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par Antistyle
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par Antistyle
Le prix de la BD alternative 2014, autrement dit le concours de fanzines organisé par le Festival d'Angoulême a été décerné au fanzine suisse "1 fanzine carré" (numéro C).
Le fanzine est ainsi présenté sur le site dédié : "Un cube de 9 cm d'arête dont chaque face est une couverture. 999 livres qui se différencient les uns les autres par leurs impressions extérieures, composées de 99 dessins et de 6 glyphes qui s'associent selon un algorithme précis pour composer un ensemble de 999 livres uniques.
A l'intérieur, un bloc de 900 pages de bande-dessinée, subdivisé en tranches de 9 pages qui rassemblent 90 récits d'auteurs et un affrontement narratif entre deux groupes d'auteurs. Une anthologie, une forme de délimitation très large et sans doute personnelle des champs à explorer pour la bande-dessinée actuelle."
(Pour info, le restant du palmarès est disponible ici.)
La collection « Ex-libris » des éditions Delcourt a entrepris depuis plusieurs années la transposition en bande-dessinée de « classiques » de la littérature française ou étrangère. Pêle-mêle, des œuvres signées Voltaire, Molière, Shelley, Dickens, Brontë, Stevenson, Marivaux, Kafka, etc., la collection compte une quarantaine de titres, auxquels vient s’ajouter ce «Père Goriot» de Balzac en deux volumes (2012). Ainsi des œuvres populaires sont peut-être rendues moins intimidantes que sous des jaquettes plus prestigieuses.
Les dessinateurs semblent en outre prendre plaisir à se mettre au service de «scénaristes» aussi qualifiés. Après tout, les éditions scolaires abrégées, c’est-à-dire amputées parfois d’un ou deux tiers de leur poids de mots, afin de s’adapter aux exigences de la vie moderne, très "programmée", ont largement contribué à faire connaître des auteurs que l’on n’aurait pas osé aborder de plein fouet parfois.
En ce qui concerne les poètes qui font entendre une petite musique personnelle, le procédé de la transposition est sans doute discutable. En revanche, appliquée aux littérateurs qui n’ont pas la prétention d’avoir du style, ni même d’être originaux, mais qui ont seulement une expérience solide de la vie, qu’ils font partager dans leurs livres, on conçoit l’intérêt de cette méthode de diffusion. Or Balzac est de ces auteurs réalistes. La critique lui a parfois reproché son manque de style ; d'après Théophile Gautier, Balzac était si peu poète qu'il devait recourir à l'aide d'un ami pour composer les poèmes qu'il attribue à tel ou tel personnage de son Capharnaüm. (...)
Affiches funk Paris-rive droite :
Pochoir "Inspecteur Harry" sur pages de roman "La Loi des Flingues" (signé XAP-RS) :
Vendredi : A l'occasion du décès de François Cavanna, certains se souviennent d'avoir beaucoup appris grâce à lui ; pour d'autres (Pacôme Thiellement), "Hara-Kiri" est l'ouvrage artistique marquant de l'après-guerre. En ce qui me concerne, c'est le directeur de la rédaction que j'admirais ; pratiquement Cavanna a réussi l'exploit de publier avec son copain Choron le seul journal indépendant des partis politiques et/ou de la publicité. Ses successeurs ont montré à quel point c'est difficile de ne pas se ranger du côté de la justice.
+ On reconnaît dans la parodie ci-dessus du peintre américain Hopper la patte de Willem, qui préside et est exposé au 41e FIBD.
+ Peut-on être antimilitariste et républicain ? C'est la question qui est indirectement posée par l'exposition Tardi et 14-18 au Festival d'Angoulême. "Pensez-vous que le gars qui se prenait des éclats de shrapnel sur la tronche adhérait à ce principe de "sacrifice librement consenti" qu'on a inventé par la suite ? Tardi souligne ainsi le grand écart entre l'enseignement de l'histoire et l'instruction civique, de nature religieuse. "Le Monde", en des termes choisis pour ménager la chèvre et le chou, rappelle que le partenariat entre Tardi et la nébuleuse "Mission du Centenaire" a fait long feu, c'est le cas de le dire. Et le directeur de cette mission, Joseph Zimet, de préciser : "Il est certain que notre vocation n'est pas de faire l'éloge de la désobéissance et des mutineries." La position tranchée de Tardi a le mérite de faire pièce aux thèses plutôt floues de ceux qui prétendent concilier humanisme et "valeurs républicaines".
Un autre détail attire l'attention dans l'article du "Monde", c'est la précision que Tardi est "artiste" et non "historien", afin de relativiser la portée de son propos. D'une part ce sont les guerres modernes qui sont affaire de spécialistes, et non l'histoire ; d'autre part, il y a des tas d'ouvrages d'histoire rédigés par des artistes à côté desquels l'art du journalisme peut passer pour relativement futile.
+ Est-que les "24h de la BD", qui se tenaient de mercredi-jeudi dernier en marge du Festival d'Angoulême ne seraient pas en train de connaître une dérive sectaire ? Pour les profanes, précisons qu'il s'agit de dessiner vingt-quatre planches de BD en vingt-quatre heures ; jusqu'ici, on peut dire que les limites de la folie ordinaire ne sont pas dépassées, et que tout ça se passe "entre adultes consentants". Certes, mais les organisateurs semblent prendre un malin plaisir à ajouter de nouvelles contraintes à cet exercice. Les quelques six-cent participants cette année devaient en outre intégrer à leur bande quatre-vingt-dix photos de l'albums personnel de Boulet (célèbre blogueur-bd) ; comme dans toute pratique masochiste, on peut craindre l'escalade, et la Milivudes ferait peut-être bien de diligenter une enquête.
+ "Jean-Gédéon court invincible, sur sa peau d'écailles de lézard, le soleil vient et puis repart et sur son crâne parapluie, le nuage déverse sa rage, l'averse, l'éclair et l'orage..." : "The PylGreff Project" de notre complice Philgreff (Zébra n°7) et un pote à lui troubadour, Pyl, combine illustration, musique et blog-bd. Chaque semaine, les deux artistes font fusionner leurs talents. Le duo a déjà publié quatre poèmes-illustrés-en-musique, non pas disponibles dans les bacs, mais sur le blog de l'un ou l'autre.
+ Mécontents de leurs conditions de travail et désireux de se venger, deux sculpteurs sud-africains, André Prinsloo et Ruhan Janse van Vuuren, à qui une statue de Nelson Mandela avait été commandée, ont glissé, non pas une quenelle, mais un petit lapin en bronze impertinent dans l'oreille de Mandela. "Courrier international" ajoute que ce type de vengeance fut pratiqué par Michel-Ange. Certains historiens d'art soupçonnent le même type de procédé dans la fameuse "Ronde de nuit" de Rembrandt.
+ Lerapideduweb, tel un scout d'agence en quête de nouveaux talents pour poser dans les magazines, est sans cesse en quête de nouveaux blogs-BD ; ce coup-ci il a découvert et recommande "Les folles aventures", qui met en scène un poney plutôt débridé.
+ Huit parlementaires viennent de créer une asso. pour la promo. de la BD, le "cercle Philémon", du nom du célèbre héros platonicien créé par Fred. Si ça se trouve au lieu de députés et sénateurs piquant un petit roupillon en séance, on les verra lire des BD (patriotiques), donnant ainsi une meilleure image de la nation.
+ Le dessin de la semaine est de Joann Sfar ; c'est un euphémisme de dire qu'il compte plusieurs cordes à son arc ; après le roman, dernièrement, voici qu'il fait un détour par le dessin de presse. Fervent supporter de François Hollande au début de son mandat, Sfar s'amuse à le dessiner désormais dans toutes les positions du kamasoutra. Après tout la croissance promise par les élus est surtout une question de désir...
Le nouveau strip de Lola dans Zébra (par Aurélie Dekeyser)
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