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mondialisation

  • Revue de presse BD (350)

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    Prisée de Picasso, la BD américaine "Pim, Pam, Poum" du dessinateur allemand Rudolph Dirks est directement inspirée par "Max et Moritz" de Wilhelm Busch.

    + Une prochaine exposition au Musée Picasso (à partir du 24 mars) racontera le goût du maître franco-espagnol pour la bande dessinée, en particulier les "comics" américains.

    Le génie de Picasso dans le domaine du recyclage est flagrant : art africain, grec, baroque, renaissant, impressionnisme, artisanat, bande dessinée... tout y passe !

    Picasso fait du neuf avec du vieux : il aurait mieux servi un parti écologiste que le PCF qui l'employa ; l'art de Picasso illustre l'éternel retour des formes naturelles essentielles. Etait-il vraiment dupe de la "modernité" ?

    Néanmoins la bande dessinée joue un rôle mineur dans l'art de Picasso, qui est d'abord un sculpteur, revient à une plus grande simplicité de formes grâce à la sculpture.

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    + Certaines nécrologies qualifient injustement Claire Bretécher de "sociologue" ; sans doute pour atténuer la portée satirique de ses BD... ou la faible portée satirique de la sociologie ? Celle-ci est en effet rarement critique vis-à-vis des intellectuels de gauche (pléonasme) qui constituaient l'une des cibles préférées de cette caricaturiste "invitée" au "Nouvel Obs".

    La sociologie est rarement "critique" ; la plupart du temps les sociologues sont fonctionnaires, tenus à un devoir de réserve vis-à-vis de l'Etat qui les emploie ; étant peu indépendants, ils ne peuvent prétendre sérieusement à la "neutralité".

    Publié en 2013, "La Violence des Riches" de Monique et Michel Pinçon-Charlot semble renouer avec la critique... si ce n'est que cet ouvrage a un siècle et demi de retard sur la critique de Marx et Engels, bien plus drastique et plus "avancée", notamment en ce qui concerne la mondialisation.

    Du reste la sociologie entretient la confusion entre la technique (anthropologique) et la science (qui ne l'est pas), ce qui est une caractéristique des régimes totalitaires, nazi, soviétique ou libéral, qui tous s'avancent derrière la bannière des "sciences humaines" (sociologie, économie, psychiatrie...).

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    + Joe Sacco est un des chefs de file de la BD-reportage, qui rencontre un certain succès ces dernières années auprès du public. Les Amérindiens Dénés, peuplade autochtone du Nord-Ouest canadien sont le sujet de son dernier reportage. ("Payer la Terre" chez Futuropolis)

    Joe Sacco montre que la mondialisation en fait des déracinés dans leur propre pays, s'éloignant peu à peu de leurs coutumes et moeurs ancestrales.

    La mondialisation fait figure de nouveau destin tragique ; l'Occident s'accommode de cette tragédie, la dilue dans sa culture qui fait office d'oeillères, dans la mesure où elle le place en situation de dominer le reste du monde ; cependant l'Occident pourrait bien à son tour être rattrapé par cette tragédie.

  • Ecologie et Mondialisation

    par LB

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  • Marco Polo***

    Marco Polo est un peu le saint patron des commerçants & des aventuriers simultanément. C’est une webzine,bd,fanzine,zébra,gratuit,bande-dessinée,critique,kritik,marco polo,christian clot,didier convard,éric adam,fabio bono,glénat,mongol,gengis-kahn,chine,occident,chrétien,aventure,religion,magie,devisement du monde,merveilles du monde,scénariste,scénario,shakespeare,méthode,histoire,philippe ménard,olivier germain-thomasfigure sympathique du temps où le négoce et les voyages n’étaient pas encore associés à la conquête coloniale, bien que le célèbre voyageur et conteur vénitien soit un pionnier de la «mondialisation». La famille Polo était spécialisée dans le commerce lucratif des pierres précieuses.

    Ainsi que les scénaristes de « Marco Polo – Le Garçon qui vit de ses rêves », nouvellement paru aux éditions Glénat, nous le rappellent dans une documentation complémentaire aux aventures de « Marco Polo », l’authenticité du récit du célèbre voyageur vénitien du XIIIe siècle (« Les Merveilles du Monde ») fut contesté de son vivant, et le reste encore par certains érudits aujourd’hui. Mais l’argument de Christian Clot pour dissiper les soupçons fondés sur les inexactitudes du récit m’a convaincu : « (…) le voyage de Marco Polo a duré près de vingt-quatre ans – dont trois de voyage aller, dix-sept en Chine et trois de voyages retours – sur plus de trente-cinq mille kilomètres (sans compter ceux réalisés durant ses années en Chine). Marco était un adolescent rêveur lorsqu’il est parti, un adulte accompli à son retour. Essayez de vous souvenir avec une exacte précision de tout ce que vous avez fait il y a vingt-cinq ans. Les lieux où vous avez été, les distances parcourues, l’ensemble des personnes rencontrées et des événements survenus sur les plans culturel, politique et autres… Faites-le, bien entendu, sans aucune aide, sans internet, amis ou archives pour vous rafraîchir la mémoire (…) »

    Au demeurant, que ces aventures aient été vécues ou seulement rapportées par Marco Polo, leur récit mentionne des paysages, des peuples, des coutumes et des rois, inconnus de quiconque n’aurait traversé le gigantesque empire mongol de Gengis-Kahn et ses héritiers, jusqu’à la capitale de l’empire, alors en Chine, avant d’en revenir.

    La BD est « librement adaptée » du «Devisement du Monde» et des «Merveilles du Monde» de Marco Polo, parti en 1271 faire du trafic en compagnie de son père et son oncle à l’âge de dix-sept ans. Elle ne s’en écarte que pour combler les lacunes sur la psychologie de Marco Polo (les rapports avec son père) et quelques détails de la sorte, qui mettent du liant dans le récit. Cette fidélité est heureuse et préférable aux scénarios hâtivement construits autour d’un événement historique, qui sert seulement de prétexte à des cavalcades ou des romances qui pourraient aussi bien se situer dans un temps fictif. Pour autant, le côté épique et le rythme n’ont pas été sacrifiés. Shakespeare est la preuve vivante, si je puis dire, qu’on peut faire ouvrage d’historien tout en méprisant les méthodes scolastiques méticuleuses.

    Le scénario souligne les lignes étroits qui unissent le commerce, l’aventure et la religion ; le caractère local de la religion, comme de la musique (les deux mots sont synonymes en grec), explique d’ailleurs que Marco, grand voyageur, se soit forgé sa propre religion, des bribes de cultures exotiques s’additionnant à la culture chrétienne de sa région d’origine.

    Le vif intérêt de Marco Polo pour les inventions techniques, et le rapport que celles-ci entretiennent avec la magie, en raison des pouvoirs extraordinaires que les inventions confèrent à leurs premiers inventeurs, est également illustré. Cela explique d’ailleurs que, en dépit de la logique rationaliste fréquemment mise en avant dans la technocratie moderne, le merveilleux ou la magie n’est jamais très loin. Le discours rationaliste lui-même est magique du point de vue de celui qui n’y a pas été initié. Ce type de rationalisme (il y en a plusieurs) n’est guère qu’une manière pour l’Occident d’affirmer son avance culturelle sur le reste du monde, ce à quoi Marco Polo ne songeait pas. L’Occident chrétien va alors chercher en Orient un allié contre le monde musulman.

    Le dessinateur, Fabio Bono, compatriote de Marco Polo, est influencé par le dessin de manga japonais, ce qui est en l’occurrence une coïncidence plutôt heureuse.

    NB : les scénaristes citent notamment en référence "Marco Polo, à la découverte de l’Asie", de Philippe Ménard (Glénat, 2009) et Marco Polo, d’Olivier Germain-Thomas (Folio, 2010), ainsi que les ouvrages de Marco Polo.

     

    Marco Polo - Le Garçon qui vivait de ses rêves, par Christian Clot, Didier Convard, Eric Adam et Fabio Bono, éd. Glénat, oct. 2013.