Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

romain

  • Revue de presse BD (141)

     Extraits de la revue de presse illustrée publiée chaque semaine en intégralité dans l'hebdo Zébra. 

    webzine,bd,gratuit,zébra,bande-dessinée,fanzine,actualité,revue de presse,hebdomadaire,2015,enchères,salon,dessin,claude gellée,le lorrain,paysage,romain,bukowski,carnet taché de vin,frédéric lewino,gwendoline dos santos,nicolas de staël,alain le saux,tomi ungerer,siné,

    Pins dans la campagne romaine par Le Lorrain (British Museum)

    + Les ventes aux enchères de planches de BD se suivent et se ressemblent, avec leurs records et leurs lots d'invendus. Tout ce cirque est favorisé par la crise et la raréfaction des placements sûrs. L'avantage avec l'art pâtissier, non moins "séquentiel" que la BD (il suffit d'observer un "mille-feuilles" ou un "Paris-Brest" de près), c'est qu'il se consomme frais, ce qui évite le genre de cérémonies un peu rances et mornes que sont les ventes aux enchères de vieilles planches de BD dépareillées.

    Le marché du dessin ancien a connu aussi une flambée des prix au cours des vingt dernières années, et une grande bourse se tient chaque année à Paris (25-30 mars 2015). Elle vaut pour son atmosphère ; on pourrait croire certains protagonistes, antiquaires ou collectionneurs, sortis d'un roman de Balzac. La présence du diable, rassurante pour les uns, inquiétante pour les autres, est presque palpable. Les dessins, pièces à vendre à des prix audacieux ("L'audace des marchands nous perdra !"), sont présentés dans de petites alcôves comme des trésors précieux, bien que la qualité soit très inégale, allant d'un petit dessin de J.-F. Millet (doué comme pas deux pour créer une ambiance nocturne avec rien - un bout de fusain), ou une caricature de Grosz, jusqu'à un croquis un mollasson de Helleu. Si un de ces sans-culottes arabes qui s'amusent à moudre des statues assyriennes déboulait au salon pour y flanquer le feu, on imagine quel scandale ça ferait !

    A noter diverses conférences et expos autour du dessin au cours de cette semaine, dont une expo consacrée à Claude Gellée, dit "le Lorrain", extraordinaire paysagiste qui fit carrière à Rome et influença plusieurs générations de peintres par sa façon de s'approprier le morceau de nature qu'il dessine.

    Lire la suite

  • L'Enéide**

    «L’Enéide» est-elle chiante ? Auteur d’une nouvelle traduction du poème épique de Virgile, Paul Veyne tente dans sa préface dewebzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,l'enéide,paul veyne,karl marx,latin,romain,super-héros,métempsycose,virgile,achille nous convaincre que ce long poème latin est encore digne d’intérêt au XXIe siècle. Après tout, les super-héros continuent de passionner une partie du public, et «L’Enéide», justement, en est pleine...

    Des divers arguments avancés, la comparaison de «L’Enéide» avec les films d’action n’est pas le plus persuasif - ce genre passe à juste titre pour un des plus rébarbatifs ; les films d'action ne font qu'assouvir le besoin de mouvement des employés de bureau ou des plantons astreints à la passivité pour gagner leur vie.

    L'argumentaire esthétique est, de surcroît, plutôt confus :

    «Si le lecteur aime la musique classique ou la peinture italienne, il aimera l’Enéide.», écrit-il, tout en rapprochant Virgile du «moderne Baudelaire».

    Classique et moderne, en somme Virgile a de quoi satisfaire un maximum de clients.

    P. Veyne ne cache pas que le long poème religieux et patriotique de Virgile résulte de l’effort du poète latin pour éclipser Homère ou lui succéder. Au lieu d'un plaidoyer "pro domo" ou d'un article publicitaire en guise de préface, le lecteur aurait aimé que Paul Veyne, "spécialiste de la culture antique gréco-romaine", lui dise si la copie de Virgile vaut mieux que l'original d'Homère - car la vie du lecteur est courte et la culture un vrai labyrinthe où l'on peut perdre beaucoup de temps.

    A cette réclame pour Virgile, P. Veyne ajoute un questionnement assez vain : - Les Romains étaient-ils, oui ou non, athées ? Prenaient-ils les mythes, toute cette poésie religieuse, au sérieux ? Ici le questionnement universitaire est cousu de fil blanc : P. Veyne ne fait rien d'autre que tenter de jeter un pont entre l'Antiquité romaine et la bourgeoisie rationaliste à laquelle il appartient, qui croit que deux et deux sont quatre, et rien d'autre. Cette démarche n'est pas plus sérieuse que celle de Mussolini.

    Si Platon était athée, se serait-il autant employé à dénigrer Homère et sa mythologie, selon lui impie ?

    Quelques extraits du bruit et de l'humeur des anciens super-héros, traduits par P. Veyne :

    «Quel dieu pourrait, à ce point, me faire connaître tant d’atrocités ? Lequel pourrait dire en vers les carnages dans les deux camps opposés, la mise à mort des capitaines à laquelle procèdent, tour à tour, dans toute l’étendue de la plaine, tantôt Turnus et tantôt le héros troyen ? Ce fut donc ton bon plaisir, Jupiter, qu’un si large mouvement jette l’un contre l’autre des peuples destinés à vivre un jour une paix éternelle ?

    Enée cueille d’un coup dans le flanc le Rutule Sucro ; ce premier combat a stoppé l’offensive troyenne, mais Sucro ne retarde pas longtemps Enée qui, de sa cruelle épée, lui transperce les côtés et la cage de la poitrine, par où le destin est le plus rapide. Turnus, lui, a mis pied à terre et aborde Amycus, jeté bas par son cheval, et son frère Diorès, qu’il frappe de sa longue lance pendant qu’il venait sur lui ; il frappe l’autre de son épée, accroche à son char les deux têtes coupées et les emporte, ruisselantes de sang. Enée envoie à la mort talos, Tanaïs et le vaillant Céthégus, tous trois dans une même rencontre, et avec eux Onitès au visage peu avenant, fils d’Echion et qui avait pour mère Péridia.»

    Enéide, Chant XII.

    L’Enéide, de Virgile (trad. et préface de Paul Veyne), Albin Michel, les Belles Lettres, 2012.

  • Revue de presse BD (64)

     

    webzine,gratuit,zébra,bande-dessinée,bd,fanzine,revue de presse,hebdomadaire,64,couple,ray sohn,guy delisle,yassine,lezinfo,laurent impeduglia,poésie,oulipienne,métro,paris,anagramme,porte de clignancourt,rue saint-maur,mycose,roy liechtenstein,pop-art,fétichisme

    + La BD ne se pratique pas seulement en solo, mais aussi en couple. Le cas de l'auteur de BD qui escorte sa compagne en mission humanitaire est de + en + fréquent ; profitant de ce qu'elle est occupée à rendre le monde meilleur, l'auteur s'adonne au reportage dessiné (Guy Delisle, par ex.) ; on peut citer aussi le cas des partenaires qui se stimulent mutuellement, pour engendrer une oeuvre commune, tels M. & Mme Ray Sohn, dont vous pouvez voir un échantillon ci-dessus, et quelques autres par là.

    + Ceux qui, contrairement à moi, ont du mal à quitter Paris plus de quelques jours parce que le métro leur manque trop, se consoleront peut-être d'avoir dû renoncer à leurs villégiatures provinciales pour retourner au turbin, à l'aide de la poésie oulipienne des noms de métros transformés en anagrammes, où "Porte de Clignancourt" donne "Plan d'égout incorrect", et "Rue Saint-Maur" donne "Utérus à marin". Et si le monde moderne n'était qu'un anagramme inventé par des poètes masochistes ?

    + Yassine, du blog "Lezinfo" dédié à l'illustration et aux illustrateurs, annonce l'expo. du 31 août au 21 sept. à Paris (XIe) des oeuvres de Laurent Impeduglia, dont il dit : "(...) C'était un des rares dans ce collectif ["Mycose"] à ne pas faire de la BD et à publier des fanzines monomaniaques avec des dessins de têtes de mort et de vélos, ou des têtes de mort sur des vélos. Il a attiré plus l'attention depuis avec ses grandes peintures, fresques superbes remplies de détails crétins ou morbides."

    Cette expo. représente une alternative au "pop-art" de papa-maman, façon Roy Liechtenstein, un peu usé désormais. D'ailleurs si la BD n'est pas faite pour être exposée dans un musée ou une galerie, il n'est pas certain que ce fut le but de Roy Liechtenstein non plus.

    + Tout l'été, le "Nouvel Obs" a diffusé un feuilleton signé Thomas Cadène : "Romain & Augustin, un mariage pour tous". Le dessin et les dialogues un peu stéréotypés donnent à ce feuilleton un côté roman-photo (bien que le roman-photo soit une littérature "légère" qui fait plutôt l'apologie de l'adultère).

    Le site belge "Actuabd" se dit surpris de la violence des débats autour du mariage gay en France. Ce qui est surprenant, c'est plutôt que le lien entre le sexe et la violence soit "oublié", au profit d'une théorie rapprochant le sexe et la guimauve/le mariage. En fait de "débats", c'est à l'instrumentalisation de deux sectarismes, opposés seulement en apparence, à quoi on assiste, suivant la bonne vieille technique populiste d'enfumage des esprits.

    Case extraite de "Romain & Augustin, un mariage pour tous."

    webzine,gratuit,zébra,bande-dessinée,bd,fanzine,revue de presse,hebdomadaire,64,couple,ray sohn,guy delisle,yassine,lezinfo,laurent impeduglia,poésie,oulipienne,métro,paris,anagramme,porte de clignancourt,rue saint-maur,mycose,roy liechtenstein,pop-art,fétichisme,romain,augustin,mariage pour tous,thomas cadène,actuabd,violence,sexe,feuilleton,adultère,roman-photo