+ Avant qu'il ne s'intensifie, le tourisme était l'apanage des seuls aristocrates en mal d'exotisme ; ils lancèrent donc logiquement la mode des carnets de voyage au XIXe siècle, afin de noter leurs souvenirs ou préparer des toiles plus sophistiquées. Les auteurs de BD perpétuent aujourd'hui ce genre, et le magazine "Télérama" propose les vidéos de présentation de huit d'entre eux (Clément Oubrerie, Christophe Blain, Bastien Dubois, notamment, fournissent des conseils techniques utiles).
Jacques Ferrandez, conscient du lien entre les carnets de voyage et le passé colonial, entend se démarquer de l'idéologie colonialiste arrogante vis-à-vis des populations indigènes. Si je peux me permettre, c'est un peu plus compliqué que ça : d'abord la propagande colonialiste n'était pas seulement arrogante ; elle se devait aussi d'idéaliser les colonies afin de faciliter le peuplement par des colons européens ; c'est ce qu'elle fit suivant le coup publicitaire classique de l'érotisme (façon "sea, sex & sun" et les bananes de Joséphine Baker). En outre, le colonialisme ne se traduit pas seulement par des discours arrogants teintés de racisme, mais par une exploitation bien réelle des ressources des pays conquis. Et, de ce point de vue là, on ne peut pas dire que les choses ont beaucoup changé depuis le XIXe siècle.
+ Plus banalement ou modestement que les carnets de voyage, certains auteurs de BD en cette rentrée nous racontent.. leurs vacances d'été. Ainsi de "La Vie de Vertron", qui se tire pas mal de cet exercice de style.
+ Kate Beaton a reçu plusieurs "Harvey awards" au récent festival de Baltimore, dont celui du "meilleur blog BD". Petit extrait.
+ Une étude statistique récente du cabinet So!Use, consacrée à la lecture à l'aide de supports numériques, semble indiquer que les lecteurs de BD sont, de tous les types de lecteurs, les plus attachés aux versions imprimées.
+ Enfin, l'auteur de cette chronique prie ses lecteurs de bien vouloir l'excuser de faire étalage ici d'un coup de coeur personnel en indiquant une petite vidéo qui l'a littéralement bluffé, voire décillé, puisqu'il croyait impossible, jusqu'ici, le mariage de la BD et de l'art contemporain - et puis non, en fait, il suffisait d'y penser.
+ Le fil des précédentes revues de presse. Voilà, c'est tout pour cette fois.
Z.