par WANER
fanzine - Page 226
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Lactapisse
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Dans la combi de T. Pesquet*
Marion Montaigne a fait à Thomas Pesquet la bobine d'un parfait crétin. Et pour cause ! Cet ancien pilote de ligne qui rêvait d'exploits astronautiques depuis l'enfance s'est porté volontaire pour servir de cobaye à l'industrie aérospatiale et être "envoyé dans l'espace".
La BD décrit en détail les conséquences néfastes pour l'organisme d'un séjour en apesanteur, qui se résument à un vieillissement accéléré. A cela s'ajoutent des tests psychiques et physiques souvent humiliants, que le cobaye français passe avec succès... et un masochisme inébranlable.
On n'est pas forcé de trouver ces expérimentations amusantes : elles sont le corollaire d'expériences plus cruelles encore menées sur des animaux.
Si l'on souhaite dissuader ses gamins de faire don de leur corps à la "science" -en réalité l'industrie-, on peut leur faire lire "Dans la combi de Pesquet" ; en dévoilant l'envers du décors, son auteur nous montre un Th. Pesquet plus proche du "geek" que de l'aventurier. "Tintin sur la Lune" était sûrement plus persuasif.
M. Montaigne ne dissimule pas ou mal le côté ennuyeux du job de cosmonaute ; elle tire à la ligne : il lui faut plus de dix pages pour donner un aperçu des tests psychotechniques subis par les candidats à la mise en orbite. Franchement, qui peut bien s'intéresser à l'angle de sortie du tube de la pâte à dentifrice en état d'apesanteur ?
Que la passion maniaque de Marion Montaigne pour les gadgets technologiques fasse l'objet d'une publication en feuilleton dans "Sciences & Vie Junior", passe encore, mais un gros album de près de cent pages, c'est un peu dur à digérer !
- Coïncidence amusante, le fameux homonyme de Marion Montaigne s'est employé dans ses "Essais" à démontrer l'inutilité de la science ; or "Dans la combi de Pesquet" aboutit à peu près au même résultat, de dégoûter le lecteur de la science...
Dans la combi de Th. Pesquet, par Marion Montaigne, éd. Dargaud, 2017.
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La pêche
par M.-F. Ochsenbein ("Parlez-moi de vos petits tracas")
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Bête humaine
La Semaine de Zombi. Samedi.
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Le Strip de Lola
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Caricature Scandale Lactalis
Dessin par KROKUS (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Revue de presse BD (263)
+ Les ayant-droits de Hergé sont peu soucieux de mettre en avant le catholicisme du père de Tintin, car celui-ci constitue un obstacle à la reconnaissance de Hergé comme artiste. Avec son essai "Hergé, le diable et le bon dieu" (Desclée de Brouwer), Bob Garcia n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat.
On sait que Georges Rémi a reçu une éducation catholique et qu'il a eu pour mentor un ecclésiastique, l'abbé Wallez, résolu à exploiter la bande-dessinée comme moyen de propagande. Pour autant, "Tintin" a-t-il un lien avec le catholicisme ? La propagande par l'image est sans doute une caractéristique catholique, mais les aventures de Tintin & Milou sont loin d'être une illustration ou une défense de la foi catholique comme la peinture de Tintoret ou du Caravage.
Tintin illustre plutôt le patriotisme belge, à la fois anticommuniste, antiaméricain et colonialiste (occultant le pillage du Congo par les entrepreneurs belges); la religion catholique n'est qu'un aspect secondaire de ce patriotisme. Les convictions religieuses de Hergé semblent avoir évolué au fil du temps ; plus persistants furent ses principes écologistes, appris chez les boy-scouts, qui le marquèrent plus que telle ou telle idéologie.
Tête de chouette par François Martinet
+ La bibliothèque virtuelle de la biodiversité (Biodiversity Heritage Library) a mis en ligne (Flickr) plus d'un million de dessins, croquis et photographies représentant la faune ou la flore. Les illustrateurs et auteurs de bande-dessinée qui travaillent souvent à partir d'une documentation pourront puiser dans ce stock d'images exceptionnel (cf. ci-dessus).
+ "On vit dans un monde où le réel est en concurrence avec l’opinion à tous les niveaux." déclare Philippe Val dans "Le Coq des Bruyères", où il est interviewé par Agathe André (ex-journaliste à "Charlie-Hebdo").
Sur ce point l'ancien rédacteur en chef de "Charlie-Hebdo" fait preuve de lucidité, bien qu'il faut ajouter que le gouvernement par l'opinion, la rumeur et les "fake-news", est largement orchestré par les médias et les élites politiques...
De plus, en entrant avec "Charlie-Hebdo" dans le jeu politique, P. Val s'est exposé à des polémiques violentes et des insultes qui sont monnaie courante sur ce terrain.
Pour le reste, Philippe Val est plus proche de l'incantation et du cours d'éducation civique que de la satire. La liberté d'expression est enseignée dans l'école républicaine (y compris dans l'enseignement privé, soumis à un programme commun) quasiment comme... un dogme ; quelques affaires judiciaires récentes illustrent cette situation ubuesque. Or l'étatisme à la française, peut-être sans équivalent dans le monde, non seulement est un moyen de censure (il rend le contrôle de la presse et des médias audio-visuels plus facile, par exemple), mais il est aussi sans doute le produit d'une certaine censure.
On peut se demander si cet étatisme n'est pas la cause de l'engouement non moins extraordinaire des Français pour l'internet, c'est-à-dire un média alternatif, souvent perçu et décrit comme une menace par les représentants de l'ordre public républicain.
NB : le "Coq des Bruyères" est une publication satirique en ligne fondée en 2006 par Patrick Font, ex-partenaire de scène de Philippe Val.
+ La bande-dessinée didactique a le vent en poupe, mais elle s'avère souvent un moyen de propagande. Nous reviendrons sur le cas de Marion Montaigne, qui assimile la technique à la science dans ses BD et ses dessins-animés humoristiques de vulgarisation. Le label de la science est ainsi accordé à des découvertes ou inventions qui ne souvent que le fruit de tâtonnements hasardeux.
Dans cette BD en ligne, il s'agit d'élucider de façon pseudo-scientifique le "terrorisme individuel" ; traduisez : le terrorisme qui ne trouve pas sa motivation dans une fatwa, dont les exemples ne manquent pas dans l'actualité récente.
En résumé : l'individualisme est suspect a priori, et seul un certificat médical lui fournira une excuse valable. On est plus près ici du scénario d'une série américaine jouant sur la peur que du propos didactique.
Le caractère distinctif du terrorisme en réalité n'est pas sa violence, qui focalise l'attention, c'est sa violence assumée. Il existe une violence sociale, voire institutionnelle, quantitativement beaucoup plus meurtrière, mais en revanche presque taboue, ou considérée comme un "dommage collatéral", qui ne soulève pas ou peu d'indignation.
Le fait d'assumer la violence de la part des terroristes, comme de la minimiser de la part des institutions, ce sont là deux surtout deux stratégies différentes.
ti