Par Waner, à lire aussi dans "Siné-Mensuel"
zebra - Page 137
-
Fantomas 3
-
Comic-strip by Reyn (6)
Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM
- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.
-
Revue de presse BD (341)
Caricature par Waner.
+ "Bonne année, bonne santé m'sieur-dame,
Voilà le Nouvel An tout neuf,
Solide comme le Pont-Neuf,
Il va réaliser tout ce dont vous pouvez rêver.
(...) J'connais des jules et leurs rombières,
qui jouent les ducs et les barons,
et qui se coiffent à coups d'soupière.
Des qui discutent à la maison,
Pis faut entendre l'vocabulaire,
"Crevard !", "Pouilleux !", "Fesse de merlan !",
Ils gueulent comme ça l'année entière,
Mais ils se murmurent au jour de l'An :
Bonne année, bonne santé, Chère Anne,
Ma coccinelle, mon gros poupou,
Mon minet, mon loulou (...)"
- Bourvil ironisait déjà en 1959 dans une chanson sur la politesse sucrée des voeux de bonne année.
+ "Faut pas prendre les cons pour des gens", par Emmanuel Reuzé et Nicolas Rouhaud (ed. Fluide Glacial), égratigne le langage et les comportements "politiquement corrects", aussi bien de gauche que de droite.
Cette bande dessinée, découpée en gags d'une ou deux planches, ironise d'emblée sur la difficulté d'étudier désormais Victor Hugo au lycée, de lire même tel ou tel extrait de son oeuvre à voix haute, sans risquer de heurter la susceptibilité de quelques élèves. Il y a pourtant des écrivains moins consensuels que Victor Hugo, qui épousa à peu près toutes les idées politiques au gré de ses intérêts.
Le "politiquement correct" de droite protège certaines "valeurs", comme la famille ou l'argent, l'armée... Le politiquement correct de gauche protège les femmes, les homosexuels ou les minorités ethniques susceptibles de peser sur le plan électoral.
Difficile cependant de tracer une frontière nette entre le "politiquement correct" de gauche et de droite ; le "travail" est-il une valeur de gauche ou de droite ? Bien que le travail soit idéalisé par le régime nazi ou le régime de Vichy, la critique virulente de Marx reste taboue.
En filigrane du politiquement correct, on retrouve l'idée de langage pur, purifié des scories du parler populaire, des expressions vulgaires ou argotiques - idée bien sûr voisine de celle d'une société parfaite, caractéristique des régimes totalitaires.
G. Orwell a imaginé l'étape suivante dans "1984" ; si le "politiquement correct" empêche avec plus ou moins d'efficacité d'exprimer des idées "nauséabondes", il n'empêche pas d'avoir des pensées déviantes.
"Big Brother" imagine donc une manière de réprimer la pensée à l'aide d'un nouveau langage binaire, le "newspeak".
-
Bonne santé !
Caricature par WANER (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
-
Caricature Edouard Philippe
Caricature par ZOMBI
-
Solidarité
Caricature par WANER (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
-
Revue de presse BD (340)
Caricature du peintre Toulouse-Lautrec en train de dessiner sur le motif.
+ L'abstraction, c'est-à-dire la part mystique ou émotionnelle de l'art, n'est pas la seule tendance "lourde" de l'art moderne. La caricature ou la satire sont une autre tendance, non moins marquée, particulièrement nette dans l'oeuvre de Toulouse-Lautrec.
"Vitalité", le mot est sans doute juste pour parler de l'art de Lautrec, dont la vocation artistique naît à l'occasion d'une terrible maladie qui dévie le cours de son destin. Mais l'aspect caricatural ou satirique de cette oeuvre saute aussi aux yeux et ces adjectifs ne sont pourtant pas prononcés une seule fois par les commissaires de la rétrospective consacrée à l'artiste au Grand Palais (jusqu'au 27 janvier).
Dans leur présentation, ceux-ci préfèrent insister sur le rôle pionnier de Lautrec, sous-estimé ; ou encore sur la "tendresse" de Lautrec à l'égard des femmes (?) ; une chose est sûre, au contraire de beaucoup de cinéastes Lautrec préférait peindre les actrices sans fards et d'une façon qui ne devait pas encourager leur vanité, bien qu'il a donné aussi quelques belles affiches promotionnelles.
- La websérie complètement débile produite par le musée, destinée sans doute à attirer un public plus jeune, en dit long sur l'ambition des autorités culturelles de "démocratiser l'art".
+ Les éditions Arènes-BD publient une "Incroyable histoire de la littérature française", par Catherine Mory (texte) et Philippe Bercovici.
"Incroyable", cette bande dessinée l'est en effet, puisqu'elle ne mentionne même pas Louis-Ferdinand Céline au nombre des auteurs qui ont marqué le XXe siècle, ce qui revient à oublier Picasso dans un ouvrage sur la peinture de son temps.
Catherine Mory appartient à l'Education nationale, qui a largement censuré Céline pour des raisons un peu troubles.
Le critique littéraire Philippe Sollers a indiqué récemment dans une émission de télé la vraie raison de la censure : non pas tant son antisémitisme que l'anticommunisme précoce et virulent de Céline. Confirme cette explication la censure dans une réédition récente de "Féérie pour une autre fois" (1952) d'un passage où Céline met en cause la pureté d'intention de certains résistants communistes montmartrois.
On recommande plutôt les "Vies littéraires" d'Edouard Sorel, où ce caricaturiste américain prend un malin plaisir à montrer les stars de la littératures mondiales en délicate posture morale, à commencer par les donneurs de leçons.