coronavirus - Page 19
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Le Strip de Lola
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Revue de presse BD (353)
Caricature de Dilem dans "Charlie-Hebdo".
+ En matière de confinement et de surveillance policière, "Charlie-Hebdo" avait quelques années d'avance sur la plupart des Français !
Ses dessinateurs et caricaturistes ont le bon goût (républicain) d'épargner à la police et à l'armée leurs sarcasmes en ces temps troublés où la discipline peut sauver des vies.
Dans les colonnes de cet hebdo (25 mars), Inna Schevchenko, écrit, dans un article intitulé : "Epidémie de totalitarisme" : "(...) Si, après l'épidémie de coronavirus, ces mesures d'urgences sont normalisées et non levées, rester chez soi pourrait alors devenir pour beaucoup de gens un moyen de se prémunir non seulement du virus, mais aussi de la répression."
On comprend en lisant le corps de l'article que la militante féministe parle de la Russie de Poutine et de la Chine, non de la France d'Emmanuel Macron, pays de la liberté d'expression garantie par la constitution. Ouf, on l'a échappé belle !
Caricature de Chappatte dans "Le Canard enchaîné".
+ "Le Canard enchaîné" quant à lui continue de paraître mais à dû réduire sa pagination, "la faute au virus". Ceux qui croyaient l'imprudence politique la principale cause de ce gigantesque bazar sont ainsi détrompés.
"Le Canard" se fait un devoir de traquer les "fake news" qui infestent les réseaux sociaux, comme l'annonce du déploiement de l'armée dans Paris pour botter les fesses des Parisiens récalcitrants à penser que les solutions du gouvernement sont les meilleures pour lutter contre la connerie.
Hommage par C. Blain à A. Uderzo.
+ Albert Uderzo est mort avant-hier dans son sommeil à 92 ans et repose désormais après une vie de labeur entre quatre planches, ce qui pour un dessinateur de BD n'est guère dépaysant.
Il emporte malheureusement avec lui dans la tombe le secret de la potion magique qui lui procura une capacité de travail et une immunité "hors normes".
Caricature par Naumasq.
+ Certain humoriste (cf. ci-dessus) témoigne que le terrible coronavirus qui fait mettre un genou à terre à l'économie mondiale aurait a contrario pour effet de stimuler l'humour et l'impertinence.
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L'année de la BD
Caricature par ZOMBI
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Caricature Confinement Coronavirus
Caricature par ZOMBI
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Caricature Confinement
Caricature par l'Enigmatique LB (à lire aussi dans "Marianne")
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Revue de presse BD (352)
Les Animaux malades de la Peste, illustration par Jean Effel.
+ "Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur, Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom), Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n'en voyait point d'occupés, A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. (...)"- La morale de la deuxième fable du livre VII du second recueil de fables publié en 1676 par Jean de La Fontaine est célèbre : "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."
Hélas on constatera au cours de cette crise du coronavirus -économique, avant d'être sanitaire- que la démocratie n'a pas rendu La Fontaine ni les "jugements de cour" caducs. Les plus démunis et les moins responsables de cette nouvelle crise économique pourraient bien être désignés coupables par les médias (qui jouent le rôle du renard dans la fable).
Le duel entre Tybalt et Mercutio, duel entre la passion et la satire.
+ Le mot "guerre", prononcé avec gourmandise par le chef de l'Etat lors d'une allocution télévisée en forme de sermon dominical (la démocratie n'a pas aboli les jésuites non plus) rime avec "censure". Celle-ci, que la compétition économique maintient à un niveau assez élevé en temps de paix, devrait s'aggraver.
Les élites bourgeoises ont nettement perfectionné la censure qui, sous l'Ancien régime, ne parvînt pas à contenir les critiques des philosophes des Lumières.
L'abrutissement des foules, soigneusement entretenu par la télévision, contribue à la censure. "La Société du Spectacle" par Guy Debord (1967) s'efforce d'élucider ce phénomène de sidération qui, s'il ne date pas d'aujourd'hui, n'a cessé de s'amplifier au cours des siècles.
Une autre pièce de Shakespeare, "Roméo & Juliette", évoque le rôle de la satire. Le personnage de Mercutio l'incarne en effet, seul à garder son sang-froid dans la ville de Vérone en proie à l'amour, mal non moins universel que le coronavirus et dont les dommages dépassent ceux causés par une épidémie. Shakespeare montre que l'amour ravage non seulement les corps, mais aussi les esprits, semant la désolation autour de lui.
L'ironie de Mercutio ne trouve aucun écho, et sa mort est une défaite de la raison face à la passion, la pulsion de mort qu'elle recèle, en quoi Shakespeare se montre visionnaire.
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Caricature Coronavirus
Caricature par ZOMBI