Caricature par ZOMBI
fanzine - Page 107
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Caricature Emmanuel Macron
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Revue de presse BD (381)
+ "Les Cahiers de la Bande dessinée" (n°12 - oct.-déc.) s'interrogent : "La BD doit-elle entrer au musée ?" ; question bien théorique puisque cela fait déjà quelques années que la BD a été "récupérée". Curieusement "Les Cahiers", qui se veulent critiques, n'étudient pas ce procédé d'appropriation par les élites culturelles d'un genre naguère méprisé.
Ces élites culturelles assignent à l'art ou la culture une fonction religieuse, suivant la méthode de la propagande catholique ; on pourrait parler de "reliques" à propos de certaines oeuvres d'art qui, détachées de leur contexte religieux, n'en sont pas vraiment (comme "L'Urinoir" de Duchamp ou telle ou telle planche de BD signée Hergé).
K. Marx parle de "fétichisme de la marchandise", et il s'agit bien de ça, d'un fétichisme institutionnalisé, analogue à celui que développent les grandes marques industrielles par le biais du "marketing". La culture est la religion du snob.
Diderot fut un des premiers prêcheurs de cette religion, qui non sans duplicité recommandait d'inculquer la vertu au peuple grâce à des oeuvres qui le laissaient froid.
Cette fonction religieuse aboutit à la dévitalisation de l'art, qui devient aussi ennuyeux que du papier-monnaie ou qu'une conférence sur la grammaire de la bande dessinée à la Sorbonne. Le musée est le cimetière de la BD.
- Peindre, c'est ma défonce à moi ! Jijé (paysage costazuréen)
+ François Deneyer vient d'écrire et publier la première biographie de Joseph Gillain (1914-1980), alias Jijé ("Joseph Gillain, Une Vie de Bohème", éd. Musée Jijé, 2020).
Les amateurs de BD franco-belge savent le rôle crucial joué par Jijé pour adapter le genre des comics américains au goût belge plus "naturaliste". Jijé joue en rôle secondaire en comparaison de Hergé, plus rigoureux et plus attaché à faire de la bande-dessinée un art à part entière, au prix de certaines mystifications ("Tintin" est le fruit d'un travail collectif et non individuel, en particulier sur le plan crucial du scénario).
Jijé pour sa part se satisfaisait de son statut d'artisan et ne courait pas après la gloire. La grande affaire de Jijé n'était pas la bande dessinée mais la peinture. Il considérait la BD comme un gagne-pain honorable.
- Cette archive vidéo de la télé belge permet de se faire une idée de "l'homme Jijé", en particulier de sa culture paysanne. Le journaliste qui l'interroge insiste sur la religion (catholique) de Jijé, mais le "puritanisme" de Jijé prête à sourire car c'est un des auteurs de BD les plus érotiques et sensuels, dessinant comme les auteurs de comics américains ne savent pas.
Le dégoût de la pornographie exprimé par Jijé dans ce reportage est assez logique car la pornographie est une culture industrielle. Jijé préférait l'anatomie à la mécanique, bien qu'il ait dessiné aussi des avions de chasse.
+ Frédéric Lefebvre, ex-ministre de N. Sarkozy, relance (pour la énième fois) le magazine "Pif-gadget", véritable carton dans les années 60, qui contribua à financer le Parti communiste français, alors déjà réduit à l'état de machinerie politicienne.
En 2021 "Pif" n'est plus "communiste", il est bien sûr "100% écolo" puisque c'est le dernier gadget idéologique en vogue.
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1948-2021
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Caricature Brexit
Caricature par ZOMBI
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Comic-strip by Reyn (21)
Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM
- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.
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Cabu vs Daumier
En guise de revue de presse cette semaine, le script d'un débat au sein de la rédaction de "Zébra" : Heldar estime que Cabu vaut bien Daumier, tandis que Zombi, lui, argumente en faveur de la supériorité de Daumier sur son "héritier".
HELDAR : Vraiment pas mal le dernier Cabu ("Le Rire de Cabu", ed. Michel Lafon) ; Cabu est bien "notre" Daumier. Bien sûr la comparaison est boiteuse parce qu'esthétiquement Daumier est un cran au-dessus, mais pour la variété de sa caricature politique et le comique de ses légendes, Cabu est très supérieur (pas difficile, d'ailleurs !)
ZOMBI : La variété ? Non, Daumier dépasse nettement Cabu ; d'abord Daumier est contemporain de l'âge d'or de la presse, de Paris "capitale des beaux-arts" ; Cabu, lui, est contemporain d'un monde américanisé, où le dessin et la satire n'ont plus leur place. Cabu n'a pas son Baudelaire, il est isolé, presque incompris - la preuve : les gogos "Tous Charlie" qui pleurent Cabu comme un martyr et déposent des "ex-voto" Place de la République !
Et puis Cabu a beaucoup trop dessiné le personnel politique ; or la politique ne passionne en 2020 que les intellos. A cause de la télé, de la presse quotidienne, de l'école, le quidam est forcé de s'intéresser à la politique, mais en réalité il n'y a rien de plus ennuyeux que la politique contemporaine, sauf la musique électronique. Cabu rend un peu moins assommant le jeu de ping-pong politicien (exactement comme Trump).HELDAR : Tu es sévère pour Cabu... Sed contra... La politique sous Louis-Philippe (1830-1848) était encore plus ennuyeuse qu'aujourd'hui !
ZOMBI : Oui, et Daumier en a bien résumé l'ennui. J'ai vu ses têtes de parlementaires récemment dans la vitrine d'un antiquaire - des copies ; ils sont tous déjà là : Mitterrand, Sarkozy, Hollande, Le Pen, Mélenchon... On crève déjà d'ennui. Le meilleur de Cabu, c'est du Daumier. Le meilleur de Cabu, c'est la caricature de Paris, sa ville chérie, vendue aux industriels du BTP par ce maquereau féministe de Jacques Chirac.
HELDAR : Cabu, comme Bretécher d'ailleurs, est quand même moins nul que la sociologie des snobs bobos...
Propriétaire parisien saluant son locataire, par H. Daumier.
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Caricature Julian Assange
Caricature par ZOMBI