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françois boucq

  • Revue de presse BD (429)

    - La revue de presse hebdomadaire est consultable en ligne sur Getrevue.

    - On peut s'abonner à cette formule gratuitement et recevoir la revue de presse directement dans sa boîte e-mail.

    - Au programme cette semaine :  1. Les Refroidis de Gustave Jossot ; 2. La science-fiction de Jean-Claude Mézières ; 3. Aux origines de la Ve République par Juncker et Boucq ; 4. Caricature par Zombi.

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  • Revue de presse BD (194)

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    + Bande-dessinée et caricature, proches par la technique -de nombreux dessinateurs ont la "double casquette" de bédéastes et de caricaturistes-, s'opposent parfois néanmoins ("Charlie-Hebdo" contre "Pilote"); de plus en plus d'auteurs, qui se cantonnaient auparavant à la BD, s'essaient depuis peu à la caricature; l'attentat contre "Charlie-Hebdo" a sans doute été un déclic. Mentionnons par exemple François Boucq (dont le style surchargé se prête assez mal au dessin de presse), Jacques Tardi (dans "Siné Hebdo" de juin 2016, ci-dessus) ou Zep.

    + Frappé par un AVC, le caricaturiste Maëster ("Soeur Marie-Thérèse des Batignolles"/"Fluide Glacial") a réclamé et obtenu du soutien afin de pouvoir payer ses soins et sa rééducation. En trois jours, il a collecté près de 15.000 euros.

    + A la veille de l'Euro de football, soulignons que le sport professionnel est un véritable fléau puisque vecteur de démagogie, de nationalisme (la religion la plus meurtrière de tous les temps), d'expérimentations médicales sur des cobayes humains, de gaspillage des ressources humaines, etc.

    H. Arendt fait remarquer la part croissante que prennent les choses inutiles dans la culture de masse totalitaire ; contre la vanité du sport professionnel, l'équipe du journal satirique Zélium propose un numéro spécial "Sport, bizness et jeux de dope" très utile (vendu dans certains kiosques). On attend avec impatience un numéro spécial "Intellectuels et philosophes", afin de brocarder une autre branche du culturisme.

    + Les trois jeunes gagnantes du premier prix littéraire "Charlie-Hebdo", décerné le 8 juin dernier (et qui départage 1300 candidats au total), ont reçu chacune un chèque de 1000 euros. On peut lire leurs compositions sur le thème de "Et si on remplaçait le bac par..." sur le site du prix. C'est un bel exemple du cynisme de la jeune génération, qui traîne les pieds quand il s'agit de passer le bac mais se porte volontaire dès lors qu'une prime substantielle est en jeu !

    + Le musée de la presse de Washington a tenu à honorer la rédaction de "Charlie-Hebdo" parmi une vingtaine de journalistes tués dans l'exercice de leur fonction. L'opération de récupération, approuvée par l'ambassadeur de France à Washington, saute aux yeux ; s'ils détenaient bien la carte de presse, les caricaturistes de "Charlie-Hebdo" étaient des journalistes à part, en raison de leur manière de traiter l'actualité et surtout à cause de leur indépendance vis-à-vis des grands groupes industriels, souvent liés à l'industrie de l'armement, qui financent la presse. Le musée de Washington a mis dans le même sac des journalistes de la télé américaine assassinés par un de leurs collègues dans une crise de folie.

    + Frédéric Lordon est un des orateurs du mouvement "Nuit debout", qui organise des débats politiques sur la Place de la République à Paris. "Comme ça fait un peu con de parler de politique et de ne rien proposer de concret, Frédéric se croit obligé, pour finir, de lancer l'idée folle d‘une récommune. Déjà, le nom est moche, croisement bâtard entre république et communisme. Ensuite, ça ne marchera que sur le papier. (...)" Colimasson, une jeune lectrice férue de Spinoza et Marx a lu "Capitalisme, désir et servitude", et en rend compte sur son blog. 

    + La gravure ci-dessous, signée Edouard Gordon Craig, est extraite d'une édition illustrée du "Hamlet" de Shakespeare, prince des auteurs satiriques, dont c'est le 400e anniversaire de la disparition cette année.

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  • Revue de presse BD (136)

    Extraits de la revue de presse illustrée publiée dans l'hebdo Zébra.

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    + David Alliot, auteur de plusieurs ouvrages sur L.-F. Céline, explique en détail dans le dernier "Bulletin célinien" (n°371, février 2015), comment il est parvenu à convaincre Cabu, hostile à Céline, d'illustrer un de ses bouquins: "Contacter Cabu tenait du jeu de piste. Est-il besoin de préciser que le dessinateur était réfractaire à toute forme de téléphonie mobile ? (...). Lors de notre première rencontre, je lui explique quel genre de dessin je souhaite obtenir. Dans un premier temps Cabu est dubitatif. Céline, ce n'est pas son auteur préféré. Certes, il avait lu naguère Voyage au bout de la nuit, et Mort à Crédit, mais il était gêné par ses écrits antisémites et l'aspect ratiocineur du personnage. (...) A l'entrevue suivante, il était en train de terminer le deuxième dessin (...). Il m'avoua également qu'il avait longuement hésité avant d'accepter de les faire. "Tu peux dire pourquoi un auteur qui écrit de si belles choses peut aussi vociférer des horreurs pareilles". Et Cabu de terminer le dessin : "Tu vas me faire virer du Canard avec des trucs pareils" me reprocha-t-il, avec un grand sourire et un clin d'oeil."

    On n'est pas obligé de partager l'opinion du rédacteur en chef du "Bulletin célinien" (Bruxelles), M. Laudelout, sur Céline, Cabu et la France. D'après Laudelout, les rédacteurs de "Charlie-Hebdo" abhorrent ce qui est typiquement français. Mais le "beauf" de Cabu n'est pas plus français que le gouailleur Coluche, tel titi parisien ou L.-F. Céline (qui n'a rien d'un beauf ou d'un bidochon). Le beauf est plutôt le produit des "Trente glorieuses". De même on ne voit pas en quoi Céline exalte la "classe moyenne", notion au demeurant assez vague et plus statistique, politicienne que célinienne. Céline exalte les "milieux humbles", persuadé que leur mode de vie fruste constitue une chance de s'élever au-dessus de l'instinct (très loin par conséquent des promesses d'enrichissement faites aux beaufs par les politiciens en échange de leurs suffrages).

    + La presse fête en ce mois de février les cent dix ans de la naissance de Bécassine dans la "Semaine de Suzette". Invention de la rédactrice en chef de cette publication destinée aux fillettes (dessinée par J.-P. Pinchon), Bécassine est encore plus détestée des Bretons que Tintin l'est des Congolais. Bécassine symbolise en effet, au même titre que le tirailleur sénégalais jovial des publicités pour la marque de chocolat Banania, les bienfaits de la colonisation.

    On peut vérifier que l'hostilité des Bretons ne faiblit pas, sur les forums en ligne de la presse magazine, où certains signifient leur désapprobation et semblent rester sourds aux tentatives de réhabiliter Bécassine. On s'y dispute même sur le nombre de soldats bretons morts pour la France en 14-18.

    + Le dessinateur américain Robert Crumb, qui a une passion pour les femmes super-trapues (il est lui-même squelettique), a donné un pastiche inachevé de Bécassine, s'excusant en préambule auprès du dessinateur Pinchon de fantasmer sur un personnage en principe conçu pour ne donner aucune prise aux rêves érotiques).

    Comme R. Crumb s'est exilé en France depuis 1991, le magazine new-yorkais "The Observer" lui a demandé des explications sur "Charlie-Hebdo".

    - Est-ce qu'il y a quelque-chose aux Etats-Unis, dans notre histoire, qui se rapproche un tant soit peu de "Charlie-Hebdo" ?

    - Les comics "underground", dans les années 70. Mais aujourd'hui, je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de ce genre aux US. Le truc avec "Charlie-Hebdo", c'est que ça a commencé en 1969. La bande de types qui travaillait dans cet hebdo, ils ont tenu le coup pendant des décennies ! Ces types sont plutôt âgés, vous savez, des vieillards pour la plupart. (...) Les auteurs de BD sont pour la plupart d'entre eux des types très âgés. Ils critiquent aussi beaucoup la gauche. Ils disent que la gauche n'est qu'une bande d'hypocrites, d'embobineurs, d'opportunistes, tout ça. Mais de manière générale, ce sont plutôt des sympathisants de gauche à "Charlie-Hebdo". Quoi qu'il en soit, ça paraissait toutes les semaines. Chaque semaine. Et les gens jetaient un coup d'oeil et se marraient (...).

    - Ils avaient des bureaux et du personnel - ils semblaient avoir des moyens financiers corrects...

    - Ouais, j'ai lu récemment qu'ils étaient subventionnés, en particulier après cet attentat de 2011, ils étaient subventionnés par de plus grosses publications. Des trucs "mainstream" à succès. C'était comme une vieille institution assez radicale, vous voyez le genre. Ouais, ça n'existe pas aux US, il n'y a rien dans ce genre. Et ça a duré tellement longtemps, vous savez. Et ils continuent. Ils ne vont pas s'arrêter."

    R. Crumb ajoute qu'il n'a pas hésité une seconde à répondre à la demande de "Libé" de faire un dessin après l'attentat. Il ne voulait pas se dégonfler. Mais il voulait aussi à tout prix éviter de faire un dessin dans le genre "héroïque", comme il y en a eu tant. Il redoute que les autorités françaises en profitent pour durcir leur attitude vis-à-vis des ressortissants de confession musulmane, comme aux Etats-Unis après le 11-Septembre.

    + Dominique-Strauss Kahn, pour le procès du Carlton de Lille, à défaut de Cabu, qui s'adonna quelques fois à ce type d'exercice, est croqué par François Boucq. Il n'est pas rare que les politiciens survivent surtout dans la mémoire du public à travers les caricatures qui ont été faites d'eux, telles les variations de Daumier sur Louis-Philippe, transformé en poire par le roi de la caricature.

    + Joann Sfar, ex-"Charlie-Hebdo", publie désormais ses carnets dans le "Huffington-Post" ; comme Michel Houellebecq ou feu G. Wolinski, Sfar aime bien mêler considérations sur l'actualité & histoires de coeur ; il semble qu'au "Huffington Post", on apprécie tout particulièrement les artistes jaculatoires.

    Le "Huffington Post" ou le site "Euronews" publient quelques images du concours de dessins anti-américains et anti-israéliens organisé par un quotidien iranien en réponse aux caricatures islamophobes. Le niveau est assez faible, tout comme les caricatures du prophète. Les dessinateurs, en majorité iraniens, se contentent de renvoyer à la figure de leurs détracteurs les accusations de fachisme ou de nazisme.