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sans-culotte

  • Revue de presse BD (306)

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    + Xavier Bureau alias "Burlingue", qui contribue de temps en temps au fanzine Zébra, expose comme chaque année un échantillon de sa production d'aquarelles figuratives ou abstraites (Galerie des Patriarches, Paris Ve, jusqu'au 15 mars).

    Burlingue aime notamment détourner des motifs décoratifs ou enfantins en y introduisant la facétie ou la satire.

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    + "La censure serait une excellente chose si elle n'était pas systématiquement confiée à des imbéciles." disait E. Waugh ; cette citation d'un romancier anglais a le mérite de souligner que le problème de la liberté d'expression est un problème extra-juridique.

    La comparaison du droit américain au droit français est nettement à l'avantage des Etats-Unis où même les opinions "antisionistes" peuvent être exprimées librement.

    Mais les Américains savent très bien s'organiser pour exercer des pressions commerciales sur un éditeur et empêcher la parution de tel ou tel livre ou film. Cette censure larvée "démocratique" est au moins aussi efficace que la censure officielle de type "jacobin".

    L'éditeur américain "Vertigo" (DC-Comics) a renoncé à la publication de "Second Coming" ("Second Avènement"), une BD mettant Jésus-Christ en scène, semble-t-il sous la pression de 200.000 signataires d'une pétition qualifiant l'ouvrage de "blasphématoire". Les auteurs, Mark Russell et Richard Pace, indiquent pour leur part avoir refusé de procéder aux corrections de l'éditeur pour ne pas dénaturer leur BD et avoir récupéré par conséquent leurs droits.

    Les pétitionnaires argumentent que Jésus-Christ ne peut pas être placé sur le même plan qu'un super-héros, sans risquer de provoquer le trouble dans l'esprit de leurs enfants. M. Russell se défend d'une intention blasphématoire, disant avoir voulu confronter le message chrétien à la culture opposée des super-héros, basée sur le spectacle de la violence.

    Il ne faut pas oublier qu'en France une censure similaire provient de l'Education nationale où le roman national est enseigné et la critique du récit républicain largement censurée. Les promoteurs de la "culture européenne" ne disent pas quelle version de la Révolution française on enseignerait pour faire place aux thèses allemandes ou britanniques sur le sujet.

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    Une de "Le Sans-Culotte" (depuis 2007) par Philgreff

    + Les "Inrockuptibles" consacraient en 2018 un article à la TPPR (très petite presse régionale), qui survit localement difficilement grâce à quelques milliers d'abonnés : "Marsactu" (Marseille), "La Lettre à Lulu" (Nantes), "La Galipote" (Auvergne), "Le Sans-Culotte" (Vendée), etc.

    Sur le modèle du "Canard enchaîné", ces très petits journaux publient de nombreux dessinateurs, souvent en Une ; indirectement cette petite presse souligne le manque d'indépendance de la presse au plan régional : "Qu'ils soient en Alsace, en Auvergne, dans le Sud ou dans l'Ouest, tous partent du même constat : un manque d'enquête au niveau local et un manque d'indépendance de la PQR."

  • Revue de presse BD (294)

    + Manifestation de défiance vis-à-vis des élites politiques et morales, le mouvement des Gilets jaunes awebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,novembre,2018,#giletsjaunes,charlie-hebdo,félix quelques points communs avec l'élection de Donald Trump...

    A propos des Gilets jaunes, l'hebdomadaire "Marianne" titre : "Cette France qui pue le diesel", soulignant ainsi le dégoût que les Gilets jaunes inspirent aux "bobos" - les mêmes qui se bouchent le nez en parlant de Donald Trump et son électorat.

    Les Gilets jaunes contribuent en effet comme Donald Trump au discrédit de la presse et des médias dans l'opinion publique. Lors de la campagne de Trump comme à l'occasion des manifestations des Gilets jaunes sur des lieux emblématiques de la société de consommation, les médias sont apparus assez clairement comme un rouage essentiel du gouvernement de la majorité des citoyens par une minorité d'entre eux (grâce au pouvoir des mots, et non des images comme on entend parfois).

    Il n'est pas certain qu'Emmanuel Macron aurait été élu sans l'appui des médias. La plupart des électeurs déçus d'E. Macron sont conscients du rôle prescripteur joué ici par la presse.

    Les médias prouvent simultanément que la démocratie existe et qu'elle n'existe pas. De même on pourrait prouver que la presse désinforme autant qu'elle informe. C'est exactement la même ambiguïté qui traverse la société de consommation, présentée comme un idéal de bonheur par une petite élite dirigeante, tandis que quelques esprits dissidents la dépeignent au contraire comme la formule de l'esclavage.

    - Deux pièges sont tendus aux Gilets jaunes : le premier piège est celui de la violence (quand elle n'existe pas, les médias l'inventent) ; le second piège est celui de l'espoir politique. Le capitalisme et la mondialisation qui en résulte apparaissent largement comme un "nouveau destin" à travers l'étude que Marx en a fait. Or le destin est, par définition, sans issue. Marx lui-même n'en propose quasiment pas (c'est le seul point où il se montre lyrique).

    Paradoxalement on peut tirer une conclusion bien plus individualiste que politique de la critique marxiste, d'autant plus que le citoyen-consommateur ne se connaît visiblement pas et qu'il est dépossédé de lui-même par les nouveaux instruments au service de la politique de consommation, dont les médias et l'argument culturel font partie, trahissant leur objectif démocratique déclaré.

    + "Charlie-Hebdo", après avoir soutenu le candidat E. Macron lors du scrutin présidentiel, en le présentant comme un rempart contre le fachisme, donne cette semaine un dessin de Une (par Félix, ci-dessus) à la fois plus nuancé et plus satirique.

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    + Le caricaturiste suisse francophone Chappatte, qui publie ses dessins dans la presse allemande et américaine, aime bien jouer avec les codes de l'idéologie française. Il l'avait fait après l'attaque contre la rédaction de "Charlie-Hebdo" en publiant un dessin où l'on voyait des islamistes radicaux approuver les paroles guerrière de la Marseillaise républicaine. Il récidive avec ce dessin (in : "Le Temps", 23 novembre) où il place un Sans-culotte à côté d'un Gilet jaune ("Insoumission française").

    La comparaison avec "Mai 68" paraît plus proportionnée.

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    + Il n'y a guère de personnalité plus identifiable au roman national français que Victor Hugo, dont la figure nous apparaît aujourd'hui comme lissée par des décennies de sermons scolaires.

    La bibliographie de V. Hugo montre un auteur pas ou peu satirique, contrairement à de grands noms de la littérature française tels que Rabelais, Molière ou Voltaire. De là vient peut-être qu'il est si consensuel ? C'est sans doute parmi les hommes de lettres que le consensus autour de Hugo est le moins large, certain lui faisant grief de son engagement politique (Musset), un autre lui reprochant son manque de profondeur en comparaison de Goethe ou Shakespeare (Baudelaire).

    Une exposition en cours à la maison de Victor Hugo (-6 janvier) rappelle qu'il fut beaucoup caricaturé dans la presse, l'accusation d'opportunisme politique revenant souvent. Le caricaturiste André Gill l'a représenté (ci-dessus) vêtu comme une sorte de mage inspiré d'une religion plus ou moins ésotérique, peut-être un mélange de catholicisme, d'anticléricalisme, de républicanisme et de tables tournantes typiquement français ?