- Retrouvez les gags ("humbug") de Wschinski traduits de l'allemand dans Zébra.
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- Retrouvez les gags ("humbug") de Wschinski traduits de l'allemand dans Zébra.
Le dessinateur bruxellois Philippe Geluck a annoncé qu'il cessait de dessiner Le Chat. Mais les chats sont des animaux imprévisibles, alors chat continue...
(Une parodie de Zombi - pas de produits dérivés pour l'instant)
Vendredi : La création dans la mythologie de la première femme (Pandore), par Vulcain, dieu de la forge et, partant, de la technique et des techniciens, explique la fascination exercée par le canular pornographique de Courbet dans la culture technocratique. Le "morceau" a acquis le statut d'icône religieuse, comme témoigne la notice quasi-sulpicienne du Musée d'Orsay, qui s'efforce d'occulter l'activité (alimentaire) de Courbet de fournisseur d'images pornographiques au service du sultan collectionneur de femmes Khalil-Bey. S'il y a bien une part de l'art français qui devrait revenir logiquement aux hypocrites tyrans du Golfe persique (puritanisme et respect du Coran pour le peuple/pornographie pour les élites), c'est celle-là.
- Un autre aspect où l'histoire de l'art, dispensée par les conservateurs de musée, rejoint le fantasme, c'est à propos du caractère subversif attribué à "L'Origine du Monde". D'abord on est assez loin de l'apologie sadienne du viol et de la torture sexuelle; le sultan Khalil Bey n'était somme toute qu'un banal partouzard selon des moeurs assez répandues dans son milieu; ensuite l'érotisme n'est scandaleux ou provocateur que dans les sociétés ou les milieux puritains. Tel n'était pas le milieu où Courbet évoluait. Communiste par ailleurs, le peintre ne songeait pas à propager dans le prolétariat une imagerie où la femme est représentée comme un pur objet de désir.
Du puritanisme excessif du XXe siècle, où l'Etat va jusqu'à s'immiscer dans les ébats amoureux, on ne peut pas déduire semblable puritanisme au XIXe siècle, en particulier dans le milieu artistique, assez éloigné des manuels d'éducation sexuelle modernes. Un mot provocateur de Baudelaire permet de mesurer le décalage avec notre époque policée; quand ce poète et critique d'art (décisif) indique qu'à ses yeux, l'artiste qui n'a pas contracté la syphilis ne peut pas être un véritable artiste. Il suffit de remplacer la vérole par "le sida", pour mesurer le niveau de provocation du XIXe siècle, par comparaison au nôtre (Baudelaire veut dire par là qu'on ne peut être un artiste, à ses yeux, sans avoir effectué un séjour aux enfers).
Tout simplement, la bourgeoisie industrielle n'avait pas encore procédé complètement à la liquidation des Lumières française du XVIIIe siècle, siècle dans lequel certains historiens, et non des moindres, voient un sommet en matière de liberté d'expression, domaine où l'érotisme n'a jamais joué aucun rôle, à aucune époque.
Dans cet album, l’humoriste Terreur graphique dévoile l’arrière-plan clinique de son art; comme le titre et le pseudo l’indiquent : l’hypocondrie.
Les sentiments sont une réaction chimique hormonale, nous dit la science, autrement dit un réflexe psychologique induit; se peut-il qu’il en soit de même pour la BD ou l'art ? Que ledit Terreur graphique, par exemple, cherche à compenser par l'humour un simple déficit de testostérone, hormone qui, si on la lui injectait, le transformerait en un artiste plus proche de Wolinski ou DSK ?
Anarchiste, je tiens les opinions politiques, et non seulement l’amour, pour le fruit de banales impulsions chimiques (déficit de testostérone chez l’homme de gauche, excédent chez la femme de droite).
Mais voilà que je m’égare, et que je parle de moi comme si j’étais une femme. Mieux vaut que je vous raconte cette anecdote probante, à propos de mon pote Stéphane. Bon, Stef ne tombait jamais amoureux, ce qui est le lot commun des hommes en bonne santé physique et mentale; ajouté à ça une belle prestance et des soins du corps réguliers, il n’en fallait pas plus pour que Stéphane soit couvert de gonzesses, parmi lesquelles sa bonhommie naturelle m’incitait à piocher (la jalousie est aussi un signe clinique de faiblesse).
Donc mon pote Stéphane dut déménager bientôt, car dans les villes de province, les gros bourrins ont parfois des arguments massue pour défendre la vertu de leurs mères, de leurs sœurs ou de leurs filles.
Quelques années plus tard, je retrouvai Stéphane: un cancer des testicules avait eu raison de son tempérament indépendant: il était tombé amoureux d’une fille rousse, hélas non moins mélancolique que la plupart de ses semblables, et qui allait le priver durablement de la compagnie joyeuse des hommes qu’il aimait tant, quelques années auparavant. Manque de pot car les rousses -là encore c’est chimique-, ont généralement un tempérament de feu (J’ai rompu définitivement avec Stéphane, de peur de découvrir qu’il avait contracté la fausse compassion caractéristique des gens de gauche, et non du seul DSK.)
C’est un vieux truc qu’on attribue à tort au Dr Freud: savoir lire dans l’œuvre d’un artiste sa "ligne de vie"; plusieurs milliers d’années avant J.-C., en réalité, on savait déjà faire ça. Ce peut être insupportable, du point de vue de l’artiste, surtout s’il est immodeste. Contemporain et ennemi de Freud, Karl Kraus ne supportait pas ce traitement. De même DSK n’est sans doute pas près d’admettre qu’il pense avec sa bite, ce qui est assez fréquent chez les économistes, et explique qu’ils voient partout la croissance, même quand elle n’est pas au rendez-vous. Avocat de DSK, j’aurais plaidé la déformation professionnelle (du pantalon). Mais laissons-là ce tricard, qui n'a pas su prendre auprès de BHL de bonnes leçons de démocratie.
Karl Kraus est assez malin pour piger que disséquer l'art fait courir le risque de le désacraliser. Un prodédé hyper-dangereux pour l’élite dirigeante, dont le pouvoir réside en grande partie de l'art sacré et de son effet de sidération. Jamais clergé n’a tenu à distance le peuple sans faire usage de la culture. Plus exactement, il s’agit pour Freud et ses adeptes, en l’espèce, de placer la médecine au-dessus des autres arts, et de faire mordre ainsi à Karl Kraus la poussière. Un duel entre la médecine et la poésie, entre deux cafés viennois, dont Freud sort vainqueur uniquement parce que son temps lui donne raison, et que les médecins aussi sont de grands sorciers. Quel hypocondriaque me contredira sur ce point ?
Pour vous prouver que je ne m’éloigne pas du sujet, c'est-à-dire de la terreur, de la maladie d’amour et de l’art: prenez 100 femmes aujourd’hui - combien, sur ces 100 femmes, choisiront le poète plutôt que le médecin ?
C’est en tant que Français que je me suis intéressé au bouquin de Terreur graphique, je dois dire, car il mélange deux ingrédients totalement opposés; le premier, l’hypocondrie, est le plus éloigné du tempérament français. On a plus confiance dans ce pays dans la viticulture que dans la médecine, ce qui explique en général la bonne santé des habitants, leur besoin limité de sentiments compensatoires. La plupart des Français que je connais n'hésitent pas à tutoyer Dionysos, et à lui filer des grandes claques dans le dos.
Le second ingrédient, par ailleurs, que le Français situe bien au-dessus des rodomontades politiques, c'est l'humour, qui permet aux citoyens Français qui l’ont appris en dehors de l’école, de traiter avec un brin de condescendance leurs députés (voire avec le mépris le plus complet, pour quelques types à l'hilarité facile que je connais) ; ces dignes représentants le comprennent bien, qui sont pour la plupart eux-mêmes de joyeux drilles, dès que la sainte Inquisition des caméras a tourné le dos. Si tous les Français bénéficiaient du même régime de santé que leurs députés, c'en serait fini de la démocratie et du capitalisme.
Ce ne sont pas seulement les peuples intelligents qui sont difficiles à gouverner, mais aussi ceux qui ont de l’humour. Je ne parle pas bien sûr ici du rire gras thérapeutique, belge ou allemand, mais du rire qui proclame: «Le roi est nu.», ou : «L’art contemporain, comme tous les trucs spéculatifs, ne vaut pas tripette.» «Le cinéma est le seul office religieux où les pauvres versent la même aumône que les riches.» ; ce genre de rire-là. Par conséquent, un rire qui part presque toujours du peuple, ou au moins d’une volonté de se désolidariser des élites cartésiennes, car le respect des choses sociales vient toujours "d'en-haut".
D’ailleurs l’humour résiste à la psychanalyse. Même un Viennois comme Kraus le sait, et pourtant dieu sait que les Autrichiens sont archaïques ! Kraus réplique systématiquement par l’humour aux tentatives de Freud de l’enfermer dans un graphique de santé. Contrairement à la politique ou à l’amour, l’humour échappe à l’analyse chimique ou psychologique. C’est l’aspect le moins puéril dans la BD, qui ne manque pas d’humoristes de talent. C'est aussi ce qui indique d’ailleurs que la BD peut parfois s’élever au-dessus de la musique, parfaitement horizontale comme la médecine. Hypocondriaques, lâchez vos casques !
L’humour est certainement le meilleur moyen de combattre l’hypocondrie qui affecte Terreur graphique (et toute forme de terreur en général, à commencer par la terreur étatique), et qui risque de gâcher son talent d’artiste. Les sentiments sont, avec la peur, la première raison de s’enrôler dans l’armée ou la police, non d'exercer sa verve humoristique en direction des tyrans oedipiens, afin de retourner la terreur à l'envoyeur.
Hypocondrie(s), éd. 6 Pieds sous terre, février 2013
(Dr Zombi – leloublan@gmx.fr – cabinet ouvert sans interruption)
Jeudi : Bien sûr la compétition sportive est un truc de nazis (autant dire les choses franchement au point où on en est), et il faut être indulgent avec les sportifs de haut niveau qui violent et qui tuent, car ils ne sont pas les principaux responsables.
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