Clocher de N.-D. en Vaux, par Cabu, tiré de ses archives.
+ "Fin 2018, Châlons a inauguré dans un joli bâtiment du XVIIIe siècle jouxtant la médiathèque une Duduchothèque, espace d'exposition, mais aussi de recherche et de rencontre (...)" : Gilles Renault dans "Libération" (4-5 janvier) relate comment la ville de Châlons-en-Champagne, sous la houlette d'un maire sarkozyste, s'efforce de mettre en valeur Cabu, gloire locale ; comme quoi les questions de "patrimoine" ont le don de réconcilier gauche et droite...
Ce papier évoque aussi la passion de Cabu -passion pas spécialement "de gauche"-, pour les vieilles pierres. Les Châlonais étaient bien "cons" pensait Cabu, d'avoir laissé démolir leurs vieilles bâtisses et leurs vieilles rues pleines de charme. Idem en ce qui concerne Paris, dont il était tombé amoureux ; Cabu en voulait à J. Chirac d'avoir livré la cité aux philistins du BTP et leur architecture indéfinie.
Mais, comme on peut apprécier les caricatures de L.-F. Céline sans être antisémite, on peut apprécier Cabu tout en ne partageant aucune de ses idées politiques, écologistes, de gauche ou libérales (pro-Obama).
La force de Céline et Cabu fut d'être des auteurs satiriques, inclassables politiquement à ce titre ; leur faiblesse fut d'avoir des idées politiques, qui heureusement ne gâchèrent pas le principal.
Gilles Renault ne peut s'empêcher de faire son devoir de curé, écrivant que Cabu et ses potes sont "tombés pour la liberté d'expression" : "Charlie" est bien plutôt tombé dans le piège de calculs politiciens qui le dépassaient. La satire a le mérite de délivrer de la pénible obligation "d'être de son temps" (maladie des régimes totalitaires).
+ Publié par la fanzinothèque de Poitiers, "Fanzinorama" est un panorama des fanzines depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui, à travers la reproduction des Unes de quelques titres représentatifs de cette culture "underground".
Il y eut les années "punk" (caca, têtes de mort et bibine), les années "prozines" (fanzines qui se hissent au niveau de la presse professionnelle), les années "égozines" (fanzines autobiographiques)... la dernière tendance, probablement pour des raisons techniques, est celle des fanzines "scolaires" ; l'internet a, de surcroît, complètement "siphonné" la culture underground.
Le point commun entre "Charlie-Hebdo" et la vogue des fanzines est qu'ils sont nés d'une insatisfaction vis-à-vis de la grosse presse, qui est devenue une véritable machine de guerre., aussi froide que les "monstres froids" qu'elle représente.