Caricature par ZOMBI
bande-dessinee - Page 100
-
Caricature Olivier Véran
-
La Franc-maçonnerie dévoilée**
Le projet de démystification de la franc-maçonnerie énoncé en préambule est assez bien atteint par cette BD de vulgarisation historique illustrée par Bercovici.
Cette galerie de portraits de francs-maçons plus ou moins célèbres est assez hétéroclite pour convaincre le lecteur que la franc-maçonnerie n'existe pas en tant que doctrine bien définie : W.A. Mozart, E. Burke, B. Franklin, Mirabeau, R. Kipling, John Wayne, Hugo Pratt ont tous été francs-maçons, pour des motifs et en des circonstances très différents. Sur ce plan, la franc-maçonnerie est aux adultes ce que les boys-scouts sont aux gosses (d'ailleurs le fondateur du mouvement scout, le général Baden-Powell, était lui-même "maçon").
La franc-maçonnerie est l'objet de nombreux fantasmes, dont ses défenseurs comme ses détracteurs ont souvent su tirer un parti lucratif, en raison du parfum d'ésotérisme qui flotte sur ces clubs élitistes et ultra-sexistes.
Comme il manque un fil conducteur historique plus solide, on se prend à regretter que l'auteur, Arnaud de la Croix, ne se soit pas attardé sur un personnage-clef, l'abbé Barruel (1741-1820), qui permet de comprendre la place spécifique de la franc-maçonnerie en France, en comparaison de pays anglo-saxons où une idée laïque beaucoup moins polémique prévaut.
Ce prêtre catholique est en effet l'inventeur du complot "judéo-maçonnique". Plus malin que savant, Barruel prétendit qu'il était lui-même initié, ce qui est fort plausible.
Si cette théorie du complot a servi à galvaniser un parti catholique déclinant, contribuant à persuader certains catholiques que la Révolution française était le fruit d'un complot satanique, elle a aussi contribué à renforcer l'identité de la franc-maçonnerie française dans ce négationnisme dont l'enseignement scolaire a gardé des traces. Autrement dit les loges maçonniques ne se sont pas empressé de démentir cette légende, la mettant au service de leur propre propagande, enjolivée par l'image d'Epinal progressiste de la Révolution.
La réalité politique est plutôt d'un passage de témoin des notables catholiques aux notables bourgeois laïcs.
La plupart des caricaturistes du XIXe siècle ne s'y laissaient pas prendre et englobaient dans leurs caricatures prêtres catholiques et officiers ou magistrats francs-maçons unis par l'intérêt.
Quant au complotisme, on voit qu'il contribue encore aujourd'hui au crédit des élites ; celles-ci n'ont plus à justifier leurs actions ou leurs entreprises politiques, mais seulement à rapporter la preuve du délire complotiste. C'est notamment le cas aux Etats-Unis où la seule légitimité du nouveau président J. Biden est l'antitrumpisme, ce qui constitue la légitimité la plus idéologique qui soit - typiquement démocratique, en somme.
"La Franc-Maçonnerie dévoilée", par A. de La Croix et Bercovici. Ed. Le Lombard, 2020.
-
Menace fantôme
Caricature par ZOMBI
-
Comic-strip by Reyn (24)
Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM
- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.
-
Revue de presse BD (384)
Une de "Charlie-Hebdo" (13 janvier) par Alice.
+ Avec le départ de Donald Trump, les caricaturistes du monde entier perdent un de leurs principaux sujets d'inspiration, d'autant plus que Joe Biden, son remplaçant, a le charisme d'une endive cuite.
C'est surtout vrai de "Charlie-Hebdo", qui ne "lâche" Donald Trump depuis quelques mois que pour s'attaquer au président turc Erdogan.
La France est mal placée pour donner des leçons de démocratie à D. Trump compte tenu de la longue tradition politique des coups d'Etat qui ont façonné les institutions françaises. Aux yeux des médias français, D. Trump a surtout l'inconvénient de donner de la démocratie américaine une image moins policée que B. Obama ou J.-F. Kennedy (image d'Epinal).
Quant au port d'armes, qui donnait l'impression télévisuelle d'une tentative de coup d'Etat des partisans de Donald Trump rassemblés aux abords du capitole, il est pour beaucoup de citoyens américain l'emblème d'un Etat de droit démocratique où la confiscation des armes par l'Etat comme en France, au profit de l'armée ou de la police, est perçue comme une atteinte intolérable au droit individuel.
+ La censure récente d'un dessin de Xavier Gorce par la rédaction de "Le Monde" (ci-dessus) est assez éclairante sur le procédé de grands médias qui se targuent par ailleurs de défendre la "liberté d'expression".
En effet, tant que Xavier Gorce se moquait du mouvement des Gilets Jaunes, en quoi il s'est distingué plusieurs fois au cours de cette fronde, la rédaction n'y trouvait rien à redire, bien au contraire, mais quand il dessine sur le thème tabou des moeurs sexuelles sadiques d'un représentant de l'élite française, quelques protestations de lecteurs indignés suffisent à pousser la rédaction à se désolidariser du dessin qu'elle avait publié (sa publication dans une "newsletter" expédiée aux abonnés empêchait la rédaction du "Monde" de retirer le dessin.)
Caricature par Lefred-Thouron.
+ "Le Canard enchaîné" (20 janvier) se fait un devoir de combattre le "complotisme" qui sévit sur le site internet "France-Soir". Celui-ci offre notamment une tribune aux médecins qui contestent la politique de santé du gouvernement, mélange d'autoritarisme et de fantaisie qui incite pourtant à la qualifier d'"ubuesque".
En feuilletant la presse anarchiste (antirépublicaine) du XIXe siècle où A. Jarry trouva à s'employer, on constate qu'elle s'efforce de ridiculiser la religion du progrès technique, dont l'humanité a subi entre-temps les conséquences dramatiques. Pratiquement on peut dire que la presse satirique a été ensuite progressivement étouffée au cours du XXe siècle par cette religion du progrès, qui passe aussi bien par la gauche que par la droite.
Le caricaturiste Lefred-Thouron dans le "Canard" se montre néanmoins ironique à l'égard de la campagne de vaccination dont le gouvernement attend des miracles, mais qui se heurte à la réticence des premiers concernés : les résidents des Ehpad (on ne sait si ce sont les plus gâteux qui sont les plus réticents, ou au contraire les moins séniles).
Premier dessin de Plantu en Une de "Le Monde", toujours d'actualité (caricature de J. Carter).
+ Dernière minute : le funambule Jean Plantureux alias Plantu vient de rendre son balancier après 49 ans de numéros d'équilibrisme en Une de "Le Monde". Cela tient en effet autant du funambulisme que de la caricature d'illustrer l'actualité pour le compte du "quotidien de référence" des élites françaises ; il faut y mettre de l'ironie, puisque c'est tout de même l'ingrédient de la satire, mais pas trop car l'ironie entame le pouvoir, dont "Le Monde" est représentatif. Il y avait de quoi se faire des cheveux.
-
Caricature Brigitte Macron
Caricature par ZOMBI
-
Fanzine n°87 - Janvier 2021
(Une par Zombi)
Chers Lecteurs,- depuis fin 2015 le fanzine de BD & caricature Zébra est expédié aux abonnés chaque mois.Vous pouvez lire le dernier numéro paru en téléchargeant le fichier PDF dans votre navigateur (janvier 2021).Les lecteurs qui souhaitent s'abonner pour nous soutenir peuvent nous envoyer un chèque de 25 euros pour contribuer aux frais de fabrication. Plus d'infos en écrivant à : zebralefanzine@gmail.com