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+ Petite anthologie de (bonnes) BD parues en 2019, dont vous pouvez retrouver les critiques dans l'onglet "kritik" de ce blog, ou bien "actualité".
Dans l'ordre : "La Tournée", par Andi Watson ; ed. çà & là.
- "L'amusant Musée", par Jean-Luc Coudray & Isabelle Merlet ; éd. Wombat.
- "A bord de l'Aquarius", par Marco Rizzo & Lelio Bonaccorso ; éd. Futuropolis.
- "Orwell", par Christin & Verdier ; éd. Dargaud.
+ Les autorités culturelles, le ministre de la Culture Franck Riester en tête, ont décrété l'année prochaine 2020 "année de la bande dessinée". Cette mesure destinée à soutenir les auteurs de bande dessinée laisse une partie d'entre eux sceptiques, qui réclament des mesures plus concrètes.
Quelques auteurs et scénaristes ont même signé il y a quelques mois la pétition "Nous ne sommes pas dupes" de soutien au mouvement des Gilets jaunes, mouvement de défiance vis-à-vis des élites politiques, mais aussi culturelles, regroupées à Paris.
+ Xavier Bureau alias Burlingue, est un dessinateur de presse et un peintre méconnu. De petites expositions de ses dessins et gouaches sont régulièrement organisées à Paris.
Caricature par ZOMBI
+ Cabu détestait Jacques Chirac ; pas autant qu'il détestait François Mitterrand (en électeur de gauche cocufié), certes, mais en amoureux de Paris le caricaturiste reprochait au maire Chirac d'avoir abîmé la capitale en la livrant aux industriels du BTP, ce qui revient à placer une jolie femme entre les mains d'un proxénète.
"Revoir Paris", le meilleur album de Cabu (1996, au Seuil), n'est pas seulement un pamphlet contre Jacques Chirac, mais c'est aussi ça.
En vieillissant Cabu se laissa séduire par l'équipe municipale suivante, non moins guidée par la folie des grandeurs bétonnées (camouflée derrière "l'esprit olympique"). Bertrand Delanoë consacra à son ami Cabu une exposition à l'Hôtel de Ville.
E.O. de Gaston Lagaffe par Franquin & Jidéhem, estimée entre 250 et 300 euros.
+ A la rubrique "Argent", "Le Monde" titrait récemment (16 sept.) : "La bande dessinée ou le marché de la nostalgie".
En effet, d'après l'expert Eric Leroy (Artcurial) interrogé : "Les bandes dessinées anciennes, c'est un marché de la nostalgie ; les collectionneurs cherchent à retrouver l'objet d'époque, celui qui les a séduits."
Mais cet expert est pessimiste quant à l'évolution de ce marché : "Il a été très porteur pendant vingt ans, mais je crois qu'il est arrivé à maturité. Et je ne le vois pas repartir avec les nouvelles générations qui lisent peu ou sur tablettes, et le manque de journaux supports de cet univers, comme l'étaient Spirou ou Tintin (...)."
Il ne faudrait pas oublier l'aspect purement spéculatif, de placement financier, caractéristique de l'art contemporain, qui en fait une "vitrine du capitalisme" ; il explique aussi les records de prix atteints par certains objets de collection dont l'intérêt est minime sur le plan plastique.
K. Marx emploie l'expression parlante de "fétichisme de la marchandise", qui résume à elle seule la dimension religieuse de la culture contemporaine.