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  • Virtuelle Lola

    Le dernier strip de Lola dans Zébra (par Aurélie Dekeyser)...

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  • Revue de presse BD (61)

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    (En raison de la chaleur infernale, ma bécane, moins résistante que moi à ce type de climat, n'a pas pu fournir l'effort nécessaire la semaine dernière pour m'aider à rédiger la revue de presse hebdo. C'est toujours au moment où on compte le plus sur elle que la technique se met à avoir des ratés...)

    + L'illustration ci-dessus, repiquée sur le blog de l'illustrateur suédois prolifique Mattias Adolfsson. "Lobotomy" est extrait d'une série de tatouages modernes, destinée à renouveler le genre.

    + Bien que suivant une formule astucieuse et peu coûteuse, le webzine satirique "Mauvais Esprit", qui réunit quelques dessinateurs comiques de talent, peine à trouver son public. Peut-être parce qu'il se heurte à la concurrence de titres équivalents vendus en kiosque, bien rôdés, tels que "Psikopat" ou "Fluide-Glacial", ainsi qu'à l'habitude des internautes de surfer de blog en blog.

    + Voici une publication qui prouve que le goût des super-héros va de pair avec celui des statistiques ("Super Graphic" de Tim Leong). Il faut d'ailleurs être croyant dans les pouvoirs de la science moderne pour être fasciné par ceux du super-héros, "deus ex machina".

    + Dans une longue interview donnée à Actuabd, l'éditeur Louis Delas, qui inaugure une collection de BD ("Rue de Sèvres") à L'Ecole des Loisirs, compare le secteur de l'édition jeunesse à celui de l'édition BD. Il recommande l'application de recettes similaires à celles de la BD franco-belge dans les années 50, plus "artisanales". En dehors de rares cas isolés, on voit que la présentation de la BD comme "un art à part entière", est un gros coup de bluff marketing. L. Delas conclut que la BD numérique ne représente qu'1% du marché, et qu'elle n'est pas l'eldorado promis pour l'instant. En effet, l'intérêt du numérique n'est pas principalement commercial ; on se demande surtout si l'internet peut permettre à l'art de se défaire du joug commercial, d'où vient principalement la censure aujourd'hui.

    + Le navet "Fight Club", inspiré d'un roman de Chuck Palahniuk, aura une suite sous la forme d'un "comics". Le film jouait à fond d'une esthétique gay & BCBG, avec Brad Pitt dans le rôle d'un boxeur, aussi crédible que Mike Tyson dans le rôle d'une demoiselle d'honneur. Le but était bien sûr d'attirer au guichet le public masculin animé d'un désir homosexuel inavoué ou difficile à assouvir pour X raisons. En raison de l'enjeu commercial, les gazettes de cinéma sont plus prudentes que les journalistes qui, dans le domaine de la BD, tentent de démontrer avec plus ou moins d'arguments que les modèles héroïques de la BD assignés aux petits garçons par la BD franco-belge étaient gays. 

  • A la tienne, Martha !

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    Illustration d'Aurélie Dekeyser.

  • Culturisme 2013

    Notre BHL national a concocté pour l'été un de ces événements philosophico-mondains dont il a le secret, dans lewebzine,gratuit,bd,zebra,bande-dessinée,fanzine,culture,culturisme,fondation maeght,olivier kaeppelin,bhl,bernard-henry lévy,basquiat,hegel,peep-show,crucifixion,station,chemin de croix,nietzsche,occident,art,judéo-chrétien,bible,catalogue,aventures de la vérité,gérard depardieu,saint-paul de vence cadre enchanteur de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Nous étions habitués à des prêches éthiques plus austères, et voilà que maître Bernard saute de l’éhique à l’esthétique pour nous surprendre - il faut bien varier les plaisirs…

    Au menu : magret de canard façon Hegel, arrosé de sauce nietzschéenne pour en relever le goût, avec sa farandole de petits légumes judéo-chrétiens tout autour. Qui niera que la gastronomie est, en matière d’œcuménisme, la seule recette vraiment efficace pour ne froisser personne (à condition toutefois de ne pas inviter Gérard Depardieu, qui semble prendre un malin plaisir à mettre les pieds dans le plat) ?

    Notre top-chef a choisi pour l’assister dans son arrière-cuisine un maître-queue secondaire, Olivier Kaeppelin, deux étoiles au guide Michelin seulement, mais cependant habile à jongler avec les casseroles de la rhétorique.

    Le menu affiche un titre à se pâmer : Les Aventures de la Vérité. Il nous rappelle que le canard a beau faire «coin-coin», c’est un animal capable de s’élever haut dans le ciel.

    «Culturisme» se propose de vous dévoiler dans ce n° «spécial été», ce qui se cache derrière la cuisine des grands chefs, à la fois la recette et les petits secrets de fabrication. C’est le privilège de la démocratie d’ouvrir les grandes maisons aux regards de tous.

    Avec tout le professionnalisme dont l’homme moderne s’honore à juste titre, BHL a composé préalablement à ces agapes culturelles un catalogue complet. La lecture préalable du catalogue raisonnée n’est pas requise pour goûter la mise en scène - pas plus que vous ne devez empprter un livre de cuisine pour dîner à la "Tour d'Argent". Le commissaire… ah, mais laissons-là ce terme un peu trop «connoté», pour celui «d’initiateur» ; l’initiateur, donc, a prévu une ventilation légère des œuvres sous la forme d’un chemin de croix (virtuel). Ben oui, quand même, on n’entre pas à la Fondation Maeght juste pour s’amuser.

    Passons rapidement sur le préambule de la rencontre entre maître Bernard et son adjoint Kaeppelin  (les grandes toques finissent toujours par se rencontrer, etc.)

     Passons aussi sur la modestie de BHL, comparée à celle des grands collectionneurs qu’il fréquente. BHL sait bien qu’il n’est pas de grand art sans modestie, ni de grands événements culturels itou.

    La présentation en stations/peep-shows des œuvres – la «station» pour rappeler que la culture occidentale tire son origine dans la crucifixion du Christ, et le «peep-show» pour nous indiquer que la modernité est une station-services en tous genres -, une telle présentation n’est pas sans risque. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que BHL éprouve le frisson de sa propre audace. En effet, ce parcours initiatique rappelle l'avertissement de Nietzsche, cassandre de la modernité, selon lequel, de contre-culture en contre-culture, l’art moderne finira en eau de boudin : « Adieu, phalli vigoureux des satyres, et ménades qui dansiez autour ! » (je cite F.N. de mémoire).

    Deux morceaux m’ont paru tout de même moins bien cuits que les autres, et peu propices à une digestion sans heurt. C’est une drôle d’aventure, en somme, note BHL, que celle de l’art occidental, qui s’appuie sur la Bible, alors même que celle-ci n’envisage l’art que sous l’angle de l’idolâtrie ou du veau d’or. Inconsciemment, BHL pointe ainsi du fouet tout ce que la philosophie existentielle et l’éthique judéo-chrétienne dont il est l’héritier s’efforcent de dissimuler depuis le moyen-âge. Car Hegel, dont l’étoile brille au firmament de la grande cuisine philosophique moderne, n’a de cesse de touiller l’art et la vérité, mélange bibliquement impossible, pour en faire une mayonnaise conceptuelle à peu près digeste. Le principe de la mayonnaise philosophique, c’est de ne pas s’arrêter de touiller, sans quoi elle n’a aucune chance de prendre ; résultat : les ingrédients se séparent, et la culture perd ainsi le sens que l’anthropologue judéo-chrétien tente de lui donner.

    Un autre morceau passe difficilement, c’est le rôle assigné dorénavant à "l’artiste nietzschéen" de pimenter le met fadasse de l’éthique moderne, en vertu de son amour de l’art, un peu brut mais sincère. Basquiat, en couverture, masochiste crucifié par l’amour de l’art, est là pour stimuler les papilles de l’amateur d’art et de vérité. L’auberge a beau être provençale, il est douteux que Nietzsche eût cautionné ce rôle d’assaisonnement d’une culture à son goût beaucoup trop faisandée. L’art de Nietzsche se consomme cru ; c’est plutôt le genre à tenir la gastronomie pour un art dégénéré.

    Quoi qu’il en soit, sous la sauce et entre les petits légumes, les mentions légales de traçabilité indiquent un gibier hégélien, ramené de quelque partie de chasse dans une forêt souabe ou franconienne (la philosophie transcende la théologie, et l’art numérique de l’expert-comptable transcende la nature, blablabla).

    Comme quoi la cuisine moderne n’est que l’art de mettre de mettre la cuisine bourgeoise dans des petits plats.

    Zombi

  • Lola à la plage

    Un nouveau strip de Lola dans Zébra (par Aurélie Dekeyser) :

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  • Sauvages blancs****

    La question de l’honneur de l’Occident est liée à celle du colonialisme ou de l’impérialisme, et Gustave webzine,bd,gratuit,fanzine,bande-dessinée,gustave jossot,sauvages blancs,occident,orient,frédéric nietzsche,anarchiste,Jossot ne l’ignorait pas en rédigeant cette collection d'anathèmes vibrants.

    Quelle que soit l’étiquette: chrétienne au XVIIe-XVIIIe siècles, républicaine aux XIXe-XXe siècles, démocratique et anti-islamiste aujourd’hui, le colonialisme se renforce toujours de la démonstration d'une éthique supérieure.

    On a donc affaire ici à un pamphlet anarchiste, et non à un de ces ouvrages sous le coup de la dépression ou de la mélancolie, déplorant la décadence de l’Occident, dont la littérature française regorge dans toutes les domaines censés servir de piliers à la civilisation.

    Ce pamphlet méritait d’être réédité, puisqu’on vient d’assister en Egypte à un coup d’Etat téléguidé par des «sauvages blancs», sous couvert des meilleures intentions. J’en profite ici pour rappeler que le droit-d’ingérence-afin-d’aider-les-peuples-opprimés-à-disposer-d’eux-mêmes n’est pas une invention de Bernard Kouchner, comme on le pense parfois, mais de saint Thomas d’Aquin au moyen âge. Comme quoi la sainteté ne date pas d’aujourd’hui.

    Il est vrai cependant que Jossot partage avec de nombreux poètes ou philosophes inquiets du déclin de l’art, l’admiration de l’Orient, dont il oppose l’immobilisme majestueux et confiant dans lui-même à l’agitation permanente et vaine de l’Occident. Moitié par curiosité, moitié pour faire la nique à ses confrères imbus des valeurs républicaines, Jossot ira même jusqu’à se convertir à l’islam. Humoriste d’abord, il ajoute toujours à ses pamphlets une bonne dose d’ironie mordante, comme témoigne le titre de ce chapitre : "Les parents sont des scorpions" - proverbe arabe.

    De façon surprenante, c’est Frédéric Nietzsche que Jossot cite en référence, à qui il consacre un petit chapitre. Jossot partage avec ce pamphlétaire réactionnaire ennemi de la modernité le dégoût de la moraline républicaine, du clergé laïc ou confessionnel, de la démocratie et du libéralisme, du socialisme, voire la misogynie ; en revanche Jossot ne justifie nulle part l’oppression des faibles par les forts, ni le culte de la puissance, qui est le fondement de la morale instinctive «par-delà bien et mal» selon Nietzsche*.

    L’attrait de Jossot pour Nietzsche vient sans doute principalement de la détestation du peuple allemand, qui fut un des leitmotivs de F.N. au point de s’inventer des origines polonaises, ou de se croire plus Français ou Italien qu’Allemand. Il faut replacer la détestation de Jossot dans son contexte industriel. L’Allemagne rime pour lui avec le progrès technique, qu’il prend pour cible et dans lequel il voit la cause des pires maux: dégradation de l’art, culte du profit intensif, abrutissement des masses populaires, exaltation de la concurrence comme facteur de progrès, etc. De sorte que l’uniformisation de l’Occident, qu’il vitupère en artiste, est un phénomène allemand à ses yeux. Et on ne peut pas dire que l’avenir lui ait donné tort, ne serait-ce que sur le plan de la mainmise industrielle.

    Sauvages blancs - Gustave Jossot - Eds Finitude, 2013.

    *"Périssent les faibles et les ratés ! Premier principe de notre philanthropie. Et il faut même les y aider. Qu'est-ce qui est plus nuisible qu'aucun vice ? La compassion active pour tous les ratés et les faibles (...)" 

    F. Nietzsche, in : L’Antéchrist

  • Economix**

    L’impression que les lois de l’économie échappent aux experts eux-mêmes (les fonctionnaires de Bercywebzine,gratuit,zébra,fanzine,critique,kritik,economix,les arènes,adam smith,économie,science,jacques attali,karl marx,engels pratiquent-ils l’onanisme dans leur grand paquebot ?) incite le grand public à se prendre en main et s’informer lui-même, tant nos vies paraissent réglées par un grand logiciel implacable qui tourne en roue libre. C’est à ce motif de curiosité inquiète que répond l’auteur – américain – d’une volumineuse BD, Economix, récemment publiée par les Arènes.

    -          Leçon n°1 : en matière d’économie, mieux vaut ne pas se fier aux experts. On se souvient du mot de Jacques Attali au plus fort de la tempête des subprimes, involontairement comique, claironnant qu’il avait prévu la crise… dans les trente années à venir. Imaginez le garagiste : «J’avais bien vu que vos plaquettes de frein étaient usées, mais je pensais que vous pouviez encore rouler quelques centaines de km.»

    Le discours des experts économique au plus fort de la crise fait penser à celui des médecins au chevet des grands malades: -Accrochez-vous !, disent-ils en croisant les doigts dans le dos. En dernier recours, une petite prière à mère Nature afin d’accorder une rallonge n’est pas de trop.

    En définitive on en revient à l’hymne païen de Pangloss : «Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.» ; et on peut se demander si penser l’économie ne revient pas à faire le vide dans sa tête, et ne penser à rien. Les abeilles ou les castors n’ont pas d’experts économiques, et ils s’en sortent plutôt pas mal.

    Le bouquin rappelle d’ailleurs que les économistes libéraux les plus prudents, Adam Smith par exemple, définissent le travail et l’argent comme une puissance naturelle. Il convient donc seulement d’éviter à l’homme les lames de fond et les cyclones trop violents par quelques mesures ou plans artificiels. Smith vitupère les spéculateurs ou les capitalistes qui jouent avec le feu. Seulement voilà, il est trop tard, puisque l’Occident est entièrement converti à ce jeu, que ses institutions politiques reflètent et d’où il tire sa supériorité. Il est aussi difficile de faire machine arrière que de transformer le Titanic en canot de sauvetage. J’emploie volontiers des métaphores, puisque le discours économique a tendance à dissoudre les métaphores dans les statistiques et le calcul, d’une manière perceptible aussi sur le plan culturel ou artistique.

    Point positif de ce bouquin également, il fustige l’usage des formules mathématiques dans le domaine économique; elles ont le don de conférer une aura scientifique à des théories qui ne le sont pas, et de procurer une confiance excessive, quand la prudence est surtout requise.

    En effet, «l’exploitation des ressources humaines», selon l’expression qui convient pour qualifier l’esclavage moderne, peut parfois, qui sait, se heurter à la conscience humaine d’une manière imprévisible ? J’ai observé pour ma part que les escrocs sont plus avisés que les experts en matière économique (je soupçonne d’ailleurs que Jérôme Kerviel était parfaitement honnête et persuadé du sérieux de son métier et de ses études): or les escrocs se fient plus à leur instinct qu’aux formules mathématiques.

    Engels et Marx sont résumés aussi dans Economix, qui se veut la première histoire de l’économie en BD, mais dont le ton est parfois un brin moralisateur, hélas.

    Marx à juste titre, puisqu’il fut et reste sans doute l’analyste le plus complet du phénomène de la mondialisation et de la soumission des élites intellectuelles à des systèmes de pensée, notamment le système hégélien, dont on voit qu’il prévaut encore en matière d’art, alors même qu’il est le système le moins susceptible d’enrayer ce que les marxistes qualifient de fétichisme, qui aboutit à se prosterner devant l’argent et son pouvoir de déclencher l’émotion ou la passion humaine.

    Il semble en effet utile de joindre à l’étude de l’économie celle de l’art, ainsi que l'ont fait Marx et d’autres penseurs, et comme ne le fait pas assez Economix, bien qu’il participe d’une volonté artistique d’élucider la bêtise de l’action économique pour mieux y résister (la bêtise qui consiste essentiellement à se soumettre aux forces de la nature, dont l’économie n’est qu’une prothèse, ou à lui opposer des concepts et une éthique creux).

    Le défaut de l’ouvrage est de ne proposer qu’un panorama des différentes thèses ou pensées économiques successives, sans remettre en cause la démarche anthropologique de la «science économique». Celle-là lui donne sans doute cet aspect complexe et inintelligible, caractéristique selon Orwell de l’intellectualisme et des intellectuels, qui semblent ainsi trouver dans les replis de leurs pensées une sorte de confort assez inédite dans l’histoire de l’humanité.

     De même, puisque la prétention historique est ici affichée, on peut reprocher à l’ouvrage de s’abstenir de faire la remarque que l'enseignement économique libéral dominant a le don d’affranchir le progrès économique et technique de son rôle majeur dans le déclenchement des guerres mondiales, qui résultent largement de l’essor industriel.

    Economix - Michaël Goodwin & Dan E. Burr - Les Arènes, 2013.

    (Zombi - leloublan@gmx.fr)