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Caricature par WANER
Capucins cherchant le chemin du bordel (détail).
+ Le musée de Flandre à Cassel (près de Hazebrouck), expose des scènes de fêtes paysannes par des suiveurs de Pieter Brueghel (jusqu'au 14 juillet) ; le succès de ces scènes de genre stimula leur production après la mort de P. Brueghel l'Ancien.
On est tenté de faire le rapprochement entre l'art de Brueghel et la bande dessinée, non seulement pour des raisons géographiques, mais aussi à cause du caractère narratif et archaïsant de cette peinture. En effet Brueghel propose de telles images satiriques à une époque où les maîtres italiens du dessin rayonnent au-delà de l'Italie, dont l'influence est remarquable sur A. Dürer ou H. Baldung.
Ces scènes sont parfois jugées "grivoises" par le spectateur contemporain, dans le contexte actuel d'une sexualité puritaine ou aseptisée ; mais au début du XVIIe siècle, outre l'habileté du peintre, elles étaient appréciées surtout pour leur côté satirique. La persistance de la culture paysanne derrière le vernis des valeurs chrétiennes est soulignée de façon comique.
Il est plus difficile de dire si les auteurs penchent comme la peinture apocalyptique de Jérôme Bosch du côté de la foi chrétienne, ou s'ils se contentent de pointer l'hypocrisie sociale ambiante, d'autant qu'il ne s'agit pas ici d'une inspiration originale.
On pourrait imaginer une bande dessinée qui souligne le décalage entre la morale officielle des "droits de l'Homme" et la réalité plus proche du darwinisme social.
- A écouter sur le site "Art District", une interview de la commissaire de l'expo. par Julie Chaizemartin.
Esquisse pour Buscavidas par Breccia.
+ En cherchant des informations sur Albert Breccia et Carlos Trillo, dont la série "Buscavidas" vient d'être publiée en album par Rackham (critique dans "Zébra"), j'ai découvert, outre le site soigné consacré à A. Breccia, un site dédié à la BD argentine "Todo Historietas" qui est une mine d'informations.
Dessin d'humour signé Cambon.
+ Pour en finir avec Notre-Dame (ou presque), il faut dire que l'architecture est un art "séquentiel". L'opéra Garnier, de style Napoléon III, récemment rénové à grand frais, faillit être rasé quelques années plus tard pour faire place à la basilique du Sacré-Coeur.
Surnommée "l'étron" par certain poète, une candidate malheureuse à la mairie de Paris proposa de raser la Tour Montparnasse en cas de victoire ; les monuments récents ne sont pourtant pas légion dans Paris.
Lorsque Victor Hugo remit Notre-Dame de Paris au goût du jour, elle était presque devenue une ruine et loin d'être l'aspirateur à touristes qu'elle est devenue après. Dan Brown a relancé la mode avec son "Da Vinci Code" ; comme quoi les mauvais romanciers font une fixette sur Notre-Dame.
+ Sitôt l'incendie de Notre-Dame de Paris éteint, les débats passionnés autour de sa restauration vont bon train. Faut-il reconstruire la flèche ajoutée par l'architecte Viollet-Le-Duc au XIXe siècle, ou revenir à une forme plus ancienne ?
C'est l'occasion de faire observer combien la culture moderne est médiévale et irrationnelle, s'éloignant manifestement du projet des "Lumières" de substituer à la fiction religieuse la raison.
Les journaux parlent trop hâtivement du "goût de l'Histoire" des Français en cette circonstance ; le but de l'architecture est en effet de faire rêver, à l'opposé de l'Histoire et des historiens qui se concentrent sur la réalité.
Shakespeare, qui est le plus emblématique de tous, fait table rase du moyen âge ; il n'y a pas un aspect caractéristique du moyen âge que Shakespeare n'a pas réduit en cendres, ce qui en fait du même coup l'auteur le moins susceptible d'être qualifié de "moderne" (au passage on voit que l'hypothèse d'une "culture européenne" est très fragile).
La bande dessinée, art médiéval et moderne à la fois, s'est emparée à de nombreuses reprises du thème de Notre-Dame (ici dessinée par Seron dans une série intitulée "Les Petits Hommes").
Ci-dessous, caricature par Ulys des "saints" Pinault et Arnault, bourgeois qui se sont empressés de faire don d'une partie de leur fortune, espérant obtenir ainsi l'indulgence du peuple qu'ils gouvernent à travers leurs journaux.
+ Signalons la publication récente (aux éds Allia) d'un long entretien donné par Yvan Le Louarn, alias Chaval, à Pierre Ajame (Louarn = renard en breton).
Chaval, dont la notoriété fut celle d'un Cabu (avant l'assassinat), passe pour un humoriste misanthrope et mélancolique, peut-être à cause de son suicide et de son trait noir charbonneux ? Il révèle pourtant dans son bouquin des influences qui ne sont pas ou peu misanthropes : Mark Twain, Charlie Chaplin et Alphonse Allais.
Les peuples optimistes n'ont pas d'auteurs satiriques, ils ont surtout des dictateurs.
+ Si le premier numéro de "Siné-Madame" était paru un 1er Avril, on aurait pu croire à un canular. Mais non, il sort seulement en kiosque aujourd'hui (8 p./2,30 euros), présenté comme le fruit posthume de la rencontre entre Isabelle Alonso et Siné.
A ce que je crois comprendre (une femme à gros QI me rectifiera si je me trompe), "Siné-Madame" se fait fort de combler le fossé d'incompréhension entre les hommes et les femmes de gauche. J'en déduis que la "partouze" serait de droite.
La Semaine de Zombi. Mardi.