Dessin tiré du carnet de croquis de Louise Asherson :
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Les Mudras
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Durga
Dessin tiré du carnet de croquis de Louise Asherson représentant la déesse Durga :
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Revue de presse BD (48)
+ Un dessin d'actualité de Maadiar, extrait de son blog, qui entre dans le Top-Blog Zébra du mois d'avril (p.3 du webzine consultable en ligne), dont Mister Hyde conserve la tête grâce à son art du dessin-animé minimaliste.
+ Le militantisme est le moyen le plus sûr pour un dessinateur humoristique de perdre le sens de l'humour. Ainsi de l'humoriste Pochep, qui a perdu son sens du décalage et de l'autodérision (ici, par exemple) dans le militantisme en faveur du mariage gay (tandis que Christine Boutin et Frigide Barjot, elles, n'avaient rien à perdre à militer).
+ Le blogueur François Forcadell signale les 20 ans de l'Oubapo (Ouvroir de Bande-dessinée potentielle). Il s'agit d'une petite secte qui s'est donné pour vocation de pratiquer "la bande-dessinée sous contrainte" (sic). Si on aime les contraintes, mieux vaut faire du cinéma: il en comporte techniquement beaucoup plus.
+ Il y a quelques semaines, la dessinatrice Tanxxx avait réagi à une de mes vannes sur les féministes qui passent leur temps à se crêper le chignon entre elles, assez vaseuse je dois reconnaître, surtout au regard de ce qu'il y aurait à dire sur le féminisme et le sens (occidental) de l'histoire.
Une nouvelle baston verbale vient d'opposer la sémillante Tanxxx au toujours fringant Siné, chacun se réclamant de l'Anarchie, à coups d'arguments massue opposés. Siné se fait traiter de vieux phallocrate réactionnaire, Tanxxx de bobo. L'allégation d'un autre anarchiste, Charles Fourier, selon laquelle les jeunes femmes sont attirées par les hommes âgés, est ici apparemment démentie. A moins qu'il ne s'agisse de "baston-qui-baise" ?
Tant qu'elle ne donne pas lieu à une procédure judiciaire, je trouve ce genre de baston tout à fait sain. Quel anarchiste fera confiance à des magistrats pour régler ce type de querelle, autrement que sur le critière de la morale la plus hypocrite du moment ? On se souvient des débats vifs orchestrés par feu Polac ; l'ambiance feutrée hypocrite des plateaux télé a pris le dessus depuis. D'ailleurs la vraie baston qui tue a lieu tous les jours, rappelons-le, dans l'indifférence quasi-générale ; il est probable qu'elle oppose des personnalités qui, au contraire de Tanxxx ou Siné, sont totalement inexpressives ou privées de moyens d'expression.
+ Je me soigne du Paris des boutiques chic ennuyeuses en lisant les histoires de rats qui galopent dans l'atelier du tampographe Sardon, rue du Repos. Si ça continue, avec ce luxe de boutiques, Paris va finir par ressembler à une ville de province comme Nantes ou Bruxelles, et on ne pourra plus dire que "Paris est l'endroit du monde où il est le plus facile de se passer de bonheur." Sans compter cette mode des libraires qui fourguent les bouquins comme des sous-vêtements chics !
+ Je cite Bruxelles par allusion à Baudelaire, dont c'est l'anniversaire cette semaine, et que Google fête à l'aide d'un dessin, dont le côté strict aurait peut-être plus au "prince des poètes" (dixit Rimbaud). Baudelaire dépeint en effet Bruxelles comme la dernière spirale de l'enfer, en raison de son habileté au commerce ; ce qui explique qu'il n'a pas son buste dans cette capitale du négoce, contrairement à P. Claudel.
+ Ci-dessous, quelques hommages rendus à Fred après le mien, qui n'en est pas vraiment un (les morts n'ont cure des hommages, dont se nourrissent seulement les vivants mal assurés), mais plutôt l'expression du regret que Philémon ne se soit pas attaqué plus tôt et plus fort au point d'interrogation, puisque celui-ci a le don de dévoiler tout le sens macabre du langage et de l'alphabet. Tout le mérite des BD de Fred, à mon sens, était de se démarquer du point de vue intellectuel, qui adhère au langage, et fait pratiquement de la mort LA réponse à toutes les questions que se posent les intellectuels, de sorte que si la mort n'existait pas, par la seule force de leur piété, les intellectuels l'auraient inventé. C'est certainement une condition d'une extrême dureté que celle des gosses livrés à des intellectuels pour le prétendu "besoin de leur éducation", et si la bande-dessinée peut faire quelque chose contre les effets dévastateurs de l'élitisme sur la conscience, c'est le mieux qu'elle peut faire. Contrairement à la paire Moebius-Jodorowski et leur consentement servile à la technologie moderne, il y a dans l'art de Fred un esprit de résistance assez sain.
par Pourquié
par Larcenet
par Soulcié
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Culturisme
Aujourd’hui le Caravage (Michelangelo Merisi - 1571-1610) est en bonne place dans le Top 50 des
meilleurs peintres -les "phares", comme dit Baudelaire. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Le peintre français Nicolas Poussin (1594-1665) s’est montré parmi les plus durs, considérant le Caravage comme un peintre instinctif ou intuitif -c’est-à-dire un incapable aux yeux de Poussin, animé par un idéal élevé de la peinture, tendant plutôt vers la haute maîtrise. Stendhal note que le Caravage contribua à faire advenir le règne de la laideur en peinture, ce qui n’est guère plus élogieux.De la vie du Caravage, on ne sait presque rien: le meurtre commis par lui au cours d’une rixe est le point de départ de la légende dorée. Si le peintre a sans doute appartenu à l’un de ces partis d’Eglise ésotériques, mélangeant les symboles de la franc-maçonnerie et ceux de la religion chrétienne, il est probable qu’il y a joué un rôle secondaire, de simple propagandiste. Aucun artiste n’échappait à ces luttes d’influence au sein de l’Eglise en ce temps-là. Ces éléments ne permettent pas mieux de comprendre la peinture du Caravage.
Si l’on peut trouver Poussin excessivement sévère à l'égard de son confrère, il n’en reste pas moins vrai qu’il y a un aspect bâclé dans la peinture du Caravage, tant du point de vue formel que celui des sujets traités. On est loin de la ferveur de Rembrandt, ou même du Tintoret, les poussant à illustrer des thèmes religieux bibliques sous un angle propre à inciter le spectateur à entrer dans le sujet, et à dépasser l’aspect purement décoratif de la peinture. Rembrandt néglige aussi la beauté (au sens platonicien), mais dans un but spirituel bien précis.
On insiste parfois sur l’aspect marquant du clair-obscur, mais sa principale fonction est, dans les toiles de grand format, de permettre de les contempler à distance respectable en créant l’illusion du relief.
Afin de travailler plus vite, contrairement à beaucoup de peintres, Le Caravage s’abstenait de croquis et dessins préparatoires sur des feuilles séparées. Il esquissait directement sur la toile, avant d’appliquer la peinture. C’est un des critères de Poussin pour le dénigrer: l’absence de recherche, et donc de méditation savante.
Deux "savants" italiens ont récemment défrayé la chronique en annonçant la découverte d’une liasse de dessins de la main du Caravage, alors qu’on ne lui en connaissait aucun. Mais ce coup médiatique a fait long feu. Les savants ont rapidement été suspectés d’être des escrocs, et l’authentification de la liasse en question beaucoup plus difficile qu’ils l'avaient annoncé. Il n’est pas contestable, ni contesté, que le Caravage a reçu un solide enseignement académique auprès d’un maître. On ne saurait dessiner comme Le Caravage, qui plus est sur de grands formats, sans s’être exercé sérieusement au dessin. Les études peuvent dater de son apprentissage ; ou bien être un reliquat de l’atelier de son maître, de sa main et celles de divers élèves ?
(Il est possible que le goût et l'habitude du cinéma explique la cote actuelle du Caravage. Nombre de ses toiles ont l'aspect caractéristique de ce repas partagé par Jésus-Christ avec les pélerins d'Emmaüs: à la fois spectaculaire, plein de détails pittoresques par lesquels l'oeil est attiré et où le peintre montre sa virtuosité de façon ostentatoire - on pourrait presque dire aussi une mise en scène du musée Grévin, avec ses mannequins de cire qui paraissent vivants.)
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Conte de Fée
Illustration extraite du carnet de croquis de Louise Asherson :
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Revue de presse BD (47)
+ "Les BD politisées ne m'intéressaient pas beaucoup" déclarait Frédéric Othon Théodore Aristidès, alias Fred, décédé mardi dernier. Le père de Philémon se situait entre l'anarchie et l'ignorance qu'il y a une forme d'art politisée à l'extrême: l'onirisme ; celui-ci a en charge d'accomplir virtuellement ou de représenter ce que la politique ne peut atteindre concrètement ; il ne suffit pas d'indiquer que Fred était "poète": aussi bien Houellebecq, malgré son style ennuyeux d'onde radiophonique, l'est; encore faut-il dire qu'il y a deux sortes de poètes: certains incitent au rêve, tandis que d'autres au contraire le combattent.
"Ne pas se soucier de la mode.", du même Fred, est un conseil beaucoup plus nettement anarchiste, puisque réduire un auteur à son style est une façon de le politiser.
+ Berthet One, ancien braqueur, n'est pas allé chercher loin le titre de sa BD, "L'Evasion". Le 9e art est en effet devenu son nouveau territoire après le trafic, les filles, et les vacances sur la côte-d'Azur. Comme quoi la bande-dessinée est un truc de maso. Elle a d'ailleurs un petit côté monacal et cellulaire (nombre d'auteurs de BD connaissent l'acédie, comme les moines), qui me fait supposer que Berthet One a peut-être pris goût à la BD en taule ?
+ Brève présentation de l'illustrateur Robert Antral, natif de Châlons-sur-Marne (dite "en Champagne" pour faire pop), comme Jean Cabut, sur le site d'actualité autour de Gus Bofa.
+ Mon confrère le Rapide du web propose une sélection de quelques BD exécutées au cours des dernières 23H de la BD ; ce qu'il suggère ironiquement, je vais le dire plus directement: est-ce que ce n'est pas un peu paradoxal, tout en se plaignant des abus et mépris des éditeurs traditionnels, de multiplier les performances stakhanovistes et envoyer ainsi à la profession le message: nous sommes prêts à devenir des mangakas coréens !? C'est-à-dire à subir un maximum de contraintes pour un salaire minimum.
+ Le dessin de la semaine est une gravure anonyme tiré d'un bouquin du XVIIIe siècle sur le thème du monde à l'envers ; ici, les enfants faisant l'éducation de leurs parents. Elle est mise à disposition sur le site "The Public Domain Review", ainsi que des dizaines d'autres.
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L'Imagination
Croquis extrait du carnet de Louise Asherson :