Cartoon de LB.
+ L'académicien Jean d'Ormesson a passé l'arme à gauche mardi de cette semaine, déclenchant une pluie d'hommages. Cet "homme de lettres" immortel était plus connu pour ses sketches à la télévision que pour sa prose.
Impossible ou presque en revanche d'ignorer complètement les paroles et mélodies des chansons de Johnny Hallyday, matraquées par la radio et la télévision. Le chanteur d'origine belge, symbole de l'américanisation de la culture française après guerre, est mort hier.
+ Une pétition ayant recueilli plus de 7.000 signatures réclame le décrochage d'une toile à caractère pédophile du peintre français Balthus des cimaises du "Metropolitan Museum of Art" de New York ("Thérèse rêvant"). Cette demande pose problème dans la mesure où la culture libérale occidentale est une culture hypersexualisée. Aldous Huxley a fait cette observation que, dans les régimes où toutes les libertés sont peu à peu supprimées (sous couvert de maintien de l'ordre), la dernière liberté qui subsiste est la "liberté sexuelle".
Cabu faisait à travers ses dessins une observation similaire à propos de la violence, vrai tabou en même temps qu'objet d'une exploitation commerciale intensive.
Le même paradoxe se présente avec la traque des harceleurs sexuels et violeurs présumés aux Etats-Unis, nation qui peut par ailleurs être qualifiée de "pornocratie". Puritanisme et pornographie se confortent en réalité mutuellement.
Aux Etats-Unis, où le féminisme a pris une forme légale plus tôt, une étude statistique indique que 40% des "harceleurs sexuels" sont... des femmes ; encore un peu et l'égalité sera parfaite.
+ La rédaction de "Siné-Mensuel", dont le dernier numéro vient de paraître, se plaint de la censure par Facebook de sa "Une" (signée Berth). Mais "Facebook" est un réseau social privé, libre de définir ses propres conditions d'usage.
D'ailleurs Facebook est confronté à son utilisation par des réseaux de prostitution. Le problème qui se pose ici est plutôt celui de la maîtrise d'un outil technique gigantesque ; la censure est en effet en grande partie automatisée sur Facebook, et ce réseau mondial fait face à des exigences différentes en matière de censure selon les pays.
+ Le dernier numéro du magazine "Etapes graphiques" (n°240) consacre un article illustré à l'art de Siné. Celui-ci n'a pas seulement une dimension satirique, mais aussi "graphique". Siné avait entamé une carrière dans la publicité, où un soin particulier est requis en matière de composition (du dessin et du slogan).
+ Dans le n° de "Fluide-Glacial" du mois de novembre, Isa a eu la bonne idée de faire de l'académicien Alain Finkielkraut un personnage de bande-dessinée. Non seulement parce que Finkielkraut condamne toute la BD avec des arguments aussi étoffés que la trame d'un album de "Tintin", mais aussi parce que la télévision, grâce à laquelle cet essayiste libéral s'est rendu célèbre, a le don de transformer ses acteurs en personnages de fiction.