Caricature par Zombi
fanzine - Page 141
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Zemmour fait peur !
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Indignation virtuelle
Caricature par WANER
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Revue de presse BD (332)
+ On attribue parfois au philosophe Diderot la paternité de la critique d'art. Ce genre littéraire, qui n'a cessé de prendre du volume depuis, était d'emblée mal engagé. En effet Diderot aborde l'art, comme tout le reste, en dilettante ; cet amateur d'art improvisé ne s'élèvera guère au-dessus des opinions superficielles dans une matière qui l'intéresse peu.
A ce dilettantisme s'ajoute une bonne dose d'hypocrisie ou de jésuitisme : en effet Diderot prône un art fait pour édifier le peuple, mais son goût personnel va aux marines de Joseph Vernet, pleines d'éclaboussures et de voiles déchirées, de rochers contondants... qui n'enseignent rien d'autre que les dangers de la marine à voile par gros temps et la séduction exercée par les scènes violentes sur le quidam.
Certainement Diderot inaugure la tutelle des intellectuels sur l'art, tutelle dont l'art contemporain représente l'aboutissement.
L'exemple de "Tintin", après celui de Marcel Duchamp, cet intellectuel-artiste stérile, est frappant. En effet "Tintin" ne serait rien qu'un divertissement pour enfants, conçu par un artisan aux opinions politiques démodées, sans les efforts déployés par une poignée d'intellectuels démocrates-chrétiens pour le faire passer pour une oeuvre magistrale, capable de rivaliser avec "L'Odyssée" (!).
Il arrive de temps en temps que les caricaturistes ou les auteurs satiriques "se vengent", qu'ils se moquent du snobisme ou des postures auxquels conduisent inévitablement les diktats des intellectuels ; comme rien ne se démode plus vite que les idées, il est nécessaire d'en changer sans cesse pour créer l'illusion de la vie.
Au XIXe siècle, du temps où la presse était encore libre, aucun grand artiste officiel n'échappait aux flèches de ses confrères caricaturistes. Epinglé Rodin et son Balzac grotesque ; épinglé G. Courbet et son "naturalisme" artificieux ; etc.
Jean-Luc Coudray, associé à Isabelle Merlet pour produire "L'Amusant musée" (éd. Wombat), contribuent à ce petit contre-courant satirique. On pense en feuilletant leur ouvrage, qui décode les interactions entre le public et les oeuvres exposées, aux BD d'Yves Chaland. Celui-ci fait en effet exploser en vol les prétentions de la BD franco-belge à être autre chose qu'une fiction amusante.
"L'Amusant musée" divulgue ce que Marcel Duchamp ne dissimulait guère : l'art contemporain est avant tout un jeu de l'esprit (à l'instar de beaucoup d'hypothèses pseudo-scientifiques) ; cela suffit à expliquer le divorce entre l'art et le public populaire : le peuple n'a pas le temps de jouer aux devinettes.
+ La manière dont Dickie se moque du musée et ses paroissiens est moins subtile que l'analyse de J.-L. Coudray. Comme la culture joue désormais en Occident le rôle de la religion, autant dire que "Dickie au musée", par Pieter de Poortere (Glénat), est carrément blasphématoire.
+ Tandis que les essais débiles autour de "Tintin & Milou" se multiplient, l'illustrateur Stanislas ne se lasse pas d'illustrer leurs couvertures.
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Caricature Boris Johnson
Caricature par LAOUBER
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Revue de presse BD (331)
+ Le quotidien "Ouest-France", "premier quotidien de France", s'est payé Tintin en "Une" pour ses soixante-quinze ans (ce jeudi), bien que le sympathique reporter soit né beaucoup plus à l'Est.
Tintin incarne donc les valeurs "démocrates-chrétiennes" : il est en effet lisse comme un suppositoire ; d'autant plus lisse que le colonialisme ou l'antiaméricanisme de "Tintin" sont présentés comme les péchés de jeunesse d'un Hergé sous (mauvaise) influence.
A l'occasion de ce jubilé, les dirigeants d'"Ouest-France" tiennent à rappeler le rôle de promotion de la démocratie joué par "Ouest-France". Depuis la saga des Gilets jaunes entamée il y a un an, on sait qu'un bon citoyen est un citoyen qui lit "Tintin & Milou" sans se poser de questions de 7 et 77 ans.
+ A Plérin (Côtes-d'Armor), Jacky Houdré expose sa collection de journaux satiriques (jusqu'au 2 novembre) ; cette petite expo. a le mérite de souligner le déclin de la presse satirique au cours du XXe siècle, où "Charlie-Hebdo" et ses "satellites" font figure de survivants. En comparaison, la presse du XIXe siècle était abondante et variée.
A côté des fameux "Charivari", "La Caricature", "La Lune", on peut admirer les Unes colorées de nombreux journaux oubliés, "Le Géant" (format XXL), "Le Canard Sauvage", "L'Eclipse", "Le Hanneton"...
On aboutit ainsi au paradoxe suivant : la presse satirique décline à mesure que la liberté d'expression progresse sur le plan législatif.
On peut observer que la figure de Marianne apparaît comme l'incarnation de la République, éternellement vierge malgré les turpitudes des parlementaires raillés par les caricaturistes, suivant un procédé analogue à celui mis en oeuvre par l'Eglise catholique.
+ "Comment raconter l'Histoire en BD ?" s'interroge le dernier n° des "Cahiers de la BD". Comment la bande dessinée pourrait-elle échapper à la récupération de l'Histoire par les partis politiques, principale cause de propagande voire de "fake news" ?
"Les Cahiers de la BD" en appellent à une histoire plus critique, émancipée du roman ou du récit national ; mais ils ignorent une autre source de propagande, pourtant plus importante que la cause nationaliste : la fiction d'une Europe industrielle et bancaire pacifique, ayant rompu avec les démons du nationalisme allemand, français ou italien.
L'Europe n'est pas un projet de démantèlement de l'industrie militaire, mais un projet de renforcement de cette industrie.
Par ailleurs ce trimestriel consacre un dossier aux photographies de "Hara-Kiri", qui véhiculaient la pitrerie subversive du Pr Choron.
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Caricature Halloween
par WANER (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Caricature Emmanuel Macron
Caricature de LB (à lire aussi dans "Marianne")