Un dessin de Burlingue, tiré des carnets secrets de l'artiste, pour permettre aux lecteurs de Zébra et aux internautes de découvrir ce dessinateur de presse et illustrateur talentueux.
erotique
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Un pt'it burlingue
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Pornolitique
"On ne peut pas attendre la croissance comme on attend la mousson."
E. Macron (EUROPE 1, 26-01-2015)
par LB
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Revue de presse BD (75)
+ Ce tableau de Franz Marc faisait partie de la collection du mystérieux trafiquant allemand Hildebrand Gurlitt, constituée semble-t-il en partie du pillage de biens privés et publics, et d'autre part d'acquisitions personnelles, comme un picasso acheté directement au peintre en 1942. L'affaire est sans doute très compliquée, comme le suggère "Le Figaro", ainsi que le commerce de l'art en général, où les enfants de choeur sont rares. Les Allemands ne sont pas les seuls pillards notoires, puisque la France et le Royaume-Uni sont aussi sommés de restituer certaines rapines effectuées au cours d'autres guerres. A. Hitler ne fut pas, hélas, le seul chef d'Etat cultivé et amoureux des arts.
+ Puisque la guerre de 14-18 sera à l'honneur l'année prochaine, rappelons qu'on trouve le minimum de triomphalisme et de lyrisme chez ceux qui l'ont faite en première ligne ; L.-F. Céline ramène ainsi la bravoure du soldat à un défaut d'imagination. Gus Bofa, grièvement blessé également au cours de ce conflit dantesque, plutôt que l'appeler la "Grande Guerre", préfère l'appeler la "Grande Garce". Certains dessins de Bofa sur la guerre seront exposés au prochain festival d'Angoulême, et l'ouvrage d'Emmanuel Pollaud-Dulian, destiné à mieux faire connaître cet artiste, paraîtra aussi prochainement, sous un titre éloquent : "L'Enchanteur désenchanté".
+ Le blogueur-BD Adrien Nil, alias Vertron, a dû délaisser son blog quand sa thèse originale sur les dessins ornant les grottes préhistoriques a trouvé un éditeur d'envergure nationale. Néanmoins il n'oublie pas les lecteurs de son blog et rediffuse une petite série, entre dessin-animé et BD -Les aventures de Valentin Boismoreau- prétexte à dessiner des paysages à la manière des paysagistes français du XVIIe siècle (sans doute parmi les plus expressifs).
+ "4 histoires chaudes comme la braise" de Karine Bernadou et son héroïne Hystéria, lisibles sur le site Télérama, prouvent que l'humour peut sauver la BD érotique de la banalité, et que le culte américain des poupées gonflables façon Marvel-Comics n'est pas une fatalité.
+ Adapté de la BD de Christophe Blain, qui a fait couler beaucoup d'encre, "Quai d'Orsay", le film de Bertrand Tavernier est accueilli froidement par la critique. En réalité cette BD était tombée au bon moment, c'est-à-dire juste au moment où la mode bat son plein dans la presse généraliste de s'intéresser à la BD, mais comme la plupart des journalistes ne connaissent pas grand-chose à la BD en dehors d'Astérix, ils se sont précipité sur un sujet qu'ils connaissaient un peu mieux, D. de Villepin. Un conseil, si vous voulez voir des grands fauves, rendez-vous plutôt au zoo.
+ Le doodle de Google d'aujourd'hui célèbre les cent ans de la naissance de Camus et fait référence à son essai sur le mythe de Sisyphe, figuration antique de l'absurdité de la condition humaine (comme le mythe de Prométhée) : "Je disais que le monde est absurde et j'allais trop vite. Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme. L'absurde dépend autant de l'homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un à l'autre comme la haine peut river les êtres." A. Camus, in. "Le Mythe de Sisyphe", 1942.
+ Le mouvement des bonnets rouges bretons désarçonne la gauche qui a l'habitude de contrôler les mouvements sociaux, et la droite peu habituée à battre le pavé. Frank K. May, lui, choisit le parti de la dérision.
+ Le dessin du jour est Jean-Bernard, un monstre de la série des Jean-Machinchouette imaginée par l'illustrateur Philgref. En se rendant sur son blog, on découvrira aussi un Corto Balèze et un Graspoutine assez réussis (De fait si Hugo Pratt a cherché à se représenter dans le personnage de Corto Maltese, il s'est aminci.)
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Revue de presse BD (51)
+ L'engouement pour le mariage est "rétro" en diable, comme les illustrations de Jean Jullien, qui rappellent l'affichiste des années 50 Raymond Savignac. Bientôt la moustache et le képi seront de nouveau dans le vent, qui sait ?
+ Le blogueur François Forcadell (Iconovox) râle tous azimuths contre la disparition du dessin de presse ; "(...) le dessin de presse voit éclore une nuée de dessinateurs qui, lorsqu'ils ne plagient pas des graphismes déjà existants, ne s'embarrassent d'aucun talent pour paraître, sans jeu de mot." On ne reprochera pas à Forcadell de râler, mais de se contredire, puisqu'il fait par ailleurs grief à la presse d'être de plus en plus fermée, si ce n'est hostile, au dessin de presse. Le web autorise donc ce que la presse ne permet plus. Le fait des dessinateurs de presse qui dessinent "vaguement" n'est pas nouveau: que je sache, Wolinski ou Charb ne sont pas nés de la dernière pluie.
Puisque Forcadell suggère la comparaison avec une autre époque, plus riche en dessins de presse et en publications impertinentes, j'observe pour ma part la disparition des gazettes anarchistes ou sans étiquette politique. Cela peut expliquer en partie le désintérêt du public pour ce qui revient à une partie de ping-pong "gauche-droite".
+ D. Pasamonik ose un thème intéressant dans son webzine Actuabd: l'embellissement de la guerre par la bande-dessinée, et cite quelques exemples probants de matériel de propagande. La proposition de Walter Benjamin citée, de "politiser l'art" pour contrecarrer l'esthétique guerrière, en revanche, sonne comme une blague, puisque aucune politique ne peut se passer du soutien des armes. Proclamer la guerre "éthique" revient d'ailleurs exactement au même que la rendre "esthétique"; ces deux notions sont indissociables. De W. Benjamin, je préfère: "Quand les prostituées s'appelleront "travailleuses du sexe", alors le travail sera devenu un esclavage.", opposable au "23 Prostituées" de Chester Brown.
+ Sans doute pour montrer que l'amour est une corrida, les organisateurs du dernier Salon de la BD de Nîmes avaient prévu d'installer leur expo. sur la BD érotique au toril des arènes de la ville.
+ Le dessin de la semaine est aussi de Jean Jullien, extrait du blog tumblr "News of the Times"; il suggère une idée du mariage un peu moins édifiante que la précédente...