Caricature par ZOMBI
zébra - Page 10
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Nétanyahou à Paris
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L'Incroyable Histoire de Cédric Villani
La culture générale est utile pour briller dans les cocktails, aux concours administratifs et au « Trivial pursuit ». « L’incroyable Histoire des Sciences » (éd. Les Arènes BD, 2023) illustrée par Philippe Bercovici et à laquelle l’élégant statisticien Cédric Villani fournit sa caution scientifique, est un ouvrage de culture générale et non d’histoire, comme il se veut. La culture générale n’est pas moins éloignée de la science que l’ignorance.
L’occasion nous est donnée par cette bande dessinée d’approfondir la question de la vulgarisation des diverses branches de la science par la bande dessinée, car la plupart des ouvrages dans cette catégorie, rencontrant parfois un grand succès, se situent au niveau de la culture générale et non de l’histoire. Celle-ci ne résulte pas une simple compilation, mais exige un angle critique. « L’Histoire de Jérusalem », qui a cartonné récemment en librairie, est aussi un ouvrage de culture générale ; pleine d’érudition, cette BD est cependant impropre à fournir un éclairage sur l’affrontement actuel en Palestine, au nom d’un fondamentalisme judéo-chrétien, d’une part, et d’un fondamentalisme arabo-musulman d’autre part.
Dans le domaine de la science économique, la plus dure, C. Blain et J.-M. Jancovici ont réussi le tour de force de publier plus d’une centaine de pages sur la technologie nucléaire… en faisant complètement abstraction de la Guerre froide (!)… alors même que la course aux armements nucléaires est un des principaux ingrédients de ce conflit militaro- économique qui dure depuis plus d’un demi-siècle - un conflit qui n’a pas connu de répit puisque les raids américains sur l’Irak et l’Afghanistan coïncident avec l’effondrement de l’Etat soviétique à la fin des années 80, rendant ces conquêtes militaires plus faciles.
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Trait d'humour
par MARC SCHMITT
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Les JO vont-ils enflammer ?
Caricature par ZOMBI
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Tintin au pays des Philosophes
On a déjà évoqué ici la tintinophilie galopante, contre laquelle aucun vaccin ne semble efficace, sauf, peut-être, les mangas ?
Reconnaissons tout de même à Tintin un mérite : il permet de mettre sur l’Occident un visage, de se figurer ce qu’il est devenu au XXe siècle.
La tintinophilie est aussi une philosophie ; en pionnier, Michel Serres épata Hergé avec les prolégomènes de ses albums ; ainsi Hergé faisait-il de la philosophie à l’insu de son plein gré, comme Monsieur Jourdain de la prose. N’y a-t-il pas une manière de Tintin de causer avec Milou qui évoque Schopenhauer ? Depuis, accélérée par la chute du Mur de Berlin et la déstalinisation de l’Université, s’est formée autour de « Tintin & Milou » une sorte d'Ecole (de pensée) ; elle a produit «Tintin au pays des philosophes» (éd. Philosophie magazine, 2010).
L’essayiste Pascal Bruckner, qui enseigna à Sciences-po. et cultive avec les Lumières un lointain rapport, y commente l’épisode du prophète Philippulus dans « L’Etoile mystérieuse », « étrange vieillard vêtu d’un drap blanc et muni d’une longue barbe », qui annonce la fin du monde :
« (…) il [Philippulus] me paraissait illustrer, à sa façon, le message masochiste d’une certaine philosophie occidentale depuis un demi-siècle. Mais Philippulus, le prophète fou, jouit sous nos climats d’une innombrable postérité : écologistes radicaux qui nous annoncent la disparition imminente de la planète, gauchistes qui prédisent l’effondrement du capitalisme et de la consommation, imprécateurs et nihilistes divers qui pleurent sur la disparition de l’école, de la culture, de la nation, du bon sens, fondamentalistes chrétiens, juifs ou musulmans qui maudissent nos sociétés débauchées et en appellent au châtiment de Sodome et Gomorrhe, et j’en passe. Quand devient-on un Philippulus ? Quand on substitue à une inquiétude légitime une réponse mécanique et systématiquement catastrophique ; quand on cède à la paresse de la pensée qui se met à ânonner « tout est foutu » au lieu de réfléchir et d’affronter les défis qui se présentent. »
Soit. Mais l’optimisme béat de Tintin n’est-il pas encore plus crétin ? Sa candeur juvénile que l’expérience n’altère jamais et projette dans toutes les directions de la planète, jusque dans la lune, comme une boule de flipper, ne provoque-t-elle pas, en réaction, les fatwas de tous les Philippulus de la terre ulcérés ? Est-ce que la philosophie ne commence pas où s’arrête l’optimisme, selon Voltaire ?
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Duel au sommet
Caricature par ZOMBI
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A. Huxley, seul véritable écologiste
Le romancier et essayiste britannique Aldous Huxley a probablement produit la seule littérature authentiquement écologiste. "Brave New World" reste une lecture utile, voire indispensable pour les jeunes militants écologistes, car elle leur permet de prendre la mesure de l'échec de l'écologie politique dans la seconde moitié du XXe siècle, de comprendre à quel point les militants ont pu être bernés pendant plusieurs décennies, ne remportant que des victoires limitées.
Le personnage du Sauvage inventé par Huxley est l'ancêtre de l'écologiste radical -ou sincère, si on préfère-, nécessairement marginalisé dans une société qui repose, à l'échelle mondiale, sur le gaspillage de la ressource humaine. Les "hippies" furent, aux Etats-Unis, de tels "sauvages".