Caricature par LAOUBER
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Caricature Florence Parly
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Caricature Brexit
La Semaine de Suzette Zombi. Lundi : Le rugby est un jeu d'Anglais sadiques joué par des Français masochistes. En aucun cas un sport.
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Caricature Emmanuel Macron
par WANER
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Revue de presse BD (297)
par BenJ pour "Zélium"
+ Un ami m'explique qu'il est hostile au mouvement des Gilets jaunes car il voit d'un mauvais oeil les "mouvements de foule". Cependant, de l'élection du président de la République au suffrage universel, en passant par la coupe du monde de foot jusqu'au "shopping" de Noël, qu'est-ce qui n'est pas "mouvement de foule" dans "une grande démocratie" ?
C'est probablement le pire effet de l'élitisme contemporain : il rabaisse le peuple au niveau de la foule ou de la masse.
Illustration de l'essai de Georges Bernanos, "La France contre les Robots" (1947) ; cet essayiste inclassable y plaide que le caractère français est insoluble dans la technocratie et prédit que celle-ci se heurtera à des mouvements de rébellion. La faiblesse de l'argumentaire de Bernanos, qui s'appuie parfois sur une mystique catholique fantaisiste, est compensée par des formules décapantes : "Qui ne défend la liberté de penser que pour soi-même est déjà disposé à la trahir."
+ Ce reportage sur "Charlie-Hebdo" par la télévision belge (52') permet de mieux comprendre ce qui distingue le "Charlie-Hebdo" de Cavanna & Choron du "Charlie-Hebdo" de P. Val & Cabu, grâce aux témoignages de ses auteurs. Puisque le mot n'est pas prononcé, disons-le : à partir de 1992, le second "Charlie-Hebdo" a perdu son caractère "populaire".
Tous ne justifient pas le changement de "Charlie-Hebdo" de la même façon, mais tous sont conscients du changement. Ainsi Gérard Biard explique bizarrement que "l'époque a changé" - bizarrement car "Hara-Kiri" fut fondé contre son époque, marquée par une politique antiécologiste, militariste, colonialiste, et des médias serviles - toutes choses qui n'ont guère changé.
+ Le caricaturiste Luz rapporte dans la BD qu'il consacre à ses années de formation à "Charlie-Hebdo" ("Indélébiles") que Cabu entraînait ses jeunes confrères à "La Grande Chaumière" (Paris VIe) pour y dessiner d'après le modèle vivant.
Cette académie de dessin restée "dans son jus", où rodent encore les fantômes de Modigliani, Friesz, Foujita, Bourdelle... propose encore plusieurs cours par jour à une clientèle hétéroclite (vieillards qui viennent se rincer l'oeil, étudiants en art, touristes japonais, etc.) mais elle devra fermer en 2021 au terme d'un bail détenu par la même famille depuis le début du XXe siècle.
La maîtrise du dessin permit à Cabu de s'approcher du large talent de Daumier.
(Topor : Piou-piou)
+ "Douze possibilités d'échapper à Noël", par Roland Topor, est réédité par les éds Wombat à la suite du recueil de "100 bonnes raisons de me suicider tout de suite".
La raison n°1 est déjà pas mal : - Pour m'assurer que je ne suis pas déjà mort.
Pour un Noël qui sent le sapin, ce bouquin paraît le cadeau idéal.
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Douce France
La Semaine de Suzette Zombi. Lundi.
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Caricature Macron & Pape François
La Semaine de Zombi. Jeudi.
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The New-Yorker-La France et les Français***
Il s'agit ici d'un recueil de 200 dessins tirés de l'hebdomadaire satirique américain "The New-Yorker", traduits
et présentés par Jean-Louis Chiflet (une version plus exhaustive a été publiée dans une autre collection)."La France et les Français" est un surtitre trompeur, car sont caricaturés ici tout autant, si ce n'est plus que les Français, les touristes américains. Comme le touriste est, par définition, un type plein de préjugés, cela permet de faire le tour des clichés sur ces deux nations, leurs ressortissants et ce qui les oppose.
Du point de vue américain, les Français sont incroyablement minces, bourrus (pour ne pas dire hostiles), contents d'eux-mêmes, futiles (partagés entre leur passion pour la mode et leur passion pour la gastronomie), légèrement arriérés et surtout dotés des services de taxi les moins bien conçus du monde.
Quant aux Américains ils ont tendance à croire que le monde vient de naître comme les Etats-Unis, à être plutôt pudibonds (le dévergondage à la française est une véritable attraction touristique), et à se délecter du nom des vins et leurs consonances plutôt que de leur substance. Il est vrai que ces Américains ne sont pas représentatifs, puisque ce ne sont là que des touristes new-yorkais plutôt aisés.
La fresque est chronologique puisque les dessins sont classés par dates, en partant d'une tranche 1925-1939, jusqu'à la période 1967-2006. Cela permet de mesurer la répercussion de certains événements politiques importants, quoi que les dessinateurs du "New-Yorker" s'y intéressent peu, préférant faire des observations psychologiques. On note tout de même l'indication de "l'ingratitude" des Français après la Libération, qui surprend les Américains.
Dans l'ensemble on reste dans un registre léger ; la tâche des humoristes du "New-Yorker" est de faire sourire le lecteur, si possible subtilement ; on est loin de l'intention provocatrice, voire subversive, de certains caricaturistes ou titres de presse européens. On se souvient que le caricaturiste Tomi Ungerer, après un début de carrière prometteur à New York, se mit à dos l'intelligentsia new-yorkaise en publiant des dessins au vitriol, montrant les New-yorkais sous un jour peu favorable.
En comparaison des dessins du "New-Yorker", les reportages dessinés par Cabu lors de séjours aux Etats-Unis sont de véritables pamphlets. Hormis Barack Obama et les lignes audacieuses de quelque "building" new-yorkais, rien ne trouve grâce aux yeux du caricaturiste français dans le mode de vie américain.
On s'aperçoit donc que la culture ne fait pas que "rassembler" les hommes, elle est est aussi un facteur de division ; d'autre part la culture n'est pas seulement faite de choses raffinées, artistiques ou littéraires, mais aussi d'une foule de détails mesquins.
En dépit des efforts déployés au cours des dernières décennies par les élites françaises pour combler le fossé culturel entre la France et les Etats-Unis, l'antipathie persiste, qui dépasse les clivages politiques. Cette antipathie n'est pas exclusive d'une forme de fascination réciproque ; fascination de l'Américain pour ses origines européennes et un savoir-vivre français (ou italien) en voie de disparition, et fascination des Français pour l'Avenir, incarné depuis la Libération par la première puissance mondiale.
The New-Yorker, La France et les Français, trad. J.-L. Chiflet, Les Arènes-Points, 2010.
(Dessin de Peter Arno)
(Dessin de Booth)