité national pour la Paix, disait l’extrait, il y a de graves inconvénients à offrir à nos fils des régiments de soldats, des batteries de canons et des escadrons de cuirassés. Les garçons, le Comité en convient, aiment naturellement la bataille et toute la panoplie de la guerre… mais ce n’est pas une raison pour encourager leurs instincts primitifs, d’une façon peut-être irrémédiable.

    Au salon de l’Enfance, qui s’ouvre à l’Olympia dans trois semaines, le Comité pour la Paix fera une proposition alternative aux parents sous la forme d’une exposition de « jouets pacifiques ». Devant une maquette spécialement exécutée du Palais de la Paix à La Haye seront groupés, non pas des soldats miniature, mais des civils miniature, non pas des canons mais des charrues et des machines… il faut espérer que les fabricants s’inspireront de cette exposition et qu’elle aura des effets bénéfiques sur les vitrines des magasins de jouets. »

     -C’est certainement une idée intéressante et pleine de bonnes intentions, dit Harvey. Reste à savoir si elle peut, en pratique, être couronnée de succès…

    Il faut essayer, le coupa sa sœur. Tu viens à la maison pour Pâques et tu apportes toujours des jouets aux garçons, alors ça sera une excellente occasion pour toi de commencer cette nouvelle expérience. Va dans les magasins acheter des jouets et des maquettes ayant trait aux aspects les plus pacifiques de la vie civile. Bien sûr, il faudra que tu expliques aux enfants ce que sont ces jouets et que tu les intéresses à cette nouvelle idée.

    -Je regrette de dire que le «Siège d’Andrinople» que leur a envoyé leur tante Susan, n’exigeait aucune explication ; ils connaissaient tous les uniformes et tous les drapeaux, et même les noms des divers commandants d’unités, et quand je les ai entendus un jour utiliser ce qui m’a semblé être le langage le plus sujet à caution, ils m’ont expliqué que c’étaient des termes utilisés dans l’Armée bulgare ; bien sûr, c’est peut-être vrai, mais, quoi qu’il en soit, je leur ai confisqué ce jouet. Je compte donc que les cadeaux que tu leur feras pour Pâques ouvriront aux enfants de nouvelles perspectives : Eric n’a pas encore onze ans, Bertie n’a que neuf ans et demi, ils sont donc vraiment à un âge très influençable.

     -Il faut prendre en considération l’instinct primitif, tu sais, dit Harvey d’un ton peu convaincu, ainsi que les tendances héréditaires. Un de leurs grands-oncles s’est battu avec la plus grande intolérance à Inkerman – je crois bien qu’il a été cité dans les dépêches – et leur arrière-grand-père a démoli les serres de tous ses voisins Whigs quand on a voté le Décret de Réforme. Toutefois, comme tu le dis, ils sont à un âge influençable. Je ferai de mon mieux.

    Le samedi de Pâques, Harvey Bope défit un grand carton rouge plein de promesses sous les yeux impatients de ses neveux.

    «Votre oncle vous a acheté le dernier cri en matière de jouets», avait expliqué solennellement Eleanor, et les espoirs des jeunes garçons se partageaient entre des soldats albanais et un Corps de chameliers des Somalis.

    Eric était vraiment partisan de ce dernier contingent.

    Il y aurait des Arabes à cheval, murmura-t-il. Les Albanais ont de jolis uniformes, et ils se battent toute la journée, et toute la nuit aussi quand il y a de la lune, mais le pays est très rocheux, alors ils n’ont pas de cavalerie.

    Quantité de papier d’emballage chiffonné s’offrit d’abord à leurs regards une fois le couvercle ôté ; les jouets les plus excitants se présentaient toujours comme ça. Harvey écarta le papier d’emballage et exhiba un bâtiment carré et d’aspect fruste.

    -C’est un fort ! s’exclama Bertie.

    -Pas du tout, c’est le palais du Mpret d’Albanie, dit Eric, extrêmement fier de connaître ce titre exotique. Il n’a pas de fenêtre, tu vois, pour que les passants ne puissent pas tirer sur la famille royale.

    -C’est un hangar pour ordures municipales, dit précipitamment Harvey. Vous comprenez, tous les déchets d’une ville sont rassemblés là au lieu d’être répandus dans un dépôt et de mettre en danger la santé des citoyens.

    Dans un silence terrible, il déterra la petite silhouette de plomb d’un homme en costume noir.

    -Ça, dit-il, c’est un homme remarquable, John Stuart Mill. Un expert en matière d’économie politique.

    -Pourquoi ? demanda Bertie.

    -Eh bien, parce qu’il en avait envie ; il pensait que c’était utile.

    Bertie émit un grognement éloquent, signifiant que tous les goûts étaient dans la nature.

    Un autre bâtiment carré émergea du carton, cette fois avec des fenêtres et des cheminées.

    -C’est une maquette du Centre de l’Association Chrétienne des Jeunes Femmes à Manchester, expliqua Harvey.

    -Est-ce qu’il y a des lions ? demanda Eric, plein d’espoir. (Il venait d’étudier l’histoire romaine et croyait que, là où on trouvait des chrétiens, on pouvait raisonnablement s’attendre à rencontrer quelques lions.

    - Il n’y a pas de lions, dit Harvey. Voici un autre citoyen, Robert Raikes, le fondateur des Ecoles du dimanche, et voici une maquette d’un lavoir municipal. Ces petites choses rondes sont des pains cuits dans une boulangerie sanitaire. Ce personnage est un inspecteur sanitaire, celui-ci un conseiller de district, et celui-là un représentant du Conseil local de Gouvernement.

    -Qu’est-ce qu’il fait ? demanda Eric d’un ton las.

    -Il s’occupe de ce qui concerne son département, dit Harvey. Cette boîte avec une fente est une urne. C’est là qu’on dépose les bulletins de vote lors des élections.

    -Qu’est-ce qu’on met dedans les autres fois ? demanda Bertie.

    - Rien. Et voici quelques instruments agricoles : une brouette et une pioche, et je crois que voici des perches à houblon. Voici une maquette de ruche et ça, c’est un ventilateur, pour l’aération des égouts. Ce bâtiment a l’air d’être un autre hangar municipal à ordures… non, c’est la maquette d’une école des Beaux-Arts et d’une bibliothèque publique. Ce petit personnage est Mrs Hemans, une poétesse, et voici Rowland Hill, qui a instauré le système des timbres. Voici Sir John Herschel, l’éminent astrologue.

    -Est-ce que nous devons jouer avec tous ces personnages ? interrogea Eric.

    -Bien sûr, dit Harvey, ce sont des jouets ; ils sont faits pour qu’on joue avec.

    -Mais comment ?

    -C’était une colle.

    -Vous pourriez faire lutter deux d’entre eux pour un siège au Parlement, suggéra Harvey, et organiser des élections…

    -Avec des œufs pourris, des combats de rue et des têtes cassées ! s’exclama Eric.

    -Des nez qui saignent et tous les gens ivres, fit Bertie en écho, qui avait soigneusement étudié les tableaux de Hogarth.

    -Non, rien de ce genre, dit Harvey, rien de tel. Les bulletins de vote seront déposés dans l’urne, le maire les comptera – le conseiller de district fera office de maire – et il dira qui a recueilli le plus de votes, et puis les deux candidats le remercieront d’avoir présidé, chacun déclarera que le scrutin s’est déroulé de la façon la plus correcte et ils se sépareront après s’être exprimé leur estime mutuelle. C’est un joli jeu. Je n’ai jamais eu de jouets comme ça quand j’étais jeune.

    -Je ne crois pas que nous allons jouer avec tout de suite, dit Eric, non pas enthousiaste comme son oncle du tout. Je pense que nous devrions peut-être faire un peu de nos devoirs de vacances. Aujourd’hui, c’est de l’Histoire ; il faut que j’étudie la période des Bourbons en France.

    -La période des Bourbons, reprit Harvey, d’un ton quelque peu désapprobateur.

    -Il faut que j’étudie Louis XIV, continua Eric. J’ai déjà appris les noms de toutes les principales batailles.

    -Impossible de laisser passer ça.

    webzine,bd,zébra,bande-dessinée,fanzine,conte,illustration,saki,h.h. munroe,aurélie dekeyser,wodehouse,evelyn waugh,britannique,humour,noir,jouets pacifiques-Bien sûr, il y a eu des batailles sous son règne, dit-il, mais je crois que les récits qu’on en a faits étaient bien exagérés ; à cette époque, on ne pouvait guère se fier aux nouvelles, il n’y avait pratiquement pas de correspondants de guerre, aussi les généraux et les commandants pouvaient-ils grossir la moindre escarmouche jusqu’à lui donner les proportions de bataille décisive. En fait, ce qui a rendu Louis XIV vraiment célèbre, c’est son goût de jardinier paysagiste : la façon dont il a dessiné Versailles a été tellement admirée qu’on l’a copiée dans toute l’Europe.

    -Tu as entendu parler de Madame du Barry ? demanda Eric. N’a-t-elle pas eu la tête coupée ?

    - Elle aussi aimait beaucoup jardiner, dit Harvey d’un ton évasif. Je crois même que la célèbre rose Du Barry a été baptisée en son honneur, et maintenant, je crois que vous feriez mieux de jouer un peu et de remettre vos leçons à plus tard.

    Harvey se retira dans la bibliothèque et passa trente ou quarante minutes à se demander s’il serait possible de compiler à l’usage des écoles élémentaires une Histoire où l’on n’insisterait pas sur les batailles, les massacres, les intrigues meurtrières et les morts violentes.

    La période de la Guerre des Deux Roses et l’ère napoléonienne présenteraient, il en convenait, des difficultés considérables, et la Guerre de Trente ans laisserait évidemment un vide si on l’omettait. Pourtant, on y gagnerait beaucoup, si à un âge où ils sont aussi malléables, on pouvait fixer l’attention des enfants sur l’invention du calicot, plutôt que sur l’Invincible Armada ou la bataille de Waterloo.

    L’instant était venu, se dit-il, de retourner dans la chambre des garçons pour voir comment ils se débrouillaient avec leurs jouets pacifiques. Arrivé devant la porte il entendit la voix d’Eric qui lançait des ordres d’un ton autoritaire : Bertie intervenait de temps en temps pour donner un conseil.

    - Ça, c’est Louis XIV, disait Eric, ce type en culotte dont l’oncle Harvey dit qu’il a inventé les Ecoles du Dimanche. Ça ne lui ressemble pas du tout, mais il faudra bien que ça le fasse.

    - On va lui passer un coup de peinture pour qu’il ait un manteau rouge, dit Bertie.

    -Oui, et des talons rouges. Et c’est Madame de Maintenon, maintenant, celle qu’il appelait Mrs Hemans. Elle supplie Louis de ne pas partir pour cette expédition, mais il fait la sourde oreille.

    - Il emmène le Maréchal de Saxe avec lui, et on fera comme s’ils avaient des milliers d’hommes avec eux. Le mot de passe c’est : Qui vive ? et la réponse c’est : l’Etat, c’est moi : tu sais, c’était une de ses tirades favorites. Ils débarquent à Manchester en pleine nuit, et un conspirateur jacobite leur donne les clefs de la forteresse.

     En regardant par l’entrebâillement de la porte, Harvey observa que le hangar à ordures municipales avait été bercé de trous pour permettre l’installation de canons imaginaires et représentait désormais la principale place forte de Manchester ; John Stuart Mill avait été trempé dans l’encre rouge et représentait apparemment le Maréchal de Saxe.

    -Louis ordonne à ses troupes de cerner l’Association des Jeunes Femmes Chrétiennes et les fait toutes prisonnières. « Quand nous seront rentrés au Louvre, elles seront à moi », s’exclame-t-il. Il faudra utiliser Mrs Hemans pour jouer une des filles, elle dit : « Jamais », et plonge un poignard dans le cœur du Maréchal de Saxe.

    - Il saigne abominablement, s’exclama Bertie en répandant généreusement l’encre rouge sur la façade du bâtiment de l’Association.

    - Les soldats se précipitent pour venger sa mort avec la plus affreuse sauvagerie. Cent jeunes filles sont tuées – à ces mots, Bertie vida ce qui restait d’encre rouge sur le bâtiment – et les cinq cents survivantes sont entraînées sur des navires français. « J’ai perdu un Maréchal, dit Louis, mais je ne rentre pas les mains vides. »

    Harvey s’éloigna sur la pointe des pieds et alla chercher sa sœur.

    - Eleanor, dit-il, l’expérience…

    - Oui ?

    - Elle a échoué. Nous avons commencé trop tard.

     

     

     

  • Revue de presse BD (48)

     

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    + Un dessin d'actualité de Maadiar, extrait de son blog, qui entre dans le Top-Blog Zébra du mois d'avril (p.3 du webzine consultable en ligne), dont Mister Hyde conserve la tête grâce à son art du dessin-animé minimaliste. 

    + Le militantisme est le moyen le plus sûr pour un dessinateur humoristique de perdre le sens de l'humour. Ainsi de l'humoriste Pochep, qui a perdu son sens du décalage et de l'autodérision (ici, par exemple) dans le militantisme en faveur du mariage gay (tandis que Christine Boutin et Frigide Barjot, elles, n'avaient rien à perdre à militer).

    + Le blogueur François Forcadell signale les 20 ans de l'Oubapo (Ouvroir de Bande-dessinée potentielle). Il s'agit d'une petite secte qui s'est donné pour vocation de pratiquer "la bande-dessinée sous contrainte" (sic). Si on aime les contraintes, mieux vaut faire du cinéma: il en comporte techniquement beaucoup plus.

    + Il y a quelques semaines, la dessinatrice Tanxxx avait réagi à une de mes vannes sur les féministes qui passent leur temps à se crêper le chignon entre elles, assez vaseuse je dois reconnaître, surtout au regard de ce qu'il y aurait à dire sur le féminisme et le sens (occidental) de l'histoire.

    Une nouvelle baston verbale vient d'opposer la sémillante Tanxxx au toujours fringant Siné, chacun se réclamant de l'Anarchie, à coups d'arguments massue opposés. Siné se fait traiter de vieux phallocrate réactionnaire, Tanxxx de bobo. L'allégation d'un autre anarchiste, Charles Fourier, selon laquelle les jeunes femmes sont attirées par les hommes âgés, est ici apparemment démentie. A moins qu'il ne s'agisse de "baston-qui-baise" ?

    Tant qu'elle ne donne pas lieu à une procédure judiciaire, je trouve ce genre de baston tout à fait sain. Quel anarchiste fera confiance à des magistrats pour régler ce type de querelle, autrement que sur le critière de la morale la plus hypocrite du moment ? On se souvient des débats vifs orchestrés par feu Polac ; l'ambiance feutrée hypocrite des plateaux télé a pris le dessus depuis. D'ailleurs la vraie baston qui tue a lieu tous les jours, rappelons-le, dans l'indifférence quasi-générale ; il est probable qu'elle oppose des personnalités qui, au contraire de Tanxxx ou Siné, sont totalement inexpressives ou privées de moyens d'expression.

    + Je me soigne du Paris des boutiques chic ennuyeuses en lisant les histoires de rats qui galopent dans l'atelier du tampographe Sardon, rue du Repos. Si ça continue, avec ce luxe de boutiques, Paris va finir par ressembler à une ville de province comme Nantes ou Bruxelles, et on ne pourra plus dire que "Paris est l'endroit du monde où il est le plus facile de se passer de bonheur." Sans compter cette mode des libraires qui fourguent les bouquins comme des sous-vêtements chics !

    + Je cite Bruxelles par allusion à Baudelaire, dont c'est l'anniversaire cette semaine, et que Google fête à l'aide d'un dessin, dont le côté strict aurait peut-être plus au "prince des poètes" (dixit Rimbaud). Baudelaire dépeint en effet Bruxelles comme la dernière spirale de l'enfer, en raison de son habileté au commerce ; ce qui explique qu'il n'a pas son buste dans cette capitale du négoce, contrairement à P. Claudel.

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    + Ci-dessous, quelques hommages rendus à Fred après le mien, qui n'en est pas vraiment un (les morts n'ont cure des hommages, dont se nourrissent seulement les vivants mal assurés), mais plutôt l'expression du regret que Philémon ne se soit pas attaqué plus tôt et plus fort au point d'interrogation, puisque celui-ci a le don de dévoiler tout le sens macabre du langage et de l'alphabet. Tout le mérite des BD de Fred, à mon sens, était de se démarquer du point de vue intellectuel, qui adhère au langage, et fait pratiquement de la mort LA réponse à toutes les questions que se posent les intellectuels, de sorte que si la mort n'existait pas, par la seule force de leur piété, les intellectuels l'auraient inventé. C'est certainement une condition d'une extrême dureté que celle des gosses livrés à des intellectuels pour le prétendu "besoin de leur éducation", et si la bande-dessinée peut faire quelque chose contre les effets dévastateurs de l'élitisme sur la conscience, c'est le mieux qu'elle peut faire. Contrairement à la paire Moebius-Jodorowski et leur consentement servile à la technologie moderne, il y a dans l'art de Fred un esprit de résistance assez sain.

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    par Pourquié

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    par Larcenet

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    par Soulcié

  • La semaine de Zombi

    Jeudi : Il est huit heure moins le quart, et je m'apprête à passer à table.

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  • La semaine de Zombi

    Mercredi : Un candidat de Koh-Lanta a fait un arrêt cardiaque mortel. L'homme est plus véridique à la guerre qu'il n'est en société. Il est plus véridique dans Koh-Lanta aussi.

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