Le strip hebdo de Lola, dans Zébra :
La Rentrée
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Le strip hebdo de Lola, dans Zébra :
La Rentrée
Spéciale "liberté d'expression"
+ Ce qui me plaît chez le Tampographe Sardon, c'est que c'est un des rares auteurs publiés par "L'Association" à se moquer des moeurs sexuelles de la bourgeoisie parisienne.
En outre sur son blog on peut lire : "On me propose des ateliers pour la jeunesse. Je me demande ce que j'ai pu faire d'assez crapuleux, répugnant et indigne pour qu'on me demande d'animer des stages de tampons pour les petits bourgeois parisiens."
Je conseille au Tampographe S. quelques tampons misogynes pour s'éviter à l'avenir ce genre de proposition insultante.
+ "Albert Camus va massivement investir les rayons des libraires en cet automne du centenaire de sa naissance", dixit Jérôme Dupuis dans "L'Express". A. Camus n'est pas tout à fait ma came ; je lui préfère des romanciers qui savent extraire le comique de l'existence, y compris dans les temps modernes les plus durs et ennuyeux ; mais, de là à accuser Camus "d'investissement massif" ! "...
+ Le premier n° de la "Revue dessinée" (qui avait recueilli 36.000 euros de dons sur le site de crowdfunding Ulule.com) vient tout juste de paraître. Il est devenu plus difficile désormais de dire du mal de la grosse presse et son canon de 420 mm que de la pègre. L'ancien résistant Raymond Aubrac a reconnu il y a quelques années que les actes de censure des partis gaulliste et communiste à la Libération avaient involontairement contribué à la mainmise ultérieure des groupes industriels et bancaires sur la presse et les médias. Et, dans une autre interview archivée par l'Acrimed : "Nous disposons de moins de moyens pour décrédibiliser la presse qu'il n'en existait dans la société française en 1943 ou 44... c'est évident." confirme Aubrac.
Cela explique l'engouement actuel pour les médias alternatifs, auprès des jeunes générations notamment, qui se demandent de plus en plus si "la vérité n'est pas ailleurs" que dans les journaux. N'ayant pas encore eu l'occasion de lire la "Revue dessinée", j'ignore donc à quel point cette revue répond à cette attente d'alternance.
+ Le feuilleton-BD est désormais tellement à la mode que même "Le Monde" a le sien. Si le monde ne suivait pas la mode, il ne serait pas le monde.
+ Face au mécontentement de sa fille, l'écrivain Jean-Louis Fournier et son éditeur (Stock) ont dû insérer un droit de réponse à la fin de "La Servante du Seigneur". Convertie au christianisme, Marie Fournier trouvait que son père poussait le bouchon un peu loin en la décrivant comme une bigote pour soigner ses aigreurs d'estomac. Ainsi toutes les filles ne font pas UN avec leur père comme Ophélie et Polonius, pendants d'Oedipe et sa mère Jocaste.
Auteur et éditeur évitent ainsi une condamnation à des dommages et intérêts substantiels, telle que les tribunaux ont déjà prononcée dans ce cas, même si la BD n'est pas encore concernée.
Certains voient dans ce type de condamnation une atteinte à la liberté d'expression. Encore faut-il prouver que la fiction est un art libre (ce que Shakespeare infirma bien avant Freud) ; du reste, on doit accorder en matière de fiction la primauté à la fiction juridique sur la vendetta personnelle.
+ Le dessin-peinture du jour est de Laurent Impeduglia (exposé à Paris ces jours-ci) :
Un petit quiz BD & littérature de conserve avec le site "Babelio.com"...
(Ill. : la mort de Polonius par Gianni de Luca)
1. Le Chien Jaune
2. Le Chien des Baskerville
3. 150, Rue de la Gare
4. La Position du Tireur Couché
...littéraires (pour faire de la place dans ma bibliothèque).
Cette semaine, deux écrivains engagés (jusqu'au cou) :
(La semaine prochaine : Franz Kafka et Louis-Ferdinand Céline.)
par Antistyle
Philippe Becquelin, alias Mix & Remix, est un des humoristes les plus talentueux de la presse européenne. Il est Suisse est exerce son talent principalement dans son pays natal. Le dernier florilège de ses gags, publié par les « Cahiers dessinés », permet de s’en apercevoir d’autant mieux qu’il y a souvent beaucoup de déchet dans le travail d’un humoriste. En effet, au contraire d’un professeur d’université qui touche une rente confortable pour écrire des ouvrages ennuyeux, l’humoriste exerce un métier de faible rapport ; cela l’oblige parfois à se disperser ou à faire le pitre.
Si l’on ne fait pas le tri parmi les centaines de contes d’Alphonse Allais pour en isoler la trentaine de perles, comment reconnaître qu’il est un des prosateurs majeurs de son temps, pratiquement le seul à ne pas communier au culte moderne socialiste (dont le chapelet de conséquences funestes n’a pas fini de surprendre), conservant ainsi grâce à l’humour son mâle sang-froid.
L’humour est d’ailleurs lié au dessin, car le progrès social et les lendemains qui chantent sont les choses les moins observables du monde.
On pourrait croire que Mix & Remix excelle surtout dans les dialogues et l’humour « non sense », à l’instar d’A. Allais, au vu d’un dessin très schématique. Il n’en est rien, tous deux ont un regard exercé, qui leur permet de discerner l’absurdité des mœurs modernes, dont le ridicule n’a fait qu’augmenter depuis que l’homme a choisi de faire de la Science son dieu, ce qui ne fait qu’ajouter un air de grave prétention à ses pirouettes traditionnelles.
Le choix de dessins uniques par l’éditeur est bon. Bien que Mix & Remix fasse l’éloge du strip, mieux adapté à la presse américaine, il ne s’y montre pas aussi percutant.
« Mix », par Mix & Remix, Buchet-Chastel, 2013.
Retrouvez chaque semaine un gag de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra :
...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), un polar intitulé G-1759 (A suivre).
Mathurin soldat, par Maadiar
+ On se souvient que Georges Brassens avait le béguin pour la guerre de 14-18 plutôt que pour la guerre de Syrie. Maadiar aussi, apparemment, dont je prends l'excellent feuilleton "Mathurin soldat" en cours de route à l'épisode n°7. Toujours sur le blog de Maadiar, on peut découvrir ce qu'est un "loubok" de sexe féminin ; une sorte de métaphore aryenne de la guerre, je suppose ?
+ La rentrée littéraire est toujours un fléau pour ceux qui détestent la littérature scolaire. Je ne vous emmerderai donc pas avec ce phénomène culturel... sauf pour signaler la rentrée littéraire de Zep, qui a caricaturé Yann Moix en Titeuf du PEF (paysage éditorial français).
+ Une expression revient souvent dans le milieu de l'auto-édition, c'est "façonné à la main" ; par exemple dans cet article de Maël Rannou dédié au fanzine "Cumulonimbus". Michel Houellebecq fournit dans son roman philosophique "Plateforme" une explication de l'engouement de l'homme moderne pour le "fait main" : l'homme moderne ne serait plus qu'une personne virtuelle, un peu comme un fantôme, à qui ne resterait plus que le pouvoir de causer et d'écouter de la musique, ayant délégué le pouvoir d'agir à plus vifs que lui. Façonner, et en façonnant toucher, palper, humer, donnerait à l'homme moderne l'impression d'exister.
+ J'en profite pour signaler deux manifs autour du DIY prochainement : l'une à Lille (21-22 sept.), l'autre à la bibliothèque M. Duras (fin octobre).
+ Si j'ai bien compris les dernières théories sur le 9e art, l'avenir est dans une sorte de synthèse de la BD et du jeu vidéo, un peu comme ça. Après l'académisme en art, voici la haute fidélité et le pixel en guise de crucifix. En même temps le type s'appelle Boulet, c'est donc normal qu'il soit obsédé par la chute des graves.
+ L'illustration de la semaine est signée Rachel Deville (Petite idole), auteur de "L'Heure du Loup" publié par L'Apocalypse.
Zombi (leloublan@gmx.fr)