"L'Europe, prison de la pensée", par Krokus.
+ Quelques dessins parus sur ce blog peuvent laisser croire à une ligne "anti-européiste". En réalité l'idéologie provoque la satire au même titre que la religion.
Les détracteurs d'un gouvernement européen comme ses partisans font assaut d'arguments démagogiques, cependant la presse et les médias détenus par l'oligarchie répercutent l'idée qu'il n'y a pas de salut en dehors du capitalisme, et donc d'un gouvernement européen. Ils forment ainsi une "idéologie dominante", incitant particulièrement à la satire du rêve européiste.
On note ici que les médias audio-visuels, plus encore que la presse écrite, s'avèrent le canal idéal de diffusion de l'idéologie et de la démagogie. Nombre de détracteurs du populisme s'accommodent sans gêne d'un outil particulièrement propice à la démagogie.
En outre, comme l'européisme aime se parer de l'argument de la lutte contre le démon du nationalisme, ce qui est un PUR SLOGAN, il faut préciser que les formules les plus catastrophiques du nationalisme au cours du siècle écoulé furent des formes déguisées, tel le nationalisme russe déguisé en "communisme". Le fachisme lui aussi affichait une ambition "européenne", non seulement italienne ou allemande.
+ Le site Gallica permet de consulter plus de mille caricatures de Wolinski léguées à la BNF une dizaine d'années avant sa mort et numérisées.
La volonté de Cavanna de renouveler la caricature avec "Hara-Kiri" est particulièrement visible à travers le style de Reiser ou Wolinski ; ce dernier était en effet admiratif à ses débuts des dessins de Topor, dont le style repose sur des bases plus académiques.
"La Gueule Ouverte" (1974), publication emblématique du mariage de l'écologisme et de la caricature.
+ Au cours de la semaine du dessin de presse, organisée de façon conjointe par l'école de graphisme Estienne et la BNF, un colloque se tiendra consacré à la satire et l'écologisme (21 mars). Il y a sans doute beaucoup à dire sur l'écologie, qui semble pousser sur le terreau d'un très grand nombre de paradoxes.
Les prises de position écologistes de certains caricaturistes comme Reiser ou Cabu sont connues (le paradoxe de Cabu est de marier écologie et pacifisme, alors qu'il n'y a rien de plus naturel que la violence) ; cela dit dans les années 70, à l'instar du mouvement "hippie" aux Etats-Unis, l'écologisme est avant tout l'expression du dégoût des partis politiques conventionnels ; ce n'est plus le cas depuis que le leitmotiv écologiste a été récupéré par la quasi-totalité des partis politiques français.
L'écologisme de Reiser et Cabu n'est donc pas si loin de l'anarchisme déclaré des caricaturistes du XIXe siècle, marquant leur dédain vis-à-vis de l'engagement politique partisan, bourgeois ou socialiste.
Le titre de "champion de la terre" décerné récemment à E. Macron, pieds et poings liés par le rendement industriel, est surtout un motif de raillerie pour les caricaturistes. Cette distinction donne sans doute raison aux marxistes qui voient dans l'écologisme la moindre opposition au capitalisme.