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  • La semaine de Zombi

    Dimanche : pour le couturier Ralph Lauren, Paris est une femme ; il fait sans doute référence à sa forme en escargot ; c'est oublier l'appendice géant dont Paris est affublé en son centre, alors disons une maîtresse femme.

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  • Biennale naturiste 2013 (2)

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    Les voyageurs sont accueillis à la gare de Bruxelles-midi par un cheval en costume de zèbre, qui témoigne d'emblée du goût indigène pour les ouvrages d'art monstrueux. Un container en équilibre et un Gaston Lagaffe géant rencontrés en ville ensuite ont achevé de me traumatiser.

    Patrice Bauduinet, organisateur avec Sisca de la biennale naturiste du fanzine (la plupart des exposants étaient à découvert), me fait part de son projet titanesque d'archivage de milliers de fanzines, suivant l'exemple de la fanzinothèque de Poitiers. Le projet est d'ores et déjà bien avancé, puisque de nombreux fanzines ont été répertoriés sur le site "Fanzinorama" ; il est possible de consulter directement de nombreuses publications numérisées. Ce fonds d'archive est ouvert sur RDV aux étudiants qui souhaiteraient le consulter, et une aide du bourgmestre de Bruxelles pourrait permettre l'ouverture de la bibliothèque au public.

    J'ai oublié de mentionner que l'auteur de portraits d'écrivains Marine Penhouët compose aussi entièrement à la main un fanzine thématique semestriel, "Hypnotisme" ("anthropophagie", "naissance"...), qui permet de découvrir de nouveaux auteurs et illustrateurs symbolistes.

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    Gravure par Marine Penhouët, extraite d'Hypnotisme n°2


  • Revue de presse BD (59)

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    J.C. par Antistyle


    + Non seulement Franquin, mais bien des auteurs de BD se sont formés et se forment encore à l'aide du modèle vivant et du dessin d'observation. On ne peut que féliciter ceux qui l'enseignent de préserver ainsi leurs élèves du "tout numérique" ; celui-ci entraîne un asservissement plus grand à des moyens de production industrielle et ne sert que l'esthétique en trompe-l'oeil, façon Vasarely, qui va avec. Petit reportage sur Jérôme Cuvelier, modèle vivant professionnel (surnommé Corto Maltese dans le milieu, en raison de son inépuisable faconde).

    + Le Belge Ben Dessy et son blog "Macadam Valley" prouvent une fois de plus qu'il n'est pas nécessaire dans la BD d'avoir des relations pour se faire connaître, ni de bénéficier de subventions publiques. Ce jeune humoriste, plutôt efficace, vient de voir ses strips publiés par les éditions Même pas mal. Comme je suis Français, on ne m'en voudra pas de célébrer l'humour comme le plus sérieux des arts anthropologiques (les Allemands se prosternent devant la sociologie, les Français ont Rabelais, Molière ou Alphonse Allais pour les empêcher de prendre la sociologie au sérieux).

    Espérons que le modeste Ben Dessy (la sociologie ne peut pas se permettre d'être modeste) n'en négligera pas pour autant d'alimenter son blog.

    + Alors que le deuxième volet consacré à "La Vie de Mahomet" par Charb vient de paraître, afin de contribuer à ce que l'essayiste néo-conservateur Samuel Huntington qualifie pudiquement de "choc des cultures", personne ne songe à élucider la question de l'interdit religieux de l'art. Personne, sauf notre BHL national, toujours au taquet puisqu'il prépare une expo. à la fondation Maeght sur le thème des "Aventures de la Vérité" (sic). Une fois n'est pas coutume, le sémillant philosophe fait oeuvre utile en relevant que l'interdit de l'art n'est pas une caractéristique mahométane, mais qu'elle serait même plutôt occidentale (puisque juive et chrétienne).

    Puisque BHL reste assez flou et ses exemples confus, il faut préciser que cet interdit vise à prévenir l'idolâtrie ; c'est-à-dire le fétichisme, pour évoquer le phénomène cultuel le plus courant aujourd'hui. Contrairement aux préjugés de certains juifs ou musulmans, l'interdit de l'art n'est pas favorable à l'art abstrait (musique, peinture), mais dissuasif de la production d'objets de culte ou d'amulettes, selon le penchant de l'homme à se raffermir ainsi contre la mort par les oeuvres. L'idolâtrie du concept n'a rien de juif ou chrétien, puisque c'est un motif de la doctrine hégélienne allemande, dérivée du platonisme.

    + Le magazine "Zoo" consacre dans son dernier n° un article à la "BD de chiotte", dans lequel les collaborateurs de cette publication témoignent des albums qu'ils mettent dans leurs WC à la disposition de leurs invités ; de leurs critères de choix. Il est vrai que le rouleau de PQ fournit la métaphore la plus parfaite de l'art séquentiel ou de l'infini. Et je dois dire que, pour ma part, je n'ai pas trop l'angoisse de la page blanche.

    + Le dessin de la semaine est tiré de l'apocalypse de Frédéric Voisin (linogravure) ; celui-ci explore et illustre à son tour, après Cranac'h et Dürer, une littérature fantastique qui présente la particularité, à l'instar de la mythologie juive ou homérique, ou encore de certains contes symbolistes, de faire de l'accomplissement de la prophétie la chose la moins hypothétique. La vision prophétique symbolique heurte ainsi de plein fouet l'inconscient collectif moderne qui repose, lui, sur l'onirisme.

    Au sein de ce qu'on qualifie de manière générique de "littérature fantastique", désignation qui a l'inconvénient de pouvoir englober toute la production littéraire mondiale, jusqu'aux ouvrages en apparence les plus cartésiens, on discerne en réalité deux sortes de littératures fantastiques en opposition nette.

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    La prostituée de l'apocalypse, par F.V.

     

  • Humbug

    Retrouvez chaque semaine un gag de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra :

     

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    ...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), un polar intitulé G-1759 (A suivre).

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  • Biennale naturiste 2013

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    Portrait de Th. Gautier par M. Penhouët


    A chaque fois que je me rends à Bruxelles, je n'en reviens pas de cette architecture bordélique. Du coup, moi qui ne m'intéresse pas à l'architecture habituellement, je lève les yeux. Tous les styles se mélangent, du plus modeste au plus prétentieux, comme ce Palais de Justice kafkaïen.

    La petite fanzinothèque belge organise chaque année un festival de la micro-édition et du fanzine dans le quartier Saint-Josse, dans son "bunker", vaste cave mystérieuse faite de matériaux composites.

    L'ambiance est décontractée ; on y sirote de la "Jupiler" en guettant le chaland. Ce sont les produits dérivés qui se vendent le mieux : tee-shirts sérigraphiés (un must), cartes postales et divers tirages ultra-limités soigneusement ouvragés (je dis ça aussi pour me rassurer de n'avoir vendu que très peu d'exemplaires de Zébra).

    Si la fille d'à côté, représentant le Cagibi (micro-maison d'édition lilloise) vendait des voitures, elle serait déjà millionnaire. Je le lui dis, et elle me regarde avec une moue dégoûtée.

    Je tombe en arrêt devant les portraits d'écrivains expressifs de Marine Penhouët, dont Théophile Gautier reproduit ci-dessus, ainsi que Kafka, Meyrink et Poe. Ils lui ont servi à illustrer un mémoire de fin d'étude (DNSEP) sur la littérature fantastique.

    Ces portraits sont édités en cartes postales et on peut se les procurer auprès de l'autoresse (penhouetmarine@gmail.com).

  • Strip Lola

    Nouveau strip de Lola dans Zébra (par Aurélie Dekeyser) :

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  • Marx**

    C’est la mode en BD de présenter ou d’introduire des philosophes réputés, voire des hypothèses webzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,karl marx,engels,marxisme,biographie,révolutionnaire,hegel,stalinienscientifiques tarabiscotées, auxquelles les  non-initiés ne comprennent que dalle.

    Tous les outils semblent réunis aujourd'hui pour satisfaire la soif de connaissance et la combler -internet, wikipédia-, et pourtant cette soif n’en demeure pas moins aussi impérieuse, après des millénaires d’enquête.

    Il y a deux catégories d’être humains selon la dichotomie de Francis Bacon, qui fait partie des références humanistes de Karl Marx: d’une part ceux qui poursuivent le but du bonheur, de l’autre ceux qui poursuivent le but de la connaissance ou du savoir – que l’ignorance vrille autant que peuvent la soif ou la faim, et qui ne se satisfont pas de l’explication toute faite de la destinée, du hasard ou de l’Etat providentiel. Certainement Karl Marx fait partie de la seconde catégorie ; il affiche son mépris pour Epicure et l’épicurisme. C’est le principal mérite de cette BD de montrer Marx aiguillonné par la curiosité… et peut-être son seul mérite.

    L’album parvient à rendre Marx sympathique, comme le sont me semble-t-il les hommes ou les femmes insatisfaits d’eux-mêmes, et qui ne cherchent pas d’abord à se justifier par les erreurs d’autrui, ce qui est le penchant commun. Sur l’aspect didactique, en revanche, cette BD échoue à dire clairement en quoi la science de Marx est révolutionnaire et perturbe les certitudes technocratiques de son temps, qui est encore le nôtre.

    Le principal problème que la communication des ouvrages de Marx en France doit affronter n’est pas abordé dans cet album. C’est celui de la censure. En effet, Karl Marx ne partage aucune des valeurs laïques républicaines dont l’enseignement est obligatoire en France*. Les élites staliniennes ont naguère fait un effort considérable pour rapprocher Marx de Hegel, alors que celui-là n’a cessé de s’éloigner de la brillante théorie du progrès national-socialiste. Tout simplement parce que l’hégélianisme, lui, est compatible avec l’appareil judiciaire d’une république populaire ou démocratique, contrairement à la démonstration historique de Marx que le droit républicain ne fait que prolonger le droit ecclésiastique en l’adaptant à la nouvelle donne industrielle.

    Marx et Engels ont d'ailleurs anticipé la violence républicaine catastrophique du XXe siècle, tandis que les élites républicaines européennes n’ont fait que se disculper de cette violence, postérieurement aux catastrophes mondiales, suivant une méthode religieuse caractéristique.

    Marx avait bien compris que l’institution catholique romaine était imperméabilisée contre l’histoire. Mais qu'il en va de même pour toute institution puissante, qui pour des raisons organiques ne peut pas se permettre l'autocritique.

    Les quelques dernières pages de cette BD, consacrées à l’actualité de Marx, ne font qu’accroître la déception, car c’était là un sujet bien plus intéressant. Et Marx n’aurait accordé à sa propre biographie aucune espèce d’intérêt, n’étant pas de ces artistes qui se contemplent ou se projettent dans leurs ouvrages, en pensant qu’ils les prolongeront dans l’au-delà.

    Les auteurs, Corinne Maier et Anne Simon, constatent que chaque nouvelle crise économique remet au goût du jour la fameuse observation de Marx : «Le Capital est le pire ennemi du Capital», fortement évocatrice de la spiritualité juive dressée contre la tour de Babel, qui symbolise l’anthropologie ou le langage, et s’écroule d’elle-même. Parodiant Marx, on pourrait dire que la force révolutionnaire des «subprimes» ou des «hedge funds», aussi imprévisibles que les cyclones, excède largement la force révolutionnaire des mélanchoniens ou des lepénistes réunis, somme toute plus nostalgiques des «Trente Glorieuses» qu’autre chose.

    *Le meilleur indice de cette censure est l'omerta sur les études critiques de Marx concernant la révolution française de 1789, dans lesquelles l'historien établit un lien entre la démocratie libérale et le populisme, très peu conforme au catéchisme républicain.

    Marx, par Corine Maier et Anne Simon, Dargaud, 2013.