dessin de WANER (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Police aux fesses
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Henri Rivière***
Les Détours du Chemin, Souvenirs, notes et croquis
Le temps paraît lointain où Paris était animé par la bohème des artistes : poètes, peintres, caricaturistes, acteurs... Henri Rivière (1864-1951), "petit maître" dont les paysages traduits en estampes japonisantes eurent du succès autrefois, raconte cette époque qu'il a bien connue. Le ton modeste de Rivière, sa bonhomie, font oublier tout ce que l'art moderne doit à la bohème d'avant la Grande Guerre.
Notre mémorialiste est quand même conscient de cette effervescence artistique qui, en préambule, invite ses lecteurs à lire en priorité le chapitre concernant le "Chat Noir". En effet Rivière a voulu conserver intact le souvenir de cette aventure artistique originale à laquelle il participa activement.
La formule du "Chat Noir", inventée par Rodolphe Salis, fut beaucoup imitée (y compris à l'étranger), et de ce fait pas mal galvaudée. Rivière insiste sur deux points originaux : il s'agit au départ pour Salis d'ouvrir une maison destinée à servir de repaire aux artistes, non pas exclusivement, mais prioritairement ; Salis les connaît bien, ayant lui-même (vaguement) entamé une carrière de peintre. La clientèle ordinaire, où l'on compte parfois des personnalités politiques de premier plan, se divertit des divertissements que les membres du "Chat Noir" imaginent entre eux. H. Rivière, son apprentissage artistique à peine achevé, trouvera lui-même à s'employer au "Chat Noir" - au journal d'abord, avant de concevoir un théâtre d'ombres chinoises, techniquement sophistiqué, qui sera l'une des principales attractions du cabaret de Salis, qui devra déménager deux fois pour s'agrandir.
H. Rivière précise d'ailleurs que l'entreprise était peu lucrative, permettant aux artistes de vivre, point à la ligne. La recette commerciale ne fut guère appliquée par Salis ; celui-ci songea bien à des tournées en province qui auraient sans doute augmenté les recettes, mais il mourut assez soudainement, et le "Chat Noir" avec lui.
On croise bien sûr les piliers du "Chat Noir", qui contribuèrent à la renommée et au succès du cabaret ou de la gazette illustrée : Salis, Alphonse Allais, Willette, Somm, Léon Bloy, Charles Cros, Caran d'Ache... mais aussi Renoir, Signac, Auguste Rodin, Degas, Clemenceau, que Rivière fréquenta de plus ou moins près. On croise ces gloires nationales dans des chapitres consacrés à la Bretagne, que Rivière peignit beaucoup à la suite de Signac - aux collectionneurs d'art japonais, qui contribuèrent à initier certains artistes parisiens à l'art nippon, - à l'art de la Renaissance qui impressionna beaucoup Rivière lors d'un voyage (tardif) à Rome.
Par goût du paysage et de la peinture sur le motif, H. Rivière fut un peintre impressionniste, à la suite des quelques noms plus célèbres que le sien, gravés au fronton de cette école antiacadémique. Mais, à l'heure où Rivière les imita, les impressionnistes ne représentaient plus l'avant-garde mais le passé, dont les artistes voulant faire preuve d'originalité se détournaient déjà. La fraîcheur de Rivière est dans le ton de son témoignage, largement illustré de documents d'époque (dessins, aquarelles, portraits, photographie...). On entre ainsi grâce à Rivière dans l'histoire de l'art moderne, non comme dans un musée, mais comme dans une maison familière à celui qui nous la fait visiter.
Henri Rivière, Les Détours du Chemin, Souvenirs, notes et croquis, éd. Equinoxe, 2004.
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Caricature Fête des Grands-mères
par l'Enigmatique LB (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Caricature François Fillon
dessin par Waner (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Caricature Pénélope Fillon
par l'Enigmatique LB (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Plus douce sera la chute
par Naumasq
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Revue de presse BD (225)
+ Rédigé en anglais (par des Canadiens), le fanzine "FAT-RAS" propose de télécharger le contenu "idiot et satirique" [silly and satiric] de son dernier numéro. On peut y suivre notamment les aventures de Grouch, un citoyen ordinaire troublé par les "grandes questions existentielles". Le dessinateur est habile et ne cesse de faire des progrès au fil des numéros.
+ Dans un article traduit et publié en 1996 dans la revue en ligne "Persée", Colin Seymour-Ure analyse le déclin du dessin de presse satirique britannique, analogue au déclin français. L'auteur conclut son article par ces paroles optimistes : "La caricature de presse a encore de beaux jours devant elle." Mais, il y a vingt ans, Internet ne rencontrait pas le succès qu'il connaît aujourd'hui, lié à l'indifférence grandissante du public à l'égard d'une presse de plus en plus conformiste.
C. Seymour-Ure se contente d'indiquer deux changements, qui selon lui ont eu un impact sur le dessin de presse : d'une part la modernisation de la presse, c'est-à-dire le changement de format, la spécialisation, l'apparition de la photo, qui ont contribué à noyer le dessin satirique ; d'autre part la concurrence de la télévision. Mais l'auteur a tendance à minimiser l'impact de ces transformations.
L'auteur manifeste cependant une certaine incompréhension de la caricature de presse, qu'il a tendance à assimiler au populisme. La référence de C. Seymour-Ure en matière de caricature de presse est, en outre, l'"editorial cartoon" sur le modèle américain (dont Plantu en France est le plus fameux représentant), c'est-à-dire un type de dessin de presse et de dessinateurs qui participent au jeu politique. On apprend que Ronald Reagan, puis Bill Clinton, réclamèrent chaque semaine une revue de presse nationale composée de cartoons.
L'exemple français de "Hara-Kiri"/"Charlie-Hebdo" est de nature à élucider le déclin de la caricature de presse en Europe. En effet, le "Charlie-Hebdo" de Cavanna et Choron fut à la fois le titre satirique le plus dynamique de la presse française, en même temps qu'il se situait le plus à l'écart du jeu et du militantisme politiques. Repris en main par P. Val en 1992, "Charlie-Hebdo" a adopté une ligne plus militante. Autrement dit, il s'est banalisé, et sa faillite coïncide avec la désaffection de l'électorat populaire pour les partis de gauche.
D'une manière générale, le constat que faisait G. Orwell d'une culture moderne politisée à outrance est plus que jamais d'actualité. Les partis politiques jouent un rôle d'organisation sociale que les Eglises jouaient autrefois - cela explique l'importance prise par des débats sur des questions aussi peu pragmatiques que l'identité nationale, la laïcité, ou encore la construction européenne. Or la satire va à l'encontre de l'idéologie. Elle finit par devenir un corps étranger au sein de la presse.
+ Compte tenu de la vocation publicitaire et politique de la presse, la culture underground a naturellement trouvé refuge sur internet. Une multitude de caricatures de presse est publiée chaque semaine sur internet et les réseaux sociaux. Certains déplorent la faible qualité de ces dessins (F. Forcadell). C'est un point de vue discutable, car si le niveau de la presse diffusée en kiosque est meilleur en moyenne, certaines Unes ou certains dessinateurs dits "professionnels" sont faibles, notamment les dessinateurs de BD récemment convertis au dessin de presse. Internet permet de faire en outre de belles découvertes : les dessins de Micaël, par exemple (ci-contre), sont bien plus subtils que les dessins de tel ou tel "editorial cartoonist" de premier plan. Ils ne sont que rarement reproduits dans la presse.
On peut citer aussi les dessins symbolistes de tOad, publiés (à un rythme effréné) sur son compte Twitter.
+ Attention, il ne reste que quelques jours (-8 mars) pour envoyer leurs dessins aux étudiants qui souhaitent concourir au Trophée "Presse-Citron" du dessin de presse organisé par l'école Estienne et la BNF.
+ Satirique, le blog collectif "Mister Hyde" l'est aussi, qui distille les dessins d'humour et les parodies depuis quelques années déjà ; on peut s'y délecter de l'humour de Pirrik, ou encore des facéties d'Antoine, sous forme de dessins animés minimalistes.
Voici comment le téléphone intelligent précipita l'humanité dans une fin stupide.