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chat noir - Page 2

  • Blast 3 - Tête la première**

    Quelques tares font qu’on ne me prend pas encore au sérieux, comme critique-bd : -d’abord je n’ai fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,critique,kritik,blast,manu larcenet,edgar poe,chat noir,david lynch,maus,spiegelmanpas lu «Maus», d’Art Spiegelman ; quand j’ai essayé, je me suis perdu dans toutes les souris au bout de trois pages, j'ai perdu le fil… Et puis je n’ai pas lu non plus «Blast», de Manu Larcenet. Enfin, disons que je viens juste de combler cette lacune : mes préventions venaient du «Retour à la terre», dont l’humour ne m’avait pas plus emballé que ça, naguère.

    Les fans de Larcenet me pardonneront, j’espère, mais j’ai commencé direct par «Blast 3». Et, première bonne nouvelle, on peut très bien commencer directement par «Blast 3», ce qui veut dire que le scénario est assez malin. Pas autant que David Lynch, qui fait des films sans queue ni tête, pour qu’on aille les voir plusieurs fois et doubler ainsi le nombre des entrées, mais malin quand même.

    Le rapport avec Lynch, c’est que ce «Blast» me paraît un pur produit de la culture américaine, bien que Larcenet soit d'origine isséenne. Bien sûr, les Américains ne sont pas les inventeurs de ce type de personnage à la fois sympathique et dangereux, ni plus ni moins malade que le psy qui prétend le soigner (les flics aussi parfois sont sympas), mais ils ont exploité le filon dans des films, des séries, des romans, jusqu’à la dernière pépite. L’astuce de Larcenet est de choisir le plus brave type qui soit, en apparence, pas une femme d’une grande beauté ni Jack Nicholson, mais monsieur-tout-le-monde, le fan de BD-type (si je continue comme ça, je vais me faire dépecer-vif). Vu le carton en librairie de "Blast", Manu Larcenet pourrait aussi bien se retrouver bientôt à la tête d’une armée de "serial killers" sympas.

    Mais, même ça, n’est pas très original : c’est l’invention d’Edgar Poe, dans un de ses meilleurs contes : "Le Chat Noir". Je ne dis pas ça pour dénoncer, mais plutôt pour défendre certaines adaptations d'œuvres littéraires en BD, parfois dénigrées inutilement, pour de mauvaises raisons. Donc, pour ce qui est de l’imagination, «Blast» ne va pas chercher très loin. Question dessin, je trouve Larcenet beaucoup trop esthétisant, cherchant à imiter le cinéma, hormis certaines pages plus crues et mieux réussies. Je crois que l’effet aurait été meilleur si on avait senti que le dessinateur ne maîtrisait pas tout, lui aussi, complètement. C’est plus un dessin de psychiatre que d'assassin ambigü, autrement dit. Question habileté, en revanche, je donne 20/20 à Manu Larcenet : c’est le crime parfait cette série. Le casse de l'année. Il est bon, de temps en temps, que les criminels prennent leur revanche sur les psychiatres.

    (Zombi)

    Blast 3 - Tête la première - Dargaud, 2012 - 22 €

    PS : Si Manu Larcenet veut faire un truc dans «Zébra», je peux lui dénicher un petit conte du XIXe de derrière les fagots qu’il ne connaît pas (pour ceux qui l’ignorent, tout le cinéma américain parlant est emprunté aux contes du XIXe siècle).

     

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  • Sommaire Zébra n°5

    Le n° d'hiver de Zébra vient de paraître. Vous pouvez le consulter gratuitement en ligne à partir de cette page.

    - Afin de couvrir les frais d'impression, nous mettons en vente une partie de notre tirage limité. Vous pouvez vous procurer un ex. du n°5 en envoyant un chèque de 7 euros (comprenant 2 euros de frais de port) ; ou bien vous abonner à l'année (quatre n°, dont le dernier paru) pour 24 euros - chèque à l'ordre de A. Dekeyser - à l'asso. Zébra, 4 rue Arthur Brière, 75017 Paris.

    AU SOMMAIRE (76 p./ill. de couv : Michel Tamer) :

    Année Zéro, par Anne B. (p.5)/Les Aventures de Dessiner, par J. Xavier (p.12)/Le Cavalier mystérieux de l'Apocalypse, par François Le Roux (p. 19)/Les Strips de Lola, par Aurélie Dekeyser (p.27)/Les Jeux de Noël, par Yoyo (p. 33)/La Vie des Cavernes, par David Roche (p.37,69)/Ma Déclaration, par Mari Ann (p.43)/Christmas Snowflakes - Les Flocons de Noyel, par Ren (p.46)/Un Chat Noir dans la BD, par Zombi (p. 48)/La Rencontre, par Michel Tamer (p.52)/Show Biz End, par Naumasq (p.54)/Art Déconne, par Florence Méline (p.62)/Humbug, par W.Schinski (p.65)/Intertextualité, par Antistyle (p.66) et les illustrations de Dana Séréda (p.16), Louise Asherson (p.18,32) et Florent Tardieu (p.75).

     
  • Caricature Rodolphe Salis

    "Le Chat Noir peut être considéré comme un maillon essentiel dans l'histoire de la bande-dessinée.", dixit Mariel Oberthür (conservateur du musée d'Orsay, et du musée de Montmartre auparavant).

    - Caricature de Rodolphe Salis par Zombi pour illustrer "Un Chat noir dans la Bédé", chronique à paraître dans Zébra n°5.

    - Peintre dépourvu de talent, le truculent Rodolphe Salis n'a pas moins joué un rôle crucial dans l'art moderne en fondant le fameux cabaret du "Chat Noir" à Montmartre - cabaret doublé d'une gazette du même nom, faite pour le renom du cabaret (plus de 600 n° parus).

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    Ancienne photo d'archive montrant l'intérieur du cabaret :

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  • Caran d'Ache au Chat noir (2)

    Un strip de Caran d'Ache où je n'ai eu qu'à ajouter les bulles pour en faire une BD moderne. Le dernier phylactère est de Caran d'Ache lui-même.

     

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  • Caran d'Ache au Chat noir

    Je donne ici quelques "chutes" d'une prochaine chronique dédiée à l'influence du "Chat noir" sur la bande-dessinée (à paraître dans le prochain Zébra). Je précise : une chronique un peu plus longue que d'habitude, mais abondamment illustrée.

    - Après Henry Somm et Adolphe Willette la semaine dernière, disons quelques mots d'Emmanuel Poiré, dit "Caran d'Ache" (pseudo inspiré du mot russe pour dire "crayon"). Parmi les collaborateurs du "Chat Noir", c'est celui dont le style se rapproche le plus de la BD franco-belge moderne.

    Caran d'Ache (1858-1909) est plus souvent imité que cité en référence, eu égard à son antidreyfusisme, opinion qu'il partagea avec le caricaturiste Forain ou le peintre Degas, et beaucoup d'autres dans le milieu anarchiste ou libertaire de l'époque ("La Libre Parole") (j'ajoute, à l'attention des moralistes, qui ne sont souvent que des tartufes, qu'il est plus facile de faire le procès posthume de Caran d'Ache, que d'écrire l'histoire véritable de cette époque). Le dessin le plus fameux de Caran d'Ache est justement un dessin humoristique consacré à l'affaire Dreyfus, que l'on peut regarder sans crainte d'aller brûler en enfer.

    Comme on peut voir ci-dessous, il ne manque pas grand-chose pour parler de "bande-dessinée" :

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  • Somm au Chat noir

    Y a-t-il un lien entre les humoristes du "Chat noir" et les auteurs de BD plus récents ? Il y en a plusieurs, aussi bien sur la forme que sur le fond. Je citais l'exemple, dans une précédente note, de l'influence du style de Caran d'Ache sur l'illustrateur Gus Bofa, ainsi que sur Maurice de Bevère, alias Morris, père de Lucky Luke. Il ne manque aux personnages de Caran d'Ache que la manière de s'exprimer dans des bulles.

    De même le dessin d'humour n'entre dans aucune nomenclature officielle, et déroute le législateur, qui voudrait tous les arts au garde-à-vous en rang d'oignon, bien définis, comme les corps de métier. Ainsi de la bande-dessinée, qui mêle aussi le dessin et le texte.

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    François Clément Sommier, alias Henry Somm (1844-1907) est aussi peintre de formation, comme Willette. Il a exposé avec les impressionnistes. Mais Somm sait mieux adapter son style au format de la presse et de la caricature, se montrant en noir et blanc bien plus expressionniste.

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  • Au Chat noir

    Je m'en voudrais de ne pas signaler, au musée de Montmartre actuellement, une expo. dédiée au "Chat noir", célèbre cabaret parisien (doublé d'un journal satirique), fondé par le peintre Rodolphe Salis (1881). Le cabaret draina jusqu'à la Butte tout ce que le Quartier latin comptait alors d'artistes ou d'anarchistes, anciens membres du club des "Hydropathes" ou des "Hirsutes".

    Je m'en voudrais, à cause de l'admiration sans bornes que j'ai pour Alphonse Allais (que je situe au-dessus de ce que tout le XXe siècle a donné ensuite comme poètes ou philosophes, même L.-F. Céline ; je dispose de quelques arguments solides, mais pas assez de place pour les étaler ici...)

    D'ailleurs l'influence du "Chat noir" sur l'art français est, aussi, largement sous-estimée. Pourtant, la rupture de Céline avec le style académique a été préparée par les auteurs de ce cabaret ; la rupture de Picasso lui doit plus encore. Ce qui a nui à la réputation publique de la clique de Salis et Allais n'est autre que leur modeste fantaisie ; le surréalisme d'Alphonse Allais ne se prend pas au sérieux : il est donc inutilisable par les instituteurs ou les conservateurs (de musée), qui réclament l'onction.

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    - Adolphe Willette (1857-1926), présenté aujourd'hui, avant d'aborder Henry Somm et Caran d'Ache une autre fois, est un peintre converti à la caricature de moeurs/politique. Willette ne révolutionne pas le dessin, comme on peut le constater, contrairement à Daumier auparavant. Willette se contente d'en perpétuer l'humour. Celui-ci va de la plus légère gaudriole aux sujets les plus graves, voire tragiques ; et il n'épargne aucun milieu, même si le bourgeois constitue une cible de choix. Cette palette, la plus large, est une des marques de fabrique du "Chat Noir".

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