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kamagurka

  • Cow-Boy Henk**

    L’humour de Kamagurka ne résiste pas au format long qu’il s’est imposé dans ce «Cow-Boy Henk», webzine,bd,gratuit,fanzine,bande-dessinée,zébra,critique,cow-boy henk,kritik,kamagurka,herr seele,fremok,camus,meursault,absurde,molière,étranger,comique,humour,aryen,football,flamand,poker,scapin,avareluxueusement édité chez Frémok. Ses vignettes  ou ses strips publiés ici ou là sont des clins-d’œil qui pointent légèrement l’absurdité de l’existence, tandis que j’ai les paupières lourdes après trois pages du «Cow-Boy», en dépit de ses couleurs vives, ou à cause d’elles.

    De la même façon, le court roman de Camus récemment adapté par Ferrandez, «L’Etranger», qui tire de l’absurdité de la condition humaine une humeur froide, à la limite du suicide, aurait versé s’il s’était étiré sur des centaines de pages, dans le récit mélancolique ennuyeux.

    Les pédagogues ou les enseignants prétendent parfois que non, non, Camus n’incite pas au suicide, mais c’est probablement pour pouvoir se justifier de l’enseigner aux jeunes lycéens. Le héros de Camus, Meursault, fait bien l’expérience du meurtre, un peu par hasard, mais aussi parce que, privée de sens à ses yeux, la vie humaine perd le prix que lui accorde la morale publique : celle d’autrui, la sienne. Le principal mérite de Camus est de mettre en lumière le relais de la religion traditionnelle par l’idéologie socialiste, dont la principale fonction est de donner un sens à peu près crédible à l’existence.

    La mort ou le coma (éthylique) dans lequel sont plongées les idéologies socialistes à leur tour, après les religions traditionnelles, nous vaut peut-être d’ailleurs ce regain de littérature ou d’art plus ou moins cocasse, fondé sur l’absurde. Les grands auteurs comiques puisent déjà leur faculté de faire rire des paradoxes et des conséquences auxquels s’exposent les hommes qui s’efforcent de vivre sans penser à rien d’autre : les hommes à qui la volonté seule fait office de colonne vertébrale. Si l’on veut bien relire Molière, on verra que les portraits qu’il brosse sont tous de types sociaux dans ce cas, non seulement l’Avare ou Scapin. On peut songer aussi au parti que Molière aurait tiré de l’affaire Strauss-Kahn : certainement une comédie plutôt qu’un drame.

    Mais l’absurdité peut aussi prendre la forme du divertissement, en particulier dans les sociétés oisives, et il me semble que c’est le travers dans lequel, par la répétition des gags, Kamagurka tombe. Ainsi, rien de plus absurde qu’un match de football, ou un tournoi de poker, avec ses gagnants et ses perdants, parfaitement conformes en cela à l’existence, et compensant par la multiplication des règles l’absence de sens.

    Il est vrai que Kamagurka ne dissimule rien, dans sa BD, de la contention sexuelle explosive qui pousse le grand supporter blond aryen à s’adonner à ce type de spectacle, faute de pouvoir déployer autrement (en temps de paix) son énergie. J’aurais préféré qu’il brocardât plutôt les intellectuels qui se masturbent sur le football ou le rubgy.

    Zombi (leloublan@gmx.fr)

     Cow-Boy Henk, Kamagurka et Herr Seele, Fremok, 2013 (pour l’édition française traduite du flamand)

  • Revue de presse BD (45)

     

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    + Actuabd retrace le parcours de Kamagurka, "grande figure flamande de la bande-dessinée contemporaine" (ill. ci-dessus). J'ai découvert Kamagurka par "Charlie-Hebdo", que je lisais avant que cette publication ne fasse l'apologie du "choc des cultures", tombant ainsi plus bas que le beauf de Cabu.  

    + La petite vidéo ci-liée, à défaut de concerner directement la bande-dessinée, concerne la Belgique et l'humour. Elle mentionne la haine du prince des poètes vis-à-vis des Belges, que le duo Pacôme Thiellement-Killoffer essaie de ressusciter aujourd'hui, dans la mesure où Baudelaire hait les Belges, en tant que sectateurs de Satan trismégiste. Cette réaction est d'ailleurs souvent celle de l'artiste belge (J. Ensor) lui-même, vis-à-vis de ses compatriotes.

    + Jusqu'au 27 mars, exposition Gus Bofa à St-Adresse, près du Havre. Le 25 mars, conférence sur Gus Bofa et le Salon de l'Araignée. Pour se cultiver entre deux bains de mer.

    + Dans sa dernière chronique consacrée au fanzine "Récits", Maël Rannou intronise Rennes "capitale française de l'auto-édition". Vu le blaze du chroniqueur (qui ignore superbement "Zébra" pour l'instant), on pourrait croire que le chauvinisme guide de sa plume. Pourtant, moi qui ne suis pas, disons... très porté sur le chouchen ou la musique bretonne, je suis de la même opinion qu'il souffle à Rennes un vent d'intellectualisme presque aussi fort que dans la Vienne des années 20. C'est d'ailleurs en entendant causer de Wittgenstein au restau U que j'ai décidé qu'il était temps pour moi de fuir cette ville (il m'en est resté quelques séquelles et des tournures trop alambiquées dont je tiens à m'excuser auprès du lecteur).

    + "(...) L'Etude de la CISAC (Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs) montre qu'en valeur absolue, la France est le 3e pays du monde où les perceptions de droits d'auteur par habitant sont les plus élevés." "Numérama" précise en outre que ces perceptions sont en nette augmentation depuis huit ans. Autrement dit, la France est un des pays où les droits d'auteur sont les mieux respectés, contrairement au préjugé. Faut-il croire pour autant que le droit d'auteur protège la création artistique, ainsi que l'industrie de la musique et certains de ses employés le prétendent ?

    Dans le domaine de l'illustration et de la BD, de plus en plus d'auteurs prennent conscience que le droit d'auteur est surtout fait pour protéger le commerce et les éditeurs. La "révolution" internet et les techniques de diffusion numérique sont accueillies par beaucoup d'auteurs favorablement sur les forums, comme le moyen de se débarrasser d'éditeurs méprisants. Mais c'est surtout la liberté de ton permise sur internet qui effraie les pouvoirs publics et les pousse depuis plusieurs années en France à tenter d'opérer sur le web un contrôle "à la chinoise".

    Certains artistes vont plus loin (Banksy n'est pas le seul), en affirmant qu'il faut une bonne dose d'imbécillité, si ce n'est la mauvaise foi, pour revendiquer la paternité d'une oeuvre. Le "droit moral" à lui seul mériterait un album d'aphorismes par Bouvard et Pécuchet.

    + La "Public Domain Review" met à la disposition des internautes une iconographie libre, car tombée dans le domaine public, d'où est issu le magnifique quagga (zèbre des steppes) du bestiaire d'Aloys Zötl ci-dessous.

    (Zombi - leloublan@gmx.fr)

     

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